français arabe allemand anglais espagnol français hébreu italien japonais néerlandais polonais portugais roumain russe suédois turc ukrainien chinois portugais Synonymes arabe allemand anglais espagnol français hébreu italien japonais néerlandais polonais portugais roumain russe suédois turc ukrainien chinois ukrainien Ces exemples peuvent contenir des mots vulgaires liés à votre recherche Ces exemples peuvent contenir des mots familiers liés à votre recherche hoje é utilizado hoje é usado atualmente utilizado hoje usado agora usado hoje utilizado L'hospice est aujourd'hui utilisé comme maison de retraite pour les prêtres âgés. O hospício hoje é utilizado como casa de reforma para os padres idosos. La ville a innové en créant les voies réservées aux bus, dans les années 1970, et l'embarquement à niveau - système qui est aujourd'hui utilisé dans de nombreuses villes du monde et connu sous l'acronyme BRT Bus Rapid Transit. A cidade inovou ao criar as vias exclusivas para ônibus, nos anos 1970, e o embarque em nível - conjunto que hoje é utilizado em muitas cidades do mundo, designado pela sigla BRT Bus Rapid Transit. Le stratifié wengé est aujourd'hui utilisé activement pour décorer les appartements et les maisons dans différentes directions. Laminado wenge hoje é usado ativamente para decorar apartamentos e casas em direções de estilos diferentes. Le château, comme de nombreux endroits en Toscane, a été transformé, divisé en appartements et est aujourd'hui utilisé principalement pour des cérémonies et des conférences. O castelo, como muitos lugares na Toscana, foi transformado, dividido em apartamentos e hoje é usado principalmente para cerimônias e conferências. Il a été initialement développé pour le programme de dessin Xfig, mais est aujourd'hui utilisé dans d'autres éditeurs de dessin. Foi criado inicialmente para o programa de desenho Xfig, mas é atualmente utilizado em outros editores de desenho. Cialis est aujourd'hui utilisé et apprécié par des millions d'hommes dans le monde pour ses nombreux avantages, le principal étant sa durée d'action la plus longue sur le marché. Cialis é atualmente utilizado e apreciado por milhões de homens no mundo por suas numerosas vantagens, sendo que a principal é sua duração, a mais longa existente no mercado. Cette définition est aujourd'hui utilisé dans la plupart des pays du monde. Esta é a definição de hoje em dia, na maioria dos países do mundo. Il est aujourd'hui utilisé par le Bader International Study Centre de l'Université Queen's, au Canada. Actualmente, é sede do Centro Bader de Estudos Internacionais da Queen's University, Canadá. The OpenSSL Project a été fondé en 1998 dans le but de créer un outil de chiffrement, aujourd'hui utilisé par deux tiers des serveurs Web. O Projeto OpenSSL foi fundado em 1998, a fim de criar uma ferramenta de criptografia, que são conhecidas por serem usadas por dois terços dos servidores web. Mis sur le marché en 2003 par les laboratoires Eli Lilly, ce traitement est aujourd'hui utilisé par des millions de patients dans le monde. Posto no mercado em 2003 pelos laboratórios Eli Lilly, este tratamento é agora usado por milhões de pacientes em todo o mundo. Le terme est aujourd'hui utilisé pour les manuels, mais un "vade-mecum" peut être n'importe quoi d'utile à transporter. O termo é hoje usado para manuais, mas um "vade-mécum" pode ser qualquer coisa útil que se carregue por aí. Le poids de l'histoire est aujourd'hui utilisé comme une arme puissante pour susciter le ressentiment de la population à l'égard du président Gbagbo et de la France. Actualmente, está a usar-se o peso da História como arma potente para estimular o ressentimento popular contra o Presidente Gbagbo e contra a França. Amélioration de la qualité totale - Un terme aujourd'hui utilisé par certaines organisations par exemple, les hôpitaux à la place de TQM. Melhoria da Qualidade Total - Um termo usado agora por algumas organizações por exemplo, hospitais no lugar de TQM. Véritable révolution pour le secteur public, le système FACE est aujourd'hui utilisé par quelque 8000 administrations publiques, dont la quasi totalité des communautés autonomes d'Espagne et l'administration générale de l'État. Verdadeira revolução no setor público, o sistema FACE é hoje utilizado por mais de entidades públicas, o que representa quase toda a totalidade das comunidades autónomas de Espanha e administração geral do Estado. Rotonde Alexandre III restauré en 2010, est aujourd'hui utilisé comme entrée au restaurant et au cinéma MK2 Minipalais Grand Palais, également mise sur le navire, la Nef. Alexander III rotunda restaurado em 2010, é hoje usado como entrada para o restaurante e cinema MK2 Minipalais Grand Palais, também trazendo a bordo do navio, a Nef. Gary a par la suite conçu le système de cockpit G1000 qui est aujourd'hui utilisé dans des milliers d'aéronefs dans le monde, depuis les petits avions à pistons aux jets d'affaires de moyenne taille. Gary concebeu o sistema de cockpit G1000 que hoje está em operação em milhares de aeronaves ao redor do mundo desde aviões pequenos, alimentadas por pistões até jatos comerciais de médio porte. Cet algorithme de cryptage a été conçu en 1988 pour empêcher l'interception des appels effectués par téléphone mobile, et il est aujourd'hui utilisé pour protéger 80 % des appels sur le plan mondial. Este algoritmo básico de codificação foi concebido em 1988 para impedir a intercepção das ligações por telemóvel e, hoje em dia, é utilizado para proteger 80 % das chamadas a nível mundial. Je vous remercie, Monsieur le Président, d'avoir annoncé que l'irlandais serait aujourd'hui utilisé pour la première fois et qu'il deviendrait, à partir du 1er janvier 2007, la vingt-et-unième langue de l'Union européenne. Senhor Presidente, agradeço-lhe ter anunciado que hoje é o primeiro dia em que o Irlandês será utilizado e que, em 1 de Janeiro de 2007, se tornará a vigésima primeira língua da União Europeia. Malheureusement, le Laghetto del Frassino est aujourd'hui utilisé comme bassin pour l'irrigation des terres avoisinantes, comme en témoignent les nombreuses stations de pompage logées dans des constructions en maçonnerie installées le long des berges. Infelizmente, o lago de Frassino está a ser utilizado como bacia para a irrigação dos terrenos circundantes, o que é comprovado pelos vários pontos de colheita com bombas fixas instaladas em abrigos ao longo das margens. Néanmoins, malgré les débats menés au plus haut niveau, le Danemark n'a pas encore lancé de réforme destinée à favoriser un partage plus équitable des droits au congé parental, qui est aujourd'hui utilisé principalement par les mères. Entretanto, apesar das discussões sobre as políticas, a Dinamarca ainda não implementou a reforma que estimula uma divisão mais igualitária pelos direitos da licença parental, que atualmente é mais utilizada pelas mães. Aucun résultat pour cette recherche. Résultats 31. Exacts 31. Temps écoulé 104 ms. Documents Solutions entreprise Conjugaison Synonymes Correcteur Aide & A propos de Reverso Mots fréquents 1-300, 301-600, 601-900Expressions courtes fréquentes 1-400, 401-800, 801-1200Expressions longues fréquentes 1-400, 401-800, 801-1200
Probablementune des versions les plus connues de Windows qui est sortie lorsque l’informatique a réellement été un outil du quotidien. Beaucoup d’utilisateur considèrent Windows XP comme la meilleure version de Windows. Les ordinateurs de l’époque pouvait fonctionner avec 512 Mo de RAM, même si les plus anciens n’en avaient que 128 ou 256 Mo. Sortie enìà- >..'••"> â. • •.&•**>* •'V*'^*?“ ! ';*;. cipe qui est commun à toutes, & d’un principe particulier propre à chacune nous avons du également les classer fous un nom générique dérivé du principe commun, & le nom que nous avons, adopté est celui d 'oxide; nous les avons, ensuite différenciées les unes des autres par ìe nom particulier du métal auquel elles appartiennent. Les substances combustibles qui, dans les acides ôc dans les oxides métalliques , font un principe spécifique & particulier, sont susceptibles de devenir à leur tour un principe commun à un grand nombre PRÉLIMINAIRE* Xxfij áe substances. Les combinaisons sulfureuses ont été long-temps les seules connues en CL genre on fait aujourd’hui, d’après les expériences de MM. Vander- monde, Monge & Berthollet, que le charbon se combine avec le fer, òc peut- être avec plusieurs autres métaux ; qu’il en résulte, suivant les proportions , de l’acierde. la plombagine, &c. On fait également, d’après les expériences de M. Pelletier, que le phosphore se combine avec un grand nombre de substances métalliques,. Nous avons encore rassemblé ces différentes combinaisons fous des noms génériques dérivés- de celui de la substance commune , avec une. terminaison qui rappelle cette analogie & nous les avons spécifiées par un autre nom dérivé de leur substance propre,. La nomenclature des êtres composés de trois substances, simples,. préfentoit un peu plus, de difficultés en raison de leur nombre., ôc sur-tout parce. quon ne peut exprimer la nature de leurs principes cons- tituans, fans employer des noms plus com- b iv xxiv- Discours poses, Nous avons eu à considérer dans les corps qui forment cette classe, tels que les sels neutres, par exemple, i°. le principe acidifiant qui est commun à tous ; 2°. íc principe acidifiable qui constitue leur acide propre ; 3 0 . la base saline, terreuse, ou métallique qui détermine ses- pèçe particulière de sel. Nous avons em- prunté le nom de chaque classe de sels de. celui du principe acidifiable , commun à tous lçs individus de la classe ; nous. avons ensuite distingué chaque espèce par le nom de la base saline, terreuse, ou métallique, qui lui est particulière. Un sel, quoique composé des trois mêmes principes , peut être cependant dans des états très-différens, par la feule différence de leur proportion. La no-, menclature que nous avons adoptée au- aroit été défectueuse si elle n eût pas expri- mé ces différons états, ôt nous y sommes principalement parvenus par des change- mens de terminaison que nous avons rendu uniformes pour un même état des différons sels, XXV PRÉLIMINAIRE. Enfin nous sommes arrivés au point que par le mot seul, on reconnoît sur le champ quelle est la substance combustible qui entre dans la combinaison dont il est question ; fi cette substance combustible est combinée avec le principe acidifiant, & dans quelle proportion ; dans quel état est cet acide ; à quelle base il est uni ; s’il y a saturation exacte ; si c’est saçide, ou bien la base qui est en excès. On conçoit qu’il n’a pas été possible de remplir ces différentes vues fans blesser quelquefois des usages reçus , & fans adopter des dénominations qui ont paru dures ôc barbares dans le premier moment ; mais nous avons observé que l’oreille s’accoutumoit promptement aux mots nouveaux , sur tout lorsqu ils se trou- voient liés à un système général & raisonné. Les noms, au surplus , qui s'em- ployoiçnt avant nous , tels que ceux de fdudre d’algaroth , de sel alanbrotk, de pompholix, à"eau pkagédénique , de turbith minéral , de colccthar 3 & beaucoup d'au- trss, ne font ni moins durs, ni moins ex- XXV Discours traardinaires ; il faut une grande habitude & beaucoup de mémoire pour se rappeller les substances qu ils expriment, & surtout pour reconnoître à quel genre de combinaison ils appartiennent. Les. noms d 'huile de tartre par défaillance , d’ huile de vitriol, de beurre d'arsenic & d 1 antimoine, de fleurs de fine , &c. font plus impropres encore, parce qu’ils font naître des, idées fausses ; parce qu’il n existeà proprement parler, dans le règne minéral, & sur-tout dans le règne métallique, m beurres, ni huiles , ni fleurs ; enfin parce que les substances qu o n désigne fous ces. noms trompeurs , font de violens poisons.. On nous a reproché lorsque nous avons publié notre Estai de Nomenclature chimique, d’avoir changé la langue que nos maîtres ont parlée, qu’ils ont illustrée & qu ils nous ont transmise ; mais on a oublié que c’étoient Bergman & Macquer qui avoient eux-mêmes sollicité cette réforme. Le savant Professeur d’Upfal , M. Bergman, écrivoit à M. de. Morveau % dans les derniers temps de fa vie ne faites PRÉLIMINAIRE. XXvîj grâce à aucune dénomination impropre ceux qui savent déjà entendront toujours ; çeux qui ne savent pas encore , entendront plus tôt. Peut-être seroit-on plus fondé à me reprocher de n avoir donné dans l’Ou- vrage que je présente au Public, aucun historique de l’opinion de ceux qui m’ont précédé ; de n’avoir présenté que la mienne sans discuter celle des autres. II en est résulté que je nai pas toujours rendu à mes confrères, encore moins aux Chimistes étrangers, la justice qu'il étoit dans mon intention de leur rendre mais je prie le Lecteur de considérer que si l’on accumuloit les citations dans un ouvrage élémentaire, si l'on s’y livroit à de longues discussions fur l’historique de la science & sur les travaux de ceux qui Pont professée, on perdrcit de vue le véritable objet qu on s’est proposé , & l’on fonneroit un ouvrage d’ùne lecture tout- à-fait fastidieuse pour les commençans. Ce n’est ni l’histoire de la science, ni celle 4ç l’esprit humain qu çn doit faire dans xxviij Discours un traité élémentaire on ne doit y chercher que la facilité, la clarté ; on en doit soigneusement écarter tout ce qui pour- roit tendre à détourner l’attention. C’est un chemin qu il faut continuellement ap- planir, dans lequel il ne faut laisser subsister aucun obstacle qui puisse apporter le moindre retard. Les sciences présentent déjà par elles-mêmes assez de difficultés, fans e nappeller encore qui leur font étrangères. Les Chimistes s’appercevront facilement d’ailleurs que je n ai presque fait usage dans la première partie que des expériences qui me font propres. Si quelquefois il a pu m’échapper d’adopter, fans les citer, les expériences ou les opinions de M. Berthollet, de M. de Fourcroy, de M. de la Place , de M. Monge , & de ceux en général qui ont adopté les mêmes principes que moi, c’est que l’habitude de vivre ensemble , de nous communiquer nos idées, nos observations, notre manière de voir , a établi entre nous une forte de communauté d’opinions dans laquelle il nous est souvent difficile à nous- Préliminaire. xxl’é mêmes de distinguer ce qui nous appartient plus particulièrement. Tout ce que je viens d’exposer fui* Tordre que je me fuis efforcé de suivre dans la marche des preuves & des idées, a’eíl applicable qu à la première partie de cet ouvragé c’est ellé feule qui contient Ten- femble de la doctrine que j’ai adoptée ; c’est à elle feule que j’ai cherché à donner la forme véritablement élémentaire. La seconde partie est principalement formée des tableaux de la nomenclature des sels neutres. J’y ai joint seulement des explications très - sommaires , dont T objet est de faire connoître les procédés les plus simples pour obtenir les différentes espèces d’acides connus cette seconde partie ne contient rien qui me soit pre ; elle ne présente qu’un abrégé très- concis de résultats extraits de différons ouvrages. Enfin j’ai donné dans la troisième partis une description détaillée de toutes les opérations relatives à la Chimie moderne* Un ouvrage de ce genre paroiífoit désiré xxx Discours depuis long-temps, ôt jé crois qu’il será de quelqu’utilité. En générai la pratique des expériences, ôt fur tout des expériences modernes, n’est point assez répandue ; ôt peut-être íl, dans les différens Mémoires que j’ai donnés à l’Académie, je me fusse étendu davantage fur le détail des manipulations, me ferois-je fait plus facilement entendre, ôt la science auroit- elle fait des progrès plus rapides* L’ordre des matières dans cette troisième partie m’a paru à-peu-près arbitraire , & je me fuis feulement attaché à classer dans chacun des huit chapitres qui la composent, les opérations qui ont ensemble le plus d’analogie. On s’appercevra aisément que cette troisième partie n’a pu être extraite d’aucun ouvrage , 6c que dans les articles principaux, je n’ai pu être aidé que de ma propre expérience. Je terminerai ce Discours préliminaire en transcrivant littéralement quelques passages de M. l’Abbé de Condillac, qui me paraissent peindre avec beaucoup de vérité f état où étoit la Chimie dans des préliminaire. XXX temps très-rapprochés du nôtre i k Ces passages qui n’ont point été faits exprès, n en acquerront que plus de force, st ^application en paroît juste. Au lieu d’obferver les choses que » nous voulions connoître, nous avons » voulu les imaginer. De supposition » fausse en supposition fausse, nous nous » sommes égarés parmi une multitude » d’erreurs ; & ces erreurs étant deve- » nues des préjugés, nous les avons prises » par cette raison pour des principes » nous nous sommes donc égarés de plus » en plus. Alors nous n avons su raisonner » que d’après les mauvaises habitudes que » nous avions contractées. L’art d’abuser » des mots fans les bien entendre a été pour » nous fart de » les choses font parvenues à ce point, » quand les erreurs se sont ainsi accumu- \ lées , il n y a qu’un moyen de remettre » l’ordre dans la faculté de penser ; c'est » d oublier tout ce que nous avons ap- i Partie z, Chapitre I. Scxxîj Discours , &cì » pris, de reprendre nos idées à leur ori- » gine, d’en suivre la génération, & da » refaire, comme dit Bacon, í’entende- » ment humain. » Ce moyen est d’autant plus difficile , » qu on se croit plus instruit. Auífi des » Ouvrages où les sciences seroient trai- » tées avec une grande netteté, une » grande précision, un grand ordre, ne >> seroient-ils pas à la portée de tout le » monde. Ceux qui n’auroient rien étu- » dié les entendroient mieux que ceux » qui ont fait de grandes études , ôt sur- » tout que ceux qui ont écrit beaucoup D sur les sciences M. f Abbé de Condillac ajoute à la fin du chapitre V Mais enfin les sciences » ont fait des progrès , parce que les » Philosophes ont mieux observé, & qu ils ì> ont mis dans leur langage la précision, » & f exactitude qu'ils avoient mises dans » leurs observations ; ils ont corrigé la » langue, & l'on a mieux raisonné ». TABLE xxxiij TABLE DES CHAPITRES, DU TOME PREMIER. Discours préliminaire , page v PREMIERE PARTIE. De là formation des fluides aériforrnes & de leur décomposition ; de la combuf non des corps fimples & de la formation des acides'. Chap. I. Des combinaisons du calorique & de la formation des fluides élafliques aérifor- mes, x Chap. II. Vues générales fur la formation & la conflïtutioh de Catmosphère de la terre -, CHAP. III. Analyse de Vair de Vatmosphère ì fa résolution en deux fluides élafliques , sud refpirable , Vautre non respirable , Z J k xxxiv Table Chap. IV. Nomenclature des différentes parties constitutives de Pair de Patmosphère , $ I Chap. V. De la décompofition duga ^ oxiygène par le soufre , le phosphore & le charbon , & de la formation des acides en général , j"7 ChaP. VI. De la nomenclature des Acides en général , & particulièrement de ceux tirés du salpêtre & du sel marin , 70 ChaP. VII. De la décompofition du Ga ^ oxygène par les métaux , & de la formation des Oxidet métalliques , 82 Chap. VIII. Du principe radical de P Eau, & de fa décompofition par le charbon & par le fer . 87 HAP. IX. De la quantité de Calorique qui se dégage des différentes espèces de combustion , IOJ CombuJUon âu Charbon , icS Combustion du Ga$ hydrogène, IOP Formation de VAcide nitrique. ibid. Combustion de la Bougie, il u Combustion de VHuile d'ólu/e , ïiî Chap. X. De la combinaison des Substances combustibles les unes avec les autres, 116 XXXV DES CHAPITRES. CHAP. XI. Considérations fur les Oxides & le s Acides à plufieurs bases , & fur la composition des matières végétales & animales , 12Z CHAP, XII. De la décomposition des matières végétales & animales par Paclion du feu ,132 Chap, XIII. De la décomposition des Oxides végétaux par la fermentàtion vineuse , 139 ChaP. XIV. De la fermentation putride, iyj ChaP. XV. De la fermentation acéteufe , ijp Chap. XVI. De la formation des Sels neutres , & dés différentes bases qui entrent dans leur còmpofition * 162 De la Votasse, 164. De li Soude , t ^ 9 De VAmmoniaque , 170 De la Chaux , de la Magnésie, le la Baryte O de V Alumine, ì7i Des Substances métalliques, 173 Chap. XVII. Suite des réflexions fur les bases jalifiables , & fur la formation des Sels neu- 179 tres, XXXVj Tablé SECONDE PARTIE. / Te la Combinaison des 'Acides avec les bases falifiables , & de la Formation des Sels neutres . Avertissement, 189 Tableau des Subjlances Jìinples , 192 Observations, 19 j Tabjeau des Radicaux ou bases oxidables & acidifiables, composes, qui entrent daris les combinaisons à la manière des subsances simples , 196 Obfervatoris , Observations fur lés combinaisons de la lumière âu -calorique avec différentes subjlances , 200 j Tableau des combinaisons binaires de Toxygène avec les subjlances métalliques & non métalliques oxidables & acidifiables, 203 Observations, Jbid. Tableau des combinaisons de V Oxygène avec les radicaux composés , 208 Observations , îo 9 des Chap ï t r e s. x^xvi? Tableau des combinaisons binaires, de F Agote avec les jlibjlances simples , 212 Observations , aï; Tableau des combinaisons binaires de FUydro- gène. avec les subflances simples, Observations., viq Tableau des combinaisons binaires du Soufre non oxygéné avec les subflances simples , 220 Observationszn Tableau des combinaisons binaires du Phosphore non oxygéné avec les subflances simples, 222 Observations % 11 j Tableau des combinaisons binaires du Charbon, non oxygéné avec les subflances simples , 226. Observations, zvj Observations fur les radicaux muriatìque , jhiorique 0 “ loracique, &* fur leurs combinaisons, zi? Observations fur la combinaison des métaux les uns- avec les autres , rzo Tableau des - combinaisons de F Argue ou Radical nitrique, porté à F état diacide nitreux par la combinaison Fune susssánte quantité oxygène , avec les bases shlifiablés , dans F ordre de lepr assnsné avec. cet acide, 231- e iij xxxviij T À B t B Tableau des combinaisons de t Asçott complette* ment saturé dloxigène , & porté à Pétât diacide nitrique , avec les bases salifiables , dans Vordre de leur affinité avec cet acide, 232 Observations , Tableau des combinaisons de C Acide sulsurique ou Soufre oxygéné avec les bases salifiables. dans l’ordre de leur affinité avec cet acide , par la voie humide , 238 Observations , » 4 » Tableau des combinaisons de V Acide sulfureux avec les bases salifiables dans tordre de leur affinité avec cet acide, 243 Observations , 244 Tableau des combinaisons du Phosphore qui q reçu un premier degré d'oxygénation, & qui a été porté à tétai d'Acide phosphoreux, avec les bases salifiables dans tordre de leur affinité avec cet acide , 246 Tableau des combinaisons du Phosphore saturé d oxygène, ou Acide phosphorique avec les subfiances salifiables dans tordre de leur affinité avec cet acide, 2 qrf Observations, * 1 * des Chapitres, xxxî* Tableau des combinaisons du Radical carbonì- que oxygénés ou Acide carbonique avec les bases faisables dans l'ordre de leur affinité avec cet acide , 2^0 Observations ., ì JI Tableau des combinaisons du Radical muriatique oxygéné, ou Acide muriatique avec les bases salifiables , dans tordre de leur affinité avec cet acide , 2J3 Tableau des combinaisons de VAcide muriatique oxigéné avec les différentes bases salifiables avec lesquelles il efisusceptible de s’unir , 2J suivant L' ordre de leur affinité avec cet acide , 295 Observations , Tableau, des combinaisons dû Radical acéteux oxygéné par un second degré dé Oxygénation , ou Acide acétique , avec les bases faisables , dans Vordre de leur affinité avec cet acide, 298 Observationt , Tableau des combinaisons du Radical succini- que oxygéné s ou Acide succinique , avec les bases faisables i dans íordre de leur affinité avec cet acides ZOO Observations , Tableau des combinaisons du Radical ben^oique oxygéné, ou Acide bençoìque , avec les différentes bases faisables , rangées j>ar ordre alphabétique , 3 02 Observations 3°i Tableau des combinaisons du Radical carnpho- rique oxygéné , ou Acide camphorique, avec les bases faisables ,par ordre alphabétique, 304 Observations , î°í des Chapitres. xîiij Tableau des combinaisons du Radical gal- lique oxygéné , ou Acide gallique , avec les bases salifiables rangées par ordre alpha* bétique , 306 Observations, 30/ Tableau des combinaisons du Radical lactique oxygéné , ou Acide lactique , avec les bajes salifiables , par ordre alphabétique , 308 Observations , 309 Tableau des combinaisons du Radical saccko- ladique oxygéné , ou Acide saccholaâique , avec les bases salifiables , dans Vordre de leur affinité avec cet acide , 310 Observations , 311 Tableau des combinaisons du Radical sormique oxygéné , ou Acide sormique , avec les bases salifiables , dans tordre de leur affinité avec cet acide t 312 Observations, 31; Tableau des combinaisons du Radical bom- bique oxygéné, ou Acide bombique, avec les substances salifiables , par ordre alphabétise, Z14 Observations s 315 I xlív T Able, &c. Tableau des combinaisons du Radical fébà - cique oxygéné , ou Acide fébacique , avec les bases falifìablés, dans l'ordre de leur affinité avec cet acides 3 16 Observations , 317 Tableau des combinaisons du Radical Ethique oxygéné, ou Acide Ethique, avec les bajes j'alifiables , rangées par ordre alphabétique 318 Observations -, Zi- Tableau des combinaisons du Radical pruffi- que oxygéné, ou Acide pruffique , avec les bases j’alifiables , dans tordre de leur affinité avec 'cet acide , Observations , 3 »* TRAITÉ TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE CHIMIE. PREMIERE PARTIE. De ia formation des fluides aérifotmes & dé leur décomposition , de la combustion des corps fimples & dé la formation des acides . CHAPITRE PREMIER. Des combinaisons dû. calorique & de la forma 1 don des suides ëlafliques aériformes. C’Est un phénomène constant dans la nature & dont la généralité a été bien établie pat* Boerhaave, que lorsqu’on échauffe un corps A 2 Effets généraux de la Chaleur, quelconque, solide ou fluide, il augmente de dimension dans tous les sens. Les faits fur lesquels on s’eít fondé pour restreindre la généralité de ce principe, ne présentent que des résultats illusoires, ou du moins dans lesquels se compliquent des circonstances étrangères qui en imposent mais lorsqu’on est parvenu à séparer les effets, & à les rapporter chacun à la cause à laquelle ils appartiennent, on s’ap- perçoit que l’écartement des molécules par la chaleur, est une loi générale & constante de la Nature. Si après avoir échauffé jusqu’à un certain point un corps solide, Sc en avoir ainsi écarté de plus en plus toutes les molécules, on le laisse refroidir, ces mêmes molécules se rapprochent les Unes des autres dans la même proportion, suivant laquelle elles avoient été écartées ; le corps repasse par les mêmes degrés d’extension qu’il avoit parcourus ; Sc si on le ramène à la même température qu’il avoir en commençant l’expérience, il reprend sensiblement le volume qu’il avoit d’abord. Mais comme nous sommes bien éloignés de pouvoir obtenir un degré de froid absolu, comme nous ne connoissons aucun degré de refroidissement que nous ne puissions supposer susceptible d etre augmenté, il en résulte que nous n’avons Attraction et Révulsion, z jpas encore pu parvenir à rapprocher le plus qu’il est possible, les molécules d’aucun corps, & que par conséquent les molécules d’aucun corps ne se touchent dans la Nature ; conclusion très-singulicre & à laquelle cependant il est impossible de se refuser. On conçoit que les molécules des corps étant ainsi continuellement sollicitées par la chaleur à s’écaner les unes des autres, elles n’au- roient aucune liaison entr’elles, & qu’il n’y auroit aucun corps solide, si elles n’éroient retenues par une autre force qui tendît à les réunir, 8c pour ainsi dire à les enchaîner ; & cette force, quelle qu’en soit la cause, a été nommée attraction Ainsi les molécules des corps peuvent être considérées comme obéissant à deux forces, l’une répulsive, l’autre attractive, entre lesquelles elles font en équilibre. Tant que la dernière de ces forces, l’attraction, est victo' rieuse, le corps demeure dans l’état solide ; ít ku contraire l’attraction est la plus foible, si la chaleur a tellement écarté les unes des autres les molécules du corps , qu’elles soient hors de la sphère d’activíté de leur attraction, elles perdent l'adhérence qu’elles avoient entr’elles & le corps cesse d’être un solide. L’eau nous présenté continuellement un A ij 4 Trois états naturels des Cores; exemple de ces phénomènes au-dessons de zéro du thermomètre françois, elle est dans î état solide, & elle porte le nom de glace ; au- dessus de ce même terme , ses molécules cessent d’être retenues par leur attraction réciproques elle devient ce qu’on appelle un liquide enfin , au-dessus de 80 degrés, ses molécules obéissent à la répulsion occasionnée par la chaleur ;Peau prend Pótat de vapeur ou de gaz, & elle se transforme en un fluide aériforme. On en peut dire autant de tous les corps de la Nature ; ils font ou solides, ou liquides, ou dans l’état élastique Sc aériforme, suivant le rapport qûi existe entre la force attractive de leurs molécules & la force répulsive de la chaleur , ou, ce qui revient au même, suivant le degré de chaleur auqttel ils sont exposés. II est difficile de concevoir ces phénomènes fans admettre qu’ils font l’esset d’une substance réelle & matérielle, d’un fluide très-subtil qui s’insinue à travers les molécules de tous les corps Sc qui les écarte Sc en supposant même que l’existence de ce fluide fût une hypothèse, on verra dans la fuite qu’elle explique d’une manière très-heureuse les phénomènes de la Nature. Cette substance , quelle qu’elle soit, étant la cause de la chaleur ; ou en d’autres termes Du Calorique; 5 k sensation que nous appelions chaleur, étant PeíFet de l’accumulation de cette substance, on ire peut pas, dans un langage rigoureux, la désigner par le nom de chaleur ; parce que la même dénomination ne peut pas exprimer la cause & l’efset. C’est ce qui m’avoit déterminé, dans le Mémoire que j’ai publié en 1777, Recueil de V Académie , page 42O, à la désigner fous le nom de- fluide igné & de matière de la chaleur. Depuis, dans le travail que nous avons fait en commun M. de Morveau, M. Berthollet , M. de Fourcroy & moi, fur la réforme du langage chimique, nous avons cru devoir bannir ces périphrases qui allongent le discours, qui le rendent plus traînant , moins précis, moins clair, & qui souvent même ne comportent pas des idées suffisamment justes» Nous avons en conséquence désigné la cause de la chaleur , le fluide éminemment élastique qui la produit, par le nom de calorique. Indépendamment de ce que cette expression remplie notre objet dans le système que nous avons adopté , elle a encore un autre avantage , c’est de pouvoir s’adapter à toutes sortes d’opinions; puisque rigoureusement parlant, nous ne sommes pas même obligés de supposer que le calorique soit une matière réelle il suffit, comme on le sentira mieux par la lecture de ce qui. A iij 6 Bu Calorique et ee la Lumière. va suivre, que ce soit nue cause répulsive quelconque qui écarte les molécules de la matière, & on peut ainsi en envisager les effets d’une manière abstraite & mathématique. La lumière est-elle une modification du calorique , ou bien le calorique est-il une modification de la lumière ? C’esl fur quoi il est impossible de prononcer dans l’état actuel de nos connaissances. Ce qu’il y a de certain, c’esl que dans un système où l’on s’esl fait une loi de n’admettre que des faits, & où l'on évité autant qu’il est possible de rien supposer au-delà de ce qu’ils présentent, on doit provisoirement désigner par des noms différons, ce qui produit des effets différons. Nous distinguerons. donc la lumière du calorique ; mais nous n’en conviendrons pas moins qne la lumière & le calorique ont des qualités qui leur font communes , & que dans quelques circonstances ils. se combinent à peu près de la nrême manière, & produisent une partie des mêmes essets. Ce que je viens de dire suíEroit déjà pour bien déterminer l’idée qu’on doit attacher au mot de calorique . Mais il me reste une tâche plus difficile à remplir, c’est de donner des idées justes de la manière dont le calorique agit fur les corps. Puisque cette matière subtile pénètre à travers les pores de toutes îe$ Effet bu poids de l’Atmosphère. 7 substances que nous connoiíTons , puisqu’il n’existe pas de vases à travers lesquels elle ne s’échappe, & qu’il n’en est par conséquent aucun qui puisse la contenir sans perte; on ne peut en connoître les propriétés que par des effets qui , la plupart , font fugitifs & difficiles à saisir. C’est sur les choses qu’on ne peut ni voir, ni palper, qu’il est sur-tcut important de se tenir en garde contre les écarts de Pimagination , qui tend toujours à s’élancer au-delà du vrai, & qui a bien de la peine à se renfermer dans le cercle étroit que les faits lui circonscrivent. Nous venons de voir que le même corps devenoit solide ou liquide, ou fluide aériforme , suivant la quantité de calorique dont il étoit pénétré , ou , pour parler d’une manière plus rigoureuse, suivant que la force répulsive du calorique étoit égale à l’attraction de ses molécules, ou qu’elle étoit plus forte, ou plus foible qu’elle. Mais s’il n’existoit que ces deux forces, les corps ne seroient liquides qu’à un degré indivisible du thermomètre, & ils paíferoient brusquement de fétat de solide à celui de fluide élastique aériforme. Ainsi l’eau , par exemple, à Pi estant mcme où elle cesse d’être glace, com- menceroit à bouillir ; elle se transformeroit en un fluide aériforme, & ses molécules s’écarte- A A EFFET DU POIDS DE l’AtMOSPHÈRE, roient indéfiniment dans l’espace s’il n’en est pas ainsi, c’est qu’une troisième force, la pression de l’atmofphère, met obstacle à cet écarter ment, & c’est par cette raison que l’eau demeure dans í’état fluide depuis zéro jufqu’à 80 degrés du thermomètre françois ; la quantité de calorique qu’elle reçoit dans cet intervalle est insuffisante pour vaincre l’efFort occasionné par la pression de l’atmosphère. On voit donc que, sans la pression de l’at* mospbère , nous n’aurions pas de liquide constant ; nous ne verrions les corps dans cet état qu’au moment précis où ils se fondent la moindre augmentation de chaleur qu’ils recevraient ensuite, en écarterait fur le champ les parties oc les disperserait. II y a plus , fans la pression de l’atmofphère, nous n’aurions pas à proprement parler, de fluides aériformes. En effet, an moment où la force de l’atiraction seroit vaincue par la force répulsive du calorique 3 les molécules s’éloigneroient indéfiniment, fans que rien limitât leur écartement, si ce n’est leur propre pesanteur qui les rastemble- rciit pour former une atmosphère. De simples réflexions fur les expériences les plus connues, suffisent pour faire appercevoir- !a vérité de ce que je viens d’énoncer. Elle fe trouve d’ailleurs confirmée d’une manière éyi-. Suppression bu poids de l’Atmosph. 9 deme par l’expérience qui suit, dont j’ai déjà donne le détail à l’Académie en 1777. Voye% Mém. page 426. On remplit d’éther sulfurique 1 un petit vase de verre étroit, A , planche VII,fig. ij » monté sur son pied P. Ce vase ne doit pas avoir plus de douze à quinze lignes de diamètre & environ deux pouces de hauteur. On couvre ce vase avec une vessie humectée, qu’on asïu- jettit autour du col du vase par un grand nombre de tours de gros fil bien serrés pour plus grande sûreté, on remet une seconde vessie par-dessus la première, & on l’assujettit de la même manière. Ce vase doit être tellement rempli d’éther qu’il ne relie aucune portion d’air entre Sa liqueur 8 c la vessie ; on le place ensuite sous le récipient B C D, d’une machine pneumatique dont lg haut B doit être garni d’une boète à cuir, traversée par une tige E F, dont l’extrêmité F se termine en une pointe ou lame très-aigue à ce même récipient doit être adapté un baromètre G H. 1 Je donnerai ailleurs la définition de la liqueur qu’on nomme éther , & j’en déveloperai les propriétés. Je me contenterai de dire dans ce moment, qu’on designe par ce nom une liqueur inflammable très-volatile, d’une pesanteur spécifique beaucoup moindre que l’eau , Sc piênie que i’esprit-àe-vin. ib Vaporisation de l’Éthek. Lorsque touc est ainsi disposé, on fait se vuide sous le récipient ; puis en faisant descendre la tige pointue E F, on crcve la vessie. Aussi-tôt l’éther commence à bouillir avec une étonnante rapidité, il se vaporise & se transforme en un fluide élastique aériforme , qui occupe tout le récipient. Si la quantité d’éther est aflèz considérable pour que , la vaporisation finie, il en reste encore quelques goûtes dans la fiole, le fluide élastique qui s’est produit est susceptible de soutenir le baromètre adapté à la machine pneumatique à huit ou dix pouces environ pendant l’hiver, & à vingt & vingt- cinq pendant les chaleurs de l’été. On peut , pour rendre cette expérience plus complette, introduire un petit thermomètre dans le vase A qui contient Pécher, & on s’apperçoit qu’ií descend considérablement pendait tout le teins que dure la vaporisation. On ne fait autre chose, dans cette expérience , que de supprimer le poids de Patmos- phère, qui, dans Pétat ordinaire, pèse sur la surface de l’éther, & les effets qui en résultent prouvent évidemment deux choses la première, qu’au degré de température dans lequel nous vivons , Pécher seroit constamment dans Pétat d’un fluide aériforme , si la pression de Patmos- phcre n’y mettoit obstacle. La seconde. que- Vaporisation de l’Éther. ijt ce passage de sérac liquide à sérac aériforme, est accompagné d’un refroidissement considérable , par la raison que pendant la vaporisation , une partie du calorique", qui étoit dans un état de liberté, ou au moins d’équilibve dans les corps environnans, se combine avec l’éther pour le porter à sétat de fluide aériforme. La mcme expérience réustìt avec tous les fluides évaporables , tels que sesprit-de-vin ou alkool, seau & le mercure même ; avec cette différence cependant que s atmosphère d’al- kool qui se forme sous le récipient, ne peut soutenir le baromètre adapté à la machine pneumatique, en hiver, qu’à un pouce au dessus de son niveau, & à quatre ou cinq en été ; que seau ne le soutient qu’à quelques lignes, & le mercure à quelques fractions de ligne. II y a donc moins de fluide vaporisé lorsqu’on opère avec salkool, que lorsqu’on opère avec l’éther ; moins encore avec seau , & surtout avec le mercure par conséquent moins de calorique employé & moins de refroidissement ; ce qui cadre parfaitement avec le résultat des expériences. Un autre genre d’expérience prouve encore d’une manière aussi évidente que sétat aériforme est une. modification des corps & qu’elle 12 Vaporisation de l’Éther. dépend du degré de température & de pression qu’ils éprouvent. Nous avons fait voir , M. de la Place & moi, dans un Mémoire que nous avons lu à P Académie en 1777, mais qui n’a pas été imprimé, que lorsque l’éther étoit soumis à une- pression de 28 pouces de mercure, c’est-à-dire, à une pression égale à celle de l’atmosphère, il entroit en ébullition à 32 ou 33 degrés du thermomètre de mercure. M. de Luc, qui a fait des recherches analogues fur l’esprit-de-vin, a reconnu qu’il entroit en ébullition à 67 degrés. Enfin , tout le monde fait que l’eau commence à bouillir à 80 degrés. L’ébulli- tion n’étant autre chose que la vaporisation d’un fluide, ou le moment de son passage de l’état liquide à celui d’un fluide élastique aéri- forme, il étoit évident qu’en tenant constamment de l’éther à une température supérieure à 33 degrés & au degré habituel de pression de l’atmosphère, on devoit l’obtenir dans Pétât d’un fluide aériforme ; que la même chose devoit arriver à l’esprit-de-vin au-dessiis de 67 degrés, & à l’eau au - dessus de 80 , c’esl ce qui s’est trouvé parfaitement confirmé par les expériences suivantes *•..- * Mém, Académi 1780 , page j Vaporisation de l’Éther. rz J’ai rempli avec de l’eau à 35* ou 36 degrés du thermomètre un grand vase ABCD,/>/sl/z- che VII, figure i 5 ; je le suppose transparent pour mieux faire sentir ce qui se passe dans son intérieur ; on peut encore tenir les mains assez long-temps dans de seau à ce degré fans s’incommoder. J’y ai plongé des bouteilles à gouleau renversé F 3 G, qui s’y font emplies, après quoi je les ai retournées de manière qu’elles eussent leur gouleau en en bas , &- appliqué contre le fond du vase. Les choses étant ainsi disposées, j'ai introduit de l’éther sulfurique dans un trcs-petit matras, dont le col abc étoit doublement recourbé ; j'ai plongé ce matras dans Peau du vase A B C D , & j’ai engagé , comme on le voit représenté dans la figure i 5 , s extrémité de son col abc , dans le gouleau d’une des bouteilles F dès que l’éther a commencé à ressentir l’impressjon de la chaleur, il est entré en ébullition ; & le calorique qui s’est combiné avec lui, l’a transformé en un fluide élastique aériforme, dont j’ai rempli successivement plusieurs bouteilles F, G. Ce n’est point ici le lieu d’examiner la nature 6c les propriétés de ce fluide aériforme, qui est très-infíammable ; mais fans anticiper fur des connoiffances que je ne dois pas sup~ r-à Vaporisation de L’Álkooé. poser ati lecteur, j’observerai, en me fixant fui l’objet qui nous occupe dans cë moment, que l’éther. d’après cette expérience , est tout prêt de ne pouvoir exister dans la planette que nous habitons que dans l’état aériforme ; que si la pesanteur de notre atmosphère n’équivaloit qu’à Une colonne de 20 ou 24 pouces de mercure au lieu de 28, nous ne pourrions obtenir l’éther dans l’état liquide, au moins pendant Pcté ; que la formation de l’éther seroit par conséquent impossible sur les montagnes un peu élevées, & qu’il se convertiroit en gaz à mesure qu’il seroit formé, à moins qu’on réemployât des ballons très-forts pour le condenser & qu’on ne joignît le refroidissement à la pression. Enfin j que le degré de la chaleur du sang étant à peu près celui où l’éther passe de l’état liquide à l’état aériforme,il doit se vaporiser dans les premières voies, & qu’il est très-vraisemblable que les propriétés de ce médicament tiennent à cet esset, pour ainsi dire, mécanique. Ces expériences réussissent encore mieux avec l’éther nitreux, parce qu’il se vaporise à un degré de chaleur moindre que l’éther sulfurique. A l’égard de l’alkóol ou esprit-de-vin , l’expé- rience pour l’obtenir dans l’état aériforme, présente un peu plus de difficulté, parce que ce fluide n’étant susceptible de fe vaporiser qu’à Vaporisation de l’Êau. ij 67 degrés du thermomètre de Réaumur, il faut que Peau du bain soit entretenue presque bouillante , & qu’à ce degré il n’est plus possible d’y plonger les mains. II étoit évident que la même chose devoir arriver à l’eau ; que ce fluide devoit également se transformer eh gaz en l’exposant à un degré de chaleur supérieur à celui qui Je fait bouillir ; mais quoique convaincus de cette vérité , nous avons cru cependant, M. de la Place & moi, devoir la confirmer par une expérience directe, & en voici le résultat. Nous avons rempli de mercure une jarre de verre A , planche VU, figure 5 , dom l’ouverture étoit retournée en en bas, & nous avons passé dessous une soucoupe B, également remplie de mercure. Nous avons introduit dans cette jarre environ deux gros d’eau, qui ont gagné le haut C D de la jarre, & qui se sont rangés au - dessus de la surface du mercure ; puis nous avons plongé le tout dans une grande chaudière de fer E F G H, placée fur un fourneau G HI K cette chaudière étoit remplie d’eau salée en ébullition, dont la température excédoit 87 degrés du thermomètre ; on fait , en effet , que Peau chargée de sels est susceptible de prendre un degré de chaleur supérieur de plusieurs degrés à celui i 6 Vaporisation de l’Eait. de l’eau bouillante. Dès que les 2 gros d’eau , placés dans la partie supérieure C D de la jarre ou tube, ont eu atteint la température de 80 degrés ou environ, ils font entrés en ébullition, & au liêu d’occitper, comme ils le faisoient, le petit espace A C D , ils se sont convertis en un fluide aériforme , qui l’a remplie toute entière le mercure eíl même descendu un peu au-dessous de son niveau, & la jarre auroit été renversée si elle n’avoit été très-épaisse, par conséquent fort pesante , & si elle n’avoit d'ailleurs été assujettie à la soucoupe par du sil de fer. Si-tôt qu’on retiroit la jarre du bain d’eau salée, seau se condensait & le mercure remontoir; mais elle reprenoit l’état aériforme quelques inítans après que l’appareil avoit été replongé. Voilà donc un certain nombre de substances qui se transforment en fluides aériformes à des degrés de chaleur très-voisins de ceux dans lesquels nous vivons. Nous verrons bientôt qu’il en est d’autres, tels que l’acide marin ou mu- ria tique, l’alkali volatil ou ammoniaque, l’acide carbonique ou air íìxe , l’acide sulfureux, &c. qui demeurent constamment dans l’état aériforme , au degré habituel de chaleur & de pression de l’atmosphère. .Tous ces faits particuliers, dont il me se roi t facile Sèns donné au mot Gaz. 17 facile de multiplier les exemples j m’autorìfent à faire un principe général de ce que j’ai déjà annoncé plus haut , que presque tous les corps de la Nature font susceptibles d’exis- ter dans trois états différens ; dans l’état de solidité, dans l’état de liquidité, & dans l’état aériforme, & que ces trois états d’un même corps dépendent de la quantité de calorique qui lui est combinée. Je désignerai dorénavant ces fluides aériformes fous le nom générique de ga^ ; & je dirai en conséquence que j dans toute espèce de gaz, on doit distinguer le calorique , qui fait en quelque façon l’ofsice dè dissolvant - & la substance qui est combinée avec lui & qui forme sa base. G’est à ces bases des difiérens gaz qui font encore peu connues , que nous avons été obligés de donner des noms. Je les indiquerai dans le Chapitre IV de cet Ouvrage, après que j’aurai rendu compte de quelques phénomènes qui accompagnent l’échauffement & le réfroi dissement des corps, & que j’aurai donné des idées plus précises suc la constitution de notre atmosphère. , Nous avons vu que les molécules de tous les corps de la Nature étoient dans un état d’équilibre entre l’attraction, qui tend à les rapprocher & à les réunir, & les efforts dit caîo- B 18 Arrang. des molécules des Corps, rique qui tend à les écarter. Ainsi non-seulement le calorique environne de toutes parts les corps , mais encore i! remplit les intervalles que leurs molécules laissent entr’elles. On se formera une idée de ces dispositions, si l’on se figure un vase rempli de petites balles de plomb & dans lequel on verse une substance en poudre très-fine , telle que du sablon on conçoit que cette substance se répandra uniformément dans les intervalles que les balles laissent entr’elles & les remplira. Les balles , dans cet exemple > font au sablon ce que les molécules des corps sont au calorique ; avec cette différence que, dans l’exemple cité , les balles se touchent, au lieu que les molécules des corps ne se touchent pas, & qu’elles font toujours maintenues à une petite distance les unes des autres par Teffort du calorique. Si à des balles dont la figure est ronde , on substituoit des hexaèdres, des octaèdres, ou des corps d’une figure régulière quelconque & d’tine égale solidité, la capacité des vuides qu’ils laisseroient entr’eux ne seroit plus la même Sc l’on ne pourroit plus y loger une auísi grande quantité de sablon. La même chose arrive à l’égard de tous les corps de la Nature ; les intervalles que leurs molécules laissent entr’elles ne font pas tous d’une égale capacité cette capacité LfeUR CAPACITÉ ÍPOUR LE CALORIQUE. Jí 'dépend de la figure de ces molécules, de leuf grosseur, & dè là distance les unes des autres à laquelle elles font maintenues, suivant le rapport qui existe entre leur force d’attraction, & la force répulsive qu’exerce le calorique. C’est dàns ce sens qu’on doit entendre cette expression capacité des corps pour contenir là matière de la chaleur \ expression fort juste-, introduite pat les Physiciens Anglois, qui ont eu les premiers des notions exactes à cet égard. Un exemple de ce qui fe passe dans Peau & quelques réflexions fur la manière dont ce fluide mouille & pénètre les corps, rendra ceci plus intelligible on ne fauroit trop s’aider dans les choses abstraites de comparaisons sensibles. Si l’on plonge dans Peau des morceaux de dissérens bois , égaux en volume, d’un pied cube, pár exemple; ce fluide s’introduira peu à peu dans leurs pores ; ils fe gonfleront Sc augmenteront de poids mais chaque espèce de bois admettra dans fes pores une quantité d’eau différente ; les plus légers & les plus poreux en logeront davantage ; ceux qui seront compactes & ferrés, n’en laisseront pénétrer .qu’une très-petite quantité eníìn , la proportion d’eati qu’ils recevront dépendra encore de la nature des molécules constituantes du bois, de l’affinité plus ou moins grande qu’elles au- B ij 20 Exemjpjlè Tire dï l’Eáu. ront avec J’eau, Sc les bois trcs-résineux, paf exemple , quoique très-poreux, en admettront trcs-peu. On pourra donc dire que les différentes espèces de bois ont une capacité différente pour recevoir de Peau ; on pourra même connoître , par Paugmentation de poids , la quantité qu’ils en auront absorbée ; mais comme on ignorera la quantité d'eau qu’ils contenoient avant leur immersion , il ne sera pas possible de connoître la quantité absolue qu’ils en contiendront en en sortant. Les mêmes circonstances ont lieu à Pégard des corps qui font plongés dans le calorique ; en observant cependant que Peau est un fluide incompressible , tandis que le calorique est doué d’une grande élasticité, ce qui signifie en d’autres termes que les molécules du calorique ont une grande tendance à s’écarter les unes des autres , quand une force quelconque les a obligées de se rapprocher, & l’on conçoit que cette circonstance doit apporter des change- mens très-notables dans les résultats. Les choses amenées à ce point de clarté Sc de simplicité , il me fera aisé de faire entendre quelles font les idées qu’on doit attacher à ces expressions ; calorique libre , & calorique combiné, quantité spécifique de calorique contenue dans les différons corps, capacité pour Sens divers du mot Calorique. 21 contenir le calorique , chaleur latente , chaleur sensible , toutes expressions qui ne font point synonimes ; mais qui, d’après ce que je viens ì'expofex, ont un sens strict & déterminé. C’est ce sens que je vais chercher encore à fixer par quelques définitions. Le calorique libre est celui qui n’est engagé dans aucune combinaison. Comme nous vivons au milieu d’un système de corps avec lesquels le calorique a de l’adhérence, il en résulte que nous n’obtenons jamais ce principe dans í’état de liberté absolue-. Le calorique combiné est celui qui est enchaîné dans les corps par la force d’affinité ou d’at- traction , & qui constitue une partie de leur substance , même de leur solidité. On entend par cette expression calorique spécifique des corps, la quantité de calorique respectivement nécessaire pour élever d’un même nombre de degrés la température de plusieurs corps égaux en poids. Cette quantité de calorique dépend de la distance des molécules des corps, de leur adhérence plus ou moins grande; & c’est; cette distance, ou plutôt l’espaee qui en résulte, qu’on a nommé, comme je l’ai déjà observé % capacité pour contenir le calorique. La chaleur, considérée comme sensation % íttl eu d’aut-res termes , la chaleur sensible „ B iij 22 Acception du mot Cbabsub, n’est que l’esset produit sur nos organes parle passage du calorique qui se dégage des corps, environnans. jan général nous n’éprouvons de sensation que par un mouvement quelconque, A l’on pourroit poser comme un axiome, point de mouvement , point de sensation. Ce principe général s’applique naturellement au sentiment du froid & du chaud lorsque nous touchons, un corps froid , le calorique qui tend. à se mettre en équilibre dans tous les corps, passe de notre main dans le corps que nous touchons , & nous éprouvons la sensation du froid. L’esset contraire arrive lorsque nous touchons, un corps chaud ; le calorique passe du corps à notre main, & nous avons la sensation-de la chaleur. Si le corps & la main font du même degré de température, ou à peu près, nous Réprouvons aucune sensation , ni de froid, ni de chaud, parce qu’alors il n’y a point de mouvement, point de transport de calorique, & qu’encore une fois il n’y a pas de sensation sans. pn mouvement qui l’occalionne. Lorsque le thermomètre monte, c’est une preuve qu’il y a du calorique libre qui se répand dans les corps environnans le thermomètre , qui est au nombre de ces corps , en reçoit fa part , en raison de sa masse » & de la capacité qu’il a lui-même pour contenir le Manière de mesurer le Calorique. 23 calorique. Le changement qui arrive dans le thermomètre , 'annonce donc qu’un déplacement de calorique, qu’un changement arrivé à un système de corps dont il fait partie ; il n’in- dique tout an plus que la portion de calorique qu’il a reçue, mais il ne mesure pas la quantité totale qui a été dégagée, déplacée ou absorbée. Le moyen le plus simple & le plus act pour remplir ce dernier objet est celui imaginé par M. de la Place, & qui est décrit dans les Mémoires de l’Académie, année 1780, page 364. On en trouve aussi une explication sommaire à la fin de cet Ouvrage. II consiste à placer le corps , ou la combinaison d’où se dégage le calorique, au milieu d\me sphère creuse de glace la quantité de glace fondue est une expression exacte de la quantité de calorique qui s’est dégagée. On peut, à Paide de l’appareil que nous avons fait construire d’après cette idée, connoître, non pas comme on l’a prétendu , la capacité qu’ont les corps pour contenir le calorique , mais le rapport des augmentations ou diminutions que reçoivent ces capacités, par des nombres déterminés de degrés du thermomètre. II est facile,, avec le même appareil, & par diverses combinaisons d’expériences, de connoître la quantité de calorique nécessaire pour convertir les B iv 24 De ^élasticité des Corps. corps solides en liquides & ceux-ci en fluides aériformes, & réciproquement, ce que les fluides élastiques abandonnent de. calorique quand ils redeviennent liquides , & ceux-ci quand ils redeviennent solides. On pourra donc parvenir un jour , lorsque les expériences auront été assez multipliées , à déterminer le rapport de calorique qui constitue chaque espèce de gaz. Je rendrai compte, dans un Chapitre particulier , des principaux résultats que nous avons pbtenus en ce genre. II me reste , en finissant cet article, à dire un mot fur la cause de l’élasticité des gaz & des fluides en vapeurs. II n’est pas difficile d’apper- oevoir que cette élasticité tient à celle, du calorique , qui paroît être le corps éminemment élastique de la nature. Rien de plus simple que de concevoir qu’un corps devient élastique en íe combinant avec un autre qui est lui-même. cloué de cette propriété. Mais il faut convenir, que c’est expliquer l’élasticité par l’élasticité ; qu’on ne fait par-là que reculer la difficulté , & qu’il reste toujours à expliquer ce que c’est cjue l’élasticité , & pourquoi le calorique est élastique. En considérant l’élasticité dans un sens abstrait, elle n’est autre chose que la propriété, qu’ont les molécules d’un corps de s’élcigner. les unes des autres, lorqu’on les a forcées de. De l’éeasticité des Cores, ajf s’approcher. Cette tendance qu’ont les molé^ cules du calorique à s’écarter, a lieu même à de fort grandes distances. On en fera convaincu fí l’on considère que l’air est susceptible d’un grand degré de compression ; cç qui suppose que ses molécules font déjà très-éloignées les unes des autres car la possibilité de se rapprocher, suppose une distance au moins égale à la quantité du rapprochement. Qr ces molécules de l’air qui font déjà très-éloignées en- tr’elles tendent encore à s’éloigner davantage en effet, si on fait le vuide de Boyle dans un très-vaste récipient, les dernières portions d’air qui y restent se répandent uniformément dans toute la capacité du vase, quelque grand qu’il soit, elles le remplissent en entier & pressent contre ses parois or cet effet ne peut s’expli- quer qu’en supposant que les molécules font- un effort en tout sens pour s’écarter , A l’on ne connoît point la distance à laquelle ce phénomène s’arrête. II y a donc une véritable répulsion entre les molécules des fluides élastiques; ou du moins les choses se passent de la même manière que si cette répulsion avoit lieu, & on auroit quelque droit d’en conclure que les molécules du calorique se repoussent les unes les autres. tCette force de répulsion une fois admise, les 26 De l’élasticité des Coetî. explications relatives à la formation des fluides aériformes ou gaz deviendroient fort simples mais il faut convenir en même temps qu’une force répulsive, entre des molécules très-pe- tites, qui agit à de grandes distances est difficile à concevoir. II paroîtroit peut-être plus naturel de supposer que les molécules du calorique s’attirent plus entr’elles que ne le font les molécules des corps, & qu’elles ne les écartent que pour obéir à la force d’attraction qui les oblige de se réunir. II se passe quelque chose d’analogue à ce phénomène , quand on plonge une éponge sèche dans de l’eau elle se gonfle ; ses molécules s’écartent les unes des autres, & l’eau remplit tous les intervalles. II est clair que cette éponge en se gonflant a acquis plus de capacité pour contenir de Peau , qu’elle n’en avoit. auparavant. Mais peut-on dire que l’introduc- tion de Peau entre ses molécules leur ait communiqué une force répulsive qui tende à les. écarter les unes des autres ? Non, fans doute iln’y a au contraire que des forces attractives qui agissent dans ce cas , 8c ces forces font,. r°. la pesanteur de Peau 8c Faction qu’elle exerce en tout sens, comme tous les fluides ; 2 °. la force attractive des molécules de l’eaut Içs vues à Pégard des autres ; 3 0 . la force De r’ÈEASTieiTÉ vZs Corps. 27 attractive des molécules de l’éponge entr’elles; enfin, l’attraction réciproque des molécules de l'eau & de celles de l’éponge. II est aisé de conceyoir que c’est de Fintensité & du- rapport de routes ces forces, que dépend F explication du phénomène. II est probable que Fécarte- ment des molécules des corps par le calorique , tient de même à une combinaison de différentes forces attractives, & c’est le résultat de ces forces que nous cherchons à exprimer d’une manière plus concise & plus conforme à l’ctat d’imperfection de nos çonnoiffances , lorsque nous disons que le calorique communique wne force répulsive aux molécules des corps, CHAPITRE II. Vues genérales fur la formation & la oonfli-*- tutiori de Vatmosphère de la terre. JLi e S considérations que je viens de présenter sur la formation des fluides élastiques aériformes ou gaz, jettent un grand jour fur la manière dont se sont formées, dans l’origine des choses, les atmosphères des. planètes , & notamment celle de la terre. On conçoit que cette dernière doit être le résultat & le mélange i°. de toutes les, substances, susceptibles de se vaporiser ou plutôt de rester dans l’état aériforme, yu degré de température dans lequel nous vst vons, & à une pression égale au poids d’une colonne de mercure de 28 pouces de hauteur; 2°. de toutes les substances fluides ou concrètes susceptibles de se dissoudre dans cet assemblage de dissérens gaz. Pour mieux fixer nos idées relativement à cette- matière fur laquelle on n’a point encore assez, réfléchi, considérons un moment ce qui arriveroit aux différentes substances qui composent le globe, si la température en étoit brusquement changée. Supposons, par exemple, que la terre se trouvât transportée tout à coup dans une ré-. Limite des Atmosphères. 29 gìon beaucoup plus chaude du systêmë solaire; dans la région de mercure, par exemple, où là chaleur habituelle est probablement fort supérieure à celle de Peau bouillante bientôt Peau , tous les fluides susceptibles de se vaporiser à des degrés voisins de Peau bouillante, & 1c mercure lui-même, entreroient en expansion ; ils se transformeraient en fluides aériformes ou gaz , qui deviendraient parties de Patmofphcre. Ces nouvelles espèces d’air se mêleraient avec celles déjà existantes, & il en résulterait des décompositions réciproques , des combinaisons nouvelles , jusqu’à ce que les différentes affinités se trouvant satisfaites, les principes qui composeraient ces différens airs ou gaz, arrivassent à un état de repos. Mais une considération qui ne doit pas échapper, c’est que cette vaporisation même auroit des bornes en ester à mesure que la quantité des fluides élastiques augmenterait , la pesanteur de Patmosphère 'accroîtrait en proportion or , puisqu’une pression quelconque est un obstacle à la vaporisation , puisque les fluides les plus éva- porables peuvent résister, fans se vaporiser, à une chaleur très-forte, quand on y oppose une pression proportionnellement plus forte encore ; enfin, puisque l’qau elle-même & tous les liquides , peuvent éprouver dans la machine de 50 Formation des Atmosphère à; Papin , une chaleur capable de les faire rougir* on conçoit que la nouvelle atmosphère arriver oi t à un degré de pesanteur tel, que l’eaù qui n’auroit pas été vaporisée jusqu’alors, ces- seroit de bouillir, & resterait dans l’ctat de liquidité ; en forte que même dans cette sup-i position , comme dans toute autre de même genre , la pesanteur de l'atmosphère seroit limitée & ne pourroi pas excéder Un certain ferme. On pourroit porter ces réflexions beaucoup plus loin, & examiner ce qui arriverait aux pierres, áux sels, & à la plus grande partie des substances fusibles qui composent le globe on conçoit qu’elles se ramolliroient, qu’elles entreraient en fusion & formeraient des fluides; mais ces dernières considérations sortent de mon objet, comme on le voit représenté, planche Iss", figure %, de manière qu’il pût être placé dans un fourneau M M N N , tandis que Fextrêmité E de son col irdit s’engager fous la cloche FG, placée dans un bain de mercure R R S S. J’ai introduit dans ce matras quatre onces de mercure très-pu r, puis en suçant avec un siphon que j’ai introduit sous la cloche FG, j’ai élevé le mercure jufqu’en L L j’ai marqué soigneusement cette hauteur avec une bande de papier collé , & j’ai observé exactement le baromètre & le thermomètre! Les choses ainsi préparées , j’ai allumé du feu dans le fourneau M M N N , & je l’ai entretenu presque continuellement pendant douze jours, de manière que le mercure fut échauffé prefqu’au degré nécessaire pour le faire bouillir. II ne s’est rien passé de remarquable pendant tout le premier jour le mercure quoique non bouillant, étoit dans un état d’évapora- tion continuelle ; il tapissoit l’intériei tr des vaisseaux de goutelettes, d’abord très,-fines, qui alloient ensuite en augmentant,& qui ,lorsqu’eìíes avoient acquis uu certain volume, retomboient C, ij 3E l’AiR DE l’AtMOSPH. J’ai annoncé qu’oii pouvoit déterminer dé deux manières la nature dés parties constituantes de Pair dè l’atmosphère ; par voie de décomposition & par voie de composition. Là calcination dit mercure nous á fourni Pexemple de l’une & de l’autre, puifqu’apròs avoir enlevé à la partie respirabîe sa báse par le mercure , nous la lui avons rendue pour réformer de Pair eil tout semblable à célûi de Patmos- phère. Mais on peut également opérer cette composition de Pair en empruntant de différons règnes les matériaux qui doivent Ië former. On verra dans la fuite que lorsqu’ón dissout des matières animales dans de i’acide nitrique, ií se dégage tine grande quantité d’un air quï éteint les lumières , qui est nuisible pouf les animaux, & qui est en tout semblable à la partie non respirabîe de Pair de Patmósphère. Si à 75 parties de ce fluide élastique on en ajoute 27 d’air éminemment respirabîe tiré du mercure, réduit en chaux rouge par la calcination , òìà forme un fluide élastique parfaitement semblable à celui de Patmósphère & qui en a toryes les propriétés. II y a beaucoup d’autres moyens de séparer la partie respiráble de Pair de la partie non respirabîe ; mais je ne pourrois les exposer ici sans emprunter des notions, qui , dans D yo Dissolution de l’Eau par l’Air. Tordre des connoissances, appartiennent aux Chapitres suivans. Les expériences d’ailleurs que j’ai rapportées , suffisent pour un Traité Elémentaire; & dans ces sortes de matières, le choix des preuves est plus important que leur nombre. Je terminerai cet article en indiquant une propriété qu’a T air de l’atmosphère & qu’ont en général tous les fluides élastiques ou gaz que nous connoistons ; c’est celle de dissoudre l’eau. La quantité d’eau qiéun pied cube d’air de Patmosphère peut dissoudre, est suivant les expériences de M. de Saussure, de 12 grains; d’autres fluides élastiques, tels que l’acide carbonique , paroissent en dissoudre davantage ; mais on n’a point fait encore d’expériences exactes pour en déterminer la quantité. Cette eau que contiennent les fluides élastiques aéri- formes, donne lieu dans quelques expériences à des phénomènes particuliers qui méritent beaucoup d’attention , & qui ont souvent jette les Chimistes dans de grandes erreurs. Noms des Élémens de i/Atmosphere. 5 - CHAPITRE IV. Nomenclature des diffèreiftes parties conflitu* tïves de l'air de îatmosphère.. Jusqu’ici j’ai été forcé de me servir de périphrases pour désigner la nature des différentes substances qui composent notre atmosphère, & j’ai adopté provisoirement ces expressions , partie refpirable , partie non refpirable de Vair. Les détails dans lesquels je vais entrer, exigent que je prenne une marche plus rapide, & qu’après avoir cherché à donner des idées simples des différentes substances qui entrent dans la composition de l’air de l’atmosphère, je les exprime également par des mots simples. La température de la planette que nous habitons se trouvant très - Voisine du degré où Peau passe de l’ètat liquide à l’état solide, & réciproquement , Sc ce phénomène s’opérant fréquemment fous nos yeux, il n’est pas étonnant que dans toutes les langues, au moins dans les climats où l’on éprouve une forte d’hiver, on ait donné un nom à l’eau devenue solide par Pabsence du calorique. Mais il n’a pas dû en être de même de l’.eau réduite à l’état de vapeur par une plus grande! Dij 52 Noms des Élémens de l’Atmospherë; addition de calorique. Ceux qui n’ont pas fait une étude particulière de ces objets, ignorent encore,' qu’à un degré ïin peu supérieur à celui de l’eau bouillante, l’eau se transforme en un fluide élastique aériforme , susceptible comme tous les gaz, d’être reçu 8c contenu dans des Vaisseaux, 8c qui conserve sa Forme gazeuse tant qu’il éprouve une température supérieure à 80 degrés, jointe à une pression égale à celle d’une colonne de 28 pouces de mercure. Ce phénomène ayant échappé à la multitude , aucune langue n’a désigné l’eau dans cet état par un nom particulier ; 6c il en est de même de tous les fluides, & en général, de toutes les substances qui ne font point susceptibles de le vaporiser au degré habituel de température & de pression dans lequel nous vivons. Par une fuite de la même cause on n’a point donné de nom à la plupart des fluides aériformes dans I’état liquide ou concret ; on ignoroit que ces fluides fussent le résultat de la combinaison d’une base avec le calorique; 8c comme on ne les avoit jamais vus dans Pétât de liquide ni de solide, leur existence sous cette forme étoit inconnue même des Physiciens. Nous n’avons pas jugé qu’il nous fût permis de changer des noms reçus 8c consacrés dans la société par un antique usage. Nous avons Noms des Élémens de l'Atmosphère. y-3 donc attaché au mot d 'eau & de glace , leur lignification vulgaire ; nous avons de même, expritné par le mot d ’air la collection des fluides élastiques qui composent notre atmosphère; mais nous ne nous sommes pas cru obligés au même respect pour des dénominations très- modernes nouvellement proposées par Ies-Phy- siciens. Nous avons pensé que nous étions en droit de les rejetter Sc de leur en substituer d’autres moins propres à induire en erreur ; & lors même que nous nous sommes déterminés à les adopter, nous n’avons fait aucune difficulté de les modifier & d’y attacher des idées mieux arrêtées & plus circonscrites. C’est principalement du Grec que noirs avons tiré les mots nouveaux , Sc nous avons fait en forte que leur étymologie rappelât Aidée des choses que nous nous proposons dïndiquer ; nous nous sommes attachés sur-tout à 11’ad- mettre que des mots courts , & autant qu’il étoit possible, qui fussent susceptibles de former des adjectifs Sc des verbes» D’après ces principes, nous avons conservé à Aexemple de M. Macquer, le nom de ga^ employé par Vanhe'mont, & nous avons rangé fous cette dénomination . la classe nombreuse des fluides élastiques aériformes, en faisant ce* pendant une exception pour flair de flatmo- J4 Noms génériques et particuliers sphère. Le mot ga^ est donc pour nous un nom générique, qui désigne le dernier degré de saturation d'une substance quelconque par le calorique ; c’est PexprdTìon d’une manière d’être des corps. II s’agiíToit ensuite de spécifier chaque espèce de gaz, Sc nous y sommes parvenus en empruntant un second nom de celui de sa base. Nous appellerons donc gaz aqueux , l’eau combinée avec le calorique, Sc dans l’état de fluide, élastique aériforme la combinaison de l’éther avec le calorique, sera le gaz éthéré ; celle de l’esprit-de-vin avec le calorique , sera le gaz alkoolique ; nous aurons de même le gaz acide muriatique, le gaz ammoniaque, Sc ainsi de tous les autres. Je nvétendrai davantage fur cet article quand il fera question de nommer les différentes bases. On a vu que l’air de l’atmosphère étoit principâlement composé de deux fluides aéri- formes ou gaz, l’un respirable , susceptible d’entretenir la vie des animaux , dans lequel les métaux se calcinent Sc les corps combustibles. peuvent brûler ; l’autre qui a des propriétés absolument opposées, que les animaux ne. peuvent respirer, qui ne peut entretenir 1% combustion, &c. Nous avons donné à la base de la portion respirable de Pair le nom d’oxy- gène en le dérivant de deux mots Grecs efyìi des Fluides aéri formés. pp acide , & ydvofxaí, j engendre , parce qu’en effet une des propriétés les plus générales de cette base est de former des acides, en se combinant avec la plupart des substances. Nous appellerons donc gaz oxygène la réunion de cette base avec le calorique sa pesanteur dans cet état est a fiez exactement d’un demi-grain poids de marc, par pouce cube , ou d’une once & demie par pied cube, le tout à 10 degrés de température, à 28 pouces du baromètre. Les propriétés chimiques de la partie non respirable de l’air de l’atmosphère n’étant pas encore très-bien connues, nous nous sommes contentés de déduire le nom de fa base de la propriété qu’a ce gaz de priver de la vie les animaux qui le respirent nous Pavons donc nommé azote , de l’ privatif des Grecs, & de "Cm, vie , ainsi la partie non respirable de Pair fera le gaz azotique. Sa pesanteur est d’une once, 2 gros , 48 grains Je pied cube, ou de o, 8 ™" 4444 le pouce cube. Nous ne nous sommes pas dissimulé que ce nom présentoir quelque chose d’extraordinairej mais c’est le fort de tous les noms nouveaux ; ce n’est que par l’usage qu’o n se familiarise avec eux. Nous en avons d’ailleurs cherché long-temps un meilleur, fans qu’il nous ait été possible de le rencontrer nous avions été D iy j$ D. u Gaz azotique, tentés d’abord de le nommer gaz alkajigène » pnree cju’il elt prouvé, par les expériences de M. Bertholíet , comme on le verra dans lu fuite , que ce gaz entre dans la composition de l’alkali volatil ou ammoniaque mais d’un autre côté, nous n’avons point encore la preuvq qu’il soit un des principes constitutifs des autres alkalis il est d’ailleurs prouvé qu’il entre également dans la combinaison de i’acidc nitrique ; on auroit donc été tout aussi sondé à le nommer principe nitrigène. Enfin nous avons dû rejetter un nom qui comportoit une idée systématique, & noys n’avons pas risqué de nous tromper en adoptant celui á'a^ote Sc de gaz azotique, qui n’ qu’iin fait ou plti-, tôt qu’une propriété, celle de priver de la vie. les animaux qui respirent ce gaz. J’anticiperois fur des notions réservées pour des articles subséquens, si je m’étendois davantage fur la nomenclature des différentes espèces de gaz. II me suffit d’avoir donné ici, non la dénomination de tous , mais la méthode de les nommer tous. Lç mérite de la nomenclature que nous avons adoptée , consiste principalement en ce que la substance simple étant nommée , le nom de tous fes composés découle nécessairement de ce premier mot. Pbincipes » uft les Expériences. CHAPITRE V. D,e la décomposition d-u ga ^ oxygène par le soufre , le phosphore & le charbon , 6* de la formation des acides en général. Un des principes qu’on ne doit jamais per-i dre de vue dans l’art de faire des expériences, est de les simplifier le plus qu’il est possible 8c d’en écarter toutes les circonstances qui peuvent en compliquer les effets. Nous réopérerons donc pas , dans les expériences qui vont faire I’objet de ce Chapitre , fur de l'air de f atmosphère , qui n’est point une substance simple. II est bien vrai que le gaz azotique, qui fait une partie du mélange qui le constitue, paroît être purement passif dans les calcinations 6c les combustions mais , comme il les ral- lentit, 6c comme il n’est pas impossible même qu’il en altère les résultats dans quelques circonstances , il ni’a paru nécessaire de bannir cette cause d’incertitude. l'exposerai donc, dans les expériences dont je vais rendre compte, le résultat des combustions tel qu’il a lieu dans l’air vital ou gaz oxigène pur, & j’avertirai seulement des différen- 5*8 Décomposition du Gaz oxygène ces qu’elles présentent quand Je gaz oxygène est mêlé de différentes proportions de gaz azotique. J’ai pris une cloche de cristal A , planche IV figure 3 , de cinq à six pintes de capacité ; je l’ai emplie de gaz oxygène fur de l'eau , après quoi je l’ai transportée sur le bain de mercure au moyen d’une capsule de verre que j’ai passée par dessous ; j’ai ensuite séché la surface du mercure & j’y ai introduit 61 grains * de phosphore de Kunkel, que j’ai divisés dans deux capsules de porcelaine, semblable à celle qu’on voit en D , figure 3 , sous la cloche A ; Sc pour pouvoir allumer chacune de ces deux portions séparément, & que l’infïammation ne se communiquât pas de l’tine à l’autre, j’ai recouvert Tune des deux avec un petit carreau de verre. Lorsque tout a été ainsi préparé , j’ai élevé le mercure dans la cloche à la hauteur EF, en suçant avec un siphon de verre GHI, même figure , qu’on introduit par - dessous la cloche pour qu’il ne se remplisse pas en passant à travers le mercure, on tortille à son extrémité I, un petit morceau de papier. Puis avec un fer recourbé rougi au feu, représenté figure iG, j’ai allumé successivement le phosphore des. deux capsules , en commençant par celle qut n etoit point recouverte avec un carreau de- verre. ï>ak le Phosphore. yp La combustion s’est faite avec une grande rapidité, avec une flamme brillante & un dégagement considérable de chaleur & de lumière. II y a eu dans le premier instant une dilatation considérable du gaz oxygène, occasionnée par la chaleur ; mais bientôt le mercure a remonté au-dessus de son niveau, & il y a eu une absorption considérable en même temps tout ï’intérieur de la cloche s’est tapissé de flocons blancs, légers, qui u’étoient autre chose que de l’acide phosphorique concret. La quantité de gaz oxygène employée, étoit, toutes corrections faites, au commencement de inexpérience , de 162 pouces cubiques ; elle s’est trouvée à la fin seulement de 23 pouces la quantité de gaz oxygène absorbée avoit donc été de 138 pouces ou de 69, La totalité du phosphore n’étoit pas brûlée ; il en restoit dans les capsules quelques portions, qui, lavées, pour en séparer l’acide, & léchées , se sont trouvées peser environ 16 grains - ce qui réduit à peu près à H,y grains la quantité de phosphore brûlée je dis à peu près, parce qu’il ne feroit pas impossible qu’il n’y eût eu un ou deux grains d’erreur fur le poids du phosphore restant après la combustion. Ainsi dans cette opération, 4s grains de 6 o Décomposition du Gaz oxvgène phosphore se sont combinés avec dp, 8 ™ 11 ” 375" d’oxygène ; & comme rien de pesant ne pallir à travers le verre, on a droit d’en conclure que le poids de la subílance quelconque qui a résulté de cette combinaison Sc qui s’étoit rassemblée en flocons blancs, devoit s’élever à la somme du poids de l’oxygcne Sc de celui du. phosphore, c'est-à-dire , à uq,* rainS 37p. On verra bientôt que ces flocons blancs ne sont autre chose qu’un acide concret. En réduisant ces quantités au quintal, on trouve qu’il faut employer 154. liv. d’oxygène pour saturer IOO liv. de phosphore , & qu’il en résulte 234 liv. de flocons blancs ou acide phosphorique concret. Cette expérience prouve d’une manicre évidente , qu’à un certain degré de température, l’oxygène a plus d’affinité avec le phosphore qu’avec. le calorique ; qu’en conséquence le phosphore décompose le gaz oxygène, qu’il; s’empare de fa base , dr qu’alors le calorique » qui devient libre, s’échappe & se dissipe eu se réparti liant dans les corps environnans. Mais quelque concluante que fût cette expérience , elle n’étoit pas encore suffisamment rigoureuse en effet, dans l’a p pareil que j'ai employé Sc que je viens de décrire, il n’est, pas poflible de vérifier le poids des flocons par Rfe Phosphore. 6r blancs ou de l’acide concret qui s’cst fotmè ; on ne peut le conclure que paí voie de calcul & en le supposant égal à la somme du poids de l’oxygène & du phosphore ôr quelqii’évi- dente que fût cette conclusion, il n’est jamais permis en Physique & en Chimie, de supposer ce qu’on peut déterminer par des expériences directes. J’ai donc cru devoir refaire cette expérience un peu plus en grand, & avec un appareil différent. J’ai pris un grand ballon de verre A, planche IF*, figure q, dont l’ouverture EF avoit trois pouces de diamètre. Cette ouverture se recou- vroit avec une plaque de cristal usée à l’émeril, laquelle étoit percée de deux trous pour le passage des tuyaux yyy , xxx. Avant de fermer le ballon avec fa plaque, j’y ai introduit un support B C surmonté d’une capsule de porcelaine D , qui contenoit iyo grains de phosphore tout étant ainsi disposé ; j’ai adapté la plaque de cristal sur l’ouverture du uiatras, & j’ai lutté avec du lut gras, que j’ai recouvert avec des bandes de linge imbibées de chaux & de blanc d’œuf lorsque ce lut a cté bien séché, j’ai suspendu tout cet appareil au bras d’une balance, & j’en ai déterminé le poids à un grain ou un grain 8c demi prcs. J’ai eníuite adapté le tuyau xxx, 62 Décomposiíión vv Gaz oxygéns à une petite pompe pneumatique, & j’ai fait le vuíde ; après quoi ouvrant un robinet adapté au tuyau yyy , j’ai introduit, du gaz oxygène dans le ballon. J’observerai que ce genre d'expérience fe fait avec assez de facilité 6c surtout avec beaucoup d’exactitude , au moyen de la machine hydro-pneumatique dont nous avons donné la description, M. Meusnier 8c moi, dans les Mémoires de l’Académie, année 1782, page 466, 8c dont on trouvera une explication dans la dernière Partie de cet Ouvrage ; qu’on peut à l’aide de cet instrument , auquel M. Meusnier a fait depuis des additions 8c des corrections importantes, connoître d’unemanière rigoureuse, la quantité de gaz oxygène introduite dans le ballon, 8c celle qui s’est consommée pendant le cours de Í’opération. Lorsque tout a été ainsi disposé, j’ai mis le feu au phosphore avec un verre ardent. La combustion a été extrêmement rapide, accompagnée d’une grande flamme & de beaucoup de chaleur à mesure qu’elle s’opéroit, il fe formoit une grande quantité de flocons blancs qui s’attachoient fur les parois intérieures du vase, 6c qui bientôt l’ont obscurci entièrement. L’abondance des vapeurs étoit même telle, que quoiqu’il rentrât continuellement de nouveau gaz oxygène qui auroit dû entretenir la par le Phosphore. 6z combustion, le phosphore s’est bientôt éteint. Ayant laissé refroidir parfaitement tout l’appa- reil, j’ai commencé par m’assurer de la quantité de gaz oxygène qui avoit été employée, & par peser le ballon avant de l’ouyrir. J’ai ensuite lavé, séché & pesé la petite quantité de phosphore qui étoit restée dans la capsule, & qui étoit de couleur jaune d’ocre , aíìn de la déduire de la quantité totale de phosphore employée dans l’expérience. II est clair qu’à l’aide de c,es différentes précautions, il m’a été facile de constater, i°. le poids d u phosphore brûlé ; 2 °. celui des flocons blancs obtenus par la combustion ; le poids du gaz oxygène qui s’étoit combiné avec le phosphore. Cette expérience m’a donné à peu près les mêmes résultats que la précédente il en a également résulté que le phosphore en brûlant, absorboit vin peu plus d’une fois 8c demie son poids d’oxygène, 8c j’ai acquis de plus la certitude que le poids de la nouvelle substance .produite étoit égal à la somme du poids du phosphore brûlé & de l’oxygcne qu’il avoit absorbé ce qu’il étoit au surplus facile de prévoir à prìorï. Si le gaz oxygène qu’on a employé dans cette expérience étoit pur , le rendu qui reste- après la combustion est également pur ; ce qui prouve qu’il ne s’échappe rien du phosphore 6q. Calorique dégagé de la Combust. qui puisse altérer la pureté de Pair, & qu’il n’agit qu’en enlevant att calorique sa base , c’est-à-dire , Póxygène qui y étoit uni. J’ai dit plus háut que si on brûloir un corps combustible quelconque dans une sphère creusé de glace bu d'att's rôtit a titre appareil construit fur le même principe, la quantité dé glace fondue pendant la combustion, étoit tine mesuré éxacte de la quantité de calorique dégagé. Òti peut consulter à Cet égard le Mémoire iquë lìous avons donné én commun à PAcadéìnie, M. de la Place & moi, année ij>8ó, page zyy. Ayant soumis la combustion dti phosphore à cette épreuve , notis avons reconnu qu’une livré de phosphore en brûlant, fondoit Un peu plus de i oC liv. de glace. La combustion dit phosphore réussit également dahs Pair de Patmosphèré, avec cës deux différences feulement, i°. què là combustion est beaucoup moins rápide, attendu qu’clle est rallentië par la grande proportion de gaz azotique qui se trouve mêlé avec le gaz oxygène 2 °. que le cinquième de Pair, todt au plus, est seulement absorbé, parce que cette absorption se faisant toute aux dépens du gaz oxygène, lá proportion du gaz azotique devient telle' Vers la fin de l’opératîon, que la combustion ne peut plus avoir lieu* Le du Pbosphokïj 6 y Le phosphore par sa combustion, soit dans Pair ordinaire > soit dans le gaz oxygène, se transforme, comme je l’ai déjà dit, en une matière blanche floconneuse trcs-légère, & il acquiert des propriétés toutes nouvelles. d’in- soluhìe qu’il étoit dans Peau, non-íeuîement il devient soluble , mais il attire l’humidité contenu e dans Pair avec une étonnante rapidité , & il se résout en une liqueur beaucoup plus dense que Peau , & d’une pesanteur spécifique beaucoup plus grandei Dans Pctat de phosphore , & avant sa combustion , il n’avoit pref- qu’aucun goût ; par sa réunion avec Poxygène il prend un goût extrêmement aigre Sc piquant enfin, de la classe des combustibles, il passe dans celle des substances incombustibles, & il devient ce qu’on appelle un acide. Cette conversibiiité d’une substance combustible en un acide par Paddition de Poxygène, est, comme nous le verrons bientôt, une propriété commune à un grand nombre de corps or en bonne logique, on ne peut se dispenser de désigner sous un nom commun toutes les opérations qui présentent des résultats analogues ; c’est le seul moyen de simplifier, l'étude des Sciences, & il seroit impossible d’en retenir tous les détails , si on ne s’attachoit à les classer. Nous nommerons donc oxygénation la E L6 Combustion du Soufre. conversion du phosphore en Un acide, & erì général la combinaison d’un corps combustible quelconque avec l’oxygène. Nous adopterons également l’expression d' oxygéner, & je dirai en conséquence qu’en oxygénant le phosphore , on le convertit en un acide. Le soufre est également un corps combustible, c’est-à-dire, qui a la propriété de décomposer l’air, & d’enlever l’oxygène an calorique. On peut s’en assurer aisément par des expériences toutes semblables à celles que je viens de' détailler pour le phosphore ; mais j c dois avertir qu’il est impossible, en opérant de la même manière fur le soufre , d’obtenir des résultats aussi exacts que ceux qu’on obtient avec le phosphore; par la raison que l’acide qui se forme par la combustion du soufre est difficile à condenser , que le soufre lui-même brûle avec beaucoup de difficulté, & qu’il est susceptible de se dissoudre dans les différons gaz. Mais ce que je puis .assurer, d’après mes expériences, c’est que le soufre en brûlant, absorbe de l’air ; que l’acide qui se forme est beaucoup plus pesant que n’étoit le soufre ; que son poids est égal à la somme du poids du soufre, & de l’oxygène qu’il a absorbé ; ensin , que cet acide est pesant, incombustible, susceptible de se combiner avec Combustion vu Charbon. 67 Peau en toutes proportions il ne reste d’in- certicude que fur la quantité de soufre & d’oxygcne qui constituent cet acide. Le charbon , que tout jusqu’à présent porte à faire regarder comme une substance combustible simple , a également la propriété de décomposer le gaz oxygène & d’enlever sa base au calorique mais l’acide qui résulte de cette combustion ne se condense pas au degré de pression & de température dans lequel nous vivons ; il demeure dans l’état de gaz , 8c il faut une grande quantité d’eau pour Pabsorber. Cet acide, au surplus, a toutes les propriétés communes aux acides , mais dans un degré plus foible, & il s’unit comme eux à toutes les bases susceptibles de former des sels neutres. On peut opérer la combustion du charbon, comme, celle du phosphore, sous une cloche de verre A, planche IV, figure 3 , remplie de gaz oxygène, & renversée dans du mercure mais comme la chaleur d’un fer chaud & même rouge, ne suffiroit pas pour l’allumer, on ajoute par-deíìus le charbon, un petit fragment d’a- madoue & un petit atome de phosphore. On allume facilement le phosphore avec un fer rouge ; l’inflammation se communique ensuite a l’amadoue, puis au charbon. On trouve le détail de cette expérience, Eij 68 Combustion Charbon. Mémoires de l’Académie, année 1781, page 448. On y verra qu’il faut 72 parties d’oxygène en poids, pour en saturer 28 de charbon, & que l’acide aériforme qui est produit, a une pesanteur justement égale à la somme des poids du charbon & de l'oxygène qui ont servi à le former. Cet acide aériforme a été nommé air fixe, ou air fixé par les premiers Chimistes qui l'on t découvert ; ils ignoroient alors si c’étoit de l’air semblable à celui de l’atmosphère ou un autre fluide élastique, vicié & gâté par la combustion ; mais puisqu'il est constant aujourd’hui que cette substance aériforme est un acide, qu’il se forme comme tous les autres acides , par l’oxygénation d’une base, il est aisé de voir que le nom d’air fixe ne lui convient point. Ayant essayé, M. de la Place & moi, de brûler du charbon dans {'appareil propre à déterminer la quantité de calorique dégagée, nous avons trouvé qu’une livre de charbon en brûlant, fondoit 96 liv. 6 onces de glace 2 liv. 9 onces, 1 gros, 10 grains d’oxygène se combinent avec le charbon dans cette opération, & il se forme 3 liv. 9 onces, 1 gros, 10 grains de gaz acide ce gaz pèse o, gram 693° le pouce cube, ce qui donne 34242 pouces cubiques pour le volume total de gaz acide qui se De la formation des Acides. 69 forme par la combustion d’une livre de charbon. Je pourroìs multiplier beaucoup plus les exemples de ce genre, & faire voir par une fuite de faits nombreux, que la for^nion des acides s’opère par l’oxygénation d’une substance quelconque; mais la marche que je me fuis engagé à suivre & qui consiste à ne procéder que du connu à l’inconnu , & à ne présenter au Lecteur que des exemples puisés dans des choses qui lui. ont été précédemment expliquées , ro’empêche. d’anticiper ici fur les faits. Les trois exemples, d’ailleurs que je viens de citer, suffisent pour donner une idée claire & précise de la manière dont fe forment les acides. On voit que l’oxi- gène est un principe commun à tous, & que c’est lui qui constitue leur acidité ; qu’ils font ensuite différenciés les uns des autres par la. nature de la substance acidifiée. U faut donc distinguer dans tout acide , la base acidisiable à laquelle M. de Morveau a donné le nom det radical, & le principe acidifiant, c’est-à-dire* tfoxigène. 7 Nomenclature p es Acides. CHAPITRE VI. De la nomenclature des Acides en général , & particulièrement de ceux tirés du salpêtre & dit sel marin, Rien n’est plus aifé, d’apçès les principes posés dans le Chapitre précédent, que d’éta- blir une nomenclature méthodique des acides le mot acide fera le nom générique; chaque acide, fera ensuite différencié dans le langage comme, il Test dans la nature, par le nom de fa base, on de son radical. Nous nommerons donc acides çn général, le résultat de la combustion ou de, l’oxygénation du phosphore, du soufre & du charbon. Nous nommerons le premier de ees résultats acide phosphorique, le sçcond acide, sulfurique, le troisième acide carbonique. De même, dans toutes les occasions qui pourront se présenter, nous emprunterons du nom de la base la désignation spécifique de çhaque acide. Mais une circonstance remarquable que présente l’oxygénation des corps combustibles, & en général, d’une partie des corps qui se transforment en acides, c’est qu’iís font susceptr» DlFFÉRENS DEGRÉS d’oxiGÉNATION. 7I blés de différens degrés de saturation ; & les acides qui en résultent, quoique formés de la combinaison des deux mêmes substances, ont des propriétés fort différentes, qui dépendent de la différence de proportion. L’acide phosphorique , & sur - tout l’acide sulfurique, en fournissent des exemples. Si le soufre est combiné avec peu d’oxygène, il forme à ce premier degré d’oxigénation un acide volatil, d’une odeur pénétrante , & qui a des propriétés toutes particulières. Une plus grande proportion d’oxygcne le convertit en un acide fixe , pesant, sans odeur, & qui donne dans les combinaisons des produits fort différons du premier. Ici le principe de notre méthode de nomenclature sembîoit se trouver en défaut, & il paroiísoit difficile de tirer du nom de la base acidisiable deux dénominations qui exprimassent, fans circonlocution & fans périphrase , les deux degrés de saturation. Mais la réflexion , & plus encore peut-être la nécessité, nous ont ouvert de nouvelles ressources , & nous avons cru pouvoir nous permettre d’exprimer les variétés des acides, par de simples variations dans les terminaisons. L’acide volatil du soufre avoit été désigné par Stahl sous le nom d’acide sulfureux nous lui avons conservé ce nom , & nous avons donné celui- de sulfurique à l’acide du soufre Eiv 72 Acides en eux et en j qu es* çomplettement saturé d’oxygène. Nous dirons donc , en nous servant de ce nouveau langage, que le soufre, en se combinant avec l’oxygòne, est susceptible de. deux degrés de saturation j le premier constitue l'acide sulfureux , qui eíl pénétrant & volatil ; le second constitue l’acide fui su tique , qui est inodore & fixe. Nous adopterons ce même çhangement de terminaison, pour tous les acides qui présenteront plusieurs degrés de saturation ; nous aurons donc également un acide phofphoretix & un acide phosphorique , un acide açéteux & un acide acétique , & ainsi dçs autres. Toute cette partie de la chimie atiroit été extrêmement simple , & la nomenclature des acides n’auroit rien présenté d’embarrassant, si , lors de la découverte de chacun d’eux , on çut connu son radical ou sa base acidiíiable. L’a- çide phosphorique, par exemple, n’a été découvert que postérieurement à la découverte, du phosphore, & le nom qui lui a été donné 3 été dérivé en conséquence de celui de la base açidisiable dont il est formé. Mais lorlqu’au contraire l’acide a été découvert avant la base, ou plutôt lorsqu’à I’époque où l’acide a çté découvert, on ignoroit quelle étoit la base acidisia- ble à laquelle il appartenoit, alors on a donné, à l’acide & à la base des npms qui q’avoiepç Radicaux inconnus. 73 aucun rapport entr’eux , & non- seulement on a surchargé la mémoire de dénominations inutiles , mais encore on a porté dans l’esprit de$ commençans & même des Chimistes consommés* des idées fausses que le tems seul & la réflexion peuvent effacer. Nous citerons pour exemple l’acide du soufre. C’est du vitriol de fer qu’on a retiré cet acide dans le premier âge de la Chimie ;& on l’a nommé acide vitriolique , en empruntant son nom de celui de la substance dont il étoit tiré. On ignoroit alors que cet acide fût le même que celui qu’on obtenoit du soufre par la combustion. II en est de même de l’acide aériforme au- quel on a donné originairement le nom d’air fixe ; on ignoroit que cet acide fût le résultat de la combinaison du carbone avec l’oxygène. De-là une infinité de dénominations qui lui ont été données & dont aucune ne transmet des filées justes. Rien ne nous a été plus facile que de corriger à de modifier l’ancien langage à l’égard de ces acides nous avons converti le nom d’acide vitriolique en celui d’acide sulfu- rique, & celui d’air fixe en celui d’acide carbonique ; mais il ne nous a pas été possible de suivre le même plan à l’cgard des acides dont U base nous ctoit inconnue. Nous nous som- Jzi. Acr-BE M U R I A T I- J ÎJ- J. mes trouves alors forcés de prendre une mar- che inverse ; & au lieu, de conclure le nonv de Facide de celui de la base » nous avons, nommé au contraire la base d’après la dénomination de 1acide. C’est ce qui nous est arrivé pour Facide qu’on retire du. sel marin ou, fèl de cuisine. II suffit, pour dégager cet acide,, de verser de Facide sulfurique sur du sel marin t aussitôt il se fait une vive effervescence, ií s’élcve des vapeurs blanches d’une odeur- tres-pénétrante , & en faisant légèrement chausser, on dégage tout Facide. Comme il est naturellement dans Fétat de gaz au degré de- température & de pression dans lequel rious vivons, il faut des pour le retenir. L’appareil. le plus commode & le plus simple pour les expériences en petit,consiste en une petite cornue G, planche ts,fig- 5,, dans laquelle on introduit du sel marin bien. sec ; on verse dessus de Facide sulfurique concentré , & auísi-tôt on engage le bec de la cor- uué sous de petites jarres ou cloches de verre A , meme figure , qu’on a préalablement rem-, plies de mercure. A mesure que le gaz acide se dégage , il passe dans la jarre & gagne le haut en déplaçant le mercure. Lorsque le dén. gagement se rallentit, on chauffe légèrement & on augmente le feu jusqu’à ce qu’il ne passe- Base mûri a-tiqué. plus rien. Cet acide a une grande affinité avec l’eau , & cette dernière en absorbe une énorme quantité. On peut s’en assurer en introduisant une petite couche d’eau dans la jarre de verre qui le contient; en un instant l'acide se combine avec elle & disparoît en entier. On pro- íìte de cette circonstance dans les laboratoires & dans les arts, pour obtenir l’acide du sel marin sous la forme de liqueur. On se sert à cet esse t de I’appareil représenté planche. IV , figure premiere. II consiste i°. dans une cornue A, où l’on introduit le sel marin, & dans laquelle on verse de l’acide sulfurique par la tubulure H ; 2°. dans un ballon e destiné à recevoir la petite quantité de liqueur qui se dégage ; 3 0 . dans une fuite de bouteilles à deux gouleaux L L' L" L'", qu’on remplit d’eau à moitié. Cette eau est destinée à absorber le gaz acide qui se. dégage pendant la distillation. Cet appareil est plus amplement décrit dans la dernière partie de cet Ouvrage. ne soit encore parvenu ni à composer , ni à décomposer l’acide qu’on retire du sel marin, on ne peut douter cependant qu’ií ne soit formé, comme tous les autres, de la réunion d’une base acidisiable avec l’oxygène. Nous avons nommé cette base inconnue baje muria- tique^ radical miinaáqiie , en empruntant ce 75 Acide murtatique. nom , à l’exemple de M. Bergman & de M. dè Morveau, du mot latin murìa , donné anciennement an sel marin. Ainsi, sans pouvoir dé^ terminer quelle est exactement la composition de l’acide muriatiqite , nous désignerons fous cette dénomination un acide volatil, dont l’état naturel est d’étre fous forme gazeuse au degré de chaleur & de pression que nous éprouvons,, qui fe combine avec l’eau en très-grande quantité & avec beaucoup de facilité ; enfin dans. lequel le radical acidisiable tient si fortement à l’oxygène , qu’on ne connoît jufqu’à présent aucun moyen de les séparer. Si un jour on vient à rapporter le radical muriatique à quelque substance connue , il faudra. bien alors changer fa dénomination & lui donner un nom analogue à celui de la base dont la nature aura été découverte. L’acide muriatique présente au surplus une circonstance trcs-remarquable ; il est , comme l’acide du soufre & comme plusieurs autres, susceptible de différons degrés d’oxj^énation ; mais l’exccs d’oxygène produit en lui un effet- tout contraire à celui qu’il produit dans l'acide du soufre. Un premier degré d’oxygénation transforme le soufre en un acide gazeux volatil, qui ne fe mêle qu’en petite quantité avec Feau ; c’est celui que nous désignons avec Stahl Acide muriàtiquè oxygéné. 77 sons le nom d’acide sulfureux. Une dose plus forte d’oxygène le convertit en acide sulfuri- que, c’est-à-dire en un acide qui présente des qualités acides plus marquées, qui est beaucoup plus fixe, cjui ne peut exister dans Pétat de gaz qu’à une haute température, qui n’a point d’o- deur & qui s’unit à Peau en tres-grande quantité. C’eít le contraire dans Pacide muriatique* Paddition d’oxygène le rend plus volatil, d’une odeur plus pénétrante, moins miscible à Peau, & diminue ses qualités acides. Nous avions d’a- bord été tentés d’exprimer ces deux degrés de saturation, comme nous Pîivions fait pour Pacide du soufre , en faisant varier les terminaisons. Nous aurions nommé Pacide le moins saturé d’oxygène acide murìateux, Sc le plus saturé acide muriatique ; mais nous avons cru que cet acide qui présente des résultats particuliers , Sc dont on ne connoît aucun autre exemple en Chimie, demandoit une exception, Sc nous nous sommes contentés de le nommer acide muriatique oxygéné. II est un autre acide que nous nous contenterons de définir , comme nous Pavons fait pour Pacide muriatique , quoique fa base soit mieux connue c’est celui que les Chimistes ont désigné jusqu’ici sous le nom d’acide nitreux. Cet acide se tire du nitre ou salpêtre par des 78 Acide nitrique; proccdés analogues à ceux qu’on emploie pont obtenir [’acide nniriatique. C’est également par l’intermcde de l’acide sulfurique qu’on le chaise de la base à laquelle il est uni, & l’on se sert de même à cet effet de l’appareil représenté planche IV, fig . i. A mesure que l’acide passe il est absorbé par seau des bouteilles L L' V L'" qui devient d’abord verte , puis bleue, & enfin jaune, suivant le degré de concentration dë l’acide. II se dégage pendant cette opératioii une grande quantité de gaz oxygène mêlé d’un peu de gaz azotique. L’acide qu’on tire ainsi du salpêtre , est composé , comme tous les autres , d’oxygène uni à une base acidisiable, & c’est même le premier dans lequel l’existence de l’oxygène ait été bien démontrée. Les deux principes qui le constituent tiennent peu ensemble , & òn les sépare aisément en présentant à l’oxygène une substance avec laquelle il ait plus d’affinité qu’il n’en a avec la base acidisiable qui constitue l’acide du nitre. C’est par des expériences de ce genre qu’on est parvenu à reconnoître que l’a- zote ou base de la mofète entroit dans fa composition , qu’elle étoit fa base acidisiable. L’a- zote est donc véritablement le radical nitrique, ou l’acide du nitre est un véritable acide azotique. On voit donc que pour être d’accord ÀCIDÈ NITRIQUE; 79 àvec nous-mêmes & avec nos principes, nous aurions cìâ adopter Pune 011 l’autre de ces manières de nous énoncer. Nous en avons été détournés cependant par diflerens motifs ; d's- bord iî nous a paru difficile de changer ìe nom de nitre ou de salpêtre généralement adopte dans les arts, dans la société & dans la Chimie. Nous n’avons pas cru, d’un autre côte» devoir donner à l’azote le nom de radical nitrique , parce que cette substance est également ìa base de Palkali volatil ou ammoniaque , comme Pa découvert M. Berthoilet. Nous continuerons donc de désigner fous le nom d’azote la base de la partie non respirable de Pair atmosphérique, qui est en même teins le radical nitrique & le radical ammoniaque. Nous conserverons également ìe nom de nitreux & de nitrique à l’acide tiré du nitre ou salpêtre. Plusieurs Chimistes d’un grand poids ont désapprouvé notre condescendance pour les ancien*- nés dénominations ; ils auroient préféré qus nous eussions dirigé uniquement nos efforts vers 3 a perfectiotr de la nomenclature , que nous eussions reconstruit Pédisice du langage chimique de fond en comble, fans nous embarrasser de le raccorder avec d’anciens usagés dont le teins effacera insensiblement Ie souvenir Sc c’est ainsi que nous nous sommes 80 Acide nitrique. trouves exposés à la fois à la critique Sc aux plaintes des deux partis opposés. L’acide dti nitre est susceptible de se présenter dans un grand nombre d’états qui dépendent du degré d’oxygénation qu’il a éprouvé, c’est-à-dire, de la proportion d’azote Sc d’oxy- gène qui entre dans fa composition. Un premier degré .d’oxygénation de l’azote constitue un gaz particulier que nòuS continuerons de désigner fous le nom de gaz nitrëux il est composé d’environ 2 parties en poids d’oxygcne Sc d’une d’azote, & dans cet état il est immisci- ble à seau. II s’en faut beaucoup que l’azote dans ce gaz soit saturé d’oxygcne, il lui reste au contraire une grande affinité pour ce principe, & il sattire avec une telle activité , qu’il l’enlcve même à Pair de l’atmosphère sitôt qu’il est ert contact avec lui. La combinaison dil gaz ni- treux avec Pair de l’atmosphère est même devenue un des moyens qu’on emploie pour déterminer la quantité d’ûxigène contenu dans ce dernier, & pour juger de son degré de salubrité. Cette addition d’oxygcne convertit le gaz nitreux en un acide puissant qui a une grande affinité avec seau , & qui est susceptible lui- même de dissérens degrés d’oxygénation. Si la proportion de I’oxygène & de l’azote est au- destous de trois parties contre une, l’acide est rouge ÎDifférens états de t’Acïde nïtri'qi>e. Si rouge & fumant dans cet état nous le nommons acide nitreux ; on peut en le faisant légè- • rement chauffer > en dégager du gaz nitreux. Quatre parties d’oxygène contre une rì’azote donnent un acide blanc & fans couleur, plus fixe au feu que Je précédent, qui a moins d’o- deur , & dont les deux principes constitutifs plus solidement combinés nous lui avons donné, d’après les principes expofés ci-delíus* îe nom d’acide nitrique. Ainsi l’acide nitrique est l’acide du nitrè surcha'-gé d’oxygène 5 Pacide nitreux est l’acide du nitre surchargé d’azote , ou , ce qui est la même chose , de gaz nitreux ; ensin le gaz nitreux est l’azote qui n’est point assez saturée d’oxygène pour avoir les propriétés des acides. C’est ce que nous nommerons plus bas urt bxide. S2 Calcínation des Métaux. CHAPITRE VII. De la décomposition du Ga ç oxygène par les métaux , & de la formation des Oxtdes me- tdlliques. Lorsque les substances métalliques font échauffées à un certain degré de température, l’oxygène a plus d’astinité avec elles qu’avec le calorique en conséquence toutes les substances métalliques, íì on en excepte 1 or, f argent & le platine, ont la propriété de décomposer le ga z oxygène, de s’emparer de fa base & d’en dégager le calorique. On a déjà vu plus haut comment s’opéroit cette décomposition de ' l’air par le mercure & par le fer ; on a observé j que la première ne pouvoir ctre regardée que , comme une combustion lente; que la dernière 2 u contraire étoit trèí-rapide & accompagnée d’une flamme brillante. S’il est nécessaire d’em- j ployer un certain degré de chaleur dans ces j opérations , c’est pour écarter les unes des autres les molécules du métal , & diminuer i leur affinité d’aggrégation, ou ce qui est la même 1 chose, l’attraction qu’elles exercent les unes fur ! les autres. j Les substances métalliques pendant leur calci- Leur combinaison avec l’oxygène. 8z nation augmentent de poids à proportion de Poxygcne qu’elles absorbent ; en mêmetems elles perdent leur éclat métallique & se réduisent en une poudre terreuse. Les métaux dans cet état ne doivent point être considérés comme entièrement saturés d’oxygène , par la raison que leur action sur ce principe est balancée par la force d’attraction qu’exerce sur lui le calorique. L’oxygcne dans la calcination des métaux, obéit donc réellement à deux forces, à celle exercée par le calorique, à celle exercée par le métal ; il ne tend à s’unir à ce dernier qu’en raison de la différence de ces deux forces, de l’exccs de Pu ne fur l’autre, Sc ce; excès en général n’est pas fort considérable. Audi les substances, métalliques , en s’oxygénant dans Pair & dans le gaz oxygène , ne se convertissent - elles point en acides, comme le soufre, le phosphore & le charbon il se forme des substances intermédiaires qui commencent à sc rapprocher de Pétât salin , mais qui n’ont pas encore acquis toutes les propriétés salines. Les anciens ont donné le nom de chaux, non-seulcment aux métaux amenés à cet état, mais encore à toute substance qui avoit été exposée long-tems à Paction du feu fans se fondre. Ils ont fait en conséquence du mot chaux un nom générique, Sc ils ont confondu sous ce nom , & la pierre calcaire, Fij 84 DxS OXIÛES MÉTALLIQUES, qui d’un sel neutre qu’elle étoit avant la calcì- nation, se convertit au feu en un alkali terreux, cn perdant moitié de son poids , & les métaux qui s’aíTocient par la même opération une nouvelle substance dont la quantité excède quelquefois moitié de leur poids , Sc qui les rapproche de l’état d’acide. 11 auroit été contraire à nos principes de 'classer fous un même nom des substances si différentes, & fur - tout de conserver aux métaux une dénomination si propre à faire naître des idées fausses. Nous avons en conséquence proscrit l’exprestion de chaux métalliques , & nous y 'avons substitué celui d 'oxides y du grec cïuç. On voit d’àprès cela combien le langage que nous avons adopté est fécond Sc expressif ; un premier degré d’oxygénation constitue les oxi- des ; un second degré constitue les acides terminés en eux , comme l’acide nitreux, l’acide sulfureux ; un troisième degré constitue les acides en ique , tels que í’acide ni nique , l’acide sulfurisé i enfin nous pouvons exprimer un quatrième degré d’oxigéuation des substances, en ajoutant l’cpithète à'oxygéné , comme nous l’avons admis pour l’acide muriatique oxygéné. Nous ne nous sommes pas contentés de désigner fous le nom cYox 'cdes la combinaison des métaux avec soxygène ; nous n’avons fait au- Des Oxides métalliques. 85 curie difficulté de nous en servir pour exprimer le premier degré d’oxygénation de toutes les substances, celui qui, fans les constituer acides, les rapproche de l’état salin. Nous appellerons, donc oxìde de soufre , Je soufre devenu mou par un commencemqjp-de combusti'c£i ; nous appellerons oxide de phosphore la substance jaune que laisse, le phosphore quand il a brûlé. Nous dirons, de même que le gaz nitreux, qui est le premier degré d’oxygénation de l'a- zote, est un oxide d’azote. Eniìn le règne végétai 8c le règne animal auront leurs oxides, 8c je ferai voir dans la fuite combien ce nouveau langage jettera de lumières fur toutes les. opérations de sart 8c de la nature. óri parvient à continuer très-long-tems la combustion. J’ai donné ailleurs la description des appareils que j’ai employés pour cette expérience, & j’ai expliqué comment ôn parvient à mesurer! les quantités de gaz consommés avec une rigoureuse exactitude. Voye^ la troisième partie dè icet Ouvrage. Effet. A mesure qúe la combustion s’opère, il se dépose de i’èan sur les parois intérieures du ballon où matras la quantité de cette eau augmente peu à peu ; elle se réunit en grosses goûtes qui coulent & se rassemblent dans le fond dù vase. En pesant le matras avant & après l’opération» il est facile de connoître lá quantité d’eau qui â’est ainsi rassemblée. On a donc dans cette expé- G Sj roc Recomposition de l’Eâît; rience une double vérification ; d’une part le poids des gaz employés , de l’autre celui de Peau formée, & ces deux quantités doivent être égales. C’est par une expérience de ce genre que nous avons reconnu, M. M enfui er 8í moi , qu’il falloit 8y parties en poids d’oxy- gène, & is parties également en poids d’hy- drogène , pour composer ioo parties d’eau. Cette expérience qui n’a point encore été publiée , a été faite en présence d’une Commission nombreuse de l’Académie ; nous y avons apporté les attentions les plus scrupuleuses, & nous avons lieu de la croire exacte à un deux- centième près tout au plus. Ainsi, soit qu’on opère par voie de décomposition ou de recomposition , on peut regarder comme constant & aussi bien prouvé qu’on puisse le faire en Chimie & en Physique , que l’eau n’est point une substance simple ; qu’elle est composée de deux principes, l’oxygène & Phy- drogène , & que ces deux principes séparés I’un de 1’autre, ont tellement d’affinité avec le calorique , qu’ils ne peuvent exister que fous forme de gaz, an degré de température & de pression dans lequel nous vivons. Ce phénomène de la décomposition de la recomposition de I’eau s’opère continuellement fous nos yeux, à la température de l’atmosphèrç Fermentation et Végétation, ioi & par l’esset des affinités composées C’est à cette décomposition que font dus, comme nous le verrions bientôt, au moins jufqu’à un certain point, les phénomènes de la fermentation spiritueuse , de la putréfaction , & même de la végétation. II est bien extraordinaire qu’elle ait échappé jufqu’ici à l'œil attentif des Physiciens & des Chimistes, & on doit en conclure qué dans les sciences comme dans la morale il est difficile de vaincre les préjugés dont on a été originairement imbu , & de suivre une autre route que celle dans laquelle on est accoutumé de marcher. Je terminerai cet article par une expérience beaucoup, moins probante que celles que j’ai précédemment rapportées , mais qui m’a paru cependant faire plus d’impreffion qu’aucune autre fur un grand nombre de personnes. Si on brûle une livre ou seize onces d’efprit-de- vin ou alkool dans un appareil propre à recueillir toute l’eau qui fe dégage pendant la combustion , on en obtient 17 à 18 onces i. Or une matière quelconque ne peut rien fournir dans une expérience au-delà de la totalité de 1 Voyez la description de cet appareil dans la, troisième partie de cet Ouvrage,. Giij îq2 Combustion de l’Aikooi. son poids; il faut donc qu’il s’ajouteune autre substance à Fesprit-de-vin pendant sa combustion or j’ai fait voir que cette autre substance étoit la base de Fair, Foxygène. L’esprit-de- vin contient donc un des principes de l’eau , l ’hydrogène ; & c’est Pair de Fatmofphère qui fournit Fautre, Y oxygène nouvelle preuve que ’eau est unç substance composée, Mesure de la quant, de Calorique, ioj CHAPITRE IX. De la quantité de Calorique qui se dégage des différentes ejpèces de combustion . -Nous avons vu qu’en opérant nne combustion quelconque dans une sphère de glace creuse, 8c en fournissant pour sentretenir de l’air à zcro du thermomètre, la quantité de glace fondue dans l’intérieur de la sphère , donnoit une mesure , sinon absolue, dn moins relative des quantités de calorique dégagé. Nous avons donné, M. de la Place & moi, la description de l’appareil que nous avons employé dans ce genre d’expériences. f'oye* Mémoires de l’Acad. des Sciences, année 1780, page 3J5'. Voye^ aussi la s partie de cet Ouvrage. Ayant essayé de déterminer les quantités de glace qui se soudoient par la combustion de trois des quatre substances combustibles simples, savoir, le phosphore, le carbone & l’hydrogène, nous avons obtenu les résultats qui suivent. Pour la combustion d’une livre de phosphore ..100 livres de glace. Pour la combustion d’une livre de carbone , ..§6 liv- - - 8 onces. G iv 'G4 Mesure de la quant, de Calorique, Pour la combustion daine livre de gaz hy-j flrogène, 295 livres § onces 3 gros & demi, La substance qui se forme par le résultat de la combustion du phosphore, étant un acide concret, il est probable qu’il reste trcs-peu de Calorique dans cet acide , & que par conséquent cette combustion fournit un moyen de connpxtre , à très-peu de chose près , la quantité de calorique contenue dans le gaz oxygène. Mais quand on voudroit supposer que l’acide phosphorique retient encore une quantité considérable de calorique , comme le phosphore en comenoit aussi une portion avant la çombustion , l’erreur ne pourroit jamais être que de la différence , & par conséquent de peu d'impprtance. J’ai fait voir , page 60, qu’une livre de phosphore en brûlant absorboit x livre 8 onces d’oxygène ; & puisqu’il y a en même tems 100, livres de glace fondue , il en résulte que la quantité de calorique contenue dans une livre de gaz oxygène , est capable de faire fondre 66 livres 10 onces y gros 24 grains de glace. Une livre de charbon en brûlant ne fait fondre que 96 livres 8 onces de glace ; mais il en même tems 2 livres 9 onces 1 gros. 10 grains de gaz oxygène. Or, en partant des, résultats obtenus dans la combustion du phoft Mesure de la quant, de Calorique, ioy phore, 2 liv. 9 onc. 1 gros 10 grains de gaz oxygène, devroient abandonner assez de calorique pour fondre 171 livres 6 onces y gros de glace. II disparoît donc dans cette expérience une quantité de calorique qui auroit été suffisante pour faire fdlidre 74 liv. 14 onc, y gros de glace ; mais comme l’acìde carbonique n’est point , comme le phosphorique , dans l’état concret après la combustion , qu’il est au contraire dans l’état gazeux , il a fallu nécessaire^ ment une quantité de calorique pour le porter à cet état, & c’est cette quantité qui se trouve uranquante dans la combustion cirdessus. En la divisant par le nombre de livres d’acide car-, bonique qui se forment par la combustion d’une livre de charbon , on trouve que la quantité de calorique nécessaire pour porter une livre d’acide carbonique de l’état concret à l’état gazeux j feroit fondre 20 liv. iy onces y gros de glace, On peut faire un semblable calcul sur la combustion de l’hydrogène & sur la formation de l’eau ; une livre de ce fluide élastique abr sorbe en brûlant y liv. jaone. y gros 24grains d’oxygçne , & fait fondre 2§y livres 9 onces, 3 gros & demi de glace. - Qr , y liv, 10 onces y gros 24 grains de gaz , en passant dç l’état aériforme à l’état io 6 Mesure de la quant, de Calorique. solide, perdroient, d’après les résultats obtenus dans la combustion du phosphore, allez de calorique pour faire fondre une quantité de glace égale à 11 ne s’en dégage dans la combustion du gaz hydrogène, liv. 377 onc. 12 gro, 3 que 295 . 2 3 i 11 en reste donc dans l’eau qui se forme, lors même qu’elle efíjamenée à zéro du thermo- mètre, 82 9 7 ; Or, comme il se forme 6 liv. 10 onc. y gros 2 J. grains d’eau dans la combustion d’une livre de gaz hydrogène , il en résulte qu’il reste dans chaque livre d’eau , à zéro du thermomètre » une quantité de calorique égale à celle nécessaire pour fondre 12 liv. y onc. 2 gros 48 grains de glace. fans parler même de celui- contenu dans le gaz hydrogène , dont il est impossible de tenir compte dai s cette expérience, parce que nous n’en connoissons pas la quantité. D’où l’on voit que l’eau , même dans l’état de glace , contient encore beaucoup de calorique, & que l’oxygène en conserve une quantité très-considérable en passant dans cette combinaison. De ces diverses tentatives on peut résumer les résultats qui suivent. Dans ea oombust. bu Phosphore, *07 Combustion du Phosphore. liv. onc» gros gr. Quantité de phosphore brûlé , i » » » Quantité de gaz oxygène nécessaire pour la combustion, r 8 » Quantité d’acide. phosphorique obtenu, 2 8 » n Quantité de calorique dégagé par la combustion d’une livre de phosphore, exprimé par la quantité de livres de glace qu’il peut fon-r dre, 100,00000 Quantité de calorique dégagé de chaque livre de gaz oxygène dans la combustion du phosphore, 66,66667 Quantité de calorique qui se dégage dans la formation d’une livre d’acide phosphorique , 40,00000 Quantité de calorique resté dans chaque livre d’acide phosphorique , ì 0,00000 On suppose ici que l’acide phosphorique ne conserve aucune portion de calorique, ce qui n’est pas rigoureusement vrai mais la quantité comme on l’a déjà observé plus haut en est probablement très-petite, & on ne la suppose Mile que faute de la pouvoir évaluer. ïoS Dans la combustion du Charbon» Combustion du Charbon. I,v. onc. gros gr. Quantité de charbon brûlé, l » » -» Quantité de gaz oxygène absorbé pendant la combustion, 2 9 1 10 Quantité d’acide carbonique formé, 5 9 1 10 Quantité de calorique dégagé par la combustion d’une livre de charbon , exprimé par la quantité de livres de glace qu’il peut fondre , 96,70000 Quantité de calorique dégagé de chaque livre de gaz oxygène, 37,72823 Quantité de calorique qui se dégage dans la formation d’une livre de gaz. acide carbonique , 27,02024. Quantité de calorique que conserve une livre d’oxygène dans cette combustion , 29,13844 Quantité de calorique nécessaire pour porter une livre d’acide carbonique à l’état de gaz, 20,97962 Dans la coms. du Gaz hvdrogène* iop Combujlion du Gaq_ hydrogène . » \ a *' Vi onc s ros ê r * Quantité de gaz hydrogéné brûlé, i » „ ,, Quantité de gaz oxygène employé pour la combultion , 5 10 5 2^ Quantité d’eau formée, 6 io ; 2^ Quantité de calorique dégagé par la combustion d’une livre de gaz hydrogène, 295,589^0 Quantité de calorique dégagé par chaque livre de gaz oxygène , Quantité de calorique qui se dégage pendant la formation d’une livre d’eau, Quantité de calorique que conserve une livre d’oxygène dans fa combustion avec l’hydrogène, Quantité de calorique que conserve une livre d’eau à zéro, De la Formation de VAcide nitrique Lorsque l’on combine du gaz nitreux avec du gaz oxigène pour former de l’acide nitrique ou nitreux, il y a une légère chaleur produite; mais elle est beaucoup moindre que celle qui 44 - 33 %° 14,50386 12,32823 î io Dans la format, de l’Acide nitriq. a lieu dans les autres combinaisons de l’oxy- gène ; d’où il résulte par une conséquence nécessaire que le gaz oxygène, en se fixant dans l’acide nitrique , retient une grande partie dii calorique qui lui étoit combiné dans Tétât dé gaz. II n’est point impossible fans doute de déterminer la quantité de calorique qui se dégage pendant la réunion des deux gaz, & on en concluroit facilement ensuite celle qui demeure engagée dans la combinaison. On par- Viendroit à obtenir la première de ces données* en opérant la combinaison du gaz nitreux & dii gaz oxygène dans un appareil environné dé glacé mais comme il sé dégage peu de calorique dans cette combinaison , on ne poùrroit réussir à en déterminer la quantité , qu’aútant qu’on opéreroit très en grand avec des appareils embarrassans & compliqués ; & c’est cé qui nous a empêchés jusqu’ici, M. de la Place & moi, de la tenter. En attendant , on peut déjà y suppléer par des calculs qui ne peuvent pas s’écarter beaucoup de la vérité. Nous avons fait détonner, M. de la Place & moi, dans un appareil à glace une proportion convenable de salpêtre & de charbon , & nous avons observé qu’une livre de salpêtre pouvoitj en détonant ainsi, fondre 12 livres de glace. Mais une livre de salpêtre > comme oíi Dans la Formaí. de l’Acide nitriq. m le verra dans la fuite , contient ; onc. gror grains grainí* PotaOTe 7 6 31,84 - 4513,84. Acide sec 8 1 20,16 — 4720,16. Ft les 8 onces x gros 20 grains î6 d’acide» font eux-mêmes composés de onc, gros grains grains. Oxygène 6 3 66,34 — 373 8 > 34 * Mofète 1 5 23,82 — §61,82. On a donc réellement brûlé dans cette opéra» lion 2 gros 1 grain j de charbon, à l’aide de 3738, graÌBS 34, ou 6 onces 3 gros 66,8^34 d’oxygòne ; & puisque la quantité de glace fondue dans cette combustion a été de 12 livres, il en résulte qu'u ne livre de gaz oxygène brûlé de la même manière, fondroit 2§,38320 A quoi ajoutant pour la quantité de calorique que conserve une livre d’oxygène dans sa combinaison aveç le charbon, pour constituer l’acide carbonique dans l’état de gaz, & qui est, comme on l’a vu plus haut, de 29,13844 On a pour la quantité totale de calorique que contient une livre d’oxygène, lorsqu’il est combiné dans l’acide nitrique. 38,72164 txa Dans la fokmat. dé l’Acídè ìxitriqì On a vu par le résultat de la combuílion du phosphore , que dans l’état de gaz oxygène il en contenoit au moins ù6,6b66j Doue > en se combinant avec l’a- zote pour former de l’acide nitrique , il n’en perd qué Des expériences ultérieures apprendront fi ce íésultat déduit par le calcul, s’accorde aved des opérations plus directes. Cette énorme quantité de calorique que l’oXy- gène porte avec lui dans l’acide nitrique, ex^ plique pourquoi dans toutes les détonations du nitre , ou pour mieux dire , dans toutes les occafions où l’acide nitrique se décompose, il y a tin fi grand dégagement de calorique. Còmbujlion de la Bougiei Après avoir examiné quelques cas de combustions simples, je vais donner des exemples de combustions plus composées ; je commence par la cire. Une livre de cette substance, èn brûlant paisiblement dans l’àpparèil à glace destiné à rùe- íurer les quantités de calorique, fond 133 IìVj 2 onces p gros de glacé. Or une livre de bougie, suivant les expériences Dans rÀ Combustion de la Cire. nz TÌences que j’ai rapportées, Mém. de l’Acadi ahnée 1784, page 606, contient onc. gros grains. Charbon 13 1 23 Hydrogéné 2 6 49 Les 13 onces 1 gros 23 grains de charbon s d’après les expériences ci - dessus rapportées * dévoient fondre Les 2 onces 6 gros 49 grains d’hydrogèné, dévoient fondre Total, Iîv. de glace» 7 9 > 3939 ° J2, 3760? On voi't par ces résultats, que la quantité de fcalorique qui fe dégage de la bougie qui brûle*, est assez exactement égale à celle qu'on ob tien- droit en brûlant séparément un poids de charbon 8c d’hydrogène égal à celui qui entre dans fa combinaison. Lès expériences fur la combustion de la bougie ayant été répétées plufieurs Fois, j’ai lieu de présumer qu’elles font exactesr Combustion do PHuile d’olives. Nous avons enfermé dans l’appareil ordinaire une lampe qui contenait une quantité d’húile d’olivés bien connue ; 8c l’expérience finie , nous avons déterminé exactement le poids de l’huile qui avoir été consommée, & celui de H ii4 Dans la combustion de l’Huile la glace qui avoit été fondue ; le résultat a été qu’une livre d’huile d’olives en brûlant pou- voit fondre 148 livr. 140110. 1 gros déglacé. Mais une livre d’huile d’olives, d’aprcs les expériences que j’ai rapportées , Mémoires de l’Acad. année 1784, & dont on trouveia un extrait dans le chapitre suivant, contient One» gros grain». Charbon 12 y y Hydrogène 3 2 67 La combustion de 12 onces y gros y grains glaeat de charbon, ne devoit fondre que 76,18723 Et celle de z onces 2 gros 67 grains d’hydrogène , 62,iyoyz Total, 138,33776 II s’en est fondu 148,88330 Le dégagement de calorique â donc été plus considérable qu’il ne devoit l’être d’une quantité équivalente à 10,34334 Cette différence qui n’est pas au surplus très- considérable peut tenir ou à des erreurs inévitables dans les expériences de ce genre, ou à ce que la composition de l’huile n’est pas encore affez rigoureusement connue. Mais il en PlJVN tsExPélUENC. SUR LE Caloriq. h s résulte toujours qu’il y a déjà beaucoup d’en- semble & d’accord dans la marche des expériences relatives à la combinaison & au dégagement du calorique. Ce qui reste à faire dans ce moment & dont nous sommes occupés, est de déterminer ce que l’oxygène conserve de calorique dans fa combinaison avec les métaux pour les convertir en oxides ; ce que l’hydrogène en contient dans les différons états dans lesquels il peut exister ; ensin de cónnoítre d’une manière plus exacte la quantité de calorique qui se dégage dans la formation de Peau. II nous reste fur cette détermination une incertitude assez grande qu’il est nécessaire de lever par de non* velles expériences. Ces dissérens points bien connus , & nous espérons qu’ils le seront bientôt , nous nous trouverons vraisemblablement obligés de faire des corrections, peut-être même astez considérables, à la plupart des résultats que je viens d’exposef ; mais je n’ai pas cru que ce fût une raison de différer d’en aider ceux qui pourront se proposer de travailler sur le même objet. II est difficile quand on cherche les élémens d’une science nouvelle , de ne pas commencer par des à-peu-près ; & il est rare qu’il soit possible de la porter dès le pr» mier jet à son état de perfection» tlíj xi 6 Des Combustibles comtôsés* CHAPITRE X. De la combinaison des Subjlances combuftibles les unes avec les autres. JLes substances combustibles étant est général celles qui ont une grande appétence pour l’oxygòne, il en résulte qu’elles doivent avoir de I’affinité entr’elles, qu’elles doivent tendre à se combiner les unes avec les autres quœsunt eadern uni tertio sunt eadem inter se ; Sc c’est ce qu’on observe en effet. Presque tous les métaux, par exemple, font susceptibles de se combiner les Uns avec les autres, & il en résulte un ordre de composés qu’on nomme alliage dans les usages de la société. Rien ne s’oppose à ce que nous adoptions cette expression ainsi nous dirons que la plupart des métaux s’ailient les uns avec les autres ; que les alliages , comme toutes les combinaisons, font susceptibles d’un ou de plusieurs degrés de saturation que lés substances métalliques dans cet état font en général plus cassantes que les métaux purs , sur-tottt lorsque les métaux alliés diffèrent beaucoup par leur degré de fusibilité ; enfin nous ajouterons que c’est à cette différence des degrés de su- Des Alliages métalliques. 117 íìbilité des métaux que font dus une partie des phénomènes particuliers que présentent les alliages , tels, par exe-m pie, que la propriété qu’onc quelques espèces de fer d’ctre caftans à chaud. Ces fers doivent être considérés comme un alliage de fer pur, métal presqu’infnsible, avec une petite quantité d’un autre métal, quel qu’il ne font point susceptibles d’être décomposées à un degré de Hiv Iîío Des Combinaisons huileuses. chaleur supérieur à l’eau bouillante ; les deux principes qui les constituent demeurent unis ; ils fié combinent avec le calorique pour former un gaz. , Sc c’est dans cet état que çes huiles passent dans la distillation. J’aì donné la preuve que les huiles étoient ainsi composées d’hydrogène Sc de carbone dans un mémoire fur la combinaison de ? esprit de. vin Sc des huiles avec l’oxygène, imprimé dans, ïe recueil de l’Académie, année 1784, page 79z. On y verra que les huiles fixes en brûlant dans. le gaz oxygène se convertissent en eau Sc en acide carbonique S Sc qu’en appliquant le calcul; à l’expérience , elles font composées de 21 parties d’hydrogène & de 79 parties de carbone. Reut-être les substances huileuses solides, telles que la cirç, contiennent-elles eu outre tin peu d’oxigène auquel elles doivent leur état solide. Je suis au surplus occupé dans ce moment Inexpériences qui donneront un grand dévelop-, peinent à toute cette théorie. C’est une question bien digne d’être examinée , de savoir si l’hydrogène est susceptible de. se combiner avec le soufre, le phosphore Sc même avec les métaux dans I’état concret. Rien n’indique fans doute à priori que ces combinaisons soient impossibles; car puisque les corps combustibles font en général susceptibles de stz Des Combin. hydkogeno-mêtaiziq. ìzïï combiner les uns avec les autres, on ne voie pas pourquoi l’hydrogène feroit exception. Mais en même-tems aucune expérience directe- na prouve encore ni la poíTibilité ni l’impoffibilité de cette union. Le fer & le zinc font de tous les métaux ceux dans lesquels on feroit le plus çn droit de soupçonner une combinaison d’hy- drogène mais en même-tems ces métaux ont la propriété de décomposer beau ; & comme dans les expériences chimiques il est difficile de fe débarrasser des derniers vestiges d’humi-. dité, il n’est pas facile de s’assurer si les petites, portions de gaz hydrogène qsson obtient dans. quelques expériences fur ces métaux leur étoient combinées , ou bien si elles proviennent de la décomposition de quelques molécules d’eau. Ce qu’il y a de certain, c’esl que plus on prend foin d’écarter l’eau de ce genre d’expérience, plus la quantité de gaz hydrogène diminue, & qu’avec de tres-grandes précautions on parvient à n’en avoir que des quantités presque infen-» fibles. Quoi qu’il en soit, que les corps combustibles, notamment le soufre, le phosphore & les métaux , soient susceptibles ou non d’absorber de 1 hydrogène, on peut assurer au moins qu’il ne s’y combine qu’en très-petite quantité ; & que çette combinaison loin d’être essentielle à leur 122 Combinaisons hydrogeno-mêtali,. constitution, ne peut être regardée que comme une addition étrangère qui en altère la pureté. C’est au surplus à ceux qui ont embrassé ce système à prouver par des expériences décisives l’existence de cet hydrogène, & jusqu’à présent ils n’ont donné que des conjectures appuyées fur des suppositions. Dls Acide* a plusieurs bases. 123 C H A^I T R E XI. Considérations far les Oxides & les Acides à plujieurs bases , & fur la composition des matières végétales & animales, N^ous avons examiné dans le chapitre cinquième & dans le chapitre huitième quel étoit le résultat de la combustion & de l’oxygénation des quatre substances combustibles simples, le phosphore, le soufre, le carbone 8c l’hydro- gcne nous avons fait voir dans le chapitre dixième que les substances combustibles simples croient susceptibles de se combiner les unes avec les autres, pour former des corps combustibles composés, 8t nous avons observé que les huiles en général, principalement les huiles fixes des végétaux, appartenoient à cette classe,& qu’elles étoient toutes composées d’hydrogène & de carbone. II me reste à traiter dans ce chapitre de l’oxygénation des corps combustibles composés , à faire voir qu’il existe des acides & des oxides à base double & triple, que la nature nous en fournit à chaque pas des exemples, & que c’est principalement par ce genre de combinaisons cpstelle est parvenue à former ayec 124 Acide niteo-muriatique. un auflî petit nombre d’étémens ou de corps simples une aussi grande variété de résultats. On avoit très-anciennement remarqué qu’en mêlant ensemble de Facidejmuriatique & de i’acide nitrique, il en résuftoit un acide mixte qui avoit des propriétés fort différentes de celles des deux acides dont il étoit composé. Cet acide a été célébré par la propriété qu’il a de dissoudre For , le Roi des métaux dans le langage alchimique, & c’est de-là que lui a été donnée la qualification brillante d?eau régale . Cet acide mixte , comme Fa très - bien prouvé M. Berthollet, a des propriétés particulières dépendantes de Faction combinée de ses deux bases acidisiables, & nous avons cru par cette raison devoir lui conserver un nom particuliers Celui d’acide nitro-muriatique nous a paru le plus convenable, parce qu’il exprime la nature des deux substances qui entrent dans fa composition. Mais ce phénomène qui n’a été observé que pour l’acide nitro-muriatique se présente continuellement dans le règne végétal' il est infiniment rare d’y trouver un acide simple » c’est- à-dire qui ne soit composé que d’ttne seule base acidisiable. Tous les acides de ce règne ont pour base Fhydrogène & le carbone, quelquefois Fhydrogène , le carbone & le phosphore , Acides végétaux et animaux. 12/ le touc combiné avec une proportion plus ou moins considérable d’oxygène. Le règne végétal a également des oxides qui font formés des mêmes bases doubles 6c triples, mais moins oxygénés. Les acides & oxides du règne animal font encore plus composés ; il entre dans la combinaison de la plupart quatre bases acidisiables * l’hydrogène,le carbone, le phosphore & l’ázote* Je ne m’ctendrai pas beaucoup ici fur cette matière fur laquelle il n’y a pas long-tems que je me fuis formé des idées claires & méthodiques je la traiterai plus à fond dans des Mémoires que je prépare pour l’Académie. La plus grande partie de mes expériences sont faites, mais il est nécessaire que je les répète & que je les multiplie davantage, aíìn de pouvoir donner des résultats exacts pour les quantités. Je me contenterai en conséquence de faire une courte énumération des oxides & acides végétaux & animaux, & de terminer cet article par quelques réflexions fur la constitution végétale 6c animale. Les oxides végétaux à deux bases font le sucre, les différentes espèces de gomme que nous avons réunies fous le nom générique de muqueux, & l’amidon. Ces trois substances ont pour radical l’hydrogène & le carbone com- 1 26 ÒXIDES HYDRO-CÀRBONEtíX. binés ensemble, de manière à ne former qu’uné seule base, & portés à l’état d’oxide par uné portion d’oxygène ; ils ne diffèrent que par îa proportion des principes qui composent la base. On peut de l’état d’oxide les faire passer à celui d’acide en leur combinant une nouvelle quantité d’oxygène, & on forme ainsi, suivant le degré d’oxygénation & la proportion de l’hydrogène & du carbone , les différens acides végétaux. II ne s J agiroit plus pour appliquer à la “ho- menclature des acides Sc des oxides végétaux les principes que nous avons précédemment établis pour les oxides Sc les acides minéraux, que de leur donner des noms relatifs à la nature des deux substances qui composent leur base. Les oxides & les acides végétaux seroient alors des oxides 6c des acides hydro-carboneux bien plus on auroit encore dans cette méthode l’avantage de pouvoir indiquer fans périphrases quel est le principe qui est en excès , comme M. Rouelle l’avoit imaginé pour les extraits végétaux il appeloit extracto-résineux celui où l’extrait dominoit , 6c résino-extractif celui qui participoit davantage de -la résine. En partant des mêmes principes, 6c en variant tes terminaisons pour donner encore plus détendue à ce langage, on auroit pour désigner Nomenclature. 127 les acides & les oxides végétaux, les dénominations suivantes Oxide hydro-carboneux. Oxide hydro-carbonique. Oxide carbone-hydreux. * Oxyde carbone-hydrique. Acide hydro-carboneux. Acide hydro-carbonique. Acide hydro-carbonique oxygéné. Acide carbone-hydreux. Acide carbone-hydrique. Acide carbone-hydrique oxygéné. II est probable que cette variété de langage fera suffisante pour indiquer toutes les variétés que nous présente la nature , & qu’à mesure que les acides végétaux seront bien connus , ils se rangeront naturellement & pour ainsi dire d’eux-mêmes dans le cadre que nous venons de présenter. Mais il s’en faut bien que nous soyons encore en état de pouvoir faire une claffisication méthodique de ces substances nous savons quels font les principes qui les composent, & il ne me reste plus aucun doute a cet égard ; mais les proportions font encore inconnues. Ce font ces considérations qui nous ont déterminés à conserver provisoirement les *28 Nomenclature provisoire. homs anciens; & maintenant encore que je suiá un peu plus avancé dans cette carrière que je ne Tétois à Tépoque où notre essai de nomenclature a paru , je me reproeherois de tirer des conséquences trop décidées d’expériences qui ne font pas encore assez précises mais en convenant que cette partie de la Chimie reste en souffrance, je puis y ajouter l’espérance qu’elle sera bientôt éclaircie. Je me trouve encoré plus impérieusement forcé de prendre le même parti à l’égard des oxides & des acides à trois & quatre bases, dont lé règne animal présente un grand nombre d exemples , tSc qui se rencontrent même quelquefois dans le règne végétal. L’azote, pár exemple, entre dans la composition dé l’acide prussiquej il s’y trouve joint à Thydrogène & au carbone, pour former une base triple ; il entre également, à ce qu’on peut croire - dans l’acide gallique. Enfin presque tous les acides animaux ont pour base sazote, le phosphore S l’hydrogène & le carbone. Une nomenclature qui entreprendroiE d’exprimer à la fois ces quatre bases , seroit méthodique sans doute ; elle auroit l’avantage d’exprimer des idées claires & déterminées mais cette cumulation de substantifs & d’adjectifs grecs & latins, dont les Chimistes même n’ont point encore admis généralement Tissage , semblerait présenter NOMENCLATURE PROVISOIRE. 125 présenter un langage barbare, également difficile â retenir & à prononcer. La perfection d’ailieurs de la science doit précéder celle du langage -, 6c il s’en faut bien que cette partie de la Chimie soit encore parvenue au point auquel elle doit arriver un jour. II est donc indispensable de conserver, au moins pour ún terns , les noms anciens pour les acides & oxides animaux. Nous nous sommes seulement permis d’y faire quelques légères modifications ; par exemple, de terminer en eux la dénomination de cetix dans lesquels nous soupçonnons qne le principe açidifîa- ble est en excès, & de terminer au contraire eir ique le nom de ceux dans lesquels nous avons lieu de croire que l’oxygène est prédominant. Les acides végétaux qu’on connoît jusqu’à présent, sont au nombre de treize ; savoir ; L'acide acéteux. L’acide acét ique, L’acide oxalique. L’acide tàrtarewx. L’acide pyro - tartarezc. L’acide citrique* L’acide mal ique. L’acide pyro-muqueaX» L’acide pyro - ligneux. L’acide gaWique. L’acide benzole. I 150 Equilibré entré les prinCipÍS, L’acide camphori^ue. L’acide succin ique. Quoique tous ces acides soient, comme je Pai dit , principalement & presqu’uniquement composes d’hydrogène , de carbone & d’oxy- gène , ils ne contiennent cependant, à proprement parler, ni eau , ni acide carbonique, ni huile , mais seulement les principes propres à les former. La force d’attraction qu’exercent réciproquement l’hydrogène, le carbone & l’oxy- gène, est dans ces acides dans un état d’équi- libre qui ne peut exister qu’à la température dans laquelle nous vivons pour peu qu’on les échauffe au-delà du degré de Peau bouillante, Péquilibre est rompu ; Poxygène& l’hydrogène se réunissent pour former de Peau ; une portion du carbone s’unit à Phydrogène pour produire de Phuile ; il se forme aussi de l’acide carbonique par la combinaison du carbone & de l’oxy- gòne ; enfin il se trouve presque toujours une quantité excédente de charbon qui reste libre. C’est ce que je me propose de développer un peu davantage dans le Chapitre suivant. Les oxides du règne animal font encore moins connus que ceux du règne végétal, & leur nombre même est encore indéterminé. La partie rouge du sang , la lymphe, presque toutes les sécrétions font de véritables oxides ; & c’est Acides animaux- 13 i sôus ce point de vue qu’il est important de les étudier. Quánt âux acides animaux , le nombre de ceux qui font connus fe borne actuellement à six ; encore est-'il probable que plusieurs de ces acides rentrent les uns dans les autres, ou au moins ne diffèrent que d’tìne manière peu sensible. Ces acides font L’acide lactique. L’acide fàcclio-lactique. L’ácide bombique. L’acide fórmique. L’acide fébacique. * L’acide pruffique, Je ne place pas l’acide phosphorique aú râng des acides animaux, párce qu’il appartient également aux trois règnes. La connexion des principes qui constituent les acides & les oxides animaux , n’est pas plus solide que celle des acides & des oxides végétaux ; Un très-léger changement dans lâ température suffit pour la troubler, & c’est ce què fespère rendre plus sensible par les observations que je vais rappoher dans le Chapitre suivant. 132 Bècomfôsitíon des Végétaux. CHAPITRE XII. De la décomposition des Matières végétales & animales par Vaction du feu. PouR bien concevoir ce qui se passe dans ]a décomposition des substances végétales par le feu, il faut non-seulement considérer la nature des principes qui entrent dans leur composition , mais encore les différentes forces d’attraction que les molécules de ces principes exercent les unes fur. les autres, & en même- tems celle que le calorique exerce fur eux. Les principes vraiment constitutifs des végétaux fe réduisent à trois , comme je viens de Pexpofer dans le Chapitre précédent ; l’hydro- gène , î’oxygène & le carbone. Je les appelle constitutifs , parce qu’ils font communs à tous les végétaux, qu’il ne peut exister de végétaux fans eux ; à la différence des autres substances qui ne font essentielles qu’à la constitution de tel végétai en particulier , mais non pas de tous les végétaux en général. De ces trois principes, deux, l’hydrogène& I’oxygène , ont une grande tendance à s’unir au calorique St à fe convertir en gaz; tandis DÉCOMPOSITION DE5 VÉGÉTAUX. que le carbone au contraire est un principe fixe & qui a très-peu d’affinité avec le calorique. D’un autre côté , l’oxygène qui tend avec un degré de force à peu près égale à s’unir, soit avec ì’hydrogène , soit avec Je carbone , à la température habituelle dans laquelle nous vivons , a au contraire plus d’ avec le carbone à une chaleur rouge ; l’oxygène quitte en conséquence à ce degré {'hydrogène , Sc s’unit au carbone pour former de l’acide carbonique. Je me servirai quelquefois de cette expreílìon chaleur rouge , quoiqu’eile n’exprime pas un degré de chaleur bien déterminée, mais beaucoup supérieure cependant à celle de ì’ean bouillante. Quoique nous soyons bien éloignés de con- noitre la valeur de toutes ces forces , & de pouvoir en exprimer l’cnergie par des nombres, au moins sommes-nous certains par ce qui se passe journellement sous nos yeux, que quelque variables qu’elles soient en raison du degré de température , ou , ce qui est la même chose, en raison de la quantité de calorique avec lequel elles font combinées, elles font toutes à peu près en équilibre à la température dans laquelle nous vivons ; ainsi les végétaux ne contiennent ni huile, ni eau, ni acide carbonique; mais ils Iiij 134 'Décomposition des Végétaux contiennent les élémens de toutes ces substances, L’hydrogène n’eít point combiné, ni aveç l’oxy- gène 5 ni avec le carbone, & réciproquement; mais les molécules de ces trois substances forment une combinaison triple , d’où résultent le repos & l’équilibre. Un changement trçs-léger. dans la température suffit pour renverser tout cet échassaudage. de combinaisons , s’il est permis de se servir de cette expression. Si la température à laquelle le végétal est exposé n'excède pas beaucoup celle de l’eau bouillante , l’hydrogcne & Pox-ygène se réunissent & forment de I’eau qui paste dans la, distillation ; une portion d’hydrogène & de carbone s’unissent ensemble pour former de Phuifa volatile , une autre portion de carbone devient fibre, Sc comme le principe le plus fixe, il reste dans la cornue. Mais si au lieu d’une chaleur voisine de Peau bouillante on applique à une substance végétale une chaleur rouge, alors çe n’eít plus de Peau qui se forme, ou plutôt même celle qui pouvoit s’être formée par la première impression de la chaleur se décompose ; Poxygène s’unit au carbone avec lequel il a plus d’affinité à ce degré ; il se forme de. l’acide carbonique, & l’hydrogène devenu libre s’échappe sous La forme de gaz , en s’unissant au calorique. Non-seul entent à çe dçgrç il YL Décomposition des Végétaux. 13s se forme point d’huile , mais s’il s’en ctoit sonné, elle seroit décomposée. On voit donc que la décomposition des matières végétales se fait à ce degré , en vertu d’un jeu d’affinités doubles & triples , & que tandis que le carbone attire l’oxygène pour former de sacide carbonique, le calorique attire l’hydrogcne pour former du gaz hydrogène. II n’est point de substance végétale dont la distillation ne soumisse la preuve de cette théorie , si toutefois on peut appeler de ce nom un simple énoncé des faits. Qu on distille du sucre; ^ant qu’on ne lui fera éprouver qu’une chaleur inférieure à celle de seau bouillante, il ne perdra qu’un peu d’eau de cristallisation ; il fera toujours du sucre & il en conservera toutes les propriétés mais sitôt qu’on l’expofe à une chaleur tant soit peu supérieure à celle de l’eau bouillante , il noircit ; une portion de carbone se sépare de la combinaison, en même tems il passe de l’eau légèrement acide, & un peu d’huile ; le charbon qui reste dans la cornue, forme près d’un tiers du poids originaire. Le jeu des affinités est encore plus compliqué dans les plantes qui contiennent de l’azote, comme les crucifères , & dans celles qui contiennent du phosphore; mais comme ces subst, tances n’entrent qu’en petite quantité dans leur liv 1 Jjó BÉGOMP. DES MATIERES ANIMALES, çombiuaison , elles n'apportent pas de grands changemcns , au moins en apparence, dans les phénomènes de la distillation il paroîr que le phosphore demeure combiné avec le charbon * qui lui communique de la fixité. Quant à l’azote , il s’unit à l'hydrogcne. pour former de l’ammo-. iliaque ou alkali volatil. Les matières animales étant composées à peu près des mêmes principes que les plantes Crucifères, leur distillation donne le même résultat ; mais comme elles contiennent plus d’hy-, drogcne Sc pins d’ , elles fournisient plus d’huile Sc plus d’ammoniaque. Pour faire con-,. -Roître avec quelle ponctualité cette théorie rend çompte de tous les phénomènes qui ont lieu dans la distillation des matières animales , je ne citerai qu’un fait ; c’est la rectification Sc la dé-, composition totale des huiles volatiles animales, appelées vulgairement huiles de Dippcl. Ces, huiles, lorfqu’on les obtient par une première .distillation à feu nud , font brunes, parce qu’elles contiennent un peu de charbon presque libre j mais, elles deviennent blanches par la rectification. Le carbone tient si peu à ces combinat sons, qu’il s’en sépare par leur simple expofi-, tion à Pair. Si on place une huilé volatile animale bien rectifiée & par conséquent blanche , limpide Sc transparente, sous une cloche rem- Huiles 157 plie de gaz. oxygène, en peu de rems le volume du gaz diminue & il est absorbé par l’huile. L’oxygène se combine avec l’hydrogcne de l’huile , pour former de seau qui tombe au fond ; en même tems la portion de charbon qui étoit combinée avec l’hydrogène, devient libre & f'e manifeste par fa couleur noire. C’eít par cette raison que ces huiles ne se conservent blanches & claires, qu’autant qu’on les enferme dans des flacons bien bouchés, & qu’clles noircissent dès qu’elles ont le contact de sair. Les rectifications successives de ces mêmes huiles présentent un autre phénomène con st r- rnatif de cette théorie. A chaque fois qu’on les distille, il reste un peu de charbon au fond de la cornue, en même tems il se forme un peu d’eau par la combinaison de l’oxygène de i’air des vaisseaux avec l’hydrogène de l’huile. Comme ce même phénomène a lieu à chaque distillation de la même huile., il en résulte qu’au bout d’un grand nombre de rectifications successives , fut-tout si on opère à un degré de feu un peu fort & dans des vaisseaux d’une capacité un peu grande, la totalité de l’huile fe trouve décomposée , & l’on parvient à la convenir entièrement en eau & en charbon, Çepe décomposition totale de l’huile par des iz8 Huiles animales. rectifications répétées, est beaucoup plus longue & beaucoup plus difficile , quand on opère avec des vaisseaux d’une petite capacité , & sur-tout à un degré de feu lent & peu supérieur à celui de J’eau bouillante. Je rendrai compte à l’Académie, dans un Mémoire particulier, du détail de mes expériences fur cette décomposition des huiles ; mais ce que j’ai dit me paroît suffire pour donner des idées précises de la constitution des matières végétales & animales » & de leur décomposition par le feu.. Fermentation vineuse. izK 3 CHAPITRE XIII. De la décomposition, des Oxides végétaux par la fermentation vineuse. T out le monde sisit comment se fait îe vin, le cidre, l’hidromel & en général toutes les. boissons fermentées spiritueuses. Qn exprime le jus des raisins & des pommes; on-étend d’eau ce dernier ; on met la liqueur dans de grandes cuves, & on la tient dans un lieu dont la température soit an moins de 10 degrés du thermomètre de Réaumur. Bientôt il s’y excite un mouvement rapide de fermentation, des bulles, d’air nombreuses viennent crever à la surface, & quand la fermentation est à son plus haut période, la quantité de ces bulles est si grande, la quantité de ga? qui se dégage est si considérable , qu’on croiroit que la liqueur est sur -un brasier ardent qui y excite une violente ébullb tion. Le gaz qui se dégage est de í’acide carbonique , & quand on 1 e recueille avec soin , il est parfaitement pur & exempt du mélange de toute autre espèce d’air ou de gaz. Le suc des raisins, de doux & de sucré qu’il étoit, se change dans cette opération en une li- Fermentation vineuse. queur vineuse qui, lorsque la fermentation e£E complette, ne contient plus de sucre, & dont on peut retirer par distillation une liqueur inflammable qui est connue dans le commerce & lans les arts fous le nom d'cfprit de vin. On sent que cette liqueur étant ún résultat de la fermentation d’une matière sucrée quelconque suffisamment étendue d’eau, il auroit été contre les principes de notre nomenclature de la nommer plutôt esprit de vin qu’esprit de cidre, ou esprit de sucre fermenté. Nous avons donc été forcés d’adopter un nom pins général, & celui à’alkool qui nous vient des arabes .nous. a paru propre à remplir notre objet. Cette opération est une des plus frappantes Sc des plus extraordinaires de toutes celles que la Chimie nous préseíTíe, 8c nous avons à examiner d’où vient le gaz acide carbonique qui se dégage, d’oìi vient F esprit inflammable, qui se forme, & comment un corps doux, un oxide végétal peut fe transformer ainsi en deux substances si différentes, dont l’une est combustible, l’autre éminemment incombustible. que pour arriver â la solution de ces deux questions, il falloit d'abord bien connaître l’analyfe & la nature du corps susceptible de fermenter, & les produits de la fermentation ; car rien ne fe crée, ni dans les opérations de l’art, ni dans. 'Fermentation vineuse. 141 celles de la nature, & l’on peut poser en principes que dans toute opération , il y a une égale quantité de matière avant & après l'oaération ; que la qualité & la quantité des principes est la même , & qu’il n’y a que des changemens , dés modifications. C’esl fur ce principe qu’est fondé tout l’art de faire des expériences en Chimie on est obligé de supposer dans toutes une véritable égalité ou équation ent\e les principes rìu corps qu’on examine , & ceux qu’on en retire par í’analyfe. Ainsi puisque du moût de raisin donne du gaz acide carbonique & de l’alkool, je puis dire que le moût de raisin = acide carbonique 4- alkool. II résulte de-là quota peut parvenir de deux manières à éclaircir ce qui fe passe dans la fermentation vineuse ; la première, en déterminant bien la nature & les principes du corps fermentefcible ; la seconde , en observant bien les produits qui en résultent par la fermentation , & il est évident que les connois- sauces que l’on peut acquérir sur l’un conduisent à des conséquences certaines fur la nature des autres, & réciproquement. II étoit important d’après cela que je m’at- tachasse à bien connoître les principes cons- tituans du corps fermentefcible. On conçoit que pour y parvenir je n’ai pas été chercher les ìqà Analyse d u Sucre; sucs de fruits très-compofés, & dont une analyse rigoureuse seroit peut-être impossible. J’ai choisi de tous les corps susceptibles de fermenter le plus simple ; le sucre dont l’analyfe est facile, & dont j’ai déjà précédemment sait con- noître la nature. On se rappelle que cette substance est un véritable oxide végétal, un oxìdë à deux bases ; qu’il est composé d’hydrogèné & de carbone porté à I’état d’oxide par une certaine proportion d’oxygène, & que ces trois principes font dans un état d’cquilibre qu’unë force trcs-Iégère suffit pour rompre une longue suite d’expériences faites par différentes voies & què j’ai répétées bien des fois , m’á appris que les proportions des principes qui entrent dans la composition du sucre sont à-peu-près les suivantes. Hydrogéné j 8 partieá * Oxygène j 64 Carboné , 28 Total, joò Pour faire fermenter le sucre il faut d’abórd l’étendre d’environ quatre parties d’eau. Mais de l’eati & du sucre mêlés ensemble j dans quelque proportion que ce soit j ne fermente- roient jamais sents, & l’équilibre subsistèrent toujours entre les principes .de cette combinai- Fermentation d u Súckë. son, si on ne le rompoit par un moyen quelconque. Un peu de levure de bierre suffit pont produire cet effet & pour donner le premier mouvement à la fermentation elle se continue ensuite d’elle-même jusqu’à la fin. Je rendrai compte ailleurs des effets de la levure & de ceux des fermens en général. J’ai communément employé dix livres de levure en pâte pour un quintal de sucre, & une quantité d’eau égale à quatre fois le poids du sucre ainsi la liqueur fermentescible se trouyoit composée ainsi qu’il suit je donne ici les résultats de mes expériences tels que je les ai obtenus, & en conservant même jusqu’aux fractions que m’a données le calcul de réduction. Matériaux de la fermentation pour un quintal de sucre . Eau.».... Sucre...... Levufe de biere en pâte Eau.. 7 composée de j Levure sèche,. To r ai,. 10 Uv. onc. gc- 8- 400 » 100 » » » . 7 î 6 44 % la I 28 m N » » r 44 Fermentation d u. Sucre* Détail des principes confiituans des matériaux de la fermentation. ìm onc. gt. grains* . liv. onc. gr. grains; 407 3 6 44 r composées de fées de liv. onc. gr. gr> z iz i z8 dé levure seche composées d ^Hydrogène, t Oxygène,, ... 6 l I ...346 * ^ Hydrogène d Oxygène. . ... 8 » ... 64 » f Carbone... J Azote. ».. » ... » » j Hydrogène Oxygène.. ... » 4 59,00 Z,P 4 9 , 3 ° 28 , 7 s T O T AI, ... 1... ». .5 IO Récapitulation des principes confiituans des matériaux de la fermentation. f de l’eau ^de l’eau de la levure. !iv. on. gr. griinSi 340 » » » 1 ^ iiv. Oxygène..* 69 s » 8,70 /du lucre. .. 8 » » 1 [ de la levure, n 4 5 9,3° fdu sucre... . z8 i> » » -> L de la levure. xi 4 59,003 ri 4 5?> ù0 de la levure. >> » 5 2,94 T q T a 1 v 10 »» Après \ í’tfODUITS RE L FERMENTATION; 14s Apres avoir bien déterminé quelle est la nature & la quantité des principes qui constituent les matériaux de la fermentation, il reste à examiner quels en font les produits. Pour parvenir á les connoître , j’ai commencé par renfermer les s 10 livres de liqueur ci-dessus dans un appareil , par le moyen duquel je pouvois -, non-seulement déterminer la qualité & la quantité des gaz à mesure qu’ils fe déga- geoient, mais encore peser chacun des produits séparément, à telle époque de la fermentation que je le jugeois à propos. II feroit trop long de décrire ici cet appareil , qui fe trouve ail surplus décrit dans la troisième partie de cet Ouvrage. Je me bornerai donc à rendre compte des effets. Une heure óu deux après qste le mélangé st fait, fur-tout si la température dans laquelle on opère est de 1 y à 18 degrés, on commence à appercevoir les premiers indices de la fermentation la liqueur fe trouble & devient écumeuse ; il s’en dégage des bulles qui viennent crever à la surface bientôt la quantité dé ces bulles augmente, & il se fait un dégagement abondant & rapide de gaz acide carbo-» hique très-pur accompagné d’écume qui n’est autre chose que de la levure qui se sépare. Au bout de quelques jours > suivant lë degré de K s4'6 Produits de eà FermentàTíôk., chaleur , le mouvement & le dégagement de gaz diminue, mais il ne ceíTe pas entièrement j & ce n’est qu’après un intervalle de tems assez long que la fermentation est achevée» Le poids de l’acide carbonique sec qui se dégage dans cette opération est de z p livres j onces 4 gros 19 grains. Ce gaz. entraîne en outre avec lui une portion assez considérable d’eau qu’ii tient en dissolution, & qui est environ de 13 livres 14 onces 5 gros. II reste dans le vase dans lequel on opère une liqueur vineuse légèrement acide, d’abord trouble, qui s’éclaircit ensuite d’elle-même, & qui laisse déposer une portion de levure. Cette liqueur pèse en totalité 357 livres p onces grains. Enfin en analysant séparément toutes ces substances j & en les résolvant dans leurs parties constituantes, on trouve après un travail trcs- pénible les résultats qui suivent, qui seront détaillés dans les mémoires de l’Académie. Produits de ïA Fermentation. 147 Tableau des résultats obtenus par la fermentation. \\% on. . - , zy f 4 ij d’acide f d’oxygène.. carbonique composées 5 de carbone '408 15 y 14 d’eaul d’oxygène.. . . J lr composées d’hydrogène.... 6r y d’oxygène combinés avec l’hydrogène. „ .^'hydrogène combiné - » y8 d’alkocl^ z f c y^ygène. _ Z d’hydrogène combinés avec le carbone, $ de carbone 57 n r îlèc, composées a 8 d’ácide acé-, teux sec composées 'd’hydrogène. d’oxygène.., [de carbone.. 4 i 4 z de du sucré composées -r C d ’ .W d*. ees de d’hydrogène. oxygéné., de carbone. s d’hydrogène r 6 w yo de le-jd’oxygène.. vure seche composées^ de carbone, fû. iìZQtÇ^ i * s f p 1 10 t»-—> ll>. on. g r - gr. '-5 7 I 3 4 9 14 % Î7 3 47 10 N y- 6l 5 4 17 • Zi d I §4 - 5 8 5 Z . 4 » 5 » 16 II 5 2 . 4 » 1 II 4 » 10 » », 5 I 6-f 2 . 9 7 27 X L L 5Z L r 41 1 3 I 14 6 r 3° A L 37 yio yy » » K ij Récapitulation des résultats obtenus par la fermentation. îiv. gr. 409 10 » 54 gène. z8 zz bone. 7ï 8 6 66 drogène. d’oxy- d’hy- i 3 7 d’azote, lir. on. g r - gr* f de l’eau.. 3 47 10 » 55> *de l'acide carbonique 15 7 I 3 4 Jde l’alkool. ....... 3 1 6 I 64 "\de l’acide acéteux.. I I I 4 » idu résidu sucré. z 9 7 17 f de la levure... 1 3 X 14 r de l’acide carbonique 9 14 2 57 Vde i’alkool. 16 I X 5 s 3 .•'de l’acide acéteux.. 10 » N ìdu résidu sucré. I 2 53 f de la levure.. 6 2 3° f de l’eau.. 6l 5 4 17 Vde l’eau de l’alkool. icombiné avec le car 5 ì 8 5 3 jde l’acide acéteux.. 2 , 4 » /du résidu sucré. 5 I 67 f de la levure. Z 2 2 41 37 yïo » » » 5 I o » » » Quoique dans ces résultats j’aye porté jus- qu’aux grains la précision du calcul, il s’en faut bien que ce genre d’expériences puisse comporter encore une aussi grande exactitude ; mais comme je n’ai opéré que fur quelques livres de sucre, 8c que pour établir des comparaisons j’ai été obligé de les réduire au quintal, j’ai cru Résultat ce la Fermentation. 145? devoir laisser subsister les fractions telles que le calcul me les a données. En réfléchissant fur les résultats que présentent les tableaux ci-dessus, il est aisé de voir clairement ce qui se passe dans la fermentation vineuse. On remarque d’abord que sur les cent livres de sucre qu'on a employées, il y en a eu 4 livres 1 once 4 gros 3 grains qui font restées dans Tétât de sucre non-décomposé , en sorte cju’on n’a réellement opéré que sur 95 livres 14 Onces 3 gros 69 grains de sucre; c’est- à-dire, sur 61 livres 6 onces 45" grains d’oxy- gène , fur 7 livres 10 onces 6 gros 6 grains d'hydrogène, & fur 26 livres 13 onces y gros 19 grains de carbone. Or en comparant ces quantités on verra qu’elles font suffisantes pour former tout l’esprit de vin ou alkool, tout Ta- cìde carbonique & tout l’aeide acéteux qui a été produit par l’esset de la fermentation. II n’est donc point nécessaire de supposer que Peau se décompose dans, cette opération à moins qu’on ne prétende que- T oxygène & l’hydrogène font dans l’ctat d’eau dans le sucre; ce que je ne crois pas, puisque j’ai ctabli au contraire qu’en génétal les trois principes constitutifs des. végétaux , Phydrogène, Poxygène & le carbone éioient entr’eux dans un état d’équilibre ; que cet état d’équilibre subsistoit tant qu’il n’était K iij jyo Résultat de la Feementatioíí; point troublé, soit par tin changement de température , soit par une double affinité, & que ce n’étoit qu’alors que les principes se combinant deux à deux formoient de Peau & de l’a- cide carbonique. Les essets de la fermentation vineuse se réduisent donc à séparer en deux portions le sucre qui est un oxide ; à oxygéner Pune aux dépens de l’autre pour en former de l’acide carbonique ; à désoxygéner l’autre en faveur de la première pour eu former une substance combustible qui est l’alkco! en sorte que s’il étoit possible de reçombiner ces deux substances, l’al- kool & l’acide carbonique, on relormeroir d u, sucre. II est -à remarquer au surplus que Phy- drogène & le carbone ne font pas dans l’état d’huile dans l’alkool ; ils font combinés avec. une portion d’oxygène qui les rend miscibles à, l’eau les trois principes, l’oxygène, l’hydrogène. & le carbone , font donc encore ici dans une espèce d’état d’équilibre ; & en effet., en les faisant passer à travers un tube de verre ou de porcelaine rougi au feu, on les recombine deux à deux, & on retrouve de l’eau, de Phydro-, gène , de l’acide carbonique & du carbone. J’avois avancé d’une manière formelle dans mes premiers Mémoires fur la formation de. l’eau, que cette substance regardée comme un Résultat de la Fermentation, r^r élément, se décomposoit dans un grand nombre d’opérations chimiques , notamment dans la fermentation vineuse je fuppofois alors qu’U existoit de l’eau toute formée dans le sucre, tandis que je fuis persuadé aujourd’hui qu’il contient seulement les matériaux propres à la former. On conçoit qu’il a dû m’en coûter pour’ abandonner mes premières idées ; aussi n’est-ce qu’après plusieurs années de réflexions > & d’a- près une longue fuite d’expériences & d’obfer- vations fur les végétaux, que je m’y fuis déterminé. Je terminerai ce que j’ai à dire fur la fermentation vineuse, en observant qu’elle peut fournir un moyen d’analyfe du sucre & en général des substances-végétales susceptibles de fermenter. En effet , comme je l’ai déjà indiqué au commencement de cet article , je puis considérer les matières mises à fermenter & le résultat obtenu après la fermentation , comme une équation algébrique ; & en supposant successivement chacun des élémens de cette équation inconnus, j.’cn puis tirer une valeur, & rectifier ainsi l’ex- péricncc par le calcul & le calcul par l’expé- rience. J’ai souvent profité de cette méthode pour corriger les premiers résultats de mes expériences , & pour me guider dans lès précautions à prendre pour les recommencer r K iv ij-a Plan b’E x p é r i e n ge s. mais ce n’est pas ici le moment d’entrer dans, ces détails fur lesquels je me fuis au surplus étendu fort au long dans le Mémoire que j’ai, donné à l’Académie fur la Fermentation yb yeuse, & qui fera incessamment imprimé. De la Putréfaction. *fî CHAPITRE XIV, De l,a Fermentation putride Je viens de faire voir comment le corps sucre se décomposait , Jorsqu’il étoít étendu d’une certaine cjuamité d’eau & à l’aide d’une douce chaleur • comment les trois principes qui le constituent, 1’oxygèn-e , l’hydrogène & le carbone , qui étoient dans un état d’équilibre qui ne formoient dans Pétât de sucre ni de seau , ni de l’huile, ni de l’acide carbonique., se. séparoient pour se combiner dans un autre ordre ; comment une portion de carbone fè réuniíToit à l’oxygène pour former de l’acide carbonique. ; comment une autre portion de carbone se combinoit avec de l’hydrogène Se avec de l’eau pour former de l’alkool. Les phénomènes de la putréfaction s’opcrent de même en vertu d’affinités très-compliquées. Les trois principes constitutifs du corps cessent également, dans, cette opération , d’être dans un état d’équilibre art lieu d'une combinaison ternaire, il se forme des combinaisons binaires; mais le résultat de ces combinaisons est bien différent de celui que donne la fermentation ipq Ce Putréfaction 1 . vineuse. Dans cette dernière , une partie des. principes, de la substance végétale , Phydrogène par exemple, reste uni à une portion d’eau & de carbone pour former de Palkool. Dans la fermentation putrideau contraire, la totalité de Phydrogène se distìpe sous la forme de gaz hydrogène en même tems Poxygène & le carbone se réunissant au calorique, s’échappent- sous la forme de gaz acide carbonique. Enfin quand l’opération est entièrement achevée , surtout fi la quantité d’eau nécestaire pour la putréfaction n’a pas manqué, il ne reste plus que la terre du. végétal mêlée d’un peu, de carbone & de fera La putréfaction des végétaux ssest donc autre chose qu’une analyse complctte des substances végétales dans laquelle la totalité de leurs principes constitutifs fe dégage fous forme de gaz , à Pexception de la terre qui reste dans Pétat de ce qu’on nomme terreau. Je donnerai dans la troisième partie de cet Ouvrage , une idée des appareils qu’on peut employer pour ce genre d’expériences. Tel est le résultat de la putréfaction, quand, le corps qu’on y soumet ne contient que de l’oxygène , de Phydrogène , du carbone 6c ui* peu de terre mais ce cas est rare, & il parort même que ces substances, lorsqu’elles font, feu- FckmaTion. de e'Ammoniaque. 15s les , fermentent difficilement ; qu’elìes fermentent mal, & qu’il faut un tems considérable pour que la putréfaction soit complette. II n’en çíl pas de même quand la substance mise à fermenter contient de ? azote ; 8c c’est ce qui a, lieu à l’égard de toutes les matières animales. & même d’un assez grand nombre de matières végétales. Ce nouvel ingrédient favorise merveilleusement la putréfaction e’est pour cette raison qu’on mélange !es matières animales avec les végétales, lorí'qu’on veut hâter la putréfaction ; & c'est dans ce mélange que consiste presque toute la science des amendemens & des fumiers. Mais l’itnroduction de Pazote dans les maté-, ctaux de la putréfaction , ne produit pas seulement Peffet d en accélérer les phénomènes ; elle forme , en fe combinant avec í’hydrogòne,. une nouvelle substance connue fous le nom d’alkali volatil ou ammoniaque, Tes résultats qu’on obtient en analysant les matières animales, par dissérens procédés , ne laissent aucun doute fur la nature des principes qui constituent l’am- moniaque. Toutes les fois qu’on sépare préalablement l’azote de ces matières , elles ne donnent plus d’ammoniaque , & elles n’en don-, nent qu’autant qu’elles contiennent de l’azote. Çette composition de l’ammoniaque est d’ailleurs *5 6 Des Odeurs putrides. confirmée par des expériences analytiques, qu M. Berthollet a détaillées dans les Mémoires de PAcad.. année 178s , page zi6; il a donné différens moyens de décomposer cette substance & d’obtenir séparément les deux principes , Pazote & Phydrogcne , qui. entrent, dans fa combinaison.. J’ai déjà annoncé plus hamvcye^ Chapitre dixième que les corps combustibles étoient presque tous susceptibles de se combiner les tins avec les autres. Le gaz hydrogène a éminemment cetre propriété; il dissout le carbone, le soufre. & le phosphore, &. il résulte de ces combinaisons ce que j’ai appelé plus haut, ga\ hydrogène carbonisé, ga^_ hydrogène sulfurisé, ga ^ hydrogène phojp/ionsé. Les deux derniers de ces gaz ont une odeur particulière & trcs- dcsagréable celle du gaz hydrogène sulfurisé a beaucoup de rapport avec celle des œufs gâtes Sc corrompus ; celle du gaz hydrogène phos- phorisé est absolument la. même que celle du poisson pourri ; enfin l’ammoniaque a une odeur qui n’est ni moins pénétrante, ni moins, désagréable que les précédentes. C’est de la combinaison de ces différentes odeurs que résulte celle qui s’exhale des matières animales en putréfaction , & qui est si fétide. Tantôt c’est Pudeur de l’ammoniaque qui est prédominante* Des Graisses Animales. íf? & on la reconnoît aisément à ce qu’elle pique les yeux ; tantôt c’est celle du soufre , comme dans les matières fécales ; tantôt enfin, c’est celle du phosphore, comme dans le hareng pourri* J’ai supposé jusqu’ici que rien ne dérangeoit le cours de la fermentation, & n’en troubloit les effets. Mais M. de Fourcroy & M. Thouret ont observé , relativement à des cadavres en-* terrés à une certaine profondeur 6c garantis jusqu a un certain point du contact de l’air» des phénomènes particuliers. Ils ont remarqué que souvent la partie musculaire se converti ffbit en une véritable graisse animale. Ce phénomène tient à ce que , par quelque circonstance particulière , l’azote que contenoient ces matières animales aura été dégagé, 6cà ce qu’il n’est resté que de l’hydrogène 6c du carbone , c’est-à-dire, les matériaux propres à faire de la graisse. Cette observation sur la possibilité de convertir en graisse les matières animales, peut conduire un jour à des découvertes importantes fur le parti qu’on en peut tirer pour les usages de la société. Les déjections animales , telles que les matières fécales, font principalement composées de carbone 6c d’hydro- gène ; elles se rapprochent donc beaucoup de í’état d’huile , 5c en esset elles en fournissent beaucoup par la distillation à feu nud. Mais i5-8 Des Matières Animales. l’ocîeur insoutenable qui accompagne tous leì> produits qu’on en retire, ne permet pas d’es- pérer de long-tems qu’on, puisse les employer à autre chose qu’à saké des engrais. Je n’ai donné dans ce Chapitre que dès áp- perçus, parce que la composition des matières animâleà n’est pas encore très-exactement connue. On fait qu’elles font composées d’hydro- gène, de carbone, d’azoté , de phosphore ; dé soufre ; le tout porté à l’état d’oxide par uné quantité plus ou moins grande d’oxygène mais on ignore absolument quelle est la proportion de ces principes. Le tems complétera cette partie de l’analyse chimique , comme il en à complété déjà quelques autres. Fermentation acEteuse. iyp CHAPITRE XV, De la Fermentation, acéteuse. Xi A fermentation acéteuse n’est autre chose que l’aciciisication du vin qui se fait à Pair libre par l’absorption de l’oxygène. L’acide qui etì résulte est l’acide acéteux , vulgairement appelé vinaigre il est composé d’une proportion qui n’a point encore été déterminée , d’hydrogènâ & de carbone combinés ensemble, & portés à l’état d’acide par Poxygène. Le vinaigre étant un acide, l’analogie con- duisoit seule à conclure qu’il contenoit de l’oxygène ; mais cette vérité est prouvée de plus par des expériences directes. Premièrement le vin ne peut lé convertir en vinaigre qu’autant qu’il a le contact de Pair, & qu’autant que cet air contient du gaz oxygène. Secondement cette opération est accompagnée d’une diminution du Volume de Pair d?ns lequel elle se fait, & cette diminution de volume est occasionnée par l’ab* sorption du gaz oxygène. Troisièmement on peut transformer le vin en vinaigre, en l’oxy- gênant par quelqu’autre moyen que ce soit. Indépendamment de ces faits qui prouvent ’ltò Fermentation a cètevs'é. que l’acide acéteux est un résultat de l’oxygé- íiation du vin , une expérience de M. Chaptal, professeur de Chimie à Montpellier, fait voir clairement ce qui se passe dans cette opération» II prend du gaz acide carbonique dégagé de là bière en fermentation ; il en imprègne de Peau jufqu’à saturation, c’est-à-dire, juscju’à cé qu’elle en ait absorbé environ une quantité égale à son volume ; il met cette eau à la cave dan s des vaisseaux qui ont communication avec Pair, & au bout de quelque tems le tout se trouvé converti en acide acéteux. Le gaz acide carbonique des cuves de bière en fermentation -, n’est pas entièrement pur ; il est mêlé d’un peu d’alkool qu’il tient en dissolution il y a donc dans Peau imprégnée d’acidë carbonique dégagé- de la fermentation vineuse, tous les matériaux nécessaires pour former de l’acide acéteux» L’alkool fournit Phydrogène & une portion de carbone ; l’acide carbonique fournit du carbone & de Poxygène ; enfin Pair de l’atmosphère doit fournir ce qui manque d’oxygèue pour porter le mélange à l’état d’acide acéteux. On voit par-là qu’il ne faut qu’ajouter ds l’hydrogène à l.’acide carbonique pour le constituer acide acéteux, ou pour parler plus généralement , pour le transformer en un acide végétal quelconque, suivant le degré d’oxygéna- tion, Fermentation ÀcèrEtrsr. i6t tion ; qu’il ne faut au contraire que retrancher de {'hydrogène aux acides végétaux pour les ^convertir ten acide carbonique. Je né m’étendrai pas davantage fur Ja fermentation âcéteuse à 1*égard de laquelle nous n’àvons pas encore d’expériences exactes ; les faits principaux font connus , mais {'exactitude numérique manque. On voir d’ailleurs que la théorie de l’acétisication eíì étroitement liée à celle de la constitution de tous les acides & oxides végétaux, & nous ne connoiíïbns point encore la proportion des principes dont ils font composés. II est aisé de s'ap percevoir cependant que toute cette partie de la chimie marche rapidement comme toutés les autres, vers fa perfection , & qu’elle est beaucoup plus simple qu’on ne l’avoit cru jufqu'icú iCz Simplicité de la Nature CHAPITRE XVT De la formation des Sels neutres , & des différentes bases qui entrent dans leur eompojitìon. JNsous avons vu comment un petit nombre de substances simples, ou au moins qui n’ont point été décomposées jusqu’ici, telles que l’a- zote, le soufre, le phosphore , le carbone, le radical muriatique & l’hydrogène, formoient en se combinant avec Poxygène tous les oxides & les acides du rcgne végétal & du règne animal nous avons admiré avec quelle simplicité de moyens la nature multiplioit les propriétés & les formes , soit en combinant en* semble jusqti’à trois & quatre bases acidisiables dans différentes proportions, soit en changeant la dose d’oxygène destiné à les acidifier. Nous re la trouverons ni moins variée, ni moins simple, ni fur-tout moins féconde dans Porche de choses que nous allons parcourir. Les substances acidisiables en se combinant avec Poxygène, & en se convertissant en acides, acquièrent une grande tendance à la combinaison ; elles deviennent susceptibles de s’unîr avec des substances terreuses & métalliques, & c’esl Des PkinCipes SÀLIFIANS, i6z 'de cette réunion que résultent les sels neutres. Les acides peuvent donc être regardés comme de véritables principes salifians, & les substances auxquelles ils s’unissent pour former des sels neutres, commè des bases salisiables c’est précisément de là combinaison des principes salifians avec les bases salisiables dont nous allons noús occuper dans cet article. Cette manière d’envisager les acides ne me permet pas de les regarder comme des sels , quoiqustls aient quelques-unes de leurs propriétés principales, telles que la solubilité dans I’eau, &c. Les acides, comme je l’ai déjà fait observer, résultent d’un premier ordre dë combinaisons ; ils font formés de la réunion de deux principes simples, ou au moins qui se comportent à lâ manière des principes simples, & ils font par conséquent pour me servir de Pexprestion de Stahl, dans l’ordré des mixtes. Les sels neutres, au contraire, font d’un autre ordre de combinaisons , ils font formés de la réunion de deux mixtes, & ils rentrent dans la classe des composés. Je ne rangerai pas non plus, par la même cause, les alkalis a ni les substances terreuses, telles que la chaux, la magnésie, &c. dans la sl On regardera peu'-êíre comme un défaut de la Ricthode que j’aî adoptée, de m “avoir contraint à rejette* L ij 1^4 VLS Bases salxfiaeles. classe des sels, & je ne désignerai par ce nom que des composés sonnés de la réunion d’une substance simple oxygénée avec une base quelconque. se me suis suffisamment étendu dans les chapitres précédens fur la formation des acides, & je n’ajouterai rien à cet égard; mais je n’aì rien dit encore des bases qui font susceptibles de se combiner avec eux pour former des sels neutres; ces bases que je nomme salisiables, font La potasse. La soude. L’ammoniaque. La chaux. La magnésie. La baryte. L’alumine, Et toutes les substances métalliques. Je vais dire un mot de Porigiue & de la nature de chacune de ces bases en particulier. De la PotaJJe, Nous âvons dé j a fait observer que lorsqu’on lès alkalis de la classe des sels , & je conviens que c’eÛ UN reproche qu’on peut lui faire ; m ah cet inconvénient le rouve compensé par de si grands avantages, que je n'ai pas cru qu ii dût jn’arrêter. CoMBirsTroN des lós echaníFoit une substance végétale dans un ap- pareil distillatoire, les principes qui la composent , Poxygcne , l’hydrogène & le carbone, Azote. Azote. 91 Nitrique oxigéné... ios Carbonique ....... Carbone, Enumération des Acides connus. j Si II ' Acéteux. I I Acétique..... ... 13 Oxalique. 14 I Tartareux...... I ?to-tartareux.. 16 Citrique. 17 Malique. 18 Pjro-ligneux. .. 19 Pjro-muqueux. ... . 10 Gâllique. u Pruffique. 2i Benzoique....... 1 23 Succinique.. 14 Camphorique.... j is j Lactique. 26 I Saccho-lactique .. 17 28 29 3° 3i 3i 33. 34 35 3 ; Lumière; Chaleur. Principe de là chaleur. Fluide igné. Feu. Matière du feu & de la chaleur Air déphlogistiqué; Air empiréal. ,Air vital. Eafe de Pair vital. Gaz phlogistiqué. Mofete. Base de la mofete. Gaz inflammable. Base du gaz inflammable; Soufre; Phosphore. Charbon pur; Inconnu. Inconnu. Inconnu. Antimoine; Argent. Arsenic. Bismuth; Cobolt. Cuivre. Etain. Fer. Manganèse. Mercure. Molybdène; N ickel. Or. Platine; Plomb. Tungstène; Zinc. Terre calcaire, chaux. Magnésie, base du sel d’Epsôm. Barote, terre pesante. Argile , terre de l’alun, bade l’alum Te;re siliceuse, terre vitn Sable. ÎDjes Substances simples, ipj OBSERVATIONS Sur le Tableau des Substances Jlmples, ou du moins de celles que Pétât actuel de nos connaissances nous oblige à considérer comme telles. La Chimie en soumettant à des expériences les différens corps de la nature, a pour objet de les décomposer & de se mettre en état d 'examiner séparément les différentes substances qui entrent dans leur combinaison. Cette ícience a fait de nos jours des progrès très-rapides. II fera facile de s’en convaincre si l’on coníulte les différens auteurs qui ont écrit fur Penfémble de la Chimie on verra que dans lés premiers te m s on regardoít l’huile & le sel comme les principes des corps ; que l’expérience & Inobservation ayant arìiené de nouvelles connois- sances * on s’apperçut ensuite que les sels n’é- toient point des corps simples , qU’ils étoienÊ composés d’un acide & d’une base , & queí c’étoit de cette réunion que résultoit leur état de neutralité. Les découvertes modernes ont encore reculé de plusieurs degrés les bornes de l’analyse a , elles nous ont éclairés fur la for- íi Voyez. Mémoires de 1 *Académie, année 1776 , page 671 , & 1778 , page sz y. N *24 Progrès de la Chimie. mation des acides, & nous ont fait voir qu’ils croient formés par la combinaison d’un principe acidifiant commun à tous, l’oxygène, 8c d’un radical particulier pour chacun, qui les différencie & qui les constitue plutôt tel acide ijue tel autre. J’ai été encore plus loin dans cet ouvrage, puisque j’ai fait voir, comme M. Has- senfratz,au surplus l’avoit déjà annoncé, que les radicaux des acides eux-mêmes ne font pas toujours des substances simples, même dans le sens que nous attachons à ce mot ; qu’ils font ainsi que le principe huileux, un composé d’hydrogène& de carbone. Enfin M. Berthollet a prouvé que les bases des sels n’étoient pas plus simples que les acides eux-mêmes, & que l’am- moniaque étoit un composé d’azote & d’hy- drogène. La Chimie marche donc vers son but & vers fa perfection, en divisant, subdivisant, 8c resubdiyisant encore, & nous ignorons quel fera le terme de ses succès. Nous ne pouvons donc pas aífurer que ce que nous regardons comme simple aujourd’hui le soit en effet tout ce que nous pouvons dire , c’est que telle substance est le terme actuel auquel arrive l’analyse chimique , & qu’elle ne peut plus se subdiviser au-delà dans l’état actuel de nos connoissances. II est à présumer que les terres cesseront Idée sur les Terres, ipy bientôt d’être comptées au nombre des substances simples ; elles font les seules de toute cette classe qui n aient point de tendance à s’unir à l’oxygène , & je fuis bien porté à croire que cette indifférence pour l’oxygène, s’il m’est permis de me servir de cette expression, tient à ce qu’elles en font déja saturées. Les terres, dans cette manière de voir, seroient des substances simples, peut-être des oxides métalliques oxygénées jufqu’à un certain point. Ce n’est au surplus qu’une simple conjecture que je présente ici. J’espère que le lecteur voudra bien ne pas confondre ce que je donne pour des vérités de fait & d’expérience avec ce qui n’est encore qu’hypothétique. Je n’ai point fait entrer dans ce tableau les alkalis fixes, tels que la potasse & la soude , parce que ces substances font évidemment composées , quoiqu’on ignore cependant encore la nature des principes qui entrent dans leur combinaison. Níj ïcyS Des Radicaux composés, T A B ZE A U des Radicaux ou bases oxidables & acidi- fiables , composés , qui entrent dans les combinaisons à la manière des subflances simples. r Noms des Radicaux. Observations. Radicaux o-riáa-sRadîcal nitro-muriatíque bhs m acidifia - olí ra dical de i’eau ré- btes composes , du\ , règne minéral» / * Radical tartatique. Radical malique. Radical citrique. Radical pyro-iignique. Radical pyro-mucique. Radical pyro-rartarique. "Radicaux hydro- carbonetix ,ou car- bonc’hydretix du rè- gne végdtal fus x R dk j oxaliqtie ceptibles d etre o xi* i * dés fir acidifiés . Radicauï hydro- carboncitx ou car- bone-hydreux àu rè gne animal dans la composition def- quels entre presque & c’est également de lui que nous tirons principalement tout l’oxygène que nous employons dans nos expériences. L’attraction réciproque qui s’exerce entre ce principe & les différentes substances est telle, qu’il est impossible de sobtenir seul Sc dégagé de toute combinaison. Dans notre atmosphère, il est uni au calorique qui le tient en ctat de gaz , & il est mêlé avec environ deux tiers en poids de gaz azote. II faut, pour qu’un corps s’oxygène, réunir un certain nombre de conditions la première est que les molécules constituantes de ce corps n’exercent pas fur elles-mêmes une attraction plus forte que celle qu’elles exercent fur l’oxygcne ; car il est évident qu’alors il ne peut plus y avoir de combinaison. L’art dans çe cas peut 2Q4 De l’Qxygénation eh général. venir au secours de la nature , & i’on peut diminuer presqujà volonté l’attraction des molécules des corps, en les échauffant, c’est-à- dire, en y introduisant du calorique. Echauffer un corps, c’est écarter les unes des autres les molécules qui le constituent; & comme fattraction de ces molécules diminue suivant une certaine loi relative à la distance, il se trouve nécessairement un instant où les molécules exercent une plus forte attraction fur Poxygène, qu’elles n’en exercent fur eìles- mémes ; c’est alors que l’oxygénation a lieu. On conçoit que le degré de chaleur auquel commence ce phénomène, doit être différera; pour chaque substance. Ainsi, pour oxygéner la plupart des corps & en général presque toutes les substances simples, il ne s’agit que de les exposer à faction de f air de f atmosphère, & de les élever à une température convenable. Cette température pour le plomb , le mercure, l’étain , n’est pas fort supérieure à celle dans laquelle nous vivons. 11 faut an contraire un degré de chaleur assez grand pour oxygéner îe fer, le cuivre , &c. du moins par la voie sèche & lorsque f oxygénation n’est point aidée par faction de l’humidité. Quelquefois l’oxygénation se fait avec une extrême rapidité , & alors elle est accompagnée de chaleur , de lumière & Page 20Z. Tableau des Combinaisons binaires de P oxygène avec les Jubjlances métalliques & non métalliques oxldabUs & acidis ables. Premier degré d’oxigènation. Second degré d’oxigénation. Troisième degré d’oxigénation. Quatrième degré d’oxigénatio’ 1 ' Noms nouveaux. Noms anciens. Noms nouveaux. Noms anciens. Noms nouveaux. Noms anciens . Noms nouveaux. Noms anciens. Le calorique • L'hydrogène* i L'azote.. Le g oxygène. Air viral ou dcphlogistiqué* * j On ne connou qu’un degré de combinaison, de l'oxygène & de l’hydrogène", 5c cecre combinaison forme de l’eau. Combinai- i Le carbone.» sons de 103 y~ gène mec / L , S ; Le soufre» ». » substances \ simples non Le phosphore. métalliques t I telles que ; fJLe radical mu- riatique. Le radical duo* rique. ^ Le radical bora- C Oxide nitreux ou hase du gazl r \ nitreux....J' J az nitreux.' Oxide de carbone* Oxide de soufre* • » cique. L’antimoine • L’argent. ». L’arsenic* • • Le bismuth» Le cobalt » • l Homberg. Oxide blanc d’arsenic. • • Oxide blanc de bismuth. Oxide blanc d’ Chaux blanche d’étain ou po-' ì tee d etam. Oxide jaune Sc rouge de fer... ] Ocre & rouille. Oxide blanc de manganèse. .. Chaux blanche de manganèse.» ifOxide jaune fc rouge de mer- rTutbith ruinerai, précipité rou- cure * S ge, précipite perse. Oxide vert & bleu de c Chaux blanche d’arsenic. • • •. Chaux blanche de bismuth.*• Chaux verte & bleue de cuivre. K Chaux rouge d'or*..... \ Précipité pourpre de Cassius.* • Acide ancimonique* Acide argentique» * * Acide arsenique» * * • Acide bismutique* • î°. par le nombre des principes acidi- íìans qui constituent leur base ; 2 °. par la différente proportion de ces principes; par le différent degré cf oxygénation; ce qui suffit 8c au-delà pour expliquer le grand nombre de variétés que nous présente la nature. II n’est pas étonnant, d’après cela, qu’on puiíle convertir presque tous les acides végétaux les uns dans les antres; il né s’agit, pour y parvenir, que de changer la proportion dù carbone & de l’hydrogène, ou de les oxygéner plus ou moins. C’est ce qn’a fait M. Crell dans des expériences très-iugénieuses, qui ont été confirmées & étendues depuis par M. Haffenfratz. Il en résulte que le carbone & l’hydrogène donnent par un premier degré cfoxygénation de l’acide tartareux, par un second de 1 acide oxalique , par un troisième de l’acide acéteux ou acétique. II paroîtroit seulement que le carbone entre dans une proportion un peu moindre dans la combinaison des acides acéteux & acétique. L’acide citrique & l’acide malique diffèrent très-peu des précédens. Doit-on conclure de ces réflexions, que les huiles soient la base , qu’elîes soient le radical des acides végétaux & animaux ï J’ai déjà ex- Oxygénât. bEs Radicaux composés, 2ìi posé mes doutes à 'cet égard. Premièrement, quoique les huiles paroiíî'ent n’être uniquement composées que d’hydrogène & de carbone , nous ne savons pas si ia proportion qu’elles en contiennent est précisément celle nécestaire pour constituer les radicaux des acides. Secondement , puisque les acides végétaux & animaux ne font pas seulement composés d’hydrogène, & de carbone, mais que l’oxygène entre également dans leur combinaison , il n’y a pas de raison de conclure qu’ils contiennent plutôt de l’huile que de l’acide carbonique & de l’eau. Ils contiennent bien, il est vrai, les matériaux propres à chacune de ces combinaisons; mais ces combinaisons ne font point réalisées à Jà tempéráture habituelle dont nous jouissons, & les trois principes font dans Un état d’équilibre ; qu’un degré de chaleur Un peu supérieur à celui de Peau bouillante suffit pour troubler. On peut consulter ce que j’ai dit à cet égard t page 132 & Privantes de cet Ouvrage, 2i2 Combinaisons dï l'àzote, Tableau des combinaisons binaires de VA^ote avec les ftbjlances impies. Ì .Résultat des combinaisons. Nomenclature nouvelle. Nomenclature atic. Le calorique. L’hydrogène.. L’oxigène. .. s-Le Carbone . Le gaz. azote.... L’aminoniaque... COxide nitreux. 1 Acide nitreux. Acide nitrique. í Àzcture de carbone...-. \ 1 Combinaison inconnue. On f saie seulement que le carbone. x '• w ' inconnue. r Air phlogistiqué, tno- l fête. Alkali volatil. Base du gaz nitreux. Acide nitreux fumant. Acide nitreux blanc. .' ell susceptible de se difsouy /cire dans l’azore , Sc il en rc-\ / fuite un gaz azotique carbo 1 - 1 ttifé. $ ?Le phosphore.; Az ° £ur K e de r phosphore.. > Inconnue . o a x v Combinaison inconnue. / j I j í Azoture de soufre... . > 2 » ì Combinaison inconnue. On / J }sait seulement que le soufres- î soufre* **\éíl susceptible de se dissou-^ "Connue, ^ j jdre dans le gaz azotique, &i _ / /il en résulte un gaz azotique* V sulfurisé. ° L’azote se combine avec le n . carbone 6c l’hydrogène, 6c J Iquelquefois avec le phos-f Jphore, pour former des ra-/ ’dicaux composés, qui font!. Incotmûes , Les radicaux compotes. susceptibles, comme on l'a vu plus haut, de s’oxider &[ de s’acídifier. Ce principe* entre généralement dans tous 1 les radicaux du règne anima!. 1 f Ces combinaisons font ab- \ Les íùbíîances y° Iu “ j? c inœnnues - si. elles/ , ... nues possibles, elles feront J nommées azocuresdechaux, Vazotures magnélîènes, Lee, Combinaisons de l’Azote. 21^ OBSERVATIONS Sur VA^ote & sur ses combinaisons, avec le& Jubsances simples.. L’Azote est un des principes les plus abondamment répandus dans la nature. Combiné avec le calorique, il forme le gaz azote ou la mofète, qui entre environ pour deux tiers dans le poids, de Pair de. ^atmosphère. II demeure constamment dans l’état de gaz au degré de pression & de température dans lequel nous vivons ; aucun degré de compression froid n’ont encore pu le réduire à. l’état liquide on solide. Ce principe est aussi un des éî'émens qui constitue essentiellement les matières animales il y est combiné avec le carbone & l’hy- drogène, quelquefois avec le phosphore, & le tout est lié par une certaine portion d’oxy- gène qui les met on à lé ta t d’oxide, ou à celui d’acide , suivant le degré d’oxygénation. La nature des matières animales peut donc varier comme celles des matières, animales , de trois manières, 1. parle nombre des. substances qui entrent dans la combinaison du radical, 2. par leur próportion, f. par le degré d’oxygénatioru, Qiij 214 Combinaisons dz ï-’Azot s .L’azote combiné avec i’oxygène forme les pxides & acides nitreux & nitrique ; combiné avec l’hydrogène, il forme l’ammoniaque ses autres combinaisons aye c les substances simples font peu connues. Nous leur donnerons le nom d’azotures, pour conserver l’identité de terminaison en ure que nous avons affectée à toutes les substances non-oxygénées. 11 est assez probable que toutes les substances alkalines appartiennent à ce genre de combinaisons. II y a plusieurs manières d’obtenir le gaz azote la première, de le tirer de Pair commun en absorbant par le sulfure de potasse ou de chaux dissous dans l’eau, le gaz oxygène qu’il contient. II faut douze ou quinze jours., pour que ^absorption soit complette ; en supposant même qu’on agite & qu’on renouvelle les surfaces, & qu’on rompe la pellicule qui s’y forme. La seconde, de le tirer des matières animales en les dissolvant dans de l’acide nitrique astbibli A presqu’à froid. L’azote, dans cette opération , se dégage sous forme de gaz, & on le reçoit fous des cloches remplies d’eau dans l'appareil pneumato - chimique mêlé avec un tiers en poids de gaz oxygène , il reforme de l’aijç atmosphérique. Une troisième manière d’obtenir le gaz azote 3 Combinaisons be l’Azote. 215* est de le retirer du nitre par la détonation , soit avec le charbon , soit avec quelques autres corps, combustibles. Dans le premier cas, le gaz azote se dégage mêlé avec du gaz acide carbonique, qu’on absorbe ensuite par de salkali caustique ou de seau de chaux, & le gaz azote reste pur. Enfin un quatrième moyen d’obtenir le gaz azote , est de le tirer de la combinaison de sammoniaque avec les oxides métalliques. L’hy- drogène de sammoniaque se combine avec so- xygène de l’oxide ; il se forme de seau , comme sa observé M. de Fourcroy en même teins l’azote devenu libre, se dégage sous la forme de gaz. 11 n’y a pas long-tems que les combinaisons, de l’azote sont connues en Chimie. M. Caven- dish est le premier qui fait observé dans le gaz & dans sacide nitreux. M. Berthollet sa ensuite découvert dans sainmoniaque 6c dans sacide prustìque. Tout jusqu’ici porte à croire que cette substance est un être simple 6c élémentaire ; rien ne prouve an moins qiselle ait encore été décomposée, 6c ce motif suffit pour justifier la place que nous lui avons assignée. Qiv 3 15 Combinaisons l’HydrogìNe. Tableau des combinaisons binaires de ÏHydrogènt, avec les jubflances simples. ì Noms, Résultat des combinaisons. des Subjlances - —-mil - - 1 jìmples. NòmencLmure nouvelle. Kob/ervatìons. / Le calorique. L’azote. L’oxigène .... Le soufre .... Le phosphore. Le carbone... Gaz hydrogène. Ç Ammoniaque ou alkali vo- X latil. [ Eau. jCombinaissn inconnue.* íRadical hydro-carboneux, t ou carbone-hydreux. Oq L’antimoine. L’argent . .. L'arsenic. .. Le bismuth. Le cobalt.. jLe cuivre.. ^sL’étain .... 'Le fer. Le manganèse. Le mercure. Le molybdène Le nickel... L’or. íLe platine.. Le plomb.. Le tungstène. [ Le zinc... La potasse., [ La soude.. L’ammoniaque. La chaux. La magnésie La baryte. ^ L'alumine. Cette co m K- naifon de ì’oxy- gène Sc d u car* hone comprend. îes huiles iodes & volatiles , & for- jmc le tac ical d’u- Ît»c partie des oxí* 'des &c acides vé- getaux 5c ani- t niaux>lorfqu'elle ,a lieu dans Pétât Ide gaz, il en ré fuite du paz hy- drogòne carbo- nisé. Hydrure d’anttmoine. Hydrure d’argent. Hydrure d’arsenic. Hydrure de bismuth. de cobalt. Hydrure de cuivre. Hydrure d’ctain. H , , H drtn e de fer. ^ combinaisons ne Hydrpre de manganèse. I sonr Hydrure de mercure. il y 3 tome ap Hydrure de molybdène, f P arence kali fixe végétal. CFoie de soufre à base d’al- > kali fixe minerai. ^ . CFoie de soufre volatil, b* } queur fumante de Boyl e f Foie-de soufre à base cal- } caire. ÇFoie de soufre- à • base de 7 magnésie, r Foie de soufre à base de ì terre pesante. . 1 Combinaison inconnue.. Observations sur lë Soufre. ±zï OBSERVATIONS Sur le Soufre & sur le tableau de ses combinaisons avec leS substances simples. L E soufre est une rìe$ substances combustibles qui a le plus de tendance à la combinaison. II est naturellement dans l’état Concret à la température habituelle dans laquelle nous vivons, & ne se liquéfie qu’à une chaleur supérieure de plusieurs degrés à celle de l’eau bouillante. La nature nous présente le soufre tout formé » & à-peu-près porté au dernier degré de pureté dont il est susceptible dans le produit des volcans ; elle nous le présente encore, & beaucoup plus souvent dans l’étatd’acide sulfurique, c’est^ à-dire combiné avec l’oxygène , 8c c’est dans cet état qu’il se trouve dans les argiles, dans les gypses, &c. Pour ramener à l’état de soufre í’acìde sulfurique de ces substances, il faut lui enlever l’oxygène, & on y parvient en le combinant à une chaleur rouge avec du carbone» II se forme de l’acide carbonique qui se dégage dans l’état de gaz, & il reste un sulfure qu’on décompose par un acide l’acide s’unit à la base & le soufre se précipite, Combinaisons da phosphore avec 222 Combinaisons bu Phosphore-. TaELEAU des combinaisons binaires da Phosphore hon oxygéné avec les substances simples. Noms Résultat des Combinaisons. des Substances ' -*——-—-'• simples. Nomenclature nouvelle. 1 Observations. /Le calorique. L’oxigène L’hydrogène .. L’azote. Le soufre .... Le carbone... Gaz du phosphore. Oxide de phosphore. . i Acide phosphoreux. 'Acide phosphorique. Phosphure l’hydrogène. Phosphure d’azote. Phosphure de soufre. Phosphure de carbone. L’ântimoine... L’argent...... L’arsenic. Le bismuth.... Le cobalt.... Le cuivre .... L’étain.,...... Le fer... /Le manganèse. 1 Le mercure... Le molybdène. Le nickel.... L’or......... Le platine.... Le plomb..... Le tungstène.. Le zinc ...... La potasse.... La soude..... L’ammoniaque. La chaux .... La baryte. La magnésie... ^L’alumine.... Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure d’antimoine. d’argent. d’arsenic. de btsiduth. de cobalt, de cuivre, d’étain. de fer. de manganèse; de mercure, de molybdène, de nickel, d’or. dé platine, de plomb, de tungstène, de zinc. 0e toutes ces cbm- Ibitiaisoiis, òn ne connaît encore que le phosphate de fer, auquel on a donné le nom três- impropre de sidérite; ' etlcore est-ií incertain f le phosphore est oxigé- , né au non oxigénédans I certe combinaison. Phosphure de potaiïè, J Phosphure de soude. f Ccs com bmaisonsne Phosphure csammoníaqutfif sont point encore con- V nues. II y a apparence C r* \ t 1' / sAn, rmnAlít' Phosphure de chaux. Phosphure de baryte. Phosphure de magnésie Phosphure d’alumine. /qu’elles sont impofli í blés, d’après les expé- fiènces de M. Gen- ’jgembre. Découverte vu Phosphore, 22$ OBSERVATIONS Sur le Phosphore & sur le Tableau de ses combinaisons àvec les subjlances simples. Le phosphore est une substance combustible simple, dont l’existence avoít échappé aux recherches des anciens Chimistes. C’est en i 66 j que la découverte en fut faite par L rancit, qui sit mystère de son procédé bientôt après Kunc- kel découvrit le secret de Brandt ; il le publia, 6 c le nom de phosphore de Kunckel qui lui a été conservé jusqu’à nos jours, prouve que la reconnoiíTance publique se porte sur celui qui publie, plutôt que sur celui qui décou-» vre, quand il fait mystère de sa découverte» C’est de burine seule qu’on tiroit alors le phosphore quoique la méthode de le préparer eût été décrite dans plusieurs ouvrages, & notamment par M. Homberg, dans les mémoires de l’Académie des Sciences, année 1692, l’Angle- terre a été long-tems en poíTestìon d’en fournir feule aux savans de toute PEurope. Ce fut en 1737 Hu’il fut fait pour la première fois en France, au Jardin Royal des Plantes, en présence des commíistaires de l’Académie des Sciences. Maintenant on le tire d’ manière plus 22H Movens d’obtenír le Phosphoeè. commode , & sur-tout plus économique, des oè des animaux, qui font un véritable phosphate calcaire. Le procède le plus simple consiste, d’après MM. Gahn , Schéele, Rouelle, &c. à calciner des os d’animaux adultes, jusqu’à ce qu’ils soient presque blancs. On les pile & on les pasie au tamis de foie ; on verse ensuite dessus de l’acide fulfurique étendu d’eau, mais en quantité moindre qu’ii n’en faut pour dissoudre la totalité dës os. Cet acide s unit à la terre des os; pour former du sulfaté de chaux en même tems l’acide phosphorique est dégagé à reste libre dans la liqueur. On décante alors, on lave le résidu , & on réunit l’eau du lavage à la liqueur décantée ; on fait évaporer , afin de séparer du sulfate de chaux qui se cristallise en filets soyeux , & on finit par obtenir l’acide phosphorique sous forme d’un verre blanc & transparent qui, réduit en poudre & mêle avec Un tiers de son poids de charbon , donne de bon phosphore. L’acide phosphorique qu’on obtient par ce procédé, n’est jamais aussi pur que celui retiré du phosphore, soit par la com, bustion, soit par l’acide nitrique ; il ne doit donc point être employé pour des expériences de recherches* Le phosphore se rencontre dans presque toutes les substances animales, & dans quelque Moyens ê’oìbtenìr t e Phosphore. 225 fiues plantes qui ont, d’après ì’analyfe chi- mique, un caractère animal. II y est ordinairement combiné avec le carbone , l’azote & l’hy. drogène, & il en résulte des radicaux très- composés. Ces radicaux font communément portés à 1 état d’oxide par une portion d’oxy- gène. La découverte que M. HassenFratz a faite de cette substance dans le charbon de bois, feroit soupçonner qu’il est plus commun qu’on ne pense dans le règne végétal ce qu’il y á de certain -, c’est que des familles entières de plantes èn fournissent quand on les traite convenablement. Je range le phosphore au rang des corps combustibles simples, pârce qu’au- cune expérience ne donne lieu de croire qu’on puisse le décomposer. II s’allume à S 2 degrés du thermomètre. 226 Combinaisons tdv Carbone. T A B L e A U des combinaisons binaires da Carbone non oxygéné avec les fubjlances simples. Résultat des combinaisons. Nomenclature nouvelle . Observations. j t L’oxigène. 'Oxide de carbone. -Acide carbonique. > Le soufre. Carbure de soufre. Le phosphore.. Carbure de phosphore. L azote. Carbure d’azote. 1 rRadical carboné - hy- L’hydrogène... s dreux. * Huiles fixes & volatiles. L’antimoïne... Carbure d’antimoine. \ 1 L’argent. Carbure d’argent. S"! L’arlènic. Carbure d’adenic. Le bismuth... Carbure de bismuth. B Le cobalt. Carbure de cobalt. Ú Le cuivre .... Carbure de cuivre. 'L’étain. Carbure d’étain. ft s Le fer . Carbure de fer. 1 R Le manganèse. Carbure de manganèse. g- Le mercure... Carbure de mercure. / Le molybdène. Carbure de molybdène. k Le nickel. Carbure de nickel. E L’or. Carbure d’or. Le platine.... Carbure de platine. Le plomb .... Carbure de plomb. [Le tungstène.. Carbure de tungstène. Le zinc. Carbure de aine. ; La potasse.... Carbure de potasse. -j La soude. Carbure de soude. L’ammoniaque. Carbure d’ammoniaque. C L? chaux .... Carbure de chaux. J La magnésie... Carbure de magnésie, v La bar te. Carbure de barvtc s \ L'alumine .... Carbure d’alumine. Inconnu. Air fixe des angîois , acide crayeux de M. Bucquer Sc de M, de Fouuroy. Combinaifonsin- connues. De toutes ces combinaisons, on ne connoît que les carbures de fer & de zinc , auxquels on a donné le nom de plombagine j les autres n’ont encore été ni faites ni observées. Combinaifonsin- connues. Combinaisons inconnues. Origine pu Carbone. 227 OBSERVATIONS Sur le Carbone & sur le Tableau de ses co'mbinaisons . Comme aucune expérience ne nous a indiqué jusqu’icila possibilité de décomposer le carbone, nous ne pouvons quant à présent le considérer que comme une sub'íìance simple. 11 paroît prouvé par les expériences modernes , qu’il eít tout formé dans les végétaux, Sc j’ai déjà fait observer qu’il y étoit combiné avec l’hydro- gène , quelquefois avec l’azote & avec le phosphore , pour former des radicaux composés ; enfin que ces radicaux étoient ensuite portés à l’état d’oxides ou d’acides , suivant la proportion d’oxvgène qui y étoit ajoutée. Pour obtenir le carbone contenu dans les matières végétales ou animales, il ne faut que les faire chausser à un degré de feu d’abord médiocre & ensuite très-fort, afin de décomposer les dernières portions 'd’eau que le charbon retient obstinément. Dans les opérations chimiques on se sert ordinairement de cornues de grès ou de porcelaine , dans lesquelles on introduit le bois ou autres matières combustibles , Si on pousse à grand seu dans uix bon kii 228 Moyens de l’obtenis; fourneau de réverbère la chaleur volatilise, ou, ce qui est la même chose , convertit en gaz toutes lès substances qui en font susceptibles, 6c le carbone , comme le plus fixe , reste combiné avec un peu de terre & quelques fiels fixes. Dans les arts la carbonisation du bois se fait par un procédé moins coûteux on dispose le bois en tas, on le recouvre de terre, de manicre qu’il n’y ait de communication avec l’air que ce qu’il en faut pour faire brûler le bois & pour en chasser l’huile & l’eau ; on étouffe ensuite le feu , en bouchant les trous qu’on avoit ménagés à la terre du fourneau. 11 y a deux manières d’analyfier le carbone, sa combustion par le moyen de l’air ou plutôt du gaz oxygène, & son oxygénation par l’acide nitrique. On le convertit dans les deux cas en acide carbonique , & il laisse de la chaux, de la potasse & quelques fiels neutres. Les Chimistes fie font peu occupés de ce genre d’ana- lyse, 8c il n’est pas même rigoureusement démontré que la potasse existe dans le charbon avant la combustion. Radicaux mueiatiq. ïxuorïq. & c. 229 OBSERVATIONS Sur les Radicaux muriatique , fluorique & boracìque , & fur leurs combinaisons. O N n’a point formé de Tableau pour présenter le résultat des combinaisons de ces substances , soit entr’elles, soit avec les autres corps combustibles ; parce qu’elies font toutes absolument inconnues. On fait seulement que ces radicaux ssoxygènent ; qn’ils forment les acides muriatique , fluorique Sí boracique, §La magnésie i a v, & C Nitrate d . • ì saturne. Nitrate d’étain. Nitre d’étain. Nitre de cuivre, nitre de Vénus. Nitrate de cuivre -f Nitrate de bismuth, . Nitrate d’antimoine.. Nitrate d’arsenic... Nitre de bismuth. Nitre d’antimoine. C Nitre d’arsenic. ' LNitre arsenical. Nitrate de mercure,. y^ rre rnetcurieL ^Nitre de mercur'e. r Nitre d’argenr. Nitrate d’argenc. , . ./Nitre de lune, pierre. 4- f fernale* Nitrate d’or.,, Nitrate de platine... Nitre d’or. Nitre de platine* Origine du-Nitre, m OBSERVATIONS Sur les Acides nitrtux & nitrique , & fur le Tableau de leurs combinaijons. L’Acide nitreux & Pacide nitrique se tirent; d’un sel connu dans les arts fous le nom de salpêtre. On extrait ce sel par lixiviation des décombres des vieux bàtimens & de la terre des caves , des écuries , des granges , & en général des lieux habités. L’acide nitrique ell îe plus souvent uni dans ces terres à la chaux & à la magnésie, quelquefois à la potasse & plus rare^ ment à sa!ùmine. Comme tous ces sels, à Fex- ception de celui à base de potasse, attirent Phu- pnidité de l’air, & qu’ils seroient d’une ccnserva- pon difficile dans les arts, on profite de la plus, grande affinité qu’a la potasse avec Pacide nitrique , & de la propriété qu’elle a de précipiter la chaux , la magnésie Si Pulumine, pour ramener ainsi dans le travail du saìpêtrier & dans le rasinage qui se fait ensuite dans les magasins du Roi, tous les sels nitriques à l’état de nitrate de potasse ou de salpêtre. Pour obtenir Pacide nitreux de ce sel , on met dans une cornue tubulée trois parties de salpêtre très- pur, & une d’acide sulfurique concentré on 25-} Moyeks e’odten. l’acide du Nitre. y adapte un ballon à deux pointes, auqueí e> joint Fanpareil de Woulfe , c’est-à-dire , des lia- cons à plusieurs gouleaux à moitié remplis d’eau & réunis par des tubes de verre. On voit cet appareil représenté pi. IV, fig. x. On lutte exactement toutes les jointures, & on donne un feu gradué il passe de Facide nitreux en vapeurs, rouges., c’est-à-dire, surchargé de gaz nitreux, ou autrement dit, qui n’est point oxygéné autant qu’il le peut être. Une partie de cet acide fc condense dans le ballon , dans l’état d’une liqueur d’un jaune- rouge très-foncé ; le surplus se combine avec l’eau des bouteilles. U se dégage en même-tems une grande quantité de gaz oxvgène . par la raison une température un peu élevée Foxvgène a plus d’affi-uké avecle calorique qu’avec Foxide nitreux, tandis que le- contraire arrive à la température habituelle dans laquelle nous vivons. C’est parce qu’une partie d’oxvgène a quitté ainsi Facide nitrique , qu’il se trouve converti en acide nitreux. On peut ramener cet acide de l’état nitreux à l’état nitrique , en le faisant chausser à une chaleur douce ; le gaz nitreux qui étoit en excès s’échappe , & il reste de Facide nitrique mais on n’obtient par cette voiequ’unacide nitrique tres-étendu-d’eau, & ii y a d’ailleurs une perte considérable» On se procure de Facide nitrique beaucoup Acides nitr^jx et nitrique. 235* plus concentré & avec infiniment moins de perte , en mêlant ensemble du salpêtre & de Pargile bien sçche , & en les pouffant au feu dans une cornue de grès. L’argile se combine avec la potasse pour laquelle elle a beaucoup d’affinité en même-tems il passe de l’acide nitrique très- légèrement fumant, & qui ne contient qu’une trcs-petite portion de gaz nitreux. On Peu débarrasse aisément, en faisant chausser foiblement l’acide dans une cornue on obtient une petite portion d’acide nitreux dans le récipient, & il relie de I’acide nitrique dans la cornue. O11 a vu dans le corps de cet Ouvrage , que l’azote étoit le radical nitrique si à vingt parties Sc dernje .en poids d’azote on ajoute quarante-trois parties & demie d'oxygène, cette proportion conllituera Poxide ou le gaz nitreux ; si 011 ajoute à cette première combinaison 36 autres parties d’oxygène , on aura de Pacide nitrique, b>'intermédiaire entre la première Sc la. dernière de ces proportions, donne différentes espèces d’acides nitreux , c’eít-à-dire , de Pacide nitrique plus ou moins imprégné de gaz nitreux. J’ai déterminé ces proportions par voie de décomposition, & je ne puis pas assurer qu’elles soient rigoureusement exactes ; mais elles 11e peuvent pas s’écarter beaucoup de !a vérité. M. Çavcndish, qui a prouvé le premier & par 2Z 2 ai zi i/t> n .r tla Z" t z a'JeZa l’Acide sulfurique, 2Z9 Soufre oxygéné avec les bases faisables dans Vordre de leur far la voie humide. Nomenclature ancienne. N°. Noms des bases. Sels neutres qui m résultent. La terre Vitriol de terre pesante .spath i pelant. L’alkali fixe végétal... J Tar£re vitr * ol£ > sel de duobus ' 9 10 II I 2 G H if 16 17 18 19 20 21 ; 22 Ç Vitriolbìanc,vitriol deGoflard. j j La chaux de zinc. jL’oxide de plomb,... iL’oxide d'étain .. Sulfite de plomb. Sulfite d’étain. L’oxide de cuivre.... Sulfite de cuivre. L’oxide de bismuth... Sulfite de bismuth. 5 j 'L’oxide d’antitnoine. . Sulfite d’ L J L’oxide d’arsenic ..... Sulfite d’arsenic. L’oxide de mercure .. Sulfite de mercure. L’oxide d’argent. . ,. . L’oxide d’or.. . . ^L’oxide de platine ... Sulfite d’argent. Sulfite d’or. Sulfite de platine. \ Nota. Les anciens iTonr connu à proprement parler de ces sels que le sulfite de potasse , qut,jufqifi ces derniers rems , a conservé le nom de sel sulfureux de Stalh. Avant la nouvelle nomenclature que nous avons proposce , on désignoit les sels tulsureux comme i! suit Sel sulfureux de Stalh à base d’alkâli fixe vipéutl , sel sulfureux de Stalh à base d'alkali fixe minéral , sel sulfureux de Stalh à base de terre calcaire. On a suivi dans ce tableau Tordre des affinités indiqué par M. Bergman pour Tacide íulfurique, parce qu'en effet à Téga _ d des alkalis & dec terres , Tordre est le même pour Tacide sulfureux ; mais il n'elî pas certain qu'ij en soit de pour les oxideS métalliques. 844 Moyens d’obteniR l’Acide observations Sur P Acide sulfureux , & sur le Tableau de ses combinaisons . L’ Acide sulfureux est formé, comme sacide sulfurique , de la combinaison du soufre avec l’oxygène, mais avec une moindre proportion de ce dernier. On peut l’obtenir de différentes manières, i°. en faisant brûler du soufre lentement, 8°. en distillant de l’acide sulfurique sur de l’argent, de l’antimoine, du plomb, du mercure ou du charbon une portion d’oxy- gèné s’unit au métal, & l’acide passe dans l’état d’acide sulfureux. Cet acide existe naturellement dans l’état de gaz au degré de température & de pression dans lequel nous vivons • mais il pardît, d’après des expériences de M. Clouet, qu’à un très-grand degré de refroidissement, il se condense & devient liquide seau absorbe beaucoup plus de ce gaz acide qu’elle n’abforbe de gaz acide carbonique ; mais elle en absorbe beaucoup moins que de gaz acide muriatique. C’est une vérité bien établie, & que je n’ai peut-être que trop répétée, que les métaux en général ne peuvent se dissoudre dans les acides, qu’autant qu’ils peuvent s’y oxider or l’acide sulfureux étant déjà dépouillé d’une grande Dissolutions far l’Acide sulp. 24,5 partie de l’oxygène nécessaire pour le constituer acide sulfurique, il est plutôt disposé à en reprendre qu’à en fournir à la plupart des métaux, & c’est pour cela qu’il ne peut les dissoudre, à moins qu’ils n’aient été préalablement oxidés. Par une fuite du même principe, les oxides métalliques fe diílòlvent dans l’acide sulfureux fans effervescence & même avec beaucoup de facilité. Cet acide a même , comme l’acide muriatique, la propriété de dissoudre des oxides métalliques qui font trop oxygénés, Sç qui feroient par cela même indissolubles dans, Pacide sulfurique ; il forme alors avec eux de véritables sulfates. On pourroit donc soupçonner qu’il n’existe que des sulfates métalliques & non des sulfites , si les phénomènes qui ont lieu dans la dissolution du fer, du mercure, & de quelques autres métaux, ne nous appre- noient que ces substances métalliques font susceptibles de s’oxider plus ou moins en fe dissolvant darts les acides. D’après cette observation le sel dans lequel le métal fera le moins oxidé devra porter le nom de sulfite , & celui dans, lequel le métal fera le plus oxidé devra porterie nom de sulfate. On ignore- encore fi cette distinction, tiécestàire pour le fer &. pour le mercure, est applicable, à tous les autres sulfate^ métalliques* Q U 246 Combinaisons de l’Acide fhosphoreux. Table a u des combinaisons du Pkojphore qui a reçu un premier degre d'oxygénation , & qui a été porté à l'état d'Acide phofphoreux , avec les hases sali fiables dans C ordre de leur affinité avec cet acide. n Nomenclature tt 0 u v e l l e. Noms des bases. Noms des sels neutres. f La chaux. Pnotphite de chaux. I La baryte. Phoíphite de baryte. S La magnésie. Phosphite de magnésie. c 0 a La potasse. Phoíphite de potasse. 3 A La íoude. Phosphite de soude. A aL’ammoniaque. Phosphite d’ oigc/ahimine.. Phosphite d’alumine. ÌLoxide de zinc. Phosphite de zinc. * j'l.’oxid; de fer..... Phoíphite de fer. ? L’cxide de manganèse... Phosphite de manganèse - /L’oxide de cobalt. Phosphite de cobalt. ^L’oxide de nickel. Phosphite de nickel. •1 IL’oxide de plomb. Phosphite de plçmb. O IL’oxide d’étain. Phosphite d’étain. n» JL’ de cuivre. Phosphite de cuivre. X SL’oxide de bismuth .... Phosphite de bismuth. d’antiinoine.... Phosphite d’antimoine. SL’oxide d’arsenic. Phosphite d’arsenic. L'oxide de mercure. Phoíphite de mercure. L’oxide d'argent. Phosphite d'argent. L’oxide d’or. Phosphite d’or. L'oxide de platine. Phosphite de platine. * inexistence Hes phosphítes métalliques n'est pas encore absolument certaine, elle suppose que les métaux font susceptibles de se difloudrc dans l'acide phosphorique , à distércns degrés d’oxygónation , ce qui n’est paf encore prouvé. Aucuns de ces sels n’avoicnr étç nommés. Combinaisons de l’Acide phosphorique. 247 Tasleaxj des combinaisons du Phosphore saturé d'oxygène , ou Acide phosphorique avec Les sub- slances falifiables dans L'ordre de leur affinité avec cet acide * . fr- No U E N C L A T U P. E NOUVELLE. Nonu des bases. ' j Noms des sels neutres. La chaux .. Phosphate de chaux. La baryte. Phosphate de baryte. La magnésie.. Phosphate de magnésie; La potasse. Phosphate de potasse. cm ^ 1 La soude. Phosphate de soude. L’ammoniaque......... Phosphate d’ammoniaque. Ì' L’alumine...... Phosphate d’alumine. * L’oxide de zinc ....... Phosphate de zinc o 4 L’oxide de fer. Phosphate de fer. ^3 L’oxide de manganèse., Phosphate de manganèse. thj'L’oxide de cobalt...... Phosphate de cobalt. -w L’oxide de nickel....,. Phosphate de nickel. ïr* L L’oxide de plomb. Phosphate de plomb. g- L’oxide d’étain. Phosphate d’étain. jL’oxide de cuivre. Phosphate de cuivre. L’oxide de bismuth .... Phosphate de bismuth. tì L’oxide d’antimoine .... Phosphate d’antimoine. s L’oxide d’arsenic. Phosphate d’arsenic. L’oxide de mercure.... Phosphate de mercure. L’oxide d’argent.. Phosphate d’argent. L’oxide d’or. Phosphate d’or. l 1 L’oxide de platine. Phosphate de platine. .J * La plupart de ces sels ne font connus que depuis de rems.» 8c n’avoienc point encore été nommés, Q ve 248 Moyens d’oetenir L’AcrbE phosp. OBSERVATIONS Sur les Acides phosphoreux & phosphorique , & sur les Tableaux de leurs combinaijons. Q N A vu, à l’article Phosphore , un précis historique de la découverte de cette singulière substance , & quelques observations fur ia manière dont il existe dans les végétaux & dans les animaux. Le moyen le plus sûr pour obtenir l’acide phosphorique pur & exempt de tout mélange, ç-st de prendre du phosphore en nature, & de le faire brûler sous des cloches de verre , dont on a humecté l’intérieur en y promenant de l’eaù distillée. 11 absorbe dans cette opération 2 fois ~ son poids d’oxygcne. On peut obtenir cet acide concret en faisant cette même combustion sur du mercure au lieu de la faire sur de Peau il se présente, alors dans l’état de fíoc- cons blancs qui attirent l’humidité de Pair avec une prodigieuse activité. Pour avoir ce même acide dans l’état d’acide phosphoreux, c’est-à- dire , moins oxygéné , il faut abandonner le phosphore à une combustion extrêmement lente, Si le laisser tomber en quelque façon en déli- quium à Pair dans un entonnoir placé fur un Acide phospbor. eìar l’Acide nitr. 249 flacon de cristal. Au bout de quelques jours on trouve le phosphore oxygéné ; l’acide phos- phoreux, à mesure qu’il s’est formé, s’est emparé d’une portion d’humidité de l’air, & a coulé dans le flacon. L’acide phofphoreux se convertit au surplus aisément en acide phosphorique par une simple exposition à l’air long-tems continuée. Comme le phosphore a une assez grande affinité avec l’oxygcne pour soulever à l’acide nitrique & à sacide muriatique oxygéné , il en résulte encore un moyen simple & peu dispendieux d’obtenir l’acide phosphorique. veut opérer par l’acide nitrique, on prend une cornue tubulée bouchée avec un bouchon de cristal ; on l’emplit à moitié d’acide nitrique concentré , on fait chausser légèrement, puis. on par la tubulure de petits morceaux de phosphore. Ils se dissolvent avec effervescence -, en même tems le gaz nitreux s’échappe fous la forme de vapeurs rutilantes. On continue ainsi d’ajouter du phosphore jusqu'à ce qu’il; refuse de se dissoudre. On pousse alors le feu un peu plus fort pour chasser les dernières, portions d’acide nitrique, 5c on trouve l’acide phosphorique dans la cornue , en partie fous forme concrète , & en partie fous forme liquide. sfo Combinaisons de l’Acide carbonique. Tableau des combinaisons du Radical carbonique oxygéné, ou Acide carbonique avec les bajes sali fiables } dans Vordre de leur affinité avec cet acide * , 1 — .. it Noms des sels neutres. > Noms des bases. Nomenclature 1 Nommdature mcìcnnt , nouvelle, j La baryte» La chaux,» L ammoniaque» L’alumine» de zinc, de fer.. de manga- oxîde L’oxide L’oxide nèse.. > L’oxide de Cobalt» • L’oxide de nickel.» L’oxide de plomb.» ÏL’oxide j L’oxide j L’oxide ! L’oxide J L'oxide L’oxide L’oxide , L’oxide L L’oxide Carbonate de baryte. de chaux • • de potasse. cente. f Terre calcaire, spath, calcaire, 1 craie. f Alkali fixe végétal effervescent, ' ' â méphite de potaffè. s Alkaîl fixe minéral effervescent, I ’ ^ méphite- de soude. •í Magnésie effervescente, base du sel d’£psom effervescente*, mé- phite. de magnésie. CAlkali volatil effervescent, naé- II phite d’ammoniaque. çMéphite argileux , terre d’alun * * ì aérée*. de cuivre.» de bismuth, d’antìmoine. d'arsenic » » de mercure, d’argent» •. d’or. de platine.» de zinc .••»».» de set» » » » l.’de manganèse > de ». * * de nickel » » » de plomb» » » -, d’ctain... de cuivre» * » . de bismuth. . d’antinioine • • d’arfenic* » .. de mercure? ». d’argent . . .. d’or.» » • •. •».. de platine • • • Zinc spathîque, méphite de zinc. Fer spathîque t méphite de fer. Méphite de manganèse. Méphite de cobalt, Méphite de nickel» ^ Plomb spachique ou méphite de plomb. Méphite d’étain. Méphite de cuivre* Mcphito de bi'murh. Méphite d’ancimoine» Méphite d’arscnic. Méphite de .mercure. Méphite d’argent. Mcphite d’or. Mépliite de platine. =J * Ces seds n’étant connus & délinis que depuis quelques années, il n’cxisté pas» á parler, pour eux dé nomenclature ancienne. On a cru cependant devoir les désigner ici fous les noms que M, de Morveau leur a dormes dans Ion prunier volume de l’Eticyclopcdìe. jM. Bergman désignoir les bases saturées de cet aide par l’cpithète aérés', ainsi, la terre calcaire aérée exprimoit la terre calcaire saturée d’acide carbonique. M. de Foutcroy avoir donné 3e nom d’acide crayeux á i’acide carbonique , & le nom de craie â tous les sels qui résultent de la combinaison de cet acide, avec les bases saíisiabies. Origine de l’Acide carbonique. 2^1 OBSERVATIONS Sur C Acide carbonique & Jur le Tableau, de sçs combinaisons . I E tous les acides que nous connoissons , l’acide carbonique est peut-être celui qui est le plus abondamment répandu dans la nature. II est tout formé dans les craies , dans les marbres, dans toutes les pierres calcaires, & il y est neutralisé principalement par une terre particulière connue fous le nom de chaux. Pour le dégager de ces substances , il ne faut que verser dessus de l’acide sulfurique , ou tout autre acide qui ait plus d’astìnité avec. la chaux que 11’en a l’acide carbonique il se fait une vive effervescence , laquelle n'est produite que par le dégagement de cet acide, qui prend la forme de gaz dès qu’il est libre. Ce gaz n’est susceptible de se condenser paraucun des degrés de refroidissement & de pression il a été exposé jusqu’ici il nes’unit avec Peau qu a peu près à volume égal, & il en résulte un acide extrêmement foible. On peut encore obtenir l'acide carbonique allez pur, en le dégageant de la matière sucrée en fermentation ; mais alors il tient une petite portion d’alkool en dissolution. Le carbone est le radical de l’acide carbonique, On peut en conséquence former artificiel- 2J2 MoYESS d’oST. l’Ac» CARBONIQUE, lement cet acide, en brûlant du charbon dans dtï gaz oxygène , ou bien en combinant de la poudre de charbon avec un oxide métallique dans de justes proportions. L’oxygène de l’oxide fe combine avec le charbon , forme du gaz acide carbonique , & le métal devenu Hbrç reparoît fous fa forme métallique. C’est à M. Black que nous devons les premières connoiTances qu’on ait eues fur cet acide. La propriété qu’il a de n’existe-r que fous forme de gaz au degré de température 8c de pression dans lequel notas vivons, l’avoit soustrait aux recherches des anciens Chimistes, Si on pouvoit parvenir à décomposer cet acide par des moyens peu dispendieux, on suroît fait une découverte bien précieuse pour- Thnmanité , puisqu’on pourroit obtenir libres, les masses imrgenfes de carbone que contiennent les terres calcaires , les marbres, & c. On ne le peut pas par des affinités simples, puisque le corps qu’il faudroit employer pour décomposer l’acide carbonique , devroit être au moins aussi combustible que lç charbon même,. & qu’alors on ne se roi t que changer un combustible contre un autre mais il n’est pas impossible d’y parvenir par des, affinités doubles ; 8c ce qui porte à le croire , c’est que la complètement ce problème, 8c avec des matériaux- qui ne lui coûtent rien dansl’aék; de ,1a végétation». Combinaisons de l’Acidê múriatique. Tableau des combinaisons da Radical miiriaàqueoxygéné , ou Acide muriatique avec les basessalifiables , dans Tordre de leur affinité avec cet acide. =—========^ 1 Noms des bases . La baryte . . La potasse. . de potasse . . La soude....... La chaux r- o Z La magnésie..... de magnésie,. . .^ ft L’ammoniaque , .. d’amrnoniaque.. . Ï3 L’alumine . . . f . , r L’oxîde de zinc. . ^ 1/. 1 ft" £ iL’oxide de fer, .. de fer . JL’oxide de manga- . nèfe. ..- *de manganèse., , Nom S DES SELS NEUTRES. Nomenclature nouvelle. Nomenclature ancienne. Muriate L’oxide de cobalt. L’oxide de nickel. L’oxide de plomb. L’oxide d’étain, de cobalt. de nickel. de plomb. rd’écain fumant. . £ d’étain solide.., L’oxide de cuivre. Ide cuivre..,. .. L’oxide de bismuth. J de bismuth.... L’oxide d’antimoi~i d’antîmoine.. . ne ...i L’oxbie d’arsenic,, l’oxide de mercure., L’oxide d’argenc., L’oxide d’or. . . . . ; ^ L’oxide de platine. f Sel matin â base de terre pesante. ["Sel fébrifuge He Sylvíus. 'Sel marin, à base d’ fixe végétal. [ Sel marin. rSel marin à base terreuse. Huile de chaux. Sel d’Epfom marin , sel marin a base de sel d’Epfom ou de magnésie, Sel ammoniac. Alun marin , se! marin à base de terre d’alun. Sel marin de zinc. fer , sel marin martial. Sel marin de manganèse. Sel marin de cobalt. Sel marin de nickel. Plomb corné. Liqueur fumante de Libavius. Beurre d’ccain solide. Sel marin de cuivre. Sel marin de bismuth. Sel marin d’ancimoine. d’arseme ...... de mercure doux. Sel matin d’arfenic. Mercure sublimé doux, aguììa . alba, de mercure cor- roí ^ ^Mercure sublime corrosif. d’argenc. ...... [ Argent corné. d’or. ......... I Sel marin d’or. de platine,. ... Sel marin de platine. — 4 2^4 Combinaisons de l’Acide muriàtíque oxygéné. Tableau des combinaisons de l 1 Acide muruuique oxigíni avec les différentes bases JaUfiables avec lesquelles il ejl susceptible de s unir. r Noms des bases. ^La baryte.. , La potasse. . La soude. .. La chaux. .. La magnésie. N o sis de s sels Neutres. Nomenclature nouvelle. Nomenclature ancienne, L’ammoniacpie. L’alumine L’oxide de zinc.. L’oxide de fer... Muriate oxygéné de baryte. Muriate oxygéné dè potasse. Muriate oxygéné de soude. Muriate oxygéné de chaux, f Muriate oxigéné de magné- 1 sie. c Muriate oxygéné d’ammonia. I que. Muriate oxygéné d’alumine. Muriate oxygéné de zinc. Muriate oxygéné de fer. Cèt ordre de I fris r. vL ïf Acide absenique. 26- OBSERVATIONS Sur î Acide arsehiqûe , & sur le Tableau de ses combinaisons. Dans un Mémoire imprimé dans le recueil de l'Académie, année 1746, M. Macquer a fait voir qu’en' poussant au feu un mélange d’oxide blanc d’arfenic & de nitre, on obtenoit un sel neutre, qu’ii a nommé sel neutre arsenical. On ignoroit entièrement, à l’époque ou M. Macquer a publié ce Mémoire, la cause de ce singulier phénomène, & comment une substance métallique pouvoit jouer le rôle d'un acide. Des expériences plus modernes nous ont appris que l’arsenic s’oxygénoit dans cette opération; qu’il enlevoit l’oxygène à l’acide nitrique , & qu’à laide de ce principe il se convertissoit en un véritable acide, qui se combinoit ensuite avec la potasse. On connoît aujourd’hui d’autres moyens, non - seulement -'oxygéner l’arsenic , mais encore d’obtenir l’acide arsenique libre ác dégagé de toute combinaison. Lé plus simple est de dissoudre l’oxide blanc d’arsenic dans trois fois son poids d’acide muriatique r on ajoute dans cette dissolution , pendant qu’elle est encore bouillante, une quantité d’acide ni- MoVens b’oET. i’Acibe AESENÏQUÉ. trique double du poids de l’arsenic, & on évâ- pore jusqu’à siccitc. L’acide nitrique fe décompose dans cette opération ; son oxygène s’uni't à l’oxide d’arsenic pour l’acidisier ; le radical nitrique fe dissipe fous forme de gaz nitreux. A l’égard de l’acide muriatique , il se convertit en gaz muriatique, & on peut le retenir par voie de distillation. On s’asïiúe qti’il ne resté plus d’acide étranger, en calcinant l’acide concret jusqu’à ce qu’il commence à rougir cé qui reste ainsi dans le creuset est de l’acidé arsenique pur. 11 y a plusieurs autres manières d’oxygéner l’arsenic & de le convertir en un acide. Le procédé que Schéelea employé & que M. de Mor- veau a répété avec un grand succès dans le laboratoire de Dijon , consiste à distiller de l’acidé hiuriatique oxygéné fur de la manganèse. Cet acide s’oxygène, comme je l’ai dit ailleurs, & passe fous la forme d’acide muriatique sur-oxy- géné. On lé reçoit danà un récipient dans lequel oii a mis del’oxide blanc d’arsenic recouvert d’un peu d’eau distillée. L’arsenic blanc décompose l’acide muriatique oxygéné, il lui enlève l’oxygène surabondant ; d’une part, il se convertit en acide arsenique, & de b autre l’acide muriatique oxygéné redevient acide mst- riatique ordinaire. On sépare ces deux acides Moyens d’obt. l*Agi»e arseníque. 271 en distillant à une chaleur douce, qu’on augmente cependant sur la sin l’acidé muriatique passe & l’acìde arsenique reste sous forme blanche & concrète. Dans cet état il est beaucoup moins Volatil que l’oside blanc d’arsenic» Très-souvent i’acide arsenique tient en dissolution une portion d’oxide blanc d’arsenic qui n’a pas ëté suffisamment oxygéné. On n’est point exposé à cet inconvénient, quand on a opéré par l’acide nitrique, Sc qu’on en ajoute de nou* veau, jusqu’à ce qu’il ne passât plus de gaz nitreux. D’après ces différentes observations , je définirai l’acide arsenique , un acide métallique blanc , concret fixe au degré de fe* qui le sait rougir , formé par la combinaison de l’arsenic avec l’oxygène , qui se dissout dans l’eau , Sc qui est susceptible de se combiner ayetí un grand nombre de bases salifiables, 272 Combinaisons de l’Aòide mÒlybíjique. T A B T, e A u des combinaisons da Molybdène oxygéné, ou Acide- molybdique avec les bajcs salifiables , par ordre alphabétique *. Ir Noms des bases salifiables. - Noms des sels neutres. L’alumine t......... Molybdate d’álumine. L’antmoniar[ue. Molybdate d’ammoniayue. L’oxide d’antimoine . Molybdate d’antimoine. 53 \ L’oxide d’argent .... Molybdate d’argent. L’oxide d’arsenic.... Molybdate d’arsenic. La baryte. Molybdate de baryte. f » [L’oxide de bismuth. Molybdate de bismuth. La chaux 11... ì_ Molybdáte de chaux. L’oxide de cobalt. .. Molybdate de cobalt. î-î L’oxide de cuivre.>. Molybdate de cuivre. L’oxide d’étain...... Molybdate d’étain. L’oxide de fer...... Molybdate de fer; Z O La magnésie. Molybdate de magnésie. L’oxide de manganèse. Molybdate dé manganèse. í'* IL’oxide de mercure. Molybdate de mercure; [L’oxide de nickel... Molybdate de nickel. ? L’oxide d’or.. Molybdate d’or. ? L’oxide de platine... Molybdate de platine. L’oxide de plomb... Molybdate de plomb. La potasse. ;,.. Molybdate de potasse. La soude... Molybdate de soude. sLe zinc ;. Molybdate de zinc; 1 ... -J * On a suivi dans le tabieau Tordre alphabétique, parce que l’on ne connoîc pas bien les affinités de cet acide avec les différentes bases. C’eít à M. Schéele qu’on doit la découverte de cet acide, comme dé beaucoup d'autres. Nota. Toute cette classe de sels a été nouvellement découverte , & n’avoit point encore été nommée. Moyens s’obt. e’Acide moeybdíq. 275 OBSERVATIONS Sur P Acide mofybd'ique , & sur le Tableau, de jes conïbina'sons. x "f- AjE molybdène est une substance métallique M particulière , qui est susceptible de s’oxygéner àu point de se transformer en un véritable acide concret. Pour y parvenir, . dans une cornue une partie de mine de^riolybdèn'e-, telle que la nature nous la préferige , & qui est un véritable sulfure de molybdène ; on y ajoute cinq ou six parties d’un acide nitrique affaibli d’un quart d’eau environ, & on distille. L’oxy- gòne de l’acide nitrique se porte sur le molybdène & fur le soufre ; il transforme l’un en un oxidè métallique , & l’autre en acide sulfurique. On repasse de nouvel acide nitrique dans la même proportion & jusqu’à quatre ou cinq fois; & quand il n’y a plus de vapeurs rouges, le molybdène est oxygéné autant qu’il le peut être, du moins par ce moyen, & oïl le trouve au fond de la cornue fous forme blanche, pulvérulente , comme de la craie. Cet acide est peu soluble, 8c on peut, sans risquer d'en perdre beaucoup, le laver, avec de Peau chaude. Cette précaution est nécessaire pour le débarrasser des dernières portions d’acide sulfurique, qui pourvoient y adhérer, S. 274 Combinaisons de l’Acide tûNGstiqUe. Tableau des combinaisons du "Tungfìène oxygéné, ou Acide tungsique avec les bases salìfiables. Noms des bases salìfiables. Noms des sels neutres. - /La chaux. Tungstate de chaux. La baryte. Tungstate de baryte. La magnésie. Tungstate de magnésie. La potasse.......... Tungstate de potasse. La soude. Tungstate de soude. o q Z iL’ammoniacue...... Tungstate d’ammoniaque' >•! L’alumîne. p Tungstate d’alumine. j & ^ f L’oxide d'antimoine? Tungstate d’antimoine. IL’oxide d’argent. Tungstate d’argent. L’oxide d’arsenic.... Tungstate d’arsenic. ? /L’oxide de bismuth.. Tungstate de bismuth. oML’oxide de cobalt.'.. Tungstate de cobalt. L’oxide' de cuivre... Tungstate de cuivre. f L’oxide d’étain. Tungstate d’ctain. L’oxide de fer. Tungstate de fer. * L’oxide de manganèse. Tungstate de manganèse. L’oxide de-mercure.. Tungstate dé mercure. *♦ i L’oxide de molybdène. Tungstate de molybdène. L’oxide de nickel... Tungstate de nickel. L’oxide d’or. Tungstate d’or. L’oxide dê platine... Tungstate de platine. L’oxide de plomb... Tungstate de plomb. 'L’oxide de zinc. Tungstate de zinc. - =, Origine de l’Acide tungstique, 27s OBSERVATIONS Sur P Acide tungjlique , & sur le Tableau de ses combinaisons, O N donne le nom de tungstène à un métal particulier dont la mine a été souvent confondus avec celles d’étain ; dont la cristallisation a du rapport aveo celle des grenáts ; dont la pesanteur spécifique eKecde 6000, celle de seau étant supposée 1000 ; ehfin qui varie du blanc perlé au rougeâtre & au jaune. On le trouve en plusieurs endroits de la Saxe & en Bohême Le volfram est ausiì une véritable mine de tungstène, qui se rencontre fréquemment dans les mines de Cornouailles. Le métal qui porte le nom de tungstène, est dans l’état d’oxide dans ces deux espèces de mines. 11 paroîtroit même qu’ii est porté, dans la mine de tungstène, au-delà de l’état d’oxide ; qu’il y fait fonction d’acide il y est uni à la chaux. Pour obtenir cet acide libre , on mêle une partie de mine de tungstène avec quatre parties de carbonate de potasse, & on fait fondre lô mélange dans un creuset. Lorsque la matière Sij '27 6 Moyens d’obt. l’Actde tungstiq. est refroidie , on la met en poudre & on versé dessus douze parties d’eau bouillante ; puis on ajoute de Tacidc nitrique qui s’unit à la potasse avec laquelle il a plus d’affinité, & en dégage l’acide tungstique cet acide se précipite aussitôt sous forme concrète. On peut y repasser de ì’acide nitrique qu’on évapore à siccité , & continuer ainsi jusqu’à ce qu’il ne se dégage plus de vapeurs rouges ; on est assuré pour lors qu’il est complètement oxygéné. Si on veut obtenir l’acide tungstique pur, il faut opérer la fusion de la mine avec le carbonate de potasse dans tin creuset de platine; autrement la terre à' creuset se mêlèrent avec les produits , & alté- reroit la pureté de l’acide. Les affinités de l’acide tungstique avec les oxides métalliques ne font point déterminées, & c’est pour cette raison qu’on les a rangées par ordre alphabétique ; à l’égard des autres substances falisiables , on les a rangées dans l’ordre de leur affinité aVec l’acide tungstique. Toute cette classe de sels n’ayoit été ni connue ni nommée par les anciens. Combinaisons de l’Acidé tartareux. 277 Tableau du Radical tartareux oxygéné, ou Acide tartareux avec les basés. Jalifìables, dans Vordre de leur affinité avec cet acide. Noms des bases filifiables. Noms des sels neotres. Nomenclature nouvelle. ^ La chaux .. Tartrite de chaux-. La baryte. Tartrite de baryte. La magnésie. Tartrite de magnésie. La potasse. Tartrite de potasse. sN j La soude. Tartrite de soude. j L’ammoniaque. Tartrite d’ammoníaque. f L’alumine. Tartrite d’alumine. SL’oxide de zinc. Tartrite de zinc. L’oxide de fer. Tartrite de fer. j L’oxide de manganèse. Tartrite de manganèse. » L’oxide de cobalt... Tartrite de cobalt. j L’oxide de nickel.. . Tartrite de nickel. s I L’oxide de plomb .. . Tartrite de s ! L’oxide de cuivre... Tartrite de cuivre. ? ! L’oxide de bismuth.. Tartrite de bismuth. I L’oxide d'antimoine.. Tartrite d’antimoine. L’oxide d'arsenic.... Tartrite á’arsenic. L’oxide d’argent..... Tartrite d’argent. L’oxide de mercure.. Tartrite de mercure-. L’oxide d’or. Tartrite d’or. \ L’oxide de platine... Tartrite de platine. •t! S. iij -à 278 Moyens d’c 13 T. l’Aoide tart'areow. OBSERVATIONS $nr VAcide tartareux , & sur le Tableau de ses combinaisons. Tout le monde connoît le tartre qui s’atta- che amour des tonneaux dans lesquels la fermentation du vin s'esì achevée. Ce sel est composé d’un acide particulier fui generis , combiné avec la potasse , mais de manière que l’acide est dans un excès considérable. Ce st encore M. Schéele qui a enseigné aux Chimistes le moyen d’obtenir l’acide tartareux pur. .11 a observé d’abord que cet acide avoit plus d’affinité avec la chaux qu’âvec la potasse; il prescrit en conséquence de commencer par dissoudre du tartre purifié dans de l’eau bouillante , & d’y ajouter de la chaux jusqu’à ce que tout l’acide soit saturé. Le tartrite de chaux qui se forme, est un sel presqu’insoìuble qui tombe an fond de la liqueur, sur-tout quand elle est refroidie ; on l’en sépare par décantation , on le lave avec de l’eau froide & on le sèche ; après quoi on verse dessus de l’acide sulfurique étendu de 8 à 9 fois son poids d’eau, on fait digérer pendant douze heures, à une chaleur Moyens d’obtenir l’Ac. tartareux. 279 douce, en observant de remuer de tems en rems l’acìde fui su ri que s’empare de la chaux , forme du sulfate de chaux , & Pacide tartareux se trouve libre. 11 se dégage pendant cette digestion une petite quantité de gaz qui n’a pas été examiné. Au bout de douze heures on décante la liqueur , on lave le sulfate de chaux avec de Peau froide pour emporter les portions d’acide tartareux dont il est imprégné ; on réunit tous les lavages à la première liqueur, on filtre, on évapore & on obtient Pacide tartareux concret. Deux livres de tartre purifié , donnent environ onze onces d’acide. La quantité d’acide sulfurique nécessaire pour cette quantité de tartre, est de 8 à 10 onces d’acide concentré qu’on étend , comme je viens de le dire, de 8 à 9 parties d’eau. Comme le radical combustible est en excès dans cet acide , nous lui avons conservé la terminaison en eux, 8c nous avons nommé tarirìtes ]e résultat de sa combinaison avec les substances salifiablçs. La base de Pacide tartareux est le radical carbone - hydreux ou hydro - carboneux, & il paraît qu’il y est moins oxygéné que dans Pacifie oxalique. Les expériences de M. Hasten- fratz paraissent prouver que l’azote entre austi dans la combinaison de ce radical, mcme en S iv 2Ho Moyens, d’obt. l’Acide tartaríux. jiíTez grande, quantité. En. oxygénant l’acide tar* tareux, ortie convertit en acide, oxalique , enr acide malique & en acide acéteux mais il est probable, que la proportion de. l’hydrogène 8c du carbone change dans ces conversions, &que la différence du degré d’oxygénation n’est pas la feule qui. constitue, la différence de çes acides. L’acide tartareux, en se combinant avec les alkalis fixes, est susceptible de deux degrés de. saturation le premier constitue, un sel avec excès d’acide, nommé très-im proprement crème de tartre, & que nous avons nommé tar/rite. acidule de potasse. La même combinaison donne, par un de saturation un sel parfaitement neutre, que nous nommons simplement tartrïte de potasse , & qui est connu eu pharmacie fous le nom de sel végétal. Le même acide combiné avec la soude jusqu a saturation, donne un tendue de soude, connu sous le nom, de sel de seiguette, ou de. sel pelyereste de, la Rochelle, Combinaisons jde l’Acidè mauqns., 281 Tableau des combinaisons du Radical tndlìquí oxygéné, ou Acide malique avec les bases falifiables par ordre alphabétique. Noms des bases Noms des sels neutres. falifiables. Nomenclature nouvelle. L'alumine. Malate d'alumine. L’ammoniacjue. Malate d’ammoniaque. L’oxide d’antimoine. Malate d’antimoine. L’ d’argent. ... Malate d’argent. ^L’oxide d’aríènic.... Malate d’aríenic. D" 3 * La baryte. Malate de baryte. ÍL’oxide de bismuth . Malate, de bismuth. d ïLa chaux. Malate de chaux. w jL’oxide de cobalt... Malate de cobalt. IL’oxide de Malate de cuivre. f ^L’oxide d’étain. Malate d’étain. s. L’oxide de fer. Malate de fer. S La magnésie. i Malate de magnésie. > •L’oxide de manganèse. Malate de manganèse. *NÌ çL’ de mercure. Malate de mercure. i' ^L’oxide de nickel... Malate de nickel. ^L’oxide d’or,. Malate d’or. • ; ! L’oxide de platine... Malate de platine. 'L’oxide de plomb... Malate de plomb. La potasse. Malate de potaíse. Malate de soude. ^L’oxide de zinc. Malate de zinc. Nota. Toutes ces combinaisons ctoienc inconnues aux ancien». 282 Moyens d’obt. l’Acipe malique. OBSERVATIONS Sut íAcide malique , & sur le Tableau de ses combinaisons. L’Acipe malique se trouve tout formé dans le jus des pommes acides, mûres ou non mûres, A d’un grand nombre d’autres fruits. Pour l’ob- tenir , on commence par saturer le jus de pommes avec de la potasse ou de la soude. On verse ensuite sur la liqueur saturée, de sacétite de plomb dissoute dans seau. II se fait un échange de bases ; l’acide malique se combine avec le plomb, & se précipite. On lave bien ce précipité, ou plutôt ce sel qui est à-peu-prcs insoluble; après quoi on y verse dè l’acide sulfurique assoibli qui chasse l’acide malique , s’empare du plomb , forme avec lui un sulfate qui est de même très-peu soluble 8c qu’on sépare par siîtration ; il reste l’acide malique libre & en liqueur. Çet acide sc trouve mêlé avec l’acide citrique & avec l’acide tartareux dans un grand nombre de fruits ; il tient à-peu-prcs le milieu entre l’acide oxalique 8c l’acide acéteux ; & c’est ce qui a porté M. Hernibstadt à lui donner le nom de vinaigre Moyens d’obt. e’Acide malique. 283 imparfait. II est plus oxygène que l’acide oxalique , mais il Test moins que l’acide acéteux. II différé austì de ce dernier par la nature de son radical, qui contient un pen plus de carbone & un peu moins d’hydrogène. On peut le former artificiellement, en traitant du sucre avec de l’acide nitrique. Si on s’est servi d’un acide étendu d’eau, il ne se forme point de cristaux d’acide oxalique ; mais la liqueur contient réellement deux acides, savoir l’acide oxalique, l’acide malique, & probablement même un peu d’acide tartareux. Pour s’en assurer, il ne s’agit que de verser de l’eau de chaux sur la liqueur; il se forme du tartrite & de l’oxalate de chaux, qui se déposent au fond commeinsolubles ; il se forme en même tems du malate de chaux qui reste en dissolution. Pour avoir l’acide pur & libre on décompose le malate de chaux par l’acétite de plomb , & on enlève le plomb à l’acide malique par l’acide sulfurique, de la même manicre que quand on opère directement sur le jus des pommes. £84 Combinaisons de l’Agide citrique. Tableau des combinaisons du Radical citrique oxygéné » ou Acide citrique avec les bases jalifiables a dans d ordre de Leur affinité avec cet acide*. s' Observation No/n s de s bases salifiables. Noms des sels. neutres. La baryte ... La chaux ... ì La magnésie. Da potasse.. D 4 La soude ... ammoniaque .... jL’oxide de zinc... L’oxide de manganèse. L’oxide de fer.... r\L’oxide de plomb. 5. . !L’ de cobalt. 6. ïL’ de cuivre >5' fL’oxide. d’arsenic.. p; I . L’oxide de mercure, E I 1 L’oxide d’antimoine H L’oxide d’argent... L’oxide d’or,.. J L’oxide de platine. iL’alumine... Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate de baryte, de chaux, de magnésie, de potasse, de d’ammoniaque. de zinc. de manganèse, de fer. de plomb., de cobalt, de cuivre., d’arsenic. de mercure., d’antimoine. d’argent. d’or. de platine, d’alumine. Toutes ces combinaisons ^croient inconnues aux anciens chimistes. ' L— affinités fie cct acide ont 6 tc déterminées par M» Bergman & par M. L’oxide d'étain... Pyro-lignite d’étain. K. iL’oxide de'cobalt. Pyro-lignite de cobalt. S L’oxide de cuivre. Pyro-lignite de cuivre. o L’oxide de nickel. Pyro-lignite de nickel. o? S L’bxide d’arsenic. Pyro-lignite d’arfènic. r í H á L’oxide de bismuth.... Pyro-lignite de bismuth. ft 1 L’oxide de mercure.... Pyro-lignite de mercure. ?. L’oxide d’antimoine.... Pyro-lignite d’antimoine. L’oxide d’argent. Pyro-lignite d’argent. L’oxide d’or.. Pyro-lignite d’or. L’oxide de platine. Pyro-lignite de platine. { L’alumine ... Pyro-lignite d’alumine. -__ J Nota. Toutes ces combinaisons ítoient inconnues aux anciens Chimistes. d’obt. l’Acide PYRO-UGNEUX. 287 OBSERVATIONS Sur l'Ácide pyro-ligneux , & sur le Tableau de ses combinaisons . Les anciens Chimistes avoient observé que la plupart des bois, & sur-tout ceux qui sont lourds & compactes , donnoient par la distillation à feu nud un esprit acide d’une nature particulière; niais personne, avant M. Goet- tîing, ne s’étoit occupé d’en rechercher la nature. Le travail qu’il a donné fur ce sujet, se trouve dans le Journal de Crell , année 177p. L’acide pyro-ligneux qu’on obtient par la distillation du bois à feu nud, est de couleur brune;il est très-chargé d’huile & de charbon ; pour i’obtenir plus pur, on le rectifie par une seconde distillation. II paroît qu’iî est à peu près le même, de quelque bois qu’il ait été tiré. M. de Morveau 8c M. Eloi Boursier de Clervaux se sont attachés à déterminer les affinités de cet acide avec les différentes bases falifiables ; 8c c’est dans l’ordre qu’ils leur ont assigné, qu’on les présente ici. Le radical de cet acide est principalement formé d’hydrogène & de carbone. 288 Combinaisons bèl’Acide ptffto-TARTAREtm T A S X E A u des combinaisons du Radical pyro- tartareux oxygéné , ou Acide pyro-tartareu'x avec les différentes 'bases jaíifiables dans Vordre de leur affinité avec cet acide * . fr ' ... " Noms des lafei. —-==jl Noms des sels neutres . / La potasse.. Pyro-tartrite de potasse. ; { La soude .. Pyro-íartrite de soude. o' , La chaux.. Pyro-tartrite d'e cbatìx. Sis La magnésie.. Pyro-tartrite de magnésie’. L. iL’amnioniaque. Pyro-tartrite d’ammoniaijue. S PTï t • . Pvro-tártríte d’alumine^ * • R, Lsexide de zinc....... PyrO-tartrite de zinc. jL’oxidé de manganèse.. Pyro-tartrite de manganèse. gVyL’oxtde ds fer......... Pyro-tartrite de fer. -ta ^ L’oxide de plomb...... Pyro-tartrite de plomb. Z jL’bxide à’étain........ Pyro-tartrite d’étain. 5 JjLsoxide de cobalt. Pyro-tartrite de cobalt. 5 fL’oxide de cuivre.. ... Pyro-tartrite da cuivre. S gLsexide de nickel. ..... Pyro-tartrite de nickel. £ k L’oxidç d’aríenîc. Pyro-tartrite d’arfenic. s; f L’oxíde de bismuth.... Pyro-tartrite. de bismuth. I L’oxid'e d'e mercure.... Pyrc-taítrite de mercure. ! , { L’oxide d’antimoine.,.. Pyro-tartrite d’antimoine. VL’oxide d’argent. Pyro-tartrite d’argent. JSÌota. Toutes ces combinaisons étoient inconnues aux anciens Chimistes. * On ne connoît pas encore les astìnicés de cet acide mais comme >> á beaucoup de rapport avec l'acide pyto-muqucux, on les a supposées les inêmes. OBSERVATIONS. Mòye'ns d’obí. l’Ac, pyro-taìità'réùx. 289 OBSERVATIONS Sur VAcide pyro-tartareux , & sur le Tableau de ses combinaisons. O N donne le nom de pyro-tartarenx à un acide empyreumatique peu concentré qu’on retire du tartre purifié par voie de distillation. Pour l’obtenir, on remplit à moitié de tartrite acidule de potasse ou tartre en poudre , une cornue de verre -, on y adapte lin récipient tubulé auqúel on ajoute un tufc’e qui s’engagç fous une cloche dans l’appareil pneumatc- chimique. En graduant le feu , on obtient Une liqueur acide empyreumatique mêlée avec de l’huile ón sépare ces deux produits au moyen d’nn entonnoir, & c’est la liqueur acide qu’on a nommée acide pyro-tartareux. II se dégage dans cette distillation une prodigieuse quantité de gaz acide carbonique. L’acide pyro-tartareux qu’on obtient, n’esl pas parfaitement pur ; il contient toujours de l’huile qu’il feroit à souhaiter qu’on en pût séparer. Quelques auteurs ont conseillé de le rectifier; mais les Académiciens de Dijon ont constaté que cette opération étoit dangereuse, & qu’il y avoit explosion. T 2 vinaigre de Saturne, sel de r * * * voyez tome III des Savans Etrangers. On doit principalement 4 M. Wenzel, aux Académiciens de Dijon, à M. de Lassonne & á M, Proust, la connaissance que nous avons des propriétés des autres acétues. 11 feroit possible que le radical acéteux, outre l’hydrogène 8c le carbone, contînr encore un peu d’azote. U y a lieu» de le soupçonner d’aprer la propriété qu’a l’acécite de potasse de donner de l’ammoniaque par la-distillation,, á moins cependant que l’azote qui concoure * la formation de certe ammoniaque > ne soit dl3 à la décomposition de la porafíe elle-même.; Moyens d’obtenir j’Ac. agíteux. 29F température & de pressoir dans lequel nous ; vivons, 8c que nous ne pouvons le retenir qu’eit le combinant avec une grande quantité d’eau. 11 est d’autres procédés plus chimiques pour obtenir l’acide acéteux ils consistent à oxygéner l’acide du tartre , l’acide oxalique ou l’acide malique par l’acide nitrique ; mais il y a lieu de croire que la proportion des bases qui composent le radical, change dans cette opération. Au surplus M. Hassenfratz est occupé dans ce moment à répéter les expériences d’aprcs lesquelles on a prétendu établir la possibilité de ces conversions. La combinaison de l’acide acéteux avec les dissérentes bases salisiables, se fait avec assez de facilité ; mais la plupart des sels qui en résultent ne sont pas cristallisables ; à la différence des sels formés par l’acide tartareux & l’acide oxalique, qui font en général peu solubles. Le tarante & l’oxalate de chaux ne le font pas même sensiblement. Les malates tiennent un espèce de milieu entre les oxalates & les acétates pour la solubilité , comme l’acide qui les forme en tient un pour le degré d’oxigénation. II faut, comme pour tous les autres acides , que les métaux soient oxygénés, pour pouvoir ctre dissous dans l’acide acéteux. 2 L ’ A c t d e succinique se retire du suocìn j karabé ou ambre jaune, par distillation. II suffit de mettre cette substance dans une cornue, &de donner une chaleur douce ; l’acide succinique se sublime sous forme concrète dans le coi de la cornue. II faut éviter de pousser trop loin la distillation , pour ne pas faire passer l’huiìei L’opérdtion finie , on met le sel cgoutter sur du papier gris ; après quoi on le puriste par des dissolutions & cristallisations répétées. Cet acide exige 24 parties d’eau froide pour être tenu en dissolution , mais il est beaucoup plus diífoluble dans l’eau chaude ; il n’altère que faiblement les teintures bleues végétales * & il n’a pas dans un degré très-éminent ies qualités d’acide. M. de Morveau est le premier des Chimistes qui ait essayé de déterminer ses différentes affinités , 8c c’est d’après lui qu’elles font indiquées dans le Tableau joint à ces observations. 302 Combinaisons de l’Acide benzoïqUeì Tableau des combinaisons da Radical ben- nsique oxygéné, ou Acide ben^oïque, avec les differètites bases falifiables , rangées par ordre alphabétique. Noms des bases. J Noms des sels neutres. ^L’alumine;.. L’ammonlaque La baryte... La chaux. Benzoate d’alumine. Benzoate d’ammoniaque. Benzoate de baryte. Benzoate de chaux. r o La magnésie... Benzoate de magnésie. 3 \ S" [La potasse. . ... Behzoatë de potasse. S Q 1 jLà soude.......... Benzoate de soude. § iL’oxide d’antimoine . Benzoate d’antimoine. Ci. iL’oxide d’argent.... Benzoate d’argent. IL’oxide d’arsenic. . . Benzoate d’arsenic. /L’oxide de bismuth . Benzoate de bismuth. \L’oxide de cobalt... Benzoate de cobalt. s> L’oxide de cuivre... Benzoate de cuivre. rX O L’oxide d’étain. Benzoate d’étain. R L’oxide de fer. Benzoate de fer. Ci iL’oxide de manganèse. Benzoate de manganèse. jL’oxide de plomb... Saccholate de plomb. o" L’oxide d’étain. Saccholate d’étain. jL’oxide de cobalt... Saccholate de cobalt. S L’oxide de cuivre... Saccholate de cuivre. j & L’oxide de nickel... Saccholate de nickel. j £ 1 L’oxide d’arscnic.... Saccholate d’arscnic. L’oxide de bismuth.. Saccholate de bismuth. s L’oxide de mercure. Saccholate de mercure. j 1 L’oxide d’antimoine. Saccholate d'antimoine. y L’oxide d’argent.... Saccholate d’argent. ib=s J Nota Toutes ces combinaisons ont été inconnues âes anciens CIiimHïçs. Moyens d’obt. l’Ac. saccho-eact. zrr OBSERVATIONS Sur VAcide saccholaBique , & sur le Taíleaíi de ses çombinaijons. O N peut extraire du petit lait par évaporation , une espèce de sucre qui a beaucoup de rapports avec celui des cannes à lucre, & qui est très-anciennement connu dans la pharmacie» Ce sucre est susceptible, comme le sucre ordinaire , de s’oxygéner par différens moyens » & principalement par fa combinaison avec l’a- cide nitrique; on repasse à cet effet plusieurs fois de nouvel acide ; on concentre ensuite la liqueur par évaporation ; on met à cristalliser & on obtient de l’acide oxalique en même tems il se sépare une poudre blanche ti ès— sine, qui est susceptible de se combiner avec les alkalis , avec l’ammoniaque , avec les terres , même avec quelques, métaux. C’cst à cet acide concret découvert par Schéele, qu’on a donné le nom d’acide saccho-lactique. Son action sur les métaux est peu connue ; on sait seulement qu’il forme avec eux des sels très-peu solubles. L’ordre des affinités qn’on a suivi dans le Tableau, est celui indiqué par M.» Bergman. v V iv 312 Combinaisons de l\Acide formïque; Tableau des combinaisons du Radical fornique oxìgéné , ou Acide fornique , avec les bases jdlifiables , dans fordre de leur affinité avec cet acide. r— Noms des bases falifiables. .-.-*.~! Noms des sels neutres. Nomenclature nouvelle. La baryte.. La potasse.......... La soude..... Formiate d baryte. , Formiate de potasse. 1 Formiate de soude. j iLa chaux.„ Formiate de chaux. La magnésie. Formiate de magnésie, j JL’ammoniaque. Formiate d’ammoniaque. 'L’ûxide de zinc. Formiate de zinc. ! í L’oxide de manganèse. Formiate de manganèse. L’oxide de fer. Formiate de fer. ! ^ ' L’oxide de plomb... Formiate de plomb. j í Z L’oxide d’étain. Formiate d’étain. - L’oxide de cobalt... Formiate de cobalt. ! ^ ÍL’oxide de cuivre... Formiate de cuivre. i! [L’pxide de nickel... Formiate de nickel. L’oxide de bismuth.. Formiate de bismuth. i L’oxide d’argent.... Formiate d’argent. i! ^ L’alumine. Formiate d’alumine. 4 • 1 Nota» Toute? ces combinaisons ont ère inconnues - .- ... — OBSERVATIONS Sur P Acide bombique , & fur le Tableau de ses combinaisons. Lorsque le ver à soie se change en c ri saisie , ses humeurs paroissent prendre un carac-. tore d’acidité. II laisse même échapper au moment où il se transforme en papillon, une liqueur rousse très - acide , qui rougit le papier bleu , & qui a fixé Inattention de M. Chausser* membre de l’Académie de Dijon. Après plusieurs tentatives pour obtenir cet acide pur, voici le procédé annuel il a cru devoir s’arrêter. On fait infuser des crifalides de vers à foie dans de l’alcohol ; ce dissolvant se charge de l’acide, sans attaquer les parties muqueuses ou gommeuses ; & en faisant évaporer l’esprit-de-vin, on a l’acide bombique assez pur. On n’a pas encore déterminé avec précision les propriétés Sc lés affinités de cet acide. II y a apparence que la famille des insectes en fourniroit beaucoup d’analogues. Son radical , ainsi que celui de tous les acides du règne animal, paroît être composé de carbone , d’hydrogcne , d’azoxe & peut-être de phosphore, 31 6 Combinaisons de l’Acide sébacique. Tableau des combinaisons du Radical séb Nota* Toutes ces combinaisons ont été aux anciens. Moyens d’obt. l’Acide lithiqué. 519 OBSERVATIONS Sur l’Acide llthìque , & sur le Tableau de ses combinaijons. Le calcul de la vessie, d’après les dernières expériences de Bergman & deSchéele,paroîtroit être une espèce de sel concret à base terreuse, légèrement acide , qui demande une grande quantité d’eau pour être dissous. Mille grains d’eau bouillante en dissolvent à peine trois grains, & la majeure partie recritìallise par le refroidissement. C’est cet acide concret auquel M. de Morveau a donné le nom d’acide lithiasique, & que nous nommons acide lithique. La nature Sc les propriétés de cet acide font encore peu connues. II y a quelqu’apparence que c’eíi un sel acidule déjà combiné à une base , & plusieurs raisons me portent à croire que c’eít un phosphate acidule de chaux. Si cette présomption se confirme , il faudra le rayer de la classe des acides particuliers, 320 Combinaisons de l'Acide prnssiçue; Tableau des combìnaijons du Radical prufsi* que oxygéné, ou Acideprujsique , avec les bases JahjiabLes , dans l ordre de leur affinité avec cet acide. Noms des buses salifiables. Noms des sels neutres. ; La potaiie. i La soude, L'ammoniaque .. La chaux...... ^ La baryte.....;.. 3^ ;La magnésie.... § JL’oxide de zinc. d~- i iL’oxide de fer.. K "S 4 L’oxide de manganèse. L’oxide de cobalt... L’oxide de nickel. .. L’oxide de plomb... L’oxide d’étain..... L’oxide de cuivre;.. ft SL’oxide de biíhiuth.. L’oxide d’antimoine. L’oxide d’arsenic;.;. L’oxide d’argent L’oxide de mercure. L’oxide d’or... ^L’oxide de platine.. Pruíïiate Pruffìate Prussiate Pruffìate Prussiate Prussiáte Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate de potaiie. de íbude. d’ammoniaque. de chaux, de baryte. > de magnésie, de zinc. de fer. de manganèse, de cobalt, de nickel, de plomb, d’étain. de cuivre, de bismuth, d’antimoine; d’arsenic; d’argent. de mercure, d’or. de platine. Jfota, Toutes ces combinaisons ont été inconnues aux anciens. OBSERVATIONS Moyens, d’obt. l’Acide tkussique. 321 OBSERVATIONS Sur T Acide pruffique, & sur le Tableau de ses combinaisons .. Je ne m’étendrai point ici sur les propriété* de Pacide pruílìque , ni fur les procédés qu’on emploie pour Pobtenir pur & dégagé de toute combinaison.. Les expériences qui ont été faites à cet égard, me paraissent laisser encore quelques, nuages fur la vraie nature de cet acide. It me suffira de dire qu’ii se combine avec le fer, 5c qu’il lui donne la couleur bleue ; qu’il est également susceptible de s’unir avec presque tous les métaux, mais que les alkalis, Pammonia- que & la chaux le leur enlèvent en vertu de leur plus grande force cPaffinitê. On ne connoît point le radical de Pacide pruffique; mais les expériences de M. Schéele & sur-tout celles de . M. Berthollet, donnent lieu de croire-qu’il est composé de carbone & d’azote; c’est donc un acide à base double quant à Pacide phosphorique qui s’y rencontre, il paraît, d’après les expériences de M. Hassenfratz, qu’il y est accidentel. Quoique Pacide pruffique s’unisse avec les X z 22 M OVENS D’oRT. l’ÀcIDE PEUSSIQUE. métaux, avec les aîkalis & avec les terres, à la manière des acides, il n’a cependant qu’une partie des propriétés qu’on a coutume d’ buer aux acides. II seroit donc possible que ce. fût improprement qu’on l’eût rangé dans cette, dalle. Mais, comme je l’ai déjà fait observer, rl me. paroît difficile de prendre une opinion déterminée sur la nature de cette substance, jusqu’à ce que. la mrtière ait été éclaircie par çle nouvelles expériences. Çin. du Tome premier* MM Jllplpljl HM^M WMW ff^WWWK i ;i^p^c*^ !> ! K. .'- T' 1 LâK' LLM -5.. -» Jbf Í'-A f*'*/ 8WN iV-7 \ .S, /; £$*?£ ’-V^ * / ' • c\ - ' *&?* Wj & 7 'If-WWÌLjJI V^e-U' 4 ' EKà WWW TRAITE É L ÉMEN TAIRE DE CHIMIE. TOME SECOND. TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE CHIMIE, PRÉSENTÉ DAN'S UN ORDRE NOUVEAU. ET D’APRÈS TES DÉCOUVERTES MODERNES J Avec Figures ; Par M. L A v o i s i E R , de V Académie des Sciences , de la Société Royale de Médecine , des Sociétés d'Agriculture de Paris & d'Orléans , de la Société Royale de Londres , de P institut de Bologne , de la Société Helvétique de Bajle , de celles de Philadelphie , Hurlent , Manchester , Padoue , &c. TOME SECOND. A PARI S > Chez. Cuchet, Libraire , rue & hôtel Serpente. M. D C C. L X X X I X. Sous le Privilège de VAcadémie des Sciences & de la Société Royale de Médecine . t V TABLE DES CHAPITRES DU TOME SECOND. TROISIEME PARTIE. jPeseription des Appareils & des Opérations manuelles de la Chimie. Introduction , 323 Chap. I. Des inflrumens propres à déterminer le poids absolu & la pesanteur spécifique des corps solides & liquides, 327 Chap. II. De la Gazpmètrie, ou de la mesure du poids & du volume des subfiances aéri- formes , 342 §. I. Description des Appareils pneumato - chim!-, gués , ibid. 34 * § II. Du Gazomètre , •vj Table §. III. De quelques autres manières de mesurer le volume des Gaç, 360 §. IV. De la manière de séparer les mes des autres les différentes espèces de Ga 3, 3 6 f §. V. Des corrèélions d faire au volume des Gaç obtenus dans les expériences , relativement à la prejjion. de Vatmosphère , 370 §. VI. Des correâions relatives aux dfférens degrés du Thermomètre , 378 §. VII, Modèle de calcul pou,r les comblions relar tives au degré'de prejjì'on & de température, 380 §. VIII. De la maniéré de déterminer le poids alsolu des dfférens Gai, 384 Chap. III. Des Appareils relatifs à la mesure du Calorique , 387 Description du Calorimètre , îbid; Chap. IV. Des opérations purement mécaniques qui ont pour objet de diviser les corps, 403 §. I. De la Trituration, de la Porpliirisation , & de la Pulvérisation , ibid. §. II. Da Tamisage & du. Lavage > 405» §. III. De la Filtration, 411 §. IV. De la Décantation- » 41A des Chapitres* vìj ChAP. V. Des moyens que la Chimie emploie pour écarter les unes des autres les molécules des corps fans les décomposer , & réciproquement pour les réunir , yi'i §. I. De la Solution des Sels , 413 §. II. De la Lixiviation * 418 §. III. De 1 Evaporation , 431 §. IV. De la Cristallisation, 436 §. V. De la Distillationstmple , 441 §. VI. De la Sublimation * 448 Chap, VI. Des D filiations pneumato-chimi- ques, des Dissolutions métalliques, & de quelques autres opérations qui exigent des Appareils très-compliqués, §. I. Des Distillations composées , & des Distillations pneumato-chbniques, 449 §,. II. Des dissolutions métalliques, 458 §. III. Da Appareils relatifs aux fermentations vineuse & putride , 4Ór §. IV. Appareil particulier pour la décomposition de l'eau , 46s §. V. De la préparation £? de l’emploi ies Luts , 4L8 vu j Table, &c. Chap. VII. Des Opérations relatives à la combustion proprement dite & à la détonation , §. I. De la CombuJUon du Phosphore & du Charbon , 48a §. II. De la Combustion des Huiles , 49$ §. III. De la Combustion de VEsprit - de -vin ou Alkoól, 5 °l §. IV. De la Combustion de l’Ether , yoj §. V. De la Combustion du Gai hydrogène y tr de la Formation de l’Eau , foá §. VI. De l’Oxidation des Métaux , î 15 §. VII. De la Détonation , 514 Chap. Vin. Des Instrumens nécessaires pour opérer fur les corps à de très - hautes températures , S 34 §. I. De là Fuston, §. II. Des Fourneaux , 5 Z 7 §. III. Des moyens d’augmenter considérablement l’aólion du feu , en substituant le ga\ oxygène i . i’air de l’atmosphére , J j a TROISIEME MW TROISIÈME PARTIE Description des appareils & des opérations Manuelles de la Chimie. . -_ INTRODUCTION. C^E n’est pas fans dessein que je ne me fuis pas étendu davantage dans les deux premières parties de cet Ouvrage , fur les opérations manuelles de la Chimie. J’ai reconnu, d’a- près ma propre expérience, que des descriptions minutieuses , des détails de procédés & des explications de planches, figuroient mal dans un ouvrage de raisonnement ; qu’elles interrompoient la marche des idées, & qu’elles rendoient la lecture de l’ouvrage fastidieuse & difficile. D’un autre côté, fi je m’en fuffe tenu aux simples descriptions sommaires que pai données jufqu’ici, les commçnçans n’auroient pu prendre Xij Z24 Plan ce cettè III tf Partië; dans cet Ouvrage que des idées trcs-vagues de la Chimie-pratique. Des opérations qu’il leur aur-oit été impossible de répéter, ne leur au- roíent inspiré ni confiance ni intérêt ils n’au- roient pas même eu la ressource de chercher dans d’autres ouvrages de quoi suppléer à ce qui auroit manqué à celui-ci. Indépendamment de ce qu’il n’en exiíìe aucun où les expériences modernes se trouvent décrites avec assez d’é- tendue* U leur auroit été impossible de recourir à des traités où les idées n’auroient point été présentées dans le même ordre, où l’on n’au- roit pas parlé le même langage ; en forte que le but d’utilité que je me fuis proposé n'auroit pas été rempli. J’ai pris, d’après ces réflexions, la résolution de réserver pour une troisième partie la description sommaire de tous les appareils & de toutes les opérations manuelles qui ont rapport à la Chimie élémentaire. J’ai préféré de placer ce traité particulier à la fin plutôt qu’au commencement de cet Ouvrage, parce qu’il m’auroit été impossible de n’y pas supposer des connoissances que les commençans ne peuvent avoir, & qu’ils ne peuvent acquérir que par la lecture de l’Ou- vrage même. Toute cette troisième partie doit être en quelque façon considérée comme l’ex- piication des figures qu’ona coutume de rejettes Division des Opérations chimiques. 32£ à la fin des Mémoires, pour ne point en couper le texte par des descriptions trop étendues. Quelque foin que j’aye pris pour mettre de la clarté & de la méthode dans cette partie de mon travail, Sc pour n’omettre la description d’aucun appareil essentiel, je suis loin de prétendre que ceux qui veulent prendre des connoissances exactes en Chimie , puissent se dispenser de suivre des cours, de fréquenter les laboratoires & de se familiariser avec les insirumens qu’on y emploie. Nihil eflìnintel- leâu quod non prius fuerit in fensu grande & importante vérité que ne doivent jamais oublier ceux qui apprennent comme ceux qui enseignent , & que le célèbre Rouelle avoit fait tracer en gros caractères dans le lieu le plus apparent de son laboratoire. Les opérations chimiques se divisent naturellement en plusieurs classes , suivant l’objet qu’elles se proposent de remplir les unes peuvent être regardées comme purement mécaniques ; telle eíì la détermination du poids des corps, la mesure de leur volume, la trituration » la porphyrisation, le tamisage, le lavage, la filtration les antres font des opérations véritablement chimiques , parce qu’eiles emploient des forces Sc des âge n s chimiques , telles que la dissolution, la fusion, &c. Enfin les unes X iij Z26 Division des Oeéraxions chimiques. ont pour objet de séparer les principes des çorps , les autres de les réunir ; souvent même elles ont ce double but, & il n’est pas rare que dans une même opération, comme dans la combustion, par exemple, il y ait à la fois décomposition & recomposition. Sans adopter particulièrement aucune de ces. divisions , auxquelles il seroit difficile de s’as- treindre , du moins d’une manière rigoureuse , je vais présenter le détail des opérations çhi^ iniques , dans Tordre qui m’a paru le plus propre à en faciliter Pintelligence. ^'insisterai particulièrement fur les appareils relatifs à la Chimie moderne , parce qu’ils font encore peu, connus , même de ceux qui font une étude particulière de cette science, je pourrois presque, dire, d’une partie de ceux qui la protestent. De la Pesanteur absolue. 527 CHAPITRE PREMIER. Des injlnirnens propres à déterminer le poids absolu & la pesanteur spécifique des corps solides & liquides , On ne connoît jusqu’à présent aucun meilleur moyen pour déterminer les quantités de matières qu’on emploie dans les opérations chimiques, & celles qu’011 obtient par le résultat des expériences , que de les mettre en équilibre avec d’autres corps qu’on est convenu de prendre pour terme de comparaison. Lors, par exemple, que nous voulons allier ensemble douze livres de plomb & six livres d’é- tain , nous nous procurons un levier de sec allez fort pour qu’il ne fiécnfíle pas; nous le suspendons dans son milieu & de manière que sès deux bras soient parfaitement égaux ; nous attachons à l’une de ses extrémités un poids de douze livres; nous attachons à l’autre du plomb» & nous en ajoutons jusqu’à ce qu’il y ait équilibre , c’est-à-dire jusqu’à ce que le levier demeure parfaitement horisontal. Après avoir ainlî opéré fur le plomb , on opère fur I’étain ; & on en use de la même manière pour tontes, les autres matières, dont on veut déterminer la X zZ8 De la Pesanteue absolue; quantité. Cette opération se nomme peser j l’ins- p'ument dont on se sert se nomme balance il est principalement composé, comme tout le monde le sait, d’un fléau, de deux bassins & rì’une aiguille. Quant au choix des poids & à la quantité de piatière qui doit composer une unité, une livre, par exemple, c'efl une chose absolument arbitraire; aussi voyons-nous que la livre différé d'un royaume à un autre, d’une province & souvent même d’une ville à une autre. Les sociétés ssiont même d’autre moyen de conserver V'inité qu’el'es se sont choisie , & d’empccher qu’eilç ne varie & ne s’altère par la révolution des tems, qu'en formant ce qu’on nomme des. étalons, qui font déposés & soigneusement conservés dans les greffes des jurisdictions. II n’est point indifférent fans doute dans !e commerce & pour les usages de la société, de se servir d’une livre ou d’une autre, puisque la quantité absolue de matière n’çll pas la même, év que les différences, même fout trcs-confidé- ì,ables. Mais il n’en efl pas de même pour les physiciens & pour les Chimistes. Peu impórte dans la plupart des expériences, qu’ils ayent employé une quantité A ou une quantité B de matière, pourvu qu’ils expriment clairement les produits, qu’ils ont obtenus de l’une ou de faut te De la Pesanteur absolue', z29 de ces quantités, en fractions d’un usage cotm- mode, & qui réunies toutes ensemble fastent un produit égal au tout. Ces considérations m’ont fait penser qu’en attendant que les hommes , réunis, en société, se soient déterminés à n’adopter qu’un seul poids & qu’une feule mesure , les Chimistes, de toutes les parties du monde , pourroient fans inconvénient se servir de la livre de leur pays , quelle qu’elie fut, pourvu qu’au lieu de la diviser, comme on l’a fait jusqu’ici, en fractions arbitraires, on se déterminât par une convention gcnérale à la diviser en dixièmes , en centièmes, en millièmes , en dix - millièmes, &c. c’est-à-dire , en fractions décimales de livres. On s’entendroít alors dans tous les pays , comme dans toutes les langues on ne seroit pas sûr, il est vrai, de la quantité absolue de matière qu’on auroit employée dans une expérience ; mais on con- noîtroit fans difficulté , fans calcul , le rapport des produits entr’eux ; ces rapports seroient les mêmes pour les savans du monde entier , & l’on auroit véritablement pour cet objet un langage universel. Frappé de ces considérations , j’ai toujours eu le projet de faire diviser la livre poids de marc en fractions décimales, & ce u'est que depuis peu que j’y fuis parvenu. 53° DIVISION DÉCIMALE DE LA LlVEE, M. Fourché , Balancier, successeur de M, Chemin , rue de la Ferronnerie, a rempli cet objet avec beaucoup d’intelligence & d’exactitude, & j’invite tons ceux qui s’occupent d’expériences, a se procurer de semblables divisons de la livre pour peu qu’ils ayent d’usage du calcul des décimales, ils seront étonnés de la simplicité & de la facilité que cette division apportera dans toutes leurs opérations. Je détaillerai dans un Mémoire particulier destiné pour l’A- cadémie, les précautions & les attentions que cette division de la livre exige. En attendant que cette méthode soit adoptée par les savans de tous les pays , il est un moyen simple, sinon d’atteindre au même but , au moins d’en approcher 8c de simplifier les calculs. II consiste à convertir à chaque pesée les onces, gros & grains qu’on a obtenus , en fractions décimales de livre ; 8c pour diminuer la peine que ce calcul pourroit présenter , j’ai formé une table où ces calculs se trouvent tous faits ou au moins réduits à de simples additions. Elle se trouve à la sin de cette troisième partie voici la manière de s’en servir. Je suppose qu’on ait employé dans une expérience 4 . livres de matières, 8c que par le résultat de Popération on ait obtenu quatre produits dissérens A, B, C , D, pesant lavoir, Division décimale de la Livre; 331 Produit A Produit B Produit C Produit D liy. onc. gros grains. 2 5 3 6z 1 2 7 if » 3 1 37 4 Z 29 Total 4 33 33 33 Ou transformera , au moyen de la table, ces fractions vulgaires en décimales , comme il fuit Total Pour le prodnit A. Fractions décimales Fractions vulgaires. correspondantes. Iiv. onc. gros gr, liv. 2 ?3 32 » c= 2,0000000 5 33 » £= 0,3127000 Z = 0,0234377 63 - 0,0068379 2 5 3 6 Z - 2,3427734 Pour le produit B. Iiv. onc» gros g r - Iiv. 2 33 33 33 - 1,0000000 2 -» 33 = 0,1270000 7 33 5 = 0,0746877 IT - 0,0016276 Tqtal 1 2 7 - 1,1813171 332 Division* décimale de la Livre. Pour le produit C. Fractions vulgaires. Fractions décimales correspondantes. Total Total onc. gros g r - IiV. 3 . ” 33 = 0,1875000 I 33 — 0,0078125 37 0,0040148 » z I 37 = 0,1993273 Pour le produit D. onc. gros g r - IlV. 4 33 33 = 0,2500000 3 33 — 0,0234375 29 == 0,0031467 -r 4 3 29 = 0,2765842 Eu récapitulant ces résultats, on aura en fractions décimales Pour le produit A Pour le produit B Pour le produit C Pour le produit D 2,3427734 1,1813131 0,1993273 . Pour les transporter d’un appareil à un autre , ou même pour les mettre en réserve quand la cuve est trop embarrassée , on se sert de plateaux Appareils au Mercure. 345* B C , même figure , garnis d’un rebord & de deux anses D E , pour les transporter. A l’égard de Pappareil pneumato-chimique au mercure, après avoir essayé d’en construire de différentes matières , je me fuis arrêté définitivement au marbre. Cette substance est absolument imperméable au mercure ; on 11’a pas à craindre, comme avec le bois, que les assemblages se déj oignent, ou que le mercure s’é- chappe par des gerçures ; on n'a point non plus l’inquiétude de la cassure, comme avec le verre , la fayence & la porcelaine. On choisît donc un bloc de marbre BCDE, planche V, figures 3 & 4 , de deux pieds de long , de ry à 18 pouces de large, & de jo pouces d’épaisseur ; on le fait creuser jusqu’à une profondeur m n , figure 5 , d’environ quatre pouces, pour former la fosse qui doit contenir le mercure & pour qu'on puisse y remplir plus commodément les cloches ou jarres, on y fait creuser en outre une profonde rigole T V, figures 3 , 4 & 5 , de quatre autres pouces au moins de profondeur enfin , comme cette rigole pourroit être embarrassante dans quelques expériences, il est bon qu’on puisse la boucher & la condamner à volonté , & l’on remplit cet objet au moyen de petites planches qui entrent dans une rainure x y, figure 5 . Je me fuis 34 Sc ce cas n’est pas rare , puifqu’il a lieu généralement dans toutes les combustions, à l’exception de celle des métaux. §. 11. Du Gazomètre. Je donne le nom de gazomètre à un instrument dont j’ai eu la première idée , Sc que j’avois fait exécuter dans la vue de former un soufflet qui pût fournir continuellement Sc uni- Description du Gazomètre. 347 formément nn courant de gaz oxygène pour des expériences de fusion. Depuis, nous avons fait, M. Meusnicr & moi, des corrections & des additions considérables à ce premier essai, S nous l’avons transformé en un inlìrument pour ainsi dire universel, dont il sera difficile de íe passer toutes les fois qu’on voudra faire des expériences exactes. Te nom seul de cet inflrument indique assez cju’il est delìiné à mesurer le volume des gaz. 11 consiste en un grand fléau de balance, de trois pieds fie longueur D E, planche. FUI, fig. t, construit en fer & très-fort. A chacune de fes extrémités DE, est solidement sixée une portion d’arc de cercle également en fer. Ce fléau ne repose pas , comme dans les balances ordinaires, fur un couteau ; on y a substitué un tourillon cylindrique d’acier ¥qui porte sur des rouleaux mobiles on est parvenu ainsi à diminuer considérablement la résistance qui pouvoir mettre obstacle au libre mouvement de la machine , puisque le frottement de la première espèce se trouve converti en un de la seconde. Ces rouleaux font en cuivre jaune & d’un grand diamètre on a pris de plus la précaution de garnir les points qui supportent Taxe ou tourillon du fléau, avec des bandes de cristal de roche. Toute cette suspen- 24 s Description du Gazomètre. sion eít établie far une colonne solide, de bois B C ,fig. i. A l’extrêmité D de Fan des bras du fléau, est suspendu un plateau de balancé P, destiné à recevoir des poids. La chaîne qui est plate s’applique contre la circonférence de l’arc /z Do, dans une rainure pratiquée à cet estet. A l’ex- trcmité E de Faune bras du levier, est attachée une chaîne également plate i k m , qui par fa construction n’est pas susceptible de Rallonger ni de fe raccourcir, lorfqu’eìle est plus ou moins chargée. A cette chaîne est adapté solidement en i un étrier de fer à trois branches ai, ci, hi, qui supporte une grande cloche A de cuivre battu, de 18 pouces de diamètre fur environ 20 pouces de hauteur. On a représenté toute cette machine en perspective dans la planche VIII, fig. 1 , on l’a supposée au contraire, planche IX, fig. % & 4, partagée en deux par un plan vertical, pour laisser voir Fintérieur. Tout autour de la cloche dans le bas , planche IX, fig. L, est un rebord relevé en-dehors & qui forme une capacité partagée en dillérentes cases i, 2 , z, 4, &c. Ces cases font destinées à recevoir des poids de plomb représentés séparément 1 ,2, z. Ils servent à augmenter la pesanteur de la cloche dans les cas où l'on a besoin d’une pression. Dlscíuption du Gazomètre. b 49 considérable, comme on le verra dans la fuite; ces cas au surplus font extrêmement rares. La cloche cylindrique A est entièrement ouverte par son fond d e, plane. IX , fig. q j elle est fermée par le haut au moyen d’une calotte de cuivre abc, ouverte en b f, & fermée par le moyen d'un robinet g. Cette calotte, comme on le voit par l’infpection des figures, n’est pas placée tout-à-fait à la partie supérieure du cylindre ; elle est rentrée en-dedans de quelques pouces, afìn que la cloche ne soit jamais plongée en entier sous seau, & qu’elle n’en soit pas recouverte. Si j’étois dans le cas de faire reconstruire un jour cette machine, je desircrois que la calotte fût beaucoup plus surbaistée, de manière qu’elle ne formât presque qu’un plan. Cette cloche ou réservoir à air est reçue dans un vase cylindrique L M N O , planche b r lll, figure i , également de cuivre & qui est plein d’eau. Au milieu de ce vase cylindrique L M NO, planche IX, fig. 4 , s’élèvent perpendiculairement deux tuyaux j t, xy, qui se rapprochent un peu l’un de sature par leur extrémité supérieure t y. Ces tuyaux se prolongent jusqu’un peu au-dessus du niveau du bord supérieur L M du vase LMNO. Quand la cloche abc de touche le fond NO, ils entrent d’un demi- 3p Description mr Gazomètre. pouce environ dans la capacité conique b, qui conduit au robinet g. La figure j , pi. IX , représente le fond du vase L M N O. On voit au milieu une petite calotte sphérique creuse en-dessous , assujettie Si soudée par ses bords au fond du vase. On peut la considérer comme le pavillon d’un petit entonnoir renverié, auquel s’adaptent en s Sc en * les tuyaux st, xy , fig. q. Ces tuyaux se trouvent par ce moyen en communication avec ceux m m , n n , o o , p p , qui sont placés hori- sontalement sur le fond de la machine ,fig. j, Sc qui, tous Quatre, se réunissent dans la calotte sphérique s x. De ces quatre tuyaux, trois sortent en-dehors du vase L M N O, & on peut les suivre planche VIII , fig- i. L’un désigné par les chiffres arabes i, 2, 3, s’ajuste en 3 avec la partie supérieure d’une cloche V , Sc par l’intermède du robinet q>. Cette cloche est posée sur la tablette d’une petite cuveGHIK., doublée de plomb & dont Fintérieur se voit pi. IX, fig. 1. Le second tuyau est appliqué contre le vase L M N O , de 6 en 7 il le continue ensuite en 7 , 8 , 9 & 10, & vient s’engager cn 11 fous la cloche V. Le premier de ces deux tuvaux est destiné à introduire le gaz dans la machine ; le second à en faire passer des essais Description du Gazomètre, zyi sous des cloches. O11 détermine le gaz à entrer ou à sortir, suivant le degré de pression qu’on donne , 6c on parvient à faire varier cette pression en chargeant plus ou moins le bassin P. Lors donc qu’on veut introduire de Pair, on donne une pression nulle & quelquefois même négative. Lorsqu’au contraire on veut en faire sortir, on augmente la pression jusqu’au degré où on le juge à propos. Le troisième tuyau 12 , 13 , 14, iy est destiné à conduire Pair ou le gaz à telle distance .qu’on le juge à propos pour les combustions, combinaisons ou autres opérations de ce genre. Pour entendre I’usage du quatrième tuyau, il est nécessaire que j’entre dans quelques explications. Je suppose que le vase LMN O, fig~ 1 , soit rempli d’eau , & que la cloche A íoit cn partie pleine d’air & en partie pleine d’eau il est évident qu’on peut proportionner tellement les poids placés dans le bassin P, qu’il y ait un juste équilibre & que Pair ne tende ni à rentrer dans la cloche A, ni à en sortir ; Peau dans cette supposition sera an même niveau en-dedans & au-dehors de la cloche. II n’en fera plus de même , sitôt qu’on aura diminué le poids placé dans le bassin P , & qu’il y aura pression du côté de la cloche alors le niveau de Peau fera plus bas dans Pintérieur qu’à I’ex- 3P Description bu GAzoMèTRR. térieur de la cloche, & lait de Pintérieur se trouvera plus chargé que celui du dehors, d’une quantité qui fera mesurée exactement par le poids d’une colonne d’eau d’une hauteur égale à la différence des deux niveaux. M. Meusnier, en partant de cette observation , a imaginé d’en déduire un moyen de reconnoître dans tous les instans le degré de pression qu’éprouveroit Pair contenu dans la capacité de la cloche A , planche FUI, fig. / . II s’est servi à cet effet d’un siphon de verre à deux branches 15, 20, 21, 22 Sc 23 , solidement mastiqué en 19 8c en 23. L’extrêmité 19 de ce siphon communique librement avec Peau de la cuve ou vase extérieur, L’extrêmité 23 au contraire communique avec le quatrième tuyau dont je me suis réservé il n’y a qu’1111 moment d’expliquer Pu sage, 8c par conséquent avec Pair del’intérieur de la cloche, par le tuyau s t , pi. IX, fig. q. Enfin M. Meusnier a mastiqué en 16, planche FUI, fig. 1, un autre tube droit de verre 16 , 17,18, qui communique par son extrémité 16 avec Peau du vase extérieur il est ouvert à Pair libre par son extrémité supérieure 18. II est clair, d’après ces dispositions, que l’eau doit se tenir dans le tube 16, 17 8c 18, constamment au niveau de celle de la cuve* ou vase Description bu 'Gazomètre* zpz Vase extérieur ; què l’eau au contraire dans la branche 19 , 20 & 21 , doit se tenir plus haut ou plus bas , suivant que l’air de i’intérieur de la cloche est plus ou moins pr,este que l’air extérieur , & que la distérence de hauteur entre tes deux colonnes, observée dans le tube 16, 17 Sc 1 8 , & dans celui 19,20 & 21 , doit don» her exactement la mesure de la différence de pression. On a fait placer en conséquence entre ces deux tubes une rcgle de cuivre graduée ctc divisée en pouces A lignes , pour mesurer ceZ différences. On conçoit que l’air & en général tous les fluides élastiques aérifórmes étaiit d’autant plus lourds qu’ils son t plus comprimés , il étoit nécessaire pour en évaluer les quantités & pour convenu les volumes en poids, d’en conhoîtré l’état de compression c’ qú’on s’est proposé de remplir par le méchanisme qti’on vient d’exposer. Mais ce n’est pas encore assez pour conhoîtrò la pesanteur spécifique de l’air ou des gaz & pour déterminer leur poids fous un volume connu * que de savoir quel est le degré de compression qu’ils éprouvent, il faut encore en connoître lá température , & c’est à quoi nous sommés par* venus à l’aide d’un petit thermomètre dont la boule plonge dans la cloche A » & dont ia Z z 54 Description du Gazomètre. graduation s’élève en-dehors il eíl solidement mastiqué dans une virole de cuivre qui se visse à la calote supérieure de la cloche A. Voye^ 24 & 25 , planche VILI , fig . 1 , & pi . IX , fig. q. Ce même thermomètre est représenté íéparément, pi. VLU , fig. 10. L’usage du gazomètre auroit encore présenté de grands embarras & de grandes difficultés , si nous nous sellions bornés à ces seules précautions. La cloche en s’enfonqant dans l’eau du vase extérieur L M N O , perd de son poids, & cette perte de poids est égale à celui de l’eau qu’elle déplace. II en résulte que la preffion qu’éprouve l’air ou le gaz contenp dans la cloche , diminue continuellement à mesure qu’elle s’ensonce ; que le gaz qu’elle a fourni dans le premier instant, n’est pas de la même densité que celui qu’elle fournit à la fin ; que fa pesanteur Ipécisique va continuellement en décroissant; éè, quoiqu’à la rigueur ces différences puissent être déterminées par le calcul, on auroit été obligé à des recherches mathématiques qui au roient rendu l’usage de cet appareil embarrassant & difficile. Pour remédier à cet inconvénient, M. Meusnier a imaginé d’élever perpendiculairement au milieu du fléau une tige quar- rée de fer 2 68c 27 , pi. VIll , fig. 1, qui traverse une lentille creuse de cuivre 28, qu’on Description dù Gazomètre. ouvre & qu’on peut remplir de plomb. Cette lentille glisse le long de la tige 26 8c 27-, elle se meut par le moyen d’un pignon denié qui engraîne dans une crémaillère, & elle se fixe à l’endroit qu’on juge à propos. II est clair que quand le levier DE est hon- sontal, la lentille 28 ne pèse ni d’un côté ni d’un autre ; elle n’augmerite donc ni ne diminue la pression. II n’en est plus de même quand la cloche A s’enfonce davantage & que le levier s'incline d’un côté , comme on le vcit fig. 1. Alors le poids 28 qui n’est plus dans la ligne verticale qui passe par le centre de suspension, pèse du côté de la cloche & augmente sa pression. Cet effet est d’autant plus grand, que ia lentille 28 est plus élevée vers 27 , parce que le même poids exerce une action d’autant plus forte, qií’il est appliqué à l’extrêmité d’un levier plus long. On voit donc qu’en promenant le poids 28 le long de la tige 26 8c 27 , suivant laquelle il est mobile , on peut augmenter ou diminuer l’esset de la correction qu’il opère ; 8c le calcul comme l’expérience , prouvent qu’on peut arriver au point de compenser fort exactement la perte de poids que la cloche éprouve à tous les degrés de pression. Je n’ai encore rien dit de la manière dévaluer les quantités d’air ou de gaz fournies par Zij DhSCRlPTlON DU Gazomètre. la machine, & cet article est de tous le plus important. Four déterminer avec une rigoureuse exactitude ce qui s’est dépensé dans le cours d’une expérience , & réciproquement pour savoir cc qui en a été fourni, nous avons établi fur Parc de cercle qui termine le levier TiE y fig. i, nn limbe de cuivre l m divisé en degrés & demi- degrés; cet arc est fixé au levier DE , & il est emporté par un mouvement commun. On mesure les quantités dont il s’abaisse, au moyen ti’un index fixe 29 , zo, qui se termine en zo parun nontútis qui donne les centièmes de degré. On voit > -planche f^III , les détails des différentes parties que nous venons de décrire. i°. Figure L, la chaîne plate qui soutient le bassin de balance P ; c’est celle de M. Vaucan- son mais comme elle a I’inconvénient de Rallonger ou de se raccourcir suivant qu'elle est plus ou moins chargée, il y auroit eu de Fi inconvénient à l’employer à la suspension de la cloche A. 2°. Figure 5 , la chaîne i k m , qui, dans la figure 1 porte la cloche A elle est toute formée de plaques de fer limées, enchevêtrées les unes dans les autres, & maintenues par des chevilles de fer. Quelque fardeau qu’on faste supporter à ce genre de chaîne , elle ne s’alonge pas sensiblement. Description du Gazomètre. 337 3 e . Figure 6, l’étrier à trois branches, par le moyen duqnel est suspendue la cloche A avec des vis de rappel, pour la Axer dans une position bien verticale. 4. 0 . Figure 3, la tige 26, 27 , cpû s’élève perpendiculairement au milieu du fléau, & qui porte la lentille 28. j°. Figures 7 Sc 8 , les rouleaux avec la bande; 3; de cristal de roche , fur laquelle portent les contacts , pour diminuer encore le frottement. 6°. Figure q , la pièce qui porte Taxe des rouleaux. 7 0 . Figure A, le milieu du fléau avec le tourillon fur lequel il est mobile. 8°. Figure 10 , le thermomètre qui donne le degré de l’air contenu dans la cloche. Quand on veut fe servir du jÉ^zomètre qu’on vient de décrire, il faut commencer par remplir d’eau le vase extérieur L M N-O , planche L 717 , fig. x, juíqu’à une hauteur déterminée , qui doit toujours être la même dans toutes les expériences. Le niveau de Peau doit être pris quand le fléau de la machine est horifontal. Ce niveau , quand la cloche est à fond , fe trouve augmenté de toute la quantité d’eau qu’elle a déplacée ;il diminue au contraire à mesure que la cloche approche de son plus haut point d’éléyation. On cherche ensuite par tâtonne- Z iij 358 Graduation du Gazomètre. mens quelle est l’élévrtion à laquelle doit être fixée la lentille 28 , pour que la prestlon soit égale dans toutes les positions du fléau. Je dis à peu près , paree que la correction n'est pas rigoureuse , & que des différences d’un quart de ligne & même d’une demi-ligne ne font d’aucune conséquence. Cette hauteur à laquelle il faut élever la lentille , n'est pas la même pour tous les degrés de prestlon ; elle varie suivant que cette prestlon est de 1 pouce , 2 pouces , 3 pouces, &c. Toutes ces déterminations doivent etre écrites à mesure sur un registre avec beaur ccup d’ordre, Ces premières dispositions faites , on prend une bouteille de huit à dix pintes , dont on détermine bien la capacité en pesant exactement la quantité d’eau qu’elle peut contenir. On renverse 'cette bouteille ainsi pleine dans la cuve GHIK,^o-. 1 . On en poselegcuîeau sur la tablette à la place de la cloche V , en engageant l’ex- trêmité ri du tuyau 7 , 8 , p , 10 , 11 dans son gouleau. On établit la machine à ?éro de pression, & on observe bien exactement le degré - marqué par l’index sur le limbe puis ouvrant le robinet 8 & appuyant un peu fur la cloche A , on fait paffer autant d’air qu’il en faut poux ^emplir entièrement la bouteille. Alors on observe de nouveau le limbe , & on est en ét?I? Graduation vu Gazomètre, jyp de calculer le nombre de pouces cubes qui répondent à chaque degré. Après cette première bouteille on en remplit une seconde, une troisième , &c. on recommence même plusieurs fois cette opération , & même avec des bouteilles de difi'érentes capacités ; & avec du tems & une scrupuleuse attention on parvient à jauger la cloche A dans toutes ses parties. Le mieux est de faire en forte qu’elíe soit bien tournée & bien cylindrique , asin d’éviter les évaluations & les calculs. L’instrument que je viens de décrire & que j’ai nommé gazomètre, a été construit par M. Meignié le ingénieur, constructeur d’inf- trumens de physique , bréveté du Roi. II y a apporté un foin , une exactitude & une intelligence rares. C’est un instrument précieux par le grand nombre des applications qn’on en peut faire, & parce qu’il est des expériences à peu près impossibles fans lui. Ce qui le renchérit , c’est qu’un seul ne suffit pas , il le faut double dans un grand nombre de cas, comme dans la formation de l’eau , dans celle de l’acide nitreux , &e. C’est un effet inévitable de l’état de perfection dont la Chimie commence à s’approcher, que d’exiger des instrit- mens & des appareils dispendieux Sc compliqués il faut s’attacher fans doute à les sirnpli- Ziv 5'íg DU VOLUME DES GAZ. fier, mais il ne faut pas que ce soit aux dépens de leur commodité & íur-tout de leur exactitude. . §. III. De quelques autres manières de mesurer le volume de s Ga^. te gazomètre dûnt je viens de donner la inscription dans le paragraphe précédent, est un instrument trop complique & trop cher, pour qu on puifFe l’employer habituellement à ]a mesure des gaz dans les laboratoires ; il s’eii faut même beaucoup qu’il soit applicable à routes les circonstances. II faut pour une multitude d’expériences courantes , des moyens plus simples & qui soient, fi l’on peut se permettre cette expression, plus à la main. Je vais détailler ici ceux dont je me fuis servi jusqu’au moment où j’ai eu un gazomètre à ma disposition, Sc dont je me sers encore aujourd’hui cte préférence dans le cours ordinaire de mes expériences, J’ai décrit dans le paragraphe premier de ce chapitre les appareils pneumato - chimiques à Teau & au mercure. Ils consistent, comme on j’a vu, en cuves plus ou moins grandes fur la ^blptte desquellçs se posent les çloçhes defii- Mesure r»u volume des Gaz. z6r nées à recevoir les gaz. Je suppose cju’à la suite d’uue expérience quelconque , on ait dans un appareil de cette espèce un résidu de gaz qui n’cst absorbable ni par Palpali ni par Peau, qui est contenu dans le haut d’une cloche A £ F, planche , fig. j, & dont on veut connoître le volume, On commence par marquer avec une grande exactitude par le moyen de bandes de papier la hauteur EF de Peau ou du mercure, 11 ne faut pas se contenter d’appliquer une seule marque d’un des côtés de la cloche, parce qu’il pourroit rester de Pincertitude fur le niveau du liquide il en faut au moins trois ou même quatre en opposition les unes aux autres. On doit ensuite, si c’est sur du mercure qu’on opère , faire palier sous la cloche de Peau pour déplacer le mercure. Cette opération se fait facilement avec une bouteille qu'on emplit Peau à rase on en bouche Porisice avec le doigt, on la renverse & on engage son col sous la cloche ; puis retournant la bouteille, on en fait sortir Peau qui s’élcve au-dessus de la colonne de mercure & qui la déplace. Lors? i que tout le mercure est ainsi déplacé , on verse de Peau sur la cuve A_B C D, de manière que le mercure en soit couvert d’un pouce environ. On passe une astìète ou un vase quelconque ^rçs-plat fous la cloche, & on Penlcye pour la JÓ2 Graduation des Cloches. transporter sur tine cuve à eau, plane. V , figures x & z. Alors on transvase Pair dans une cloche qui a été graduée de la manière dont je vais Pexpiiquer, & on juge de la quantité du gaz par les graduations de la cloche. A cette première manière de déterminer le volume du gaz , on peut en substituer une autre qu’il est bon d’employer comme moyen de vérification. L’air ou le gaz une fois transvase, on retourne la cloche qui ie contenoit, & on y verse de Peau jusqu’aux marques E F ; on pèse cette eau , & de son poids on en conclut le volume , d’après cette donnée qu’un pied cube ou 1728 pouces d’eau pèsent 70 li'v. On trouvera à la fin de cette troisième partie tine Table où ces réductions se trouvent toutes faites. La manière de graduer les cloches est extrêmement facile, & je vais en donner le procédé asm que chacun ptiiste s’en procurer. II est bon Peu avoir de plusieurs grandeurs , & même un certain nombre de chaque grandeur, pour y avoir recours en cas d’accident. On prend une cloche de cristal un peu forte, longue 6 c étroite ; on Pemplit d’eau dans la cuve représentée planche V, fìg. 1, & on la pose sur la tablette A B C D. O11 doit avoir une place déterminée qui serve constamment à Graduation des Cloches. z6z ce genre d’opération , asin que le niveau de lá tablette sur laquelle on pose la cloche soit toujours le même ; on évite par-là presque la seule erreur dont ce genre d’opération soit susceptible. D’un autre côté, on choisit une bouteille à gouleau étroit qui , pleine à rase , contienne juste 6 onces z gros 6i grains d’eau, ce qui répond à un volume de io pouces cubiques. Si on ne trouvoit pas de bouteille qui eût précisément cette capacité , on en prendroit une un peu plus grande , & on y coulçroit un peu de cire fondue avec de la résine , pour en diminuer la capacité cette bouteille sert d’étalon pour jauger la cloche, & voici comme on y procède. On fait passer i’air contenu dans cette bouteille dans la cloche qu’on se propose de graduer,, puis on fait une marque à la hauteur jusqu’à laquelle est descendue l’eau. On ajoute une seconde mesure d’air & on sait une nouvelle marque ; on continue ainsi jusqu’à ce que toute l’eau de la cloche ait été déplacée. II est important pendant le cours de cette opération, que la bouteille & la cloche soient maintenues constamment à la même température , & que cette température dissere peu de celle de l’eau de la cuve. On doit donc éviter rappliquer les mains fur la cloche, ou au 3-5j. Graduation des Cloches. moins de les y tenir long-tems , pour ne la pas échauffer si mênfe on craignoit qu’elle nc l’eút été, il faudroit verser dessus de seau de la cuve pour la rafraîchir. La hauteur du baromètre & du thermomètre est indifférente pour cette opération , pourvu qu’elle ne varie pas pendant qu’elle dure. Lorsque les marques ont été ainsi placées de 10 pouces en io pouces fur la cloche, on y trace une graduation avec une pointe de diamant emmanchée dans une petite tige de fer. On trouve des diamans ainsi montés pour un prix modique au Louvre , chez le successeur de Passement. On peut graduer de la mcme manière des tubes de cristal pour le mercure on les divise alors de pouce en pouce & même de dixièmes de pouce en dixièmes de pouce. La bouteille qui sert de jauge doit contenir juste 8 onces 6 gros 2y grains de mercure; c’est le poids équivalent à un pouce cubique. Cette manière de déterminer les volumes d’air, au moyen d’une cloche graduée, comme on vient de l’expofer, a l’avantage de n’exigcr aucune correction pour la différence de hauteur qui existe entre le niveau de l’eau dans l’inté- rieur de la cloche, & celui de l’eau de la cuve; mais il 11e dispense pas des corrections relatives à la hauteur du baromètre &, du ther» De la séparation des Gaz. z6p momètrc. Loriqti’on détermine au contraire le volume de l’air par le poids de l’eau contenue jusqu’aux marques E F , on a une correction de plus à faire pour la différence des niveaux dn fluide en-dedans cn-dehors de la cloche , comme je l'expliquerai dans le H. V de ce chapitre. §. IV. De la manière de séparer les unes des autres les différentes espèces de Gaç. O11 n’a présenté dans le paragraphe précédent qu’un cas des plus simples, celui où l’on se propose de déterminer le volume d’un gaz pur non absorbable par l’eau les expériences conduisent ordinairement à des résultats plus compliqués, & il n’est pas rare d’ à la fois trois ou quatre espèces de gaz différentes. Je vais essayer de donner une idée de la manière dont on parvient à les séparer. Je suppose que j'aye sous la cloche A, pi. IV^ fié' 3 , une quantité A E F de différens gaz , mêlés ensemble & contenus par du mercure on doit commencer par marquer exactement avec des bandes de papier, comme je l’ai prescrit dans le paragraphe précédent, la hauteur du mercure on fait enlùite passer fous la cloche une très-petite quantité d’eau, d’un pouce z 66 De la séparation bes Gaz. cubique, par exemple st le mélange de gaz contient du gaz acide muriatique ou du gaz. acide sulfureux , il y aura sur-le-champ une absorption très-considérable, parce que c’est une propriété de ces gaz d’être absorbés en grande quantité par seau, sur-tout le gaz acide muriatique. Si le pouce cube d’eau qui a été introduit ne produit qu’une très-légère absorption & à peine égale à son volume, on en conclura que le mélange ne contient ni gaz acide muriatique j ni gaz acide sulfureux , ni même de gaz ammoniaque ; mais on commencera dòs- lors à soupçonner qu’il est mélangé de gaz acide carbonique, parce qu’en effet l’eau n’abforbe de ce gaz qu’urt volume à peu près égal au sien. Pour vérifier ce soupçon , on introduira fous la cloche de l’alkali caustique en liqueur s’il y a du gaz acide carbonique, on observera une absorption lente & qui durera plusieurs heures ; l’acide carbonique fe combinera avec l’alkali caustique ou potasse , & ce qui restera ensuite n’en contiendra pas sensiblement. On n’oubliera pas à la fuite dç chaque expérience de coller des marques de papier fur ]a cloche, à l’endroit où répondra la surface du mercure, & de les vernir dès qu’elles feront sèches, afin qu’on puisse plonger la cloche De tA SÉPARATION DES GaZ. Z6? dans l’eau fans risquer de les décoller. II fera également nécessaire de tenir note de la différence de niveau entre le mercure de la cloche & celui de la cuve , ainsi que de la hauteur du baromètre & du degré du thermomètre. Lorsqu’on aura ainsi absorbé par l’eau & par la potasse tous les gaz qui en sont susceptibles, on fera passer de l’eau sous la cloche pour eu déplacer tout le mercure ; on couvrira j comme je í’ai prescrit dans le paragraphe précédent, le mercure de la cuve d’environ deux pouces d’eau ; puis passant par-dessous la cloche une aílìète plate, on la transportera sor la cuve pneumato-chimique à Peau là on déterminera la quantité d’air ou de gaz restant, en la faisant passer dans nue cloche graduée. Cela fait, on en prendra différons essais dans de petites jarres , & par des expériences préliminaires on cherchera à reconnoïtre quels sont à peu près les gaz auxquels on a affaire. On introduira par exemple dans une des petites jarres remplie de ce gaz une bougie allumée, comme on le voit représenté planche K, fig. 8. Si la bougie ne s’y éteint pas, on en conclura qu’il contient du gaz oxygène, & même, suivant que la flamme de la bougie sera plus ou moins éclatante , on pourra juger s’il en contient plus ou moins que Pair de l’atmosphère. Dans le cas au contraire Z§8 De lA. sÉPARATrÓN des Gaz. ou la bougie s’y éteindroit , on auroit uné forte raison de présumer que ce résidu est, pour la plus grande partie, du gaz azote. Si à Rapproche de la bougie le gaz s’enflamme & brûlé paisiblement à la surface avec une ílamme de couleur blanche , on en conclura que c’est du gaz hydrogène pur; si elle est bleue, on aurà lieu d’en conclurç que ce gaz est carbonisé énfin s’il brûle avec bruit & détonation, c’est un mélange de gaz oxygène & de gaz hydrogéné; On peut éncore mêler une portion dil même gaz avec du gaz oxygène ; s’il y a vapeurs rouges & absorption , on en conclura qu’il contient du gaz rtitrcux. Ces connoistances préliminaires donnent bien une idée de la qualité du gaz & de la nature du mélange ; mais elles ne suffisent pas pour déterminer les proportions Sc les quantités. II faut alors avoir recours à toutes les ressources de l’analyse, & c’est beaucoup que de savoir à peu près dans quel sens il faut diriger ses efforts. Je suppose que l’on ait reconnu que lé résidu fur lequel on opère soit un mélange de gaz azote & de gaz oxygène pour en recon- noître la proportion , on en fait passer une quantité déterminée, 100 parties par exemple, dans un tube gradué de 10 à 12 lignes de diamètre í De là séparation des Gaz. z 69 mètre on y introduit d'u sulfure de potasse dissous dans seau, & on laisse le gaz en contact avec cette liqueur 5 elle absorbe tout le gáz oxygène, & au bout de quelques jours il ne relie que du gaz azote. Si au contraire on a reconnu qu’on avoir affaire à du gaz hydrogène , on en fait passer Une quantité déterminée dans un eudiomètre de Volta; on y joint une première portion dé gaz oxygène'j qu’on fait détoner avec lui par l’ctincelle électrique on ajoute tine seconde portion du même gaz oxygène , & on sait détoner dè noúveaù , & ainsi jusqu’à cé qu’on ait obtènú la plus grande diminution possible de vol'umé. II se formé, comme on sait, dans cet’.* détonation , dé l’eau qui est absorbée sur-le- champ ; mais si le gaz hydrogène contenoit dit carbone , il se forme en même tems de l’acide carbonique qui ne s’absorbe pas aussi prompt tentent, & dont on peut reconnoîtré la quán» tité en Facilitant son absorption par l’agitation de l’eaui Enfin si on a du gaz nitreux , on peut encdré en déterminer la quantité, du moins à peu près, par une addition de gaz Oxygène , & d’après la diminution du volume qui en résulte. Je m’en tiendrai à ces exemples généraux qui suffisent pour donnée uné idée de ce genre À a 570 De ia séparation des Gaz. d’opérations. Un volume entier ne suffiròit pas, si l'on vouloir prévoir tous les cas. L’analyfe des gaz est. un art avec lequel il faut le familiariser; mais comme ils ont la plupart de l’affi- nité les uns avec les autres, il faut avouer qu’on n'eíl pas toujours sûr de les avoir complètement séparés. C'cst alors qu’il faut changer •de marche & de route, refaire d'autres expériences fous une autre forme , introduire quelque nouvel agent dans la combinaison , en •écarter d’autres , jusqu’à ce qu’on soit sur d’a- -voir saisi la vérité. 5. V. Des corrections à faire au volume des Ga% obtenus dans les expériences , relativement à la pression de Vatmosphère. C’est une vérité donnée par l’expérience, que les fluides élastiques en général font compressibles en raison des poids dont ils font chargés. H est possible que cette loi souffre quelqu’altération aux approches du degré de •compression qui seroit suffisant pour les réduire à l’état liquide, & de même à un degré de dilatation ou de compression extrême mais nous ne sommes pas près de ces limites pour la plupart des gaz que nous soumettons à des expériences. Quand je dis que les fluides élastiques font / Corrections RàrómíïtriqîìeS; 571 Compressibles en raison des poids dont i!s font chargés, voici comme il Faut entendre cette proposition. Tout le monde fait cé que c’est qu’un baromètre. C’est , à proprement parler , un siphon .ABCD ,pl. XII,fig. iS, plein de mercure dans la branche AB, plein d’air dans la branche B C D. Si l'on supposé mentalement cette branche BCD prolongée indéfiniment jusqu’au haut dé notre atmosphère, on verra clairement que ìe baromètre 11’est autre chose qu’une sorte dé balance, un instrument dans lequel on met une Colonne de mercure en équilibre avec une colonne d’air. Mais il est facile de s’appercevoir ìquejpóur que cet effet ait lieu,il est parfaitement inutile de prolonger là branche BCD à utleauíli grande hauteur, & que comme le baromètre est plongé dans l’air, la colonne A B de mercure fera également en équilibre avec une colonne de même diamètre d’air de l’atmosphère , quoique la branche dti siphon BCD soit coupés èn C 8 c qu’on en retranche la partie C D. La hauteur moyenne d’une colonne de mercure capable de faire équilibre avec le poids d’une colonne d’air prise depuis le haut de l’at- mosphère jusqu’à la surface de la terre, est dé 28 pouces de mercure , du moins à Paris 8 c même dans les quartiers bas. de la ville ce qui- Á a ij 372 Corrections barométriques. signifie en cfautres termes que l’air à la surface de la terre à Paris , est communément preste par un poids égal à celui d’une colonne de mercure de 28 pouces de hauteur. C’est ce que ’ai voulu exprimer dans cet Ouvrage, lorsque j’ai dit en parlant des dissérens gaz , par exemple du gaz oxygène, qu'il pesoit 1 once 4 gros le pied cube, fous une pression de 28 pouces. La hauteur de cette colonne de mercure diminue à mesure que l'on s’élève & qu’on s’é- loigne de la surface de la terre, ou , pour parler plus rigoureusement, de la ligne de niveau formée par la surface de la mer; parce qu’il n’y a que la colonne d’air supérieure au baromètre qui fasse équilibre avec le mercure, 8 c que la pression de toute la quantité d’air qui est au-dessous du niveau où il est placé, est nulle par rapport à lui. JVlais, suivant quelle loi le baromètre baisse* t-il à mesure que l’on s’élève; ou, ce qui revient au même, quelle est la loi suivant laquelle les différentes couches de l’atmosphère décroissent de densité f C’est ce qui a beaucoup exercé la sagacité des Physiciens du dernier siècle. Inexpérience suivante a d’abord jetté beaucoup de lumière sur cet objet. Si l’on prend un siphon de verre AB C D E , planche XII, fig. ij , fermé en E & ouvert Du VOLUME DES GAZ. Z 7 Z en A, & qu’on y introduise quelques gouttes de mercure pour intercepter la communication entre la branche A B & la branche BE, il eíl clair que l’air contenu dans la branche B C D E fera pressé comme tout Pair environnant par une colonne égale au poids de 28 pouces de mercure. Mais si on verse du mercure dans la branche A B , jusqu’à 28 pouces de hauteur, il est clair que i’air de la branche B C D E fera pressé par un poids égal à deux fois 28 pouces de mercure ; or l’expérience a démontré qu’a- lors au lieu d’occuper le volume total B E, il n’occupera plus que celui C E qui en est précisément la moitié. Si à cette première colonne de 28 pouces de mercure, on en ajoute deux autres également de 28 pouces dans la branche A C, Pair de la branche B C D E fera comprimé par quatre colonnes citadine égale au poids de 28 pouces de mercure, & il n’occupera plus que l’efpace D E , c’est-à-dire, le quart du volume qu’il occupoit au commencement de l’expérience. De ces résultats qu’on peut varier d’une infinité de manières, on en a déduit cette loi générale qui paroît applicable à tous les fluides élastiques, que leur volume décroît proportionnellement aux poids dont ils font chargés ; ce qui peut austì s’énoncer en ces termes , que lc volume, de tout fluide élastique efl en raison r/r- A a iij 57 s Corrections barométriques. ve>J'; des poids doru il ejì comprimé. Les expériences raites pour la mesure des hautes montagne* oni pleinement confirme l'exactitude 4e ces relu!-, pus,& en supposant qu ils s’écartent de la vérité, les différences sont fi excessivement petites qu’el- les peuvent erre regardées comme rigoureusement nulles dans les expériences chimiques. Cette loi de la compression des fluides élastiques une fois bien entendue, il est aisé d’en faire l’appliration aux corrections qu’il est indispensable de faire a u volume des airs ou gaz z, Je passe à un cas un peu plus compliqué. Je suppose que la cloche A, planche XII t fig* j8 , contienne un gaz quelconque dans fa partie supérieure A C D ; que le reste de cette même cloche soit rempli de mercure au-dessous de ÇD, & que le tout soit plongé dans un baílìn contenant du mercure jusqu’en E F. Enfin, je suppose encore que la dissérence C E de la hauteur du mercure dans la cloche A' dans le baífin soit de 6 pouces , & que la hauteur du baromètre soit de 27 pouces 6 lignes. II est clair que d’après ces données, l’air contenu dans la capacité A C D est pressé par le poids de l’atmosphcre, diminué du poids de la colonne de mercure C E. La force qui pouces le presse est donc égale à 37,y — 6/°""’ = 5- Cet air est donc moins pressé que ne l’est l’air de l’atmosphcre à la hauteur moyenne dju baromètre il occupe donc plus d’espace qu’il n’en devroit occuper, & la dissérence est précisément proportionnelle à la dissérence des poids qui le compriment. Si donc après avoir présure l’cspace A B Ç , on l’a trouvé, par exemple, de 120 pouces cubiques , i! faudra DU VOLUME DES G A Z. 377 pour ramener le volume du gnz à celui qu’il occuperoit, à une pression de 28 pouces , faire la proportion suivante 120 pouces est au volume cherché que Rappellerai x y comme •>- est à —d’où l’on déduira x 21,j 28 110 XII,j - poucts —Tt -= On a le choix dans ces sortes de calculs, çu de réduire en lignes la hauteur du baromètre , ainsi que la différence du niveau du mercure en-dedans & en-dehors de la cloche, ou de Pexprimer en fractions décimales de pouces. Je préfère ce dernier parti, qui rend le calcul plus court & plus facile. On ne doit point négliger les méthodes d’abréviations pour les opérations qui se répètent souvent Rai joint en conséquence à la suite de cette troisième partie, sous le NIV, une table qui exprime les fractions décimales de pouces correspondantes aux lignes & fractions de lignes. Rien ne fera plus aisé, d’après cette table, que de réduire en fractions décimales de pouces les hauteurs du mercure qu’on aura observées eu ligues. On a des corrections semblables à faire lors- qu’on opère dans l’appareil pneumato-chimique à l’cau. II faut également, pour obtenir des résultats rigoureux, tenir compte de la dif- 578 Corrections t-hermométr-iques. férencç de hauteur de l’eau en-dehors & en- dedans de la cloche. Mais, comme c’est en pouces 8c lignes du baromètre, & par conséquent en pouces & lignes de mercure , que s’exprime la pression de l’atmosphère , 8c qu’on ne peut additionner ensemble que des quantités homogènes, on est obligé de réduire les disté- rences de niveau exprimées en pouces 8c lignes d’eau , en une hauteur équivalente de mercure. On part, pour cette conversion , de cette donnée, que le mercure est 1^,5681 aussi pesant que l'eau. On trouve à la fin de cet Ouvrage sous le N°. V,une table à l’aide de laquelle on peut faire promptement 8c facilement cette xéduéfion, §. V I. Des Comblons relatives aux différons degrés d u Thermomètre . De même que pour avoir le poids de l’air êc des gaz il est nécessaire de les réduire à une pression constante, telle que celle de 28 pouces de mercure ; de même aussi il est nécessaire de les réduire à une température déterminée car puisque les fluides élastiques font susceptibles de Ib dilater par la chaleur & de se condenser par le froid, il en résulte nécessairement cju’ils changent de densité , & que leur p élan- Du v'oiumh dés Gaz. 379 teur n’est plus la même fous un volume donné» La température de IQ degrés étant moyenne entre les chaleurs de Pété & les froids de l’hi» ver, cette température étant celle des foute» rains, S N°t V. à. .... - -**.*.*.*' fié' 3 > pi' , est formée d'un grillage de fil de fer, soutenu par quelques montans du même métal ; c’est dans cette capacité que l’on place les corps soumis à l’expérience fa partie supérieure L M se ferme au moyen d’un couvercle G H représenté séparément , figure q. 11 est entièrement ouvert par-dessus, & le deí- du Calorimètre. 391 sous est formé d’un grillage de fil de fer. La capacité moyenne b b b b b, figures 2. &. 3, est destinée à contenir la glace qui doit environner la capacité intérieure , & que doit fondre le calorique du corps mis en expérience cette glace est supportée & retenue par une grille m m sous laquelle est un tamis n n-, l’un 6c l’autre font représentés séparément, figures 5 & 6. A mesure que la glace est fondue par le calorique qui se dégage du corps placé dans la capacité Intérieure, seau coule à travers la grille 8 & se rassemble dans le vase F, figure 1 , placé au- dessous de la machine ; u est un robinet au moyen duquel on peut arrêter à volonté I’é- coulement de l’eau intérieure. Enfin la capacité extérieure aaaaa, fig. 2. & 3 est destinée à recevoir la glace qui doit arrêter l’estet de la chaleur de l’air extérieur & des corps environnans I’eaU que produit la fonte de cette glace , coule le long du tuyau s T que l'on peut ouvrir ou fermer au moyen du robinet r . Toute la machine est recouverte par le couvercle F F , fig . 7 , entièrement ouvert dans fa partie supérieure , 6 c fermé dans fa patrie inférieure; elle est composée de ser-blanc peint à l’huiie pour le garantir de la rouille. B b iv Description 59 * Pour mettre le calorimètre en expérience* on remplit de glace pilce la capacité moyenne b b b b b , & le couvercle G H de la capacité intérieure, la capacité extérieure aaaa, Si le couvercle F F , figure j , de toute la machine. On la preste fortement pour qu’il ne relie point de parties vukles , puis on laisse égouter la glace intérieure ; après quoi on ouvre la machine pour y placer le corps que l’on veut mettre en expérience , & on la referme fur le champ. On attend que le corps soit entièrement refroidi, & que la glace qui a fondu soit suffisamment égoutée ; ensuite on pèse l’eau qui s’est rassemblée dans le vase F ,fig, i son poids est une mesure exacte de la quantité de calorique dégagée du corps, pendant qu’il s’est refroidi ; car il est visible que ce corps est dans la même position qu’ati centre de la sphère dont nous venons de parler, puisque tout le caloiiqne qui s’en dégage est arrêté par la glace intérieure, & que cette glace est garantie de l’imprestìon de toute autre chaleur, par la glace renfermée dans le couvercle & dans la capacité extérieure. Les expériences de ce genre durent quinze, dix-huit Sc vingt heures ; quelquefois pour les accélérer, on place de la glace bien égoutée dans la capacité intérieure, & on en couvre les corps que l’on veut refroidir. nu Calorimètre. La figure 8 représente un seau de tôle destiné à recevoir les corps fur lesquels on veut opérer ; il est garni d’un couvercle percé dans son milieu , & Fermé avec un bouchon de liège, traversé par le tube d’un petit thermomètre. La figure § de la même planche représente un marras de verre dont le bouchon est également traversé par le tube d’un petit thermomètre , dont la boule & tine partie ’u tube plonge dans la liqueur ; il faut se servir de semblables matras tontes les ibis que l’on opcre fur les acides , & en général fur les substances qui peuvent avoir quelque action fur les métaux. R S, figure 10 , est un petit cylindre creux que l’on place an fond de la capacité intérieure pour soutenir les matras. II est essentiel que dans cette machine, il n’y ait aucune communication entre la capacité moyenne & la capacité extérieure ; ce que l’on éprouvera facilement en remplissant d’eau la capacité extérieure. S’il existoit une communication entre ces capacités, la glace fondue par l’ntmofphère dont la chaleur agit fur Penveloppe de la capacité extérieure, pourroit passer dans la capacité moyenne, Sí alors l’eau qui s’écou- leroit de cette dernière capacité, ne scroit plus la mesure du calorique perdu par le corps mis en expérience- 5P4 Description Lorsque la température de latmosphèré n’eíl que de quelques degrés au-dessus de zéro , fa chaleur ne peut parvenir que très-difficilement jusque dans la capacité moyenne, puifqu’eìle est arrêtée par la glace du couvercle 8c de la capacité extérieure ; mais si la température extérieure ctoit au-defious de zéro, l’atmosphòre pourroit refroidir la glace intérieure; il est donc essentiel d’opcrer dans une atmosphère dont la température ne soit pas au-dessous de zéro ainsi dans un tems de gelée, il faudra renfermer la machine dans un appartement dont on aura foin d’échausser ^intérieur. II est encore nécessaire que la glace dont on fait usage, ne soit pas au-dessous de zéro ; si elle ctoit dans ce cas, il faudroit la piler, l’étendre par couches fort minces, & la tenir ainsi pendant quelque tems dans un lieu dont la température fût au-dessus de zéro. La glace intérieure retient toujours une petite quantité d’eau qui adhère à fa surface, & l'on pourroit croire que cette eau doit entrer dans le résultat des expériences mais il faut observer qu’att commencement de chaque expérience, la glace est déja imbibée de toute la quantité d’eau qu’elïe peut ainsi retenir ; en sorte que si une petite partie de la glace fondue par le corps, reste adhérente à la glace intérieure, du Cal o k -i mètre. 39/ la même quantité, à trcs-peu prcs, d’eau primitivement adhérente à la surface de la glace, doit s’cn détacher & couler dans le vase car la surface de la glace intérieure change extrêmement peu dans l’expérience. Quelques précautions que nous ayons prises, il nous a cté impossible d’empëcher l’air extérieur de pénétrer dans la capacité intérieure , lorsque la température ctoit à 9 ou 10 degrés, au-dessus de la congélation. L’air renfermé dans cette capacité étant alors spécifiquement plus pesant que l’air extérieur, í! s’écoule par le tuyau xy , fig. 3 , & il est remplacé par l’air extérieur qui entre dans le calorimètre, & qui dépose une partie de son calorique sur la glace intérieure il s’établit ainsi dans la machine un courant d’air d’autant plus rapide , que la température extérieure est plus élevée , ce qui fond continuellement une portion de la glace intérieure; on peut arrêter en grande partie l’esset de ce courant, en fermant le robinet; mais il vaut beaucoup mieux n’opércr que lorsque la température extérieure ne surpasse pas 3 ou 4 degrés ; car nous avons observé qu’alors la fonte de la glace intérieure , occasionnée par l’atmof- phère, est insensible , en sorte que nous pouvons a cettè température, répondre de l’exactitude de nos expériences fur les chaleurs spécifiques des corps, à un quarantième près. 5p couvercle EF, & d’un fond GH on voit ces. trois parties assemblées, fig., i/f. II est un autre moyçn plus exact que le tamisage , d’obtenir des poudres de grosseur uniforme , c’esl le lavage ; mais il n’est praticable qu’à Pégard des matières qui ne sont point susceptibles d’être attaquées & altérées par Peau. On délaye & on agite dans Peau ou dans quel- cjn’autre liqueur les matières broyées qu’on veut. obtenir en poudres de grosseur homogène ; oi> laisse reposer un moment la liqueur , puis on la décante encore trouble ; les parties les plus grossères restent au fond du vase. On décante une seconde sois, & on a un second dépôt Do Lavage. 411 moins greffier cjue le premier. On décante une troisième fois pour obtenir un troisième dépôt, qui est au second pour la finesse ce que le second est au premier. On continue cette manœuvre jusqu’à ce que l’eau soit éclaircie ; & la poudre grossière & inégale qu’on avoir originairement , se trouve séparée en une suite de dépôts qui , chacun en particulier, font d’tin degré de finesse à peu près homogène. Le même moyen, le lavage, ne s’emploie pas feulement pour séparer les unes des autres les molécules de matières homogènes, & qui ne diffèrent que par leur degré plus 011 moins grand dç division ; il fournit une ressource non moins utile pour séparer des matières du même degré de finesse, mais dont la pesanteur spécifique est différente c’est principalement dans le travail des mines qu’on fait usage de ce moyen. On se sert pour le lavage dans les laboratoires , de vaisseaux de différentes formes , de terrines de grès , de bocaux de verre , &c. quelquefois pour décanter la liqueur fans troubler le dépôt qui s’est formé , on emploie le siphon. Cet instrument consiste en un tube de verre ABC, planche II , fig, 11, recourbé en B , & dont la branche B C doit être plus longue de quelques pouces que celle AB. Pour D u Siphon. n’ctre point oblige de le tenir à la main , cq qui pourroit être fatiguant dans quelques expériences , on le passe dans un trou pratiqué au milieu d’une petite planche DE. L’extrémite A du siphon doit être plongée dans la liqueur du bocal FG, à la profondeur jusqu’à laquelle on se propose de vuider le vase. D’après les principes hydrostatiques fur lesquels est fondé Pesset du siphon , la liqueur ne peut y couler qu’autant qu’on a chassé Pair contenu dans son intérieur c’est ce qui fe pratique au moyen d’un petit tube de verre HI, soudé hermétiquement à la branche B C. Lors donc qu’on veut procurer par le moyen du siphon Pécoulement de la liqueur du vase F G dans celui L M , on commence par boucher avec le bout du doigt l’extrémité C de la branche B C du siphon ; puis on suce avec la bouche , jusqu’à ce qu’on ait retiré tout Pair du tube & qu’il ait été remplacé par de la liqueur alors on ôte le doigt ,'la liqueur coule & continue à passer du vase F G dans celui L M. §. I I I. De la FíltraùosU On vient de voir que le tamisage étoit une opération par laquelle on séparoit les unes des De la ChaiíssEì, 413 autres des molécules de différentes grosseurs ; que les plus fines paffoient à travers le tamis , tandis que les plus grossières festoient dessus. Le filtre n’est autre chose qu’un tamis très» fin & très - ferré , à travers lequel les parties solides , quelque divisées qu’elles soient , ne peuvent passer , mais qui est cependant perméable pour les fluides; le filtre est donc, à proprement parler , l’espèce de tamis qu’on employé pour séparer des molécules solides qui sont trcs-fines , d’un fluide dont ies molécules sont encore pins fines. On se sert à cet effet, principalement en pharmacie , d’étoffes épaisses & d’un tissu très ferré î celles de laine à poils sont les plus propres à remplir cet objet. On leur donne ordinairement la forme d’un cône , planifie II,fig. z cette espèce de filtre porte le nom de chaussé qui est relatif à sa figure. La forme conique a l’avantage de réunir toute la liqueur qui coule, en un seul point A , & on peut alors la recevoir dans un vase d’une ouverture très-petite ; ce qui ne pourroit pas avoir lieu > si la liqueur couloir rie plusieurs points. Dans les grands laboratoires de pharmacie , on a un châssis de bois représenté planche II, fig. i, dans le milieu duquel on attache la chausse. La filtration à la chausse ne peut ctre appíi- 4»4 Tes Filtres de papier. cable qu'à quelques opérations de pharmacie ; mais comme dans la plupart des opérations chimiques un même iììtre ne peut lervir qu’a une même nature d’expériences , comme il faudroit avoir un nombre de chauffes considérables & les laver avec un grand foin à chaque opération , on y a substitué une étoffe très-commune, à trcs-bon marché, qui est à la vérité très-mince j mais qui j attendu qu’elle est feutrée, compense par le serré de son tissu ce qui pourroit lui manquer en épaisseur cette étoffe est du papier non collé. II n’est aucun corps solide j quelque divisé qu’il soit, qui paffe à travers les pores des filtres de papier; les fluides ati contraire les traversent avec beaucoup de facilité. Le seul embarras que présente le papier employé comme filtre , consiste dans la facilité avec laquelle il se perce & se déchire, surtout quand il est mouillé. On remédie à cet inconvénient, en le soutenant par le moyen de diverses espèces de doublures. Si on a des quantités considérables de matières à filtrer, on se sert d'un châssis de bois ABCD, plane. Il, fig, 3 , auquel font adaptées des pointes de fer ou crochets on pose ce châssis fur deux petits traiteaux , comme on le voit fig. 4. O11 place fur le quarté une toile grossière , qu’on Dès Filtres de papier. 415- tend médiocrement & qu’on accroche aux pointes ou crochets de Fer. On étend ensuite unt* ou deux Feuilles de papier fur la toile, & on verse dessus le mélange de matière liquide & de matière solide dont on veut opérer la séparation. Le fluide coule dans la terrine ou autre vase quelconque F , qu’on a mis sous le filtre. Les toiles qui ont servi à cet usage, se lavent, ou bien on les renouvelle, si on a lieu de crain-» dre que les molécules dont elles peuvent reflet imprégnées , ne soient nuisibles dans des opérations subséquentes. Dans tontes les opérations ordinaires & lors* qu’on n’a qu’une médiocre quantité de liqueur à filtrer , on se sert d’entonnoirs de verre, planche 11 , fig. 5 , pou contenir & soutenir le papier ; on le plie alors de manicre à former un cône de même figure que l’entonnoir. Mais alors on tombe dans un autre inconvénient ; le papier, lorsqu’il est mouillé , s’applique tellement fur les parois du verre, que la liqueur ne peut couler & qu’il ne s’opère de siltration que par la pointe du cône alors l’opératíon devient très-longue ; les matières hétérogènes d’ailleurs que contient la liqueur étant communément plus lourdes que l’eau , elles se rassemblent à la pointe du cône de papier, elles l’obstruent, & la siltration ou s’arrête, ou de- Hl6 ÏES FILTRES tìE PAPIER, vient excessivement lente. On a imaginé diífé- rcns procédés pour remédier à ceâ incónvé- niens, qui font plus graves qu’on ne le croirait d’abord ? parce qu’iis fe répètent tons les jours dans le cours des opérations chimiques. Uh premier moyen a été de multiplier les plis dit papier, comme on le voit fig. ni Peau n’éprouvent aucune décomposition, & on peut les retrouver l’un & 1’autre en même quantité qu’avant l’opération. On peut dire la même chose de la dissolution des résines dans l’alkool & dans les dissolvans D d iv 42i Solution des Sels par le caloriq. spiritueux. Dans la dissolution des métaux, au contraire, il y a toujours ou décomposition de l’acide , ou décomposition de Peau le métal s’oxygène, il passe à l’état d’oxide ; une substance gazeuse se dégage ; en sorte, qu’à proprement parler, aucune des substances âpres la dissolution n’est dans le même état où elle étoit auparavant. C’est uniquement de la solution dont il sera question dans cet article. Pour bien saisir ce qui se passe dans la solution des sels, il faut lavoir qu’il se complique deux essets dans la plupart de ces opérations solution par Peau , & solution par le calorique; & comme cette distinction donne Pexplication de la plupart des phénomènes relatifs à la solution , je vais insister pour la bien faire entendre. De nitrate de potasse, vulgairement appelé salpêtre, contient très-peu d’eau de cristallisation; une foule d’expériences le prouvent ; peut- être même n’en contient-il pas cependant il se liquéfie à un degré de chaleur qui surpasse à peine celui de Peau bouillante. Ce n’est donc point à l’aide de son eau de cristallisation qu’il se liquéfie, mais parce qu’il est trcs-fnsible de fa nature, & qu’il passe de l’état solide à Pétat liquide, un peu au-dessus de la chaleur de Peau bouillante. Tous les sels font de même susceptibles d’être liquéfiés par le calorique ; mais à Solution des Sels par le caloriq. ' q,2p tine température plus ou moins haute. Les uns, comme les acétites de potasse & de soude, se fondent & se liquéfient à une chaleur très-mé- diocre ; les autres , au contraire, comme le sulfate de chaux , le sulfate de potasse, &c. exigent une des plus sortes chaleurs que nous puissions produire. Cette liquéfaction des sels par le calorique présente exactement les mêmes phénomènes que la liquéfaction de la glace. Premièrement elle s’opère de même à un degré de chaleur déterminé pour chaque sel, & ce degré est constant pendant tout le tems que dure la liquéfaction du sel. Secondement, il y a emploi de calorique au moment où le sel se fond, dégagement lorsqu’il se fige; tons phénomènes généraux, & qui ont lieu lors du passage d’un corps quelconque de l’état concret à I’état fluide & réciproquement. Ces phénomènes de la solution par le calorique se compliquent toujours plus ou moins avec ceux de la solution par Peau. On en sera convaincu si Pon considère qit’on ne peut verser de Peau sur un sel pour le dissoudre, sans employer réellement un dissolvant mixte , Peau & le calorique or on peut distinguer plusieurs cas dissérens, suivant la nature & la manicre d’ctre de chaque sel. Si par exemple un sel est très-peu soluble par Peau, & qu’il le soit beau- 426 Difffr degrés de solub, des Sels. coup par le calorique , il est clair que ce sel sera très-peu soluble à seau froide, & qu’il le sera beaucoup , au contraire , à l’eau chaude ; 'te! est le nitrate de potasse, Sc sur-tout le mu- riate oxigéné de potasse. Si un autre sel au contraire est à la fois peu soluble dans seau, & peu soluble dans le calorique, il fera peu soluble dans l’eau froide comme dans seau chaude, Sc la différence ne sera pas trcs-con- sidérable ; c’est ce qui arrive au sulfate de chaux. On voit donc qu’il y a une relation nécessaire entre ces trois choses ; solubilisé d’un sel dans l’eau froide, solubilité du même sel dans seau bouillante, degré auquel ce même sel se liquéfie par le calorique seul & sons le secours de seau ; que la solubilité d’un sel à chaud Sc à froid est d’autant plus grande qu’il est plus soluble par le calorique , ou , ce qui revient au même, qu’i! est susceptible de se liquéfiera un degré plus inférieur de séchelle du thermomètre. Telle est en général la théorie de la solution des sels. Mais je 11’ai pu me former encore que des apperçus généraux, parce que les faits particuliers manquent, & qu’il n’existe point assez d’expériences exactes. La marche à suivre pour completter cette partie de la chimie est simple; elle consiste à rechercher pour chaque sel ce DlFFÉR. DEGRÉS DE SOLDE. DES SeDS. 427 qui s’en dissout dans une quantité donnée d'eau à dissérens degrés du thermomètre or comme on fait aujourd’hui avec beaucoup de précision, d’après les expériences que nous avons publiées M. de la Place & moi, ce qu’une livre d’eau contient de calorique à chaque degré du thermomètre , il fera toujours facile de déterminer par des expériences simples la proportion de calorique & d’eau qu’exige chaque sel pour être tenu en dissolution, ce qui s’en absorbe au moment où le sel se liquéfie, ce qui s’en dégage au moment où il cristallise. On ne doit plus être étonné d’après cela de voir que les sels même qui font dissolubles à froid íe dissolvent beaucoup plus rapidement dans seau chaude que dans l’eau froide. II y a toujours emploi de calorique dans la dissolution des sels ; & quand il faut que le calorique soit fourni de proche en proche par les corps environnans, il en résulte un déplacement qui ne s’opère que lentement. L’opération au contraire se trouve tout d’un coup facilitée & accélérée quand le calorique nécessaire à la solution fe trouve dé j a tout combiné avec l’eau. Les sels, en général, en fe dissolvant dans l’eau, en augmentent la pesanteur spécifique, mais cette règle n’est pas absolument fans exception. 428 Travail a faire sur les Sels neut. Un jour à venir on connoîtra la quantité de radical, d’oxigène & de base qui conslituent chaque sel neutre ; on connoîtra la quantité d’eau & de calorique nécessaire pour le dissoudre , saugmentation de pesanteur spécifique qu’il communique à seau, la figure des molécules élémentaires de ses cristaux ; on expliquera les circonstances & les accidens de fa cristallisation , & c’est alors feulement que cette partie de la chimie fera complette. M. Séguin a formé le prospectus d’un grand travail en ce genre, qu’il est bien capable d’exécuter. La solution des sels dans seau n’exige aucun appareil particulier. On se sert avec avantage dans les opérations en petit de phioles à médecine de différentes grandeurs, planche II, figures 16 & i'j ; de terrines de grès , même planche A , fig. i & 2. ; de matras à col allongé , figure i/f ; de casseroles ou bassines de cuivre & d’argent , figures ij & i5. §. II. De la Lexivìation, La Iexiviation est une opération des arts & de la chimie, dont l’objet est de séparer des substances solubles dans Peau d’avec d’autres substances qui font insolubles. On a coutume de se servir pour cette opération dans les arts De la Lexiviation. 429 & dans les usages de la vie d’un grand envier AB C D , planche II , figure iz , percé en D près de son fond d’un trou rond dans lequel on introduit une champlure de bois D E ou un robinet de métal. On met d’abord au fond du cuvier une petite couche de paille, & ensuite par-dessus la matière qu’on se propose de lessiver; on la recouvre d’une toile, & on verse de l’eau froide ou chaude, suivant que la substance est d’une solubilité plus ou moins grande. L’eau s’imbibe dans la matière, & pour qu’elle la pénètre mieux, on tient pendant quelque tems fermé le robinet D E. Lorsqu’on juge qu’elle a eu le tems de distendre toutes les parties salines, on la laisse couler par le robinet D E ; mais comme il reste toujours à la matière insoluble une portion d’eau adhérente qui ne coule pas , comme cette eau est nécessairement auss chargée de sel que celle qui a coulé, on perdroit une quantité considérable de parties salines, si on ne repasspit à plusieurs reprises de nouvelle eau à la fuite de la première. Cette eau sert à étendre celle qui est restée ; la substance saline se partage & se fractionne , & au troisième ou quatrième relavage, l’eau passe presque pure ; on s’en assure par le moyen du pèí'e-liqueur dont il a été parlé, page 338. Le petit lit de paille qu’on met au fond da vase sert à procurer des interstices pour l’é- coulement de l’eau ; on peut l’aílîmiler aux pailles ou aux tiges de verre dont on se sert pour filtrer dans I’entonnoir, & qui empêchent l’application trop immédiate du papier contre le verre. A l’égard du linge qu’on met pardessus la matière qu’on se propose de lessiver, il n’est pas non plus inutile ; il a pour objet d’empêcher que l’eau ne fasse un creux dans la matière à l’endroit où on la verse, & qu’elle ne s’ouvre des issues particulières qui empêche- roient que toute la masse ne fût lessivée. Òn imite plus ou moins cette opération des arts dans les expériences chimiques; mais attendu qu’on se propose plus d’exactitude , 8c que îorsqu’il est question, par exemple, d’une analyse, il faut être sûr de ne laisser dans le résidu aucune partie saline ou soluble, on est obligé de prendre quelques précautions particulières. La première est d’employer plus d’eau que dans les lessives ordinaires, & d’y délayer les matières avant de tirer la liqueur à clair; autrement toute la masse ne seroit pas également lessivée, & il pourroit même arriver que quelques portions ne le fussent aucunement. II faut aussi avoir soin de repasser de très-grandes quantités d’eau, & on ne doit en général regar- De u Lexiviation. 431 der l’opération comme terminée , que quand l’eau passe absolument dépouillée de sel, & que l’aréomètre indique , qu’elle n’augmente plus de pesanteur spécifique en traversant la matière contenue dans le envier. Dans les expériences très en petit, on se contente communément de mettre dans des bocaux ou des inatras de verre la matière qu’on se propose de lessiver; on verse dessus de l’eau bouillante, & on filtre au papier dans un entonnoir de verre. Voy .planche 11 , figure 7. O11 relaye ensuite avec de l’eau bouillante. Quand on opère sur des quantités un peu plus grandes , on délaie les matières dans un chaudron d’eau bouillante, & on filtre avec le quarté de bois représenté, planche II, figures g & q qu’oh garnit de toile & d’un papier à filtrer. Enfin dans les opérations très en grand, on emploie le baquet ou envier que j’ai décrit au commencement de cet article, & qui est représenté , iz. tz. III. De V'Evaporation. L’évaporation a pour objet de séparer I’une de l’autre deux matières , dont l’une au moins est liquide , & qui ont un degré de volatilité tres-différent. 4Z 2 De l’Eî apokatiom. C’est ce qui arrive lorsqu’on veut obtenir dans l’état concret un sel qui a été dissous dans l’eau on échauffe l’eau & on la combine avec le calorique qui la volatilise ; les molécules de sel se rapprochent en même tems, & obéissant aux loix de l’attraction, elles se réunissent pour reparaître sous leur forme solide. On a pensé que Faction de I’air influoit beaucoup sur la quantité de fluide qui s’évapore , & on est tombé à cet égard dans des erreurs qu’il est bon de faire connoître. II est fans doute une évaporation lente qui se fait continuellement d’elle-même à l’air libre, 6c à la surface des fluides exposés à la simple action de Fat- mosphcre. Quoique cette première espèce d’é- vaporation puisse être jusqu’à un certain point considérée comme une dissolution par l’air, il n’en est pas moins vrai que le calorique y concourt , puisqu’elle est toujours accompagnée de refroidissement on doit donc la regarder comme une dissolution mixte, faite en partie par l’air, & en partie par le calorique. Mais il est un autre genre d’évaporation , c’est celle qui a lieu à l’é- gardd’un fluide entretenu toujours bouillant ;Fé- vaporation qui se fait alors par Faction de l’air n’est plus que d’un objet très-médiocre en comparaison de celle qui est occasionnée par Faction du calorique ce n’est plus, à proprement parler , ÀCTIÚN DU CALOR. DANS l’EvAïOR. 433 ìer, Tevaporation qui a lieu, mais la vaporisation ; or cette dernière opération ne s’actélèré pas en raison des surfaces évaporantes , mais en raison des quantités de calorique qui se combinent avec le liquide. Un trop grand courant d'air froid nuit quelquefois dans ces occasions à la rapidité de l’évaporation, par la raison qu’il enlève du calorique à I eau, & qu’il ralentit par conséquent sa conversion en vapeurs. II n’y a donc nul inconvénient à couvrir jusqu’à un certain point le vase où l’on fait évaporer un liquide entretenu toujours bouillant, pourvíi que le corps qui couvre soit de nature à dérober peu de calorique , qu’il soit, pour me servir d’une expression du docteur Francklin, mauvais conducteur de'chaleur; les vapeurs s’échapnent alors par l’ouverture qui leur est laissée, & il s’en évapore au moins autant & souvent plus que quand on laisse un accès libre à Pair extérieur. Comme dans l’évaporation , le liquide que le calorique enlève est absolument perdu , comme on le sacrifie pour conserver la substance fixe avec laquelle il étoir combiné , on n’évapore jamais que des matières peu précieuses, telles par exemple que Peau. Lbrsqu’elles ont plus de valeur, on a recours à la distillation i autre opération dans laquelle on conserve à la Ee 4Z4 Bes Vaisseaux évaforatoirês. ibis & le corps fixe & le corps volatil. Les vaisseaux dout on se sert pour les évaporations , font des bassines de cuivre ou d’ar- gent, quelquefois de plomb, telles que celle représentée planche II, fig. Jj , des casseroles également de cuivre ou d’argent, Jzg. i5. Des capsules de verre , pi. lll , fig. 3 & q. Des jattes de porcelaine. Des terrines de grès A, planche 11, fig. I & ». Mais les meilleures de toutes les capsules à évaporer, font des fonds de cornue & des portions de matras de verre. Leur minceur qui est égale par-tout, les rend plus propres qtie tout autre vaisseau à se prêter, sans se casser, à une chaleur brusque & à des alternatives subites de chaud & de froid. On peut les faire foi-même dans les laboratoires, & elles reviennent beaucoup moins cher que les capsules qu’on achète chez les fayancicrs. Cet art de couper le verre ne se trouve décrit nulle part , & je vais en donner une idée. On se sert d’anneaux de fer kC , pi. III, fig. 5 , que l’on soude à une tige de fer A B , garnie d’un manche de bois D. On fait rougir Tanneau de fer dans un fourneau , puis on pose dessus le matras Q, fig. 6 , qu’on se propose de couper lorsqu’on juge que le verre a été suffi- Des Vaisseaux évaporátóires, 43^ îamment échauffe par l’anneau de fer rouge ; on jette quelques gouttes d’eau deffiis, & le marras se casse ordinairement juste dans la ligné circulaire qui étoit en contact avec l’anneau ds fer. D’autres vaisseaux éváporatoires, d’un excellent usage , sont de petites fioles de verre t qu’on désigne dans le commerce fous le nom de fioles à médecine. Ces bouteilles qui font de verre mince & commun , supportent le feu avec une merveilleuse facilité, & sont à très- bon marché. II ne faut pas craindre que leu* figure nuise à l’évaporation de la liqueur. J’ai déjà sait voir que toutes les fois qit’on évapo- foit le liquide au degré de l’cbullition , la figure du vaisseau contribuoit ou nuisoit peu à la célérité de l’opération, sur-tout quand les parois supérieures du vaisseau étoient mauvais conducteurs de chaleur, comme le verre. On place fine oti plusieurs de ces fioles fur une secondé grille de fer FG, planche ÍLI, fig. a, qu’on' pose sur là partie supérieure d’un solirneau , & sous laquelle on entretient un feu doux. Oil peut suivre de cette manière un grand nombre d’expériences à la fois. Un autre appareil évaporatoire assez commode & assez expéditif consiste dans une cornue de verre qu’on met au bain de fable, comme E e ij 436 Des Vaisseaux évaporaïoires, on le voit planche III, fig. i , & qu’on recouvre avec un dôme de terre cuite mais l’opé- ration est toujours beaucoup plus lente , quand on fe sert du bain de sable; elle n’eít pasd’ail- leurs exempte de dangers, parce que le fable s’échaufiant inégalement, tandis que le verre ne peut pas se prêter à des degrés de dilatation locale', le vaisseau est souvent exposé à casser. II arrive même quelquefois que le fable chaud fait exactement l'office des anneaux de fer représentés p/a/rc/rs fig é & 6 , fur - tout lorsque le vase contient un fluide qui distille. Une goutte de fluide qui s’écîabousse & qui vient tomber fur les parois du vaisseau à l’en- droit du contact de Panneau de fable, le fait casser circulairement en deux parties terminées par une ligne bien tranchée. Dans les cas où l’cvaporation exige une grande intensité de feu , on fe sert de creusets de terre ; mais en général on entend le plus communément par le mot éimporatìon une opération qui fe fait au degré de l’eau bouillante , ou très- peu au-dessus. §. I V. De la Crìfiallìfation. La cristallisation est une opération dans laquelle les parties intégrantes d’un corps fépa- De la Cristallisation. 437 rces les unes des autres par l’interposition d’un fluide, font déterminées par la force d’attraction qu’elles exercent les unes fur les autres, à fe rejoindre pour former des malles solides. Lorsque les molécules d’un corps font simplement écartées par le calorique , & qu’en vertu de cet écartement ce corps eít porté à l’état de liquide , il ne faut, pour le ramener à l’état de solide, c’est-à-dire pour opérer ía cristallisation , que supprimer une partie d u calorique logé entre ses molécules , autrement dit le refroidir. Si le refroidissement est lent Sc fi en même tems il y a repos , les molécules prennent un arrangement régulier, 8c alors il y a cristallisation proprement dite si au contraire le refroidissement est rapide , ou si en supposant un refroidissement lent on agite le liquide au moment où il va passer à l’état concret, il y a cristallisation confuse. Les mêmes phénomènes ont lieu dans les solutions par l’eau ; ou pour mieux dire , les solutions par l’eau font toujours mixtes, comme je l’ai déjà fait voir dans le paragraphe premiqr rie ce chapitre elles s’opèrent en partie par faction de l’eau, en partie par celle du calorique. Tant qu’il y a suffisamment d’eau & de calorique pour écarter les molécules du sel, .au point qu’elles soient hors de leur sphère Ee iij q,;3 De la Cristallisation dans l’eau» ri’attraction, le sel demeure dans 1 état fluide. L’eau & le calorique viennent-ils à manquer, 8c l’attraction des molécules salines les unes par ^apport aux autres deyient-elle. victorieuse, le sel reprend la forme concrète, & la figure des criss taux est d’autant plus régulière , que l’çvapo- ration a été plus lente & faite dans un lieu plus tranquille. Tous les phénomènes qui ont lieu dans la solution des sels se retrouvent également dans Içur cristallisation, mais dans un sens inverse, 11 y a dégagement de calorique au moment où le sel se réunit & reparoît sous fa forme concrète & solide, & il en résulte une nouvelle preuve que les sels font tenus à la fois en dissolution par seau ctc par le calorique. C’est par çette raison qu’il ne suffit pas pour faire cristalliser les sels qui se liquéfient aisément par îe calorique, de leur enlever seau qui les tenoiç çn diíïoîution ; il faut encore leur enlever le calorique , 8c le sel ne cristallise qu’autant que ces deux conditions font remplies. Le salpêtre * je muriate oxygéné de potasse, l’alun, le sulfate de spude, &c. en fournissent des exemples. IL p’en est pas de même des sels qui exigent peu de calorique pour être tenus en dissolution, 8c qui par cela même font à peu près également solubles dans l’eau chaude 8c dans l’eau froide ; il Raffinage bu Salpêtre. 43^ suffit de leur enlever l’eau qui les tenoit en dissolution pour les faire cristalliser, & ils reparaissent sous forme concrète dans l’eau bouillante même, comme on l’observe relativement au sulfate de chaux , aux muriates de soude 6c de potasse, 6c à beaucoup d’autres. C’est fur ces propriétés des sels 8c fur leue différence de solubilisé à chaud 6c à froid, qu’eít fondé le raffinage du salpêtre. Ce sel, tel qu’iì est retiré par une première opération , 6c tel qu’il est livré par les salpêtriers, est composé de sels déliquefcens qui ne sont pas susceptibles, de cristalliser, tels que le nitrate 6c le muriate de chaux ; de sels qui sont presqu’également solubles à chaud Sc à froid , tels que les muriates de potasse Sc de soude ; enfin de salpêtre , qui est. beaucoup plus soluble à chaud qu’à froid. On commence par verser sur tous ces sels confondus ensemble une quantité d’eau suffi-», santé pour tenir en dissolution les moins solubles de tous , 8c ce sont les muriates de soude Sc de potasse. Cette quantité d’eáu tient facilement en dissolution tout le salpêtre , tant qu’elle est chaude ; mais il n’en est plus de même lorsqu’elle se refroidit la majeure partie du salpêtre cristallise, il n’en reste qu’environ un sixième tenu en dissolution, 6c qui se trouve Ee iv '440 Raffinage du Salpìtef. confondu avec le nitrate calcaire A avec îe& muriates. Le salpêtre qu’on obtient ainsi est un peu imprégné de sels étrangers, parce qu’ií a cristallisé dans une eau qui elle - même en étcit chargée • mais on i’en dépouille complètement par une nouvelle dissolution à chaud avec très-, peu d’eau & par une nouvelle cristallisation. A 1 égard des eaux surnageantes à la cristallisation d u salpêtre, & qui contiennent un mélange de salpêtre & de distérens sels, on les fait évaporer pour en tirer du salpêtre brut, qu’on puriste ensuite également par deux nouvelles dissolutions & cristallisations. Les sels à base terreuse qui sont incnslalli- sables , font rejettes s’ils ne contiennent point de nitrates; fi au cóntraire ils en contiennent, on les étend avec de l’ean, on précipite fa terre par le-mòyen de la potasse, on laisse déposer, on décante, on sait évaporer & on met à crit talliser. - Ce-qui s’observe dans le raffinage du salpêtre, peut servir de règle toutes les fois qu’il est question' par voie de cristallisation plusieurs sels mêlés ensemble. 11 faut alors étudier la rature de chacun , la proportion qui s’en dissout H-ahs des quantités données d’eau, lette différence de solubilité à chaud & à froid. Si à Vaisseaux pour la Cristallisât. 44? ççs propriétés principales on joint celle qu’ont quelques sels de se dissoudre dans l’alkool ou dans un mélange d’alkool & d’eau , on verra qu’on a des ressources très multipliées pour opérer la séparation des sels par voie de cristallisation. Mais il faut convenir en même tems qu’il est difficile de rendre cette séparation complète & absolue. Les vaisseaux qu’on emploie pour la cristallisation des sels, font des terrines de grès A, plane. II , figures 1 & % , Sc de grandes capsules applaties , planche III, fig. 7. Lorsqy’on abandonne une saline à une évaporation lente , à Pair libre & à la chaleur de ì’atmosphère, on doit employer des vases un peu élevés , tels que celui représenté pi. III, fig. 3 , alìn qu’il y ait une épaisseur un peu considérable de liqueur ; on obtient par ce moyen des cristaux beaucoup plus gros & austì réguliers qu’on puisse l’espérer. Non-seulemenr tous les sels cristallisent sous différentes formes , mais encore la cristallisation de chaque sel varie suivant les circonstances de la cristallisation. II ne faut pas en conclure que la figure des molécules salines ait rien d’in- déterminé dans chaque espèce rien n’est plus constant au contraire que la figure des molécules pnmiíiyçs des corps s sur-toqià l’égard. 442 De la Cristallisation, des Sels, des sels. Mais les cristaux qui se forment sous dos yeux, font des aggrégations de molécules, & ces molécules, quoique toutes parfaitement égales en figure 8c en grosseur , peuvent prendre des arrangemens différées , qui donnent lieu à une grande variété de figures toutes régulières, & qui paraissent quelquefois n’avoir aucun rapport , ni entr’elles, ni avec la figure du cristal originaire. Cet objet a été savamment traité par M. l’Abbé Hauy , dans plusieurs Mémoires présentés à l’Acadcmie , & dans un Ouvrage fur ia structure des cristaux. II ne reste plus même qu’à étendre à la classe des sels ce a fait plus particulièrement pour quelques pierres, cristallisées. §. V, De la Diflillatìon fimple. La distillation a deux objets bien déterminés t je distinguerai en conséquence deux espèces de distillation, la distillation simple & la distillation composée. C’est uniquement de la première dont je rn'occuperai dans cet article, Lorsqu’on soumet à la distillation deux corps dont l’un est plus volatil, c’est-à-dire, a plus d’affinité que l'autre avec le calorique, le but qu'on se propose est de les séparer le plus De ea Distillation simple. 444 yolatil prend la forme de gaz , & on le condense ensuite par refroidissement dans des appareils propres à remplir cet objet. La distillation n’est alors, comme l’évaporation, qu’une opération en quelque façon mécanique qui fé-, pare l’une de l’autre deux substances , fans les. décomposer & sans en altérer la nature. Dans l’évaporation c’étoit le produit fixe qu’on cher- choit à conserver, sans s’embarrasser de conserver le produit volatil ; dans la distillation au, contraire on s’attache le plus communément à recueillir le produit volatil, à moins qu’on ne se propose de les conserver tous deux. Ainsi la, distillation simple bien analysée ne doit être considérée que comme une évaporation en vaisseaux clos. Le plus simple de tous les appareils distilla- toires est une bouteille A , plane. III, fig. 8 , dont on courbe , dans la verrerie mente , le col B C en B D. Cette bouteille ou fiole porte alors le nom de cornue ; on la place ou dans un fourneau de réverbère, comme on le voit planche X111, fig-z, ou au bain de fable fous une couverture de terre cuite, comme on le voit planche III , fig. 1 . Pour recueillir A pour condenser les produits, on adapte à la cornue un récipient E , planche III, fig. L , qu’on lutte avec elle quelquefois, fiu-iout dans les opé- '444 D L la Cornue et DE l’Alambic. rations de pharmacie, on se sert d’une cucur- bite de verre ou de grès A, planche III , fig. i% , surmontée de son chapiteau B, ou bien d’un alambic de verre auquel tient un chapiteau d’une seule pièce, figure ij. On ménage à ce dernier une tubulure, c’est-à-dire une ouverture T, qu’on bouche avec un bouchon de cristal usé à sémeril. On voit que le chapiteau B de l’alambic a une rigole r r, destinée à recevoir la liqueur qui se condense, & a la conduire au bec r S par lequel elle s’écoule. Mais, comme dans presque toutes les distillations il y a une expansion de vapeurs qui pourroit faire éclater les vaisseaux, on est obligé de ménager au ballon ou récipient È , fig. A, y dans lequel .on entretient toujours de seau fraîche. On la laisse écouler par le moyen du robinet R , quand on s’apperçoit qu’elle devient trop chaude, & on la renouvelle avec de la fraîche. II est aisé de concevoir quel est fustige 4 e cette eau ; Tobjet de la distillation est de ^6 Du Réfrigèrent et u Serpentin* convertir en gaz la matière qu’on veut distiller & qui est contenue dans la cucurbite-, & cette conversion se sait à l’aide du calorique fourni par le feu du fourneau mais il n’y auroit pas de distillation , si ce même gaz ne fe condensoit pas dans le chapiteau, s’il n’y perdoit pas la forme de gaz & ne redévenoit pas liquidé. 11 est donc nécessaire que la substance que l’on distille dépose dans lé chapiteau tout le calorique qui s’y étoit combiné dans la cucurbite * & par conséquent que les parois dtl chapiteau soient toujours entretenues à une température plus basse que celle qui peut maintenir la substance à distiller dans l’état de gaz. L’eau du réfrigèrent est destinée à remplir cet office. On fait que l’eau fe convertit en gaz à 80 degrés du thermomètre françois, l’esprit - de-vin oti alkool à 67 , l’éther à 32 ; on conçoit donc que ces substances ne distilleroiem pas, ou plutôt qn’elles s’échapperoient en vapeurs aériformes, si la chaleur du réfrigèrent n’étoit pas entretenue au-dessous de ces degrés respectifs. Dans la distillation des liqueurs spiritueuses & én général des liqueurs tres-expansives, le réfrigèrent ne suffit pas pour condenser toutes les vapeurs qui s’élèvent de la cucurbite alors ait lieu de recevoir directement la liqueur du bec T U de l’alapabie dans un récipient, on inter-» tu Réfrigèrent et du Serpentin. 447 pose entre deux un serpentin. On donne ce nom à un instrument représente fig. 18. 11 consiste en nn tuyau tourné en spirale, & qui fait un grand nombre de révolutions dans un seau de cuivre étamé BCDE. On entretient toujours de l’eau dans ce seau, Sc on la renouvelle quand elle s’ëchaufle. Cet instrument est en usage dans tous les atteliers de fabrication d’eau-dévié ; on n’y emploie pas même de chapiteau proprement dit ni de réfrigèrent, & toute la condensation s’opèfe dans le serpentin. Celuï représenté dans la figure 18 , a un tuyau double dont l'un est spécialement destiné à la distillation des matières odorantes. Quelquefois, même dans la distillation simple, on est obligé d’ajotiterune allonge entre la cornu* Sc le récipient, comme on le voit fig. n. Cette disposition peut avoir deux objets ; ou de séparer sun de l’aútre des produits de différens degrés de volatilisé, ou d’cloigner le récipient du four* neau, asin que la matière qui doit y être contenue éprouve moins de chaleur. Mais ces appareils Sc plusieurs autres plus compliqués qui ont été imaginés par les anciens, font bien éloignés de répondre aux vues de la Chimie moderne on en jugera par les détails dans lesquels j’entrerai à I’artide de la distillation composée. 448 Dê LA SlsBLiMA’riÒfn §. V I. De la Sublìmàiión, On donne le nom de sublimation à la dis-» filiation des matières qui se condensent dan» tin état concret ainsi on dit la sublimation du soufre , la sublimation du sel ammoniac ou mu- riate ammoniacal, &c. Ces opérations n’exi- gent pas d’appareils particuliers ; cependant on a coutume d’cmpìoyer pour la sublimation du soufre, ce qu’on nomme des aludeis. Ce font des vaisseaux de terre on de sayance qui s’a- les uns avec les autres, & qui fe placent fur une cucurbite qui contient le soufre. Undes meilleurs appareils fublimatoires pour íes matières qui ne font point très-volatiles, eíl une fiole à médecine qu’on enfonce aux deux tiers dans un bain de fable ; mais alors on perd une partie du produit. Toutes les fois qu’on veut les conserver tous, i! faut se rapprocher des appareils pneumato - chimiques , dont je vais donner la description clans le Chapitre suivant. CHAPITRE Dp £A Distiliation COMPOSÉE, q&p CHAPITRE VI. Des Dijìillatiorìs pneumdto - chimiques , des Dissolutions mécalliques , & de quelques autres 'opérations qui exigent des Appareils très~ 'compliqués . §. PREMIER. Des Dijlillations composées > & des Dijhllationì pneumato-chimiqucs. J E n’ai présenté dans ìe tz. p da Chapitre précédent, la distillation, que coinme une opération simple, dont l’objet est de séparer i’une de Pâture deux substances de volatiîité disté- ì'ente mais le plus souvent la distillation fait plus ; elle opère une véritable décomposition du corps qui y est soumis elle fort alors de la classe des opérations simples, & elle rentré dans Tordre de celles qtsion peut regarder comme des plus compliquées de la chimie. II est fans doute de l'estence dé toute distillation, que la substance que l’on distille soit réduite à l’état de gaz dans la cucurbite par fa combinaison avec le calorique ; mais dans la distilla— F f HfO Des Ap. de Hales, Rouelle, Woulèe. tion simple ce même calorique se dépose dans le réfrigèrent ou dans le serpentin, & la même substance reprend son état de liquidité. II n’en est pas ainsi dans la distillation composée; il y a dans cette opération décomposition absolue de la substance soumise à la distillation une portion telle que le charbon demeure fixe dans la cornue, tout le reste se réduit en gaz d’un grand nombre d’espèces. Les uns font susceptibles de se condenser par le refroidissement , & de reparoître sous forme concrète & liquide ; les autres demeurent constamment dans l’état aérifontìe ; ceux-ci font absorbables par l’eau , ceux-là le font par les alkalis ; quelques-uns ne font absorbables par aucune substance. Un appareil distillatoire ordinaire, & tel que ceux que j’ai décrits dans le chapitre précédent, ne suffiroit pas pour retenir & pour séparer des produits avrísi variés on est donc obligé d'avoir recours à des moyens beaucoup plus compliqués. Je pourrois placer ici un historique des tentatives qui ont été successivement faites pour retenir les produits aériformes qui se dégagent des distillations ; ce seroit une occasion de citer Hales, Rouelle, Woulfe & plusieurs autres chimistes célèbres ; mais comme je me fuis fait une loi d’êrre aussi concis qu’il se- Dé la Distillation composée, 4pi roit possible, j’ai pensé qu’ii valoir mieux dc> crire tout d’un coup l’appareil le plus parfait, plutôt que de fatiguer le lecteur par le détail de tentatives infructueuses faites dans un tems où l’on n’avoit encore que des idées très-in - parfaites fur la nature des gaz en général. L’aj- pareil dont je vais donner la description est destiné à la plus compliquée de tontes les distillations on pourra le simpliste! eníuite suivant la nature des opérations. A , planche 1F , figure i , représente une cornue de verre tubulée en H , dont le col B s’ajuste avec un ballon G C à d eux pointes. A la tubulure supérieure D de ce ballon s’ajuste un tube de verre DE f g qui vient plonger par son extrémité g dans la liqueur contenue dans la bouteille L. A la fuite de la bouteille L qui est tubulée en xxx font trois autres bouteilles L', L", L'", qui ont de même trois tubulures ou gouleaux x, x\ x; x", x", x' 1 ; x'", x' !> , x'". Chaque bouteille est liée par un tube de verre x y x'y'fi, xy"fi' ; en tin à la dernière tubulure de la bouteille Lest adapté un tube x"'R M qui aboutit fous une cloche de verre, laquelle est placée fur la tablette de l’appareil pneumato- chimique. Communément on met dans la première bouteille un poids bien connu d’çau distillée, 8c dans les trois autres de la potasse F f ij H52 Dè la DlSTILLAflON COMPOSÉE» caustique étendue d’eau la tarre dé ces bouteilles & le poids de la liqueur alkaline qu’elles contiennent doivent être déterminés avec un très-grand foin. Tout étant ainsi disposé, on lute toutes les -jointures , savoir celle B de la cornue au ballon, Sc celle D de la tubulure supérieure du ballon avec du lut gras recouvert de toile imbibée de chaux & de blanc d’œuf, •& toutes les autres avec un lut de térébenthine cuite & de cire fondues ensemble. On volt d’après ces dispositions que lorfqu’on a mis le feu fous la cornue A, & que la substance qu’elle contient a commencé à se décomposer-, les produits les moins volatils doivent se condenser 8c se sublimer dans le col même de la cornue, & que c’est principalement-là que -doivent se rastembler les substances concrètes que les matières plus volatiles telles que les huiles légères , Pammoniaque & beaucoup d’au- tres substances, doivent fe condenser dans le marras GC; que les gaz , au contraire, qui ne peuvent être condensés par le froid, doivent bouillonner à travers les liqueurs contenues dans les bouteilles LL/L/'L/"; que tout ce qui est abíbrbable par Peau doit relier dans la bouteille L ; que tout ce qui est susceptible d’être absorbé par l’alkaii doit rester dans les bouteilles , L' L" \J", enfin que les gaz qui ne font De la Distillation composée. 433 sbsorbables ni par Peau. , ni par les alkalis doivent s’échapper par le tube- R M, à la sortie duquel ils peuvent être reçus dans des cloches de verre. Enfin ce qu’on appelok autrefois le caput mortuum , le charbon & la terre'comme absolument fixes, doivent rester dans la cornue». On a toujours dans cette manière d’opérer une preuve matérielle de du résultat; car le poids des. matières en total doit être le même avant & après Popération6 donc on a opéré par exemple fur 8 onces de gomme arabique ou. d’amidon, le poids du résidu charbonneux qui restera dans la cornue A après, l’opération, plus celui des produits rassemblés dans son col & dans le matras G C , plus celui du gaz rassemblé dans la cloche M , plus enfin Paugmentation de poids acquise par les bouteilles L,L',L",L"'; tous ces poids, dis-je, réunis doivent former, un total de 8 onces. S’il y a plus ou moins, il y a erreur, & il faut recommencer Pexpérience jusqu’à ce qu’on ait un résultat dont on soit satisfait, & qui diffère à peine de 6 ou 8 grains par livre de matière mise en expérience. J’ai rencontré long-tems dans ce genre d’ex- périences des difficultés presqu’insurraontables.», & qui meuroient obligé d’y renoncer, fi je ne fusse parvenu enfin à- les lever par un moyen. F f iij. 4yp Dè la Distillation composée, très-simple, & dònt. M, Hasseníratz m’a Fourni Aidée. Le moindre ralentissement dans ie degré de feu du fourneau, & beaucoup d’autres circonstances inséparables de ce genre d’expérien- çes occasionnent souvent des réabsorptions de gAa l’eau de la cuye rentre rapidement dans 'la bouteille Lpar le tube M la même. chose arrive d’une bouteille à l’autre, & souvent la liqueur remonte jusques dans le ballon C. On prévient ces accidens en employant des, ^bouteilles à trois tubulures, & en adaptant à Aune d’elles un tube capillaire S t , si', st", s' !l i ", dont le bout doit plonger dans la liqueur des, bouteilles. S’ií y a; absorption soit dans la cornue, soit dans quelques-unes des bouteilles , il rentre par ces tubes de Pair extérieur qui remplace le vuide qui s’esl formé, & on en est -quitte pour avoitr un petit mélange d’air commun dans les produits; mais au moins l’expé- rience n’est pas entièrement manquée. Ces tubes peuvent bien admettre de l’air extérieur, mais ils rie peuvent en laisser échapper, parçe qu’ils font toujours bouchés dans leur partie inférieure 11' t" t'"- par le fluide des bouteilles. On conçoit que pendant le cours de l’expé- lieuce, la liqueur des bouteilles doit remonter dans chacun de cès tubes à une hauteur relative à la pression qu’cprouve l’air ou le De ta Distillation composée. gaz contenu dans la bouteille; or cette pression est déterminée par la hauteur & par le poids de la colonne de liquide contenu dans toutes les bouteilles subséquentes. En supposant donc qu’il y ait trois pouces de liqueur dans chaque bouteille, que la hauteur de l’eau de la cuve soit également de trois pouces au-deííus de l'orifice du tuyau R M» enfin que la pesanteur spécifique des liqueurs contenues dans les bouteilles ne différé pas sensiblement de celle- de seau ; l’air de la bouteille L sera comprimé par un poids égal à celui d’une colonne d'eau de 12 pouces. L’eau s’élevera donc de 12 pouces dans le tube S t , d’où il résulte qu'il faut donner à ce tube plus de 12 pouces de longueur au-destus du niveau du liquide à b. Le tube s't' doit par la même raison avoir plus de p pouces, le tube A* plus de six, 6c le tube s"c m plus de trois. On doit au surplus donner à ces tubes plus que moins, de longueur à cause des oscillations qui ont- souvent lieu. On est obligé dans quelques cas d’imroduire un semblable tube entre la cornue & le ballon ; mais. comme ce tube ne plonge point dans l’eau » comme il nue st point; bouché par un liquide, au moins jusqu’à ce qu’il en ait passé par le progrès de la distillation , il faut en boucher Couverture supérieure avec un peu de lut, Sc. F£iv 4 ' E L DÉCOMPOSITION DE l’Eau. qós ?. I V. Appareil particulier pour la décompofitïoti de Veau. J’ai déjà exposé, dans la première Partie dé cet Ouvrage, Chapitre VIII, page 87, les expériences relatives à la décomposition de Peau; j’éviterai donc des répétitions inutiles , & je me bornerai à des observations très-fommaires. Les matières qui ont la propriété de décomposer Peau , sont principalement le fer 8c ìe charbon; mais il faut pour cela qti’ils soient portés à une chaleur rouge fans cette condition l’eau fe réduit simplement en vapeurs , & elle fe condensé ensuite par le refroidissement, sans avoir éprouvé la moindre altération à sine chaleur rouge au contraire , le fer & le charbon enlèvent l’oxy- gène à {'hydrogène; dans le premier cas il siè forme de l’oxide noir de fer , & {'hydrogène fe dégage libre 8c pur fous la forme de gaz ; dans le second il se forme du gaz acide carbonique qui se dégage mêlé avec le gaz hydrogène , & ce dernier est communément carbonisé. On se sert avec avantage, pour décomposer l’eau par le fer, d’uu canon de fusil dont 011 ôte la culasse. Oh trouve aisément de ces sortes 466 De la décomposition de l’Ead. de cations chez les marchands de fcrailîe. On doit choilir les plus longs & les plus forts loisqu’ils ont trop courts & qu’on craint que les luts ne s’échaussent trop, on y fait souder en soudure forte un bout de tuyau de cuivre. On place ce tuyau de fer dans un fourneau allongé CDEF, planche f^Il,fig. ij , en lui donnant une inclinaison de quelques degrés de E en F cette inclinaison doit être un peu plus grande qu’elle n’eít présentée dans la fig. n. On adapte à la partie supérieure E de ce tuyau, une cornue de verre qui contient de l’eau 8c qui est placée sur un fourneau VVXX. On le lu te par son extrémité inférieure F avec un serpentin SS', qui s’adapte lui-méme avec un flacon tubulé H, où se rassemble l’eau qui a échappé à la décomposition. Enfin le gaz qui se dégage est porté à la cuve où il est reçu sous des cloches par le tube KK adapté à la tubu* Jure K d u flacon H. Au lieu de la cornue A, on peut employer un entonnoir fermé d’un robinet par le bas, & par lequel on laisse couler l’eau goutte à goutte. Si-tôt que cette eau est parvenue à la partie où le tube est échauffé, elle se vaporise , 8c l’expérience a lieu de la même manière que si elle étoit fournie en vapeurs par le moyen de la cornue A. Dans l’expérience que nous avons faite , De la décomposition de l’Ea'ct. 467 M. Meusnier & moi, en présence des Com- tnissaires de l’Académie , nous n’avions rien négligé pour obtenir la plus grande précision possible dans les résultats ; nous avions même porté le scrupule jusqu’à faire le vnide dans les vaisseaux avânt de commencer l’expérience , asin que le gaz hydrogène que nous obtiendrions fût exempt de mélange de gaz azote; Nous rendrons compte à l’Académie , dans un très-grand détail, des résultats que noiis avons obtenus. Dans un grand nombre de recherches oiï est obligé de substituer an canon de fusil des tubes de verre , de porcelaine ou de cuivre. Mais les premiers ont l’iriconvénient d’être faciles à fondre pour peu que Inexpérience né soit pas bien ménagée, le tube s’applatit & fé déforme. Les tubes de porcelaine font la plupart percés d’une infinité de petits trous imperceptibles par lesquels le gaz s’échappe , surtout s’il est comprimé par une colonne d’eaú. C’est ce qui rn’a déterminé à me procurer un tubé de cuivre rouge, que M. de la L riche á bien voulu faire couler plein & faire forer fous ses yeux à Strasbourg. Ce tube est très-commode pour opérer la décomposition de l’al* kool on fait en essec qu’exposé à une chaleur rouge, il se résout en carbone, en gaz acide Gg >j 468 Des L u T á. carbonique & en gaz hydrogène. Ce même tube peut également servir à la décomposition de seau par le carbone, 6c à un grand nombre d’expériences. §. V. De la préparation & de V emploi des Lut S. Si dans un teins où l’on perdoit une grande partie des produits de la distillation, où l’on ne tenoit aucun compte de tout ce qui se séparait sous forme de gaz, en un mot où l’on ne faisoit aucune expérience exacte & rigoureuse , on sentoit déjà la nécessité de bien luter les jointures des appareils distillatoires ; combien cette opération manuelle & mécanique n’est-elle pas devenue plus importante, depuis qu’on ne se permet plus de rien perdre dans les distillations & dans les dissolutions, depuis qu’on exige qu’un grand nombre de vaisseaux réunis ensemble se comportent comme s’ils n’étoient que d’une feule pièce , & comme s’ils étoient hermétiquement fermés ; enfin depuis qu’on n’est plus satisfait des expériences, qu’au- tant que la somme du poids des produits obtenus est égale à celui des matériaux mis en expérience. La première condition qu’on exige de tout Des Luts résineux. q6§ lut destiné à fermer les jointures des vaisseaux , est d’être aussi imperméable que le verre luì- même , de manière qu’aueune matière , si subtile qirelle soit, à l’exception d u calorique , ne puisse le pénétrer. Une livre de cire fondue avec une once & demie ou deux onces de térébenthine , remplissent très-bien ce premier objet; il en résulte un lut facile à manier, qui s’attache fortement au verre & qui ne se laisse pas facilement pénétrer on peut lui donner plus de consistance & le rendre plus ou moins dur, plus ou moins sec , plus ou moins souple , en y ajoutant différentes résines. Cette classe de luts a l’avancage de pouvoir se ramollir par la chaleur, ce qui les rend commodes pour fermer promptement les jointures des vaisseaux mais , quelque parfaits qu’iìs soient pour contenir les gaz & les vapeurs , il s’en faut bien qu’ils puissent être d’un usage gé- itérai. Dans presque tomes les opérations chimiques, les luts sont exposés à une chaleur considérable & souvent supérieure au degré de l’eau bouillante or à ce degré les résines se ramollissent, elles deviennent presque liquides, & les vapeurs expansives contenues dans les. vaisseaux se font bientôt jour & bouillonnent à travers. On a donc été obligé d’ayoir recours à des O 8 ss. 47Q D u Lut gras. matières plus propres à résister à la chaleur, & voici le lut auquel les Chimistes se sont arrêtés après beaucoup de tentatives ; non pas qu’íl p’aìt quelques inconyéniens, comme je le dirai bientôt, mais parce qu’à tout prendre c’eít encore celui qui réunit le plus d’avantages. Je vais donner quelques détails fur fa préparation A sur-tout sur son emploi une longue expérience en ce genre m’a mis en état d’applanir aux autres un grand nombre de difficultés. L’efpèce de lut dont je parle dans ce mo- t,nent, est connue des Chimistes fous le nom de. lut gras. Pour le préparer on prend de l’argile non cuite, pure & tròs-scche ; ón la réduit en poudre fine , & on la passe au tamis de foie. On la met ensuite dans un mortier de fonte, & on la bat pendant plusieurs heures à coups, yedoublés avec un lourd pilon de fer , en f arrosant peu à peu avec de l’imile de. lin cuite , ç’est-à-dire , avec de l’huile de lin qu’on a oxygénée & rendue siccative, par l’addition d’un, peu de litharge. Ce lut est encore meilleur & plus tenace , il s’attache mieux au verre quand, au lieu d’huile grasse ordinaire, on emploie d u vernis gras au fuccin. Ce vernis n’est autre chose qu’une dissolution de fuccin ou ambre jaune dans de l’huile de lin ; mais cette dissolution n’a lieu qu’autant que le fuccin a été préalablement D u Lut gras. 471 fondu seul il perd dans cette opération préalable un peu d’acide succinique & un peu d’huile. Le lut fait avec le vernis gras est, comme je l’ai dit, un peu préférable à celui fait avec de l’huile de lin seul; mais il est beaucoup plus cher , & l’excédent de qualité qu’on acquiert n’eít pas en proportion de l’excédent du prix t austì est-il rarement employé. Le lut gras rélìste très-bien à un degré de chaleur même assez violent il est imperméable aux acides & aux liqueurs spiritueuses; il prend bien fur les métaux, fur le grès, fur la porcelaine & fur le verre, mais pourvu qu’ils a yen t été préalablement bien féchés. Si par malheur dans le cours d’une opération la liqueur en distillation s’est fait jour & qu’il ait pénétré quelque peu d’humidité, soit entre le verre & le lut, soit entre différentes couches même du lut , il est d’une extrême difficulté- de reboucher les ouvertures qui se sont formées ; Sc c’est un des principaux ineonvéniens, peut-être le seul, que présente l’usage du lut gras. La chaleur ramollit ce lut, & même au point de le faire couler ; il a besoin en conséquence . d’être contenu. Le meilleur moyen est de le recouvrir avec des bandes de vessie , qu’on mouille & qu’on tortille tout autour. On fait Ggiv 473 Du Lut de Chaux ensuite une ligature avec de gros fil au-dessus. & au-dessous du lut, puis on passe par-dessus- le lut même & par conséquent par-destiis la, veille qui le recouvre , un grand nombre de. tours de fil un lut arrangé avec ces précautions , est à l’abri de tout accident. Très-souvent la figure des jointures des vaisseaux ne permet pas d’y faire une ligature , Sc c-est ce qui arrive au col des bouteilles à trois gouleaux il faut d’ailleurs beaucoup d’adresse pour ferrer, suffisamment le fil sans ébranlçr l’appareil, & dans les expériences où les kits font très- multipliés, on en dérangerait souvent plusieurs pour en arranger un seul. Alors on substitue à la vessie & à la ligature. des bandes de toile imbibées de blanc d’ceuf dans lequel on a délayé de la chaux. On applique fur le lut gras les bandes de toile encore humides ; en peu de tems elles íe sèchent Sc Requièrent une assez grande dureté. On peut appliquer ces mêmes bandes fur les hits de cire & dc résine. De la colle forte délayée dans de. ’eau , peut suppléer au blanc d’oeuf. La première attention qu’on doit avoir avant d’appliquer un lut quelconque sur les jointures des vaisseaux, est de les alîèoir & de les assujétir solidement, de. manière qu’ils ne puissent fe prêter à aucun mouvement. Si c’csl le col st de Blanc d’ u f, ^75 d ! une cornue qu’on veut luter à celui d’un récipient , il faut qu’il y entre à peu près juste ; s’il y a un peu de jeu, il faut assujétir les deux vaisseaux en introduisant entre leurs cols de petits morceaux, fort courts d’aluinettes ou de bouchon. Si la disproportion des deux cols est trop grande, on choisit un bouchon qui entre juste dans le col du marras ou récipient ; on fait au milieu de ce bouchon un trou rond de la grosseur nécessaire pour recçvoir le col de la cornue. La même précaution est nécessaire à l’égard 1 des tubes recourbés , qui doivent être lutés à des gouleaux de bouteme , comme dans la planche IV, fig. 1. On commence par choisir un bouchon qui entre juste dans le gouleau ; puis on le perce d’un trou avec une lime d’une efpcce nommée queue de rat. Voye^ une de ces limes représentée plane. I, fig. 16. Quand un même gouleau est destiné à recevoir deux tubes, ce qui arrive très - souvent, fur-tout à défaut de bouteilles à deux §c à trois gouleaux, on perce le bouchon de deux & de trois trous, pour qu’il puisse recevoir deux ou trois tubes. On voit un de ces bouchons représenté pi. IV, fig- § - Ce n’est que lorsque l’appareil est ainsi solidement assujetti & de manière à ce qu’aucune 474 De Remploi des Luts, partie n’en puisie jouer, qu’on doit commencer à inter. On ramollit d’abord à cet effet le lut, en le pétrissant,- quelquefois même, fur-tout en hiver, on eíì obligé de le faire légèrement chauffer on le roule ensuite entre les doigts, pour le réduire en petits cylindres qu’on applique fur les vases qu’cn veutluter, en ayant, foin de les appuyer & de les applatir fur le verre, afìn qu’ils y contractent de l’adhérence. A un premier petit cylindre on en ajoute un second , qu’on applatit également , mais de manière que son bord empiète fur le précédent, & ainsi de fuite. Quelque simple que soit cette opération, il n’efl pas donné à tout le monde de la bien faire , & il n’est pas rare de voir les personnes peu an fait, recommencer un grand nombre de fois des luts fans succès, tandis que d’autres y réussifient avec certitude & dès la. première sois. Le lut fait, on le recouvre, comme je l’ai dit, avec de la vessie bien ficelée & bien ferrée,. ou avec des bandes de toile imbibées de blanc d’ocuf & de chaux. Je répéterai encore qu’i! faut bien prendre garde, en faisant un lut & sur - tout en le ficelant, d’é- branler tous les autres ; autrement on détruiroit son propre ouvrage, & on ne parviendroit jamais à clore les vaisseaux. On ne doit jamais commencer une expé-> De l’emploi des Luts. 475” rìence , sans avoir essayé préalablement les luts. II suffit pour cela, ou de chausser très-légèrement la cornue A , plane. IF, fig. 1 , ou de foufrlcr de l’air par quelques - uns des tubes s s's" s "’4 le changement de pression qui en jésuite, doit changer le niveau de la liqueur dans tous les tubes ; niais fi l’appareil perd air de quelque part, la liqueur se remet bientôt à son niveau ; elle relie au contraire constamment , soit au dessus, soit au-dessous , si {appareil est bien fermé. On ne doit pas oublier que c’est de la manière de Inter, de la patience, de Fexaélitude qu’on y apporte , que dépendent tous les succès de la Chimie moderne il n’est donc point d’opération qui demande foins & d’attention. Ce seroit un grand service à rendre aux Chimistes & sur-tout aux Chimistes pneumatiques , que de les mettre en état de se passer de luts, ou du moins d’en diminuer considérablement le nombre. J'avois d’abord pensé à faire construire des appareils dont toutes les parties fussent bouchées à frottement, comme les flacons bouchés en cristal ; mais l’exécution m’a présenté d’assez grandes difficultés. II m’a paru préférable de suppléer aux luts par le moyen de colonnes de mercure , de quelques lignes 47- vons, toutes les oxygénations possibles ont eu lieu. II ne peut donc y avoir de nouvelles com* bussions ou oxygénations, qu’autant qu’on fort de cet état d’équilibre & qu’on transporte les substances combustibles dans tine température plus élevée. Eclaircissons par un exemple ce que cet énoncé peut présenter d’abstrait. Supposons que la température habituelle de la terre changeât-d’une très-petite quantité, & qu’elle devînt feulement égale à celle de l’eau bouillante il est évident que le phosphore étant combustible beaucoup au-dessous de ce degré, cette substance n’existeroit plus dans la nature dans son état de pureté & de simplicité , elle se présenteroit toujours dans l’état d’acide, c’est- à-dire oxygénée, & son radical seroit au nombre des substances inconnues. II en seroit successivement de même de tous les corps com* bussibies, si la température de la terre deve- 480 Conditions nécessaires noit de plus en plus élevée ; & on arrivcroit fensin à un point où toutes les combultions possibles seroient épuisées , où il ne pourroit plus exister de corps combustibles, où tous seroient oxygénés & par .conséquent incombustibles. Revenons donc à dire qu’il ne peut y avoir pour nous de corps combustibles, que ceux qui font incombustibles au degré de température dans lequel nous vivons ; ou ce qui veut dire la même chose en d’autres termes , qu’il est de l’essence de tout corps combustible de ne post- voir jouir de la propriété combustible , qu’au- tant qu’on réchauffe & qu’on le transporte au degré de chaleur où s’opcre fá combustion; Ce degré une fois atteint la combustion commence* & le calorique qui se dégage par l’efiêt de la décomposition du gaz oxygène , entretient le degré de température nécessaire pour la continuer. Lorsqu’il en est autrement j c’esl-à- dire, lorsque le calorique fourni par la décomposition du gaz oxygène n’est pas suffisant pour que le degré de chaleur nécessaire à la combustion se continue, elle cesse c’est ce qu’on exprime lorsqu’on dit que le corps brûle mal * qu’il est difficilement combustible. Quoique la combustion ait quelque chose dé commun avec la distillation, sur-tout avec la distillation composée, elle en diffère cependant en én nn point essentiel. II y a bien dans la distil- lation séparation d’une partie dès principes du corps que l’on y soumet , & combinaison de ces mêmes principes dans u n autre ordre; déterminé par les affinités qui ont lieu à la température à laquelle s’est opérée la distillation ; mais il y a plus dans la combustion , il y a addition d’un nouveau principe , l’oxygène , & dissipation d’un autre principe , le calorique. L’est cette nécessité d’employer I’oxygène dans l’état de gaz & d’en déterminer rigoureusement les quantités, qui rend si embarrassantes les expériences relatives à la combustion. Une autre difficulté inséparable de ces opérations , tient à ce que les produits qu’èlles fournissent se dégagent presque toujours dans Tétât dé gaz si donc il est difficile dé retenir & de rassembler les produits de la distillation, il l’est bien davantage de recueillir ceux de la combustion; auffi auctirì des anciens Chimistes n’en a-t-il en la prétention , & ce genre d’expériençè appartient-il absolument à la Chimie-moderne; Après avoir rappelé d’une manière générale ìe but qu’on doit se proposer dans les dissé- rentes expériences relatives à la combustion', jé passe à la description des différens appareils quë j'ai imaginés dans cette vue. Je n’adópterai dans les articles qui composeront ce Chapitre, au- Hh 482 Combustion vu Phosphore cune division relative à la nature des combustibles ; je les dallerai relativement à la nature des apparais qui conviennent à leur combustion. §- I. De la Combujlion du Phosphore & da Charbon. J’ai déjà décrit, page 77 de cet Ouvrage , les appareils que j’ai employés pour la combustion du charbon & du phosphore. Cependant , comme j'a vois alors plutôt en vue de donner une idée du résultat de ces combustions , que d’enfeigner le détail des procédés nécessaires pour les obtenir, je ne me fuis peut- être pas assez étendu fur la manipulation relative à ce genre d’expériences. On commence , pour opérer la combustion du phosphore qu du charbon, par remplir de gaz oxygène dans Fappareíl pneumato-chimique à Peau, pi. P">fig* J, une cloche de six pintes su moins de capacité. Lorí’qu’elle est pleine à rase & que le gaz commence à dégorger par- dessous, on transporte cette cloche A sur l’ap- pareil au mercure , planche IV , fig. 3, à l’aide d’un vaisseau de verre ou de fayance très-plat, qu’on ptjsse pàrrdessous. Cette opération faite, on sèche bien avec du papier gris la surface ds et cti Charbon. 4^ mercure, tant dans ^intérieur qu’à l’extérieur de la cloche. Cette opération demande quelques précautions si on n’avoit pas l’attémion de plonger le papier gris pendant quelque tems entièrement fous le mercure avant de Pintroduire fous la cloche, òn y feroit passer de Pair commun qui s’attáche avec beaucoup de ténacité au papier. Orra d’un autre côté une petite capsule D -, de fer ou de porcelaine plate & évafcê, sur laquelle on place le corps qu’on veut brûler, après en avoir très - exactement déterminé lé poids à Ja balance d’esiaí ; òn recouvre ensuite cette capsule d’une autre un peu plus grande P, qui fait cà son égard Poffice de la cloche du plongeur, & on fait palier le tout à travers le mercure après quoi on retire à travers le mercure la capsule P qui ne servoit en quêlque façon que de couvercle. On peut éviter l’embarras & la difficulté de faire passer les matières â travers le mercure, en soulevant un des côtés de la cloche pendant un instant prefqu'iindivisible i tal gL , à l’extrémité duquel étoit adaptée une petite boule L de cuivre-, asin qu’on pût tirer une étincelle électrique de L en d!, & allumer ainsi le gaz hydrogène amené par le tuyau dDd*. Pour que les deux gaz arrivassent aussi secs qu’il étoit possible , on avoir rempli deux tubes M M , N N, d’un pouce & demi de diamètre environ, & d’un pied de longueur , avec de la potasse concrète bien dépouillée d’acide carbonique & concassée en morceaux asse? gros pour que les gaz pussent passer libremçnf r>u Gaz hydrogène. yo E B 0 ï L Ei rienccs que j’ai faites avec cet appareil dans mes opuscules physiques & chimiques, imprimées en 1773 , pages 283,284 , 287 & 286. On peut substituer le mercure à seau , & l’ex- périence n’en est que plus concluante. Un autre procédé dont j’ai exposé le résultat dans les Mémoires de l’Académie , année 1774, .page 371 , & dont la première idée appartient à Boyle , consiste à introduire le métal fur lequel on veut opérer dans une cornue A , pi, IIl,fig. dont on tire à la lampe l’extrémité du col , & qu’on ferme hermétiquement en C. O11 oxide ensuite le métal } en tenant la cornue sur un feu de charbon , & en la chaussant avec précaution. Le poids du vaisseau & des matières cjti’il contient, ne change pas tant qu’on n’a pas rompu l’extrémité C du bec de la cornue; mais sitôt qu’on procure à Pair extérieur une issue pour rentrer, il le fait avec sifflement. Cette opération ne feroit pas fans quelque danger, si on fcelloit hermétiquement la cornue fans avoir fait sortir auparavant une portion de Pair qu’elie contenoit ; la dilatation occasionnée par la chaleur pourroit faire éclater le vaisseau, avec risque pour ceux qui le tiendroient ou qui seroient dans le voisinage. Pour prévenir ce danger, on doit faire chauffer la cornue avant de la sceller à la lampe & en faire sortir une, O xi d ati o N iDU Mercure. 517 portion d’air qu’on reçoit sous une cloche dans [appareil pneumato-chimique , asin de pouvoir en déterminer la quantité. ' Je n’ai point multiplié, autant que je Maurois désiré, ces , & je n’ai obtenu de résultats satisfaisons qu avec l’étain le plomb ne m’a pas bien réussi. II seroit à souhaiter que quelqu’un voulût bien reprendre ce travail & tenter l’oxidation dans dissérens gaz; il seroit, je crois, bien dédommage des peines attachées- à ce genre d’expériences. Tous les oxides de mercure étant suscepti- blés de se revivifier sans addition , & de reili- tuer dans son état de pureté l’oxygène qu’ils ont- absorbé , aucun métal n’étoit- plus propre à devenir le su jet d’expériences très-coocluantes fur la calcination & l’oxidation des métaux. J’avois d’abord tenté , pour opérer l’oxidation dti mercure dans les vaisseaux fermés , de remplir- une cornue de gaz oxygène, d’y introduire une petite portion de mercure & d’adapter à son col une vessie à moitié remplie de gaz oxygène,, comme on le voit représenté plancha IV, fig. iz. Je faisois ensuite chausser le mercure de la cornue-; & en continuant très-lòng-tems l’opération , j’étois parvenu à en oxider une petite portion , & à former de l’oxide ronge- qui nageoit à la surface mais la quantité de- K k iij pS Oxidation du Mercure, mercure que je suis parvenu à oxider de cette manière, étoit si petite , que la moindre erreur commise dans la détermination des quantités de gaz oxygène ayant & après l’oxida- tion, auroit jette la plus grande incertitude fur mes résultats. J’étois toujours inquiet d’ailleurs, Sc non fans de justes raisons, qu’il ne se fût échappé de l’air à travers des pores de la vessie, sautant plus qu’elie se racornit pendant l’opé- ration par la chaleur du fourneau dans lequel on opère , à moins qu’on ne la recouvre de linges entretenus toujours humides. On opère d’une manière plus sûre avec l’ap- pareil représente plane. , figure L. Voyeg Mém. Acad. année 1775 , page yoo. II con- siíle en une cornue A, au bec de laquelle ou soude à la lampe d’émailleur un tuyau de verre, recourbé BCDE, de 10 à \i lignes de diamètre, qui s’engage fous une cloche F G contenue & retournée dans un bassin plein d’eaii ou de mercure. Cette cornue est soutenue sur les barres d’un fourneau MMNN onpeutaustì se servir d’un bain de sable. On parvient avec cet appareil à oxider en plusieurs jours un peu de mercure dans l’air ordinaire, & à obtenir un peu d’oxide rouge qui nage à la surface on peut même le rassembler, le revivifier & comparer les quantités de gaz obtenu avec l’absorp- Oxidation du Fer. yip tion qui a eu lieu pendant la calcination ; voye^ page 3p les détails que j’ai donnés fur cette expérience mais ce genre d’opérations ne pouvant se faire que très en petit, il reste toujours de 1 incertitude fur les quantités. La combustion du fer dans le gaz oxygène ctant une véritable oxidation , je dois en faire mefttion ici. L’appareil qu’emploie M. Ingen- Houfz pour cette opération . est représenté pi. IV , fig. ij. J’en ai déjà donné la description page 41 , & je ne puis qu’y renvoyer. On peut austì brûler & oxider du fer fous des cloches de verre remplies de gaz oxygène, de la même manière qu’on brûle du phosphore ou du charbon. On fe sert également pour cette opération de l’appareil représenté planche IF ', fig. j , & dont j’ai donné la description , p. 6i. II faut dans cette expérience, comme dans la combustion , attacher à l’une des extrémités du fil de fer , ou des copeaux de fer qu’on fe propose de brûler, un petit morceau d’amadoue 8 c un atome de phosphore le fer chaud qu’on passe sous la cloche allume le phosphore ; celui- ci allume l’amadoue , & finflammation fe communique au fer. M. Ingen-Hcufz nous a appris qu’on pouvoit brûler ou oxider de la même manière tous les métaux, à l’exception de l’or, de Pargent & du mercure, II ne s’agit que de K k iv OxiDATION DU sc procurer ces métaux en fils très-sins ou err feuilles minces coupées par bandes ; on les. tortille avec du fil de fer , & ce dernier mêlas communique aux autres la propriété de s’en- flammer & de s’oxider. Nous venons de voir comment on parvenoit à oxider de très-petites quantités de mercure dans les vaisseaux fermés & dans des volumes d'air limites ce. n’ess de même qu’avec beaucoup de peine qu’on parvient à oxider ce métal , meure à libre. On fe sert ordinairement dans les laboratoires pour cette opération d’un mat ras A , planche, lis-, sig. lo , à cul très- pìat , qui a un col B C très-allongé & terminé par une très-petite ouverture ce vaisseau porte, le nom d 'enfer de Boyle. On y introduit aílèz dc mercure pour couvrir son fond, & on le pilace fur un bain de fable qu’on entretient à un degré de chaleur foi t approchant du mercure bouillant. En continuant ainsi pendant plusieurs mois, avec cinq ou six de ces matras, & cn renouvellant de te m s en tems le mercure , t-n parvient à obtenir quelques onces de cet oxide. Cet appareil a un grand inconvénient , c’ess que Pair ne s’y renouvelle pas assez; mais, d’un, aime côté , si on donnoit à Pair extérieur une u Mercure. 52* du mercure en dissolution , & au bout de quelques jours on n’en retrouverait plus dans le vaisseau. Comme de toutes les expériences que l’on peut faire fur í’oxidation des métaux, celles furie mercure font les plus concluantes, il feroit à souhaiter qu’on pût imaginer un appareil- simple au moyen duquel on pût démontrer cette oxidation & les résultats qu’on en obtient dans les cours publics. On y parviendrait, ce me semble, par des moyens analogues à ceux que j’ai décrits pour la combustion des huiles, ou du charbon ; mais je n’ai pu reprendre encore ce genre d’expériences. L’oxide de mercure fe revivifie, comme je Fai dit, fans addition ; il íuflìt de le faire chauffer à un degré de chaleur légèrement rouge, ^'oxygène à ce degré a plus d’affinité avec le calorique qu’avec le mercure, & il fe forme du gaz oxygène ; mais ce gaz est toujours mclé d’un peu de gaz azote , ce qui indique que le mercure en absorbe une petite portion pendant ion oxidation. II contient aussi presque toujours un peu de gaz acide carbonique; ce qu’on doit lans doute attribuer aux ordures qui s’y mêlent, qui fe charbonnent & qui convertissent ensuite une portion de gaz oxygène en gaz acide carbonique. Si les Chimistes étoient réduits à tirer de f 22 . Gaz oxigène l’oxide de mercure fait par voie de calcination, tout le gaz oxygène qu’ils emploient dans leurs expériences , le prix excessif de cette préparation rendroit absolument impraticables les expériences un peu en grand. Mais on peut également oxygéner le mercure par l’acide nitrique, & on obtient un oxide rouge plus pur que celui même qui a été fait par voie de calcination. On le trouve tout préparé dans le commerce & à un prix modéré il faut choisir de préférence celui qui est en morceaux solides Sc formé de lames douces au toucher & qui tiennent ensemble. Celui qui est en poudre est quelquefois mélangé d’oxide rouge de plomb il ne paroît pas que celui en morceaux solides, soit susceptible de la même altération. J’ai quelquefois essayé de préparer moi-même cet oxide par l’acide nitrique la dissolution du métal faite , j’évaporois jusqu’à íìccité, & je calcinois le sel, ou dans des cornues, ou dans, des capsules faites avec des fragmens de rnatras coupés par la méthode que j’ai indiquée; mais jamais je n'ai pu parvenir à savoir aussi beau que celui du commerce. On le tire, je crois,, de Hollande. Pour obtenir le gaz oxygène de l’oxide de mercure , j’ai coutume de me servir d’une cornue de porcelaine à laquelle j’adapte un long / EETIPJÉ DE L’OXIDE DE MERCURE. J23 tube de verre qui s’engage fous des cloches, dans l’appareil pneumato-chimique à seau. Je place au bout du tube un vase plongé dans l’eau, dans lequel se rassemble le mercure à mesure qu’il se revivifie. Le gaz oxygène ne commence à passer que quand la cornue devient rouge. C’est un principe général que M, Berthollet a bien établi, qu’une chaleur obscure ne suffit pas pour former du gaz oxygène 3 il faut de la lumière ce qui semble prouver que la lumière est un de ses principes consti- tuans. On doit dans la revivisication de l’oxide rouge de mercure rejeter les premières portions de gaz qu’on obtient , parce qu’eiles font mêlées d’air commun cn raison de celui contenu dans le vuide des vaisseaux mais avec cette précaution même , on ne parvient pas à obtenir du gaz oxygène parfaitement pur; il contient communément un dixicme de gaz azote , 8c presque toujours une très petite portion de gaz acide carbonique. On se débarrasse de ce dernier, au moyen d’une liqueur alkaline caustique à travers laquelle on fait passer le gaz qu’on a obtenu. A l’égard du gaz azote , on ne connoît aucun moyen de l’en séparer ; mais on peut en connoître la quantité , en laissant le gaz oxygène • pendant une quinzaine de jours en çontact avec du sulfure de soude ou de potasse. f2^ Gaz oxygène, Scc. Le gaz. oxygène est absorbé ; il forme de l’acid'e fulfurique avec le soufre, & il ne reste que le gaz azote seul. II y a beaucoup d’autres moyens de se procurer du gaz oxygène on peut le tirer de l’oxide noir de manganèse ou du nitrate de potasse par une chaleur rouge, & l’appareil qu’on emploie est à peu près le même que celui que j’ai déait pour l’oxide rouge de mercure. 11 faut seulement un degré de chaleur plus fort & au moins égal à celui qui est susceptible de ramollir le verre on ne peut en conséquence employer que des cornues de grès ou de porcelaine. Mais le meilleur de tons , c’est-à-dire le plus pur, est celui qu’on dégage du muriate oxygéné de potasse par la simpl'e chaleur. Cette opération peut se faire dans une cornue de verre, & le gaz qu’on obtient est absolument pur, pourvu toutefois que l’on rejette les premières portions qui font mêlées d’air des vaisseaux, §. VII. De la Détonation. J’ai fait voir , Chapitre IX, page 103 Sc suiv. que l’oxygènc, en se combinant dans les. dissérens corps, ne fe dépouilloit pas toujours de tout le calorique qui le constituoit dans l’état, De la Détonation. $25 de gaz ; qu’il entroit, par exemple, avec presque tout son calorique dans la combinaison qui forme l’acide nitrique & dans celle qui forme l’acide muriatique oxygéné ; en forte que l’oxy- gène dans le nitre Sc fur-tout dans le muriate oxygéné, étoit jusqu’à un certain point dans l’état de gaz oxygène condensé Sc réduit au plus petit volume qu’il puisse occuper. Le calorique dans Ces combinaisons exerce un effort continuel fur i’oxygène, pour le ramener à l’état de gaz l’oxigène en conséquence y tient peu ; la moindre force suffit pour lui rendre la liberté , Sc il reparoît souvent dans un instant presque indivisible dans l’état de gaz. C’est ce passage brusque de l’état concret à l’état aériforme qu’on a nommé détonation, parcs qu’cn effet il est ordinairement accompagné de bruit Sc de fracas. Le plus communément ces détonations s’opèrent par la combinaison du charbon i soit avec le nitre, soit avec le muriate oxygéné. Quelquefois pour faciliter encore l’inflammation, on y ajoute du soufre; & c’est ce mélange fait dans de justes proportions & avec des manipulations convenables , qui constitue la poudre à canon. L’oxygène par la détonation avec le charbon change de nature, Sc il se convertit en acide carbonique. Ce n’est donc pas du gaz oxygène §26 Détonation du Salpêtre qui se dégage, mais du gaz acide carbonique, du moins quand le mélange a été fait dans de justes proportions; II se dégage en outre du gaz azote dans la détonation du nitre, parce que i’azote est un des principes constituans de l’acide nitrique. Mais l’expansion subite & instantánée de ces gaz ne suffit pas pour expliquer tous les phénomènes relatifs à la détonation. Si cette cause y influoit seule * là poudre serait d’au- tant plus forte que la quantité de gaz dégagé dans un tems donné feroit plus considérable } ce qui ne s’accorde pas toujours ávec l’expérience. J’ai eu occasion d’éprouver des espccés de poudre à tirer qui produifoient un effet presque double de la poudre ordinaire, quoi- qu’elles donnassent un sixième de gaz de moins par la détonation. II y a apparence que la quantité de calorique qui se dégage au moment de la détonation, contribue beaucoup à en augmenter l’effet , & on peut en concevoir plusieurs raisons. Premièrement, quoique le calorique pénètre assez librement à travers les pores de tous les corps, il ne petit cependant y passer que successivement & en un tems donné lors donc qiie la quantité qui se dégage à la fois est trop considérable, & qu’elle est beaucoup plus granste que celle qui peut se débiter, s’il est Détonation idu Salpêtre. $27 permis de se servir de ceue expression , par les pores des corps , il doit ag'n à la manière des fluides élastiques ordinaires & renverser tout ce qui s’oppose à son passage. Une partie de cet effet doit avoir lieu , lorsqu’on allume de la poudre dans un canon quoique le métal qui le compose soit perméable pour le calorique, !a quantité qui s’en dégage à la fois est tellement grande, qu’elle ne trouve pas une issue assez prompte à travers les pores du métal ; elle fait donc un effort en tous sens, & àst cet effort qui est employé à chaster le boulet. . Secondement, le calorique produit nécessairement un second effet qui dépend également de la force répulsive que ses molécules paroisse n t exercer les unes fur les autres il dilate les gaz qui se dégagent au moment de l’instamma- tion de la poudre, & cette dilatation estd’autani plus grande que la température est plus élevée. Troisièmement , il est possible qu’il y ait décomposition de l’eau dans l’inflammation de la poudre, & qu’elle fournisse de Poxygène au charbon pour former de Pacide carbonique. Sî les choses se passent ainsi , il doit se dégager rapidement, au moment de la détonation de la poudre, une grande quantité de gaz hydrogène qui se débande & qui contribue à augmenter la force de l’explosion. On sentira com- 528 Détonation du Salpêtre. bien cette circonstance doit contribuer à augmenter l’efl’et de la poudre , si l’on considère que le gaz hydrogène ne pèse qu’un grain deux tiers par pinte ; qu'il n’en faut par conséquent qu’une très-petite quantité en poids pour occuper un très-grand espace, & qu’il doit exercer une force expansive prodigieuse , quand il passe de l’état liquide à l’état aériforme. Quatrièmement enfin une portion d’eau non décomposée doit se réduire en vapeurs dans ì’infíammation de la poudre, & l’on fait que dans l’état de gaz elle occupe un volume 17 à 18 cent fois plus grand que lorsqu’elle est dans l’état liquide. J’ai déjà fait une assez grande fuite d’expé- riences ítir la nature des fluides élastiques qui se dégagent de la détonation du nitre avec le charbon & avec le soufré ; j’en ai fait austì quelques-unes avec le muriate oxygéné de po* tasse; C’est un moyen qui conduit à des con- noissances assez précises fur les parties conflit tuantes de ces sels, &' j’ai déjà donné, Tome XI du recueil des Mémoires présentés à l’Aca- démie par des savaiis étrangers z page 625 - t quelques résultats principaux de mes expériences & des couléquences auxquelles elles nTont coiU- duit relativement à l’analyse de l’acide nitrique» Maintenant que je me suis procuré des appareils plus Détonation du Salpêtre. pop plus commodes, je me préparé à répcter les mêmes expériences un peu plus en grand , & j’ob- tiendrai plus de précision dans lés réíiiltats en attendant, je vais rendre compte des procèdes que j’ai adoptés & employés jufqu’à présent. Je recommande avec bien de l’instance à ceint qui voudront répéter quelques-unes de ces expériences , d’y apporter tine extrême prudence ; de se méfier de tout mélange où il entré du salpêtre, du charbon & du soufre , & plus tencoré de ceux dans lesquels il entre du sel muriatique oxygéné de potasse combiné & mélangé avec ces deux matières. Je me fuis prémuni dé cations de pistolets de six pouces de longueur environ Sc de cinq à six lignes de diamètre. J’en ai bouché la lumière avec une pointe de clou frappée à force» calsée dans le trou même, Sc fur laquelle j’ai fait couler un peu de soudure blanche de ferblantier -, asm qu’il ne restât aucune issue à fuir par cette ouverture. On charge ces canons avec une pâte médiocrement humectée, faite avec des quantités bien connues de salpêtre Sc de charbon réduits en poudre impalpable, ou de tout autre mélange susceptible de détoner. A chaque portion de matière qu’on introduit dans le canon , on doit bourer avec un bâton qui soit du même calibre, à peu près comme on L1 S 3° Détonation vv Salpêtre. charge les fusées. La matière ne doit pas emplir le pistolet tout-à-fait jusqu’à sa bouche ; il est bon qu’il reste quatre ou cinq lignes de vuide à l’extrémité alors on ajoute lin bout de 2 pouces de long environ de mèche nommée étoiipìlle. La feule difficulté de ce genre d’expériences, fur-tout si l’on ajoute du soufre au mélange , est de saisir le point d’hu- mectation convenable si la matière est trop humide, elle n’est point susceptible de s’allu- mer, si elle est trop sèche, la détonation est trop vive & peut devenir dangereuse. Quand on n’a pas pour objet de faire une expérience rigoureusement exacte, on allume la mcche, & quand elle est près de communiquer rinflampnation à la matière, on plonge le pistolet fous une grande cloche d’eau dans l’appareil pneumato-chimique. La détonation commencée, elle se continue sous seau, & le gaz se dégage avec plus ou moins de rapidité, suivant que la matière est plus cu moins sèche. 11 faut,tant que la détonation dure , tenir le bout du pistolet incliné , afìn que seau ne rentre pas dans fin» térieur. J’ai quelquefois recueilli ainsi le gaz produit par la détonation d’une once & demie ou de deux onces de nitre. II n’est pas possible , dans cette manière d’o- pérer, de connoître la quantité de gaz acide Détonation nu Salpêtké. 5-31 carbonique qui f'e dégage, parce qu’une partie est absorbée par Peau à mesure qu’il la traverse; mais l’acide carbonique une fois absorbé , il reste le gaz azote ; & si on a la précaution de l’agiter pendant quelques minutes dans de la potasse caustique en liqueur, on l’obtient pur * & il est aisé d’en déterminer le volume & le poids. II est même possible d’arriver par cette méthode à Une coniioissance assez précise de la quantité de gaz acide carbonique, en répétant l’expérience un grand nombre de fois Sc en faisant varier les doses du charbon , jusqu'à ce qu'on soit arrivé à la juste proportion qui fait détoner la totalité dil nitre. Alors , d’après le poids du charbon employé, on détermine celui d’oxygcne qui a été nécessaire pour lé saturer, Sc on en conclut la quantité d’oxygène contenu dans une quantité donnée de nitre. Il est au surplus un autre moyen que j’ai pratiqué & qui conduit à des résultats plus surs; c’est de recevoir dans des cloches remplies de mercure le gaz qui se dégage. Le bain de mercure que j’ai maintenant , est assez grand pour qu’on puisse y placer des cloches de douze à quinze pintes de capacité. De pareilles cloches , comme l’on sent , ne sont pas très- maniables quand elles font remplies de mercure ; ausiì faut-il employer pour les remplir L 1 i/ 5 z 2 DÉrONATsON DU SALPêTRE, des moyens particuliers que je vais indiquer» On place la cloche fur le bain de mercure; on passe par-dessous un siphon de verre dont on a adapté l’extrémité extérieure à une petite pompe pneumatique on fait jouer le piston, Sc on élève le mercure jusqu’au haut de la cloche. Lorsqu’elle est ainsi remplie , on y fait passer le gaz de la détonation de la même manière que dans une cloche qui feroit remplie d’eau. Mais, je le répète, ce genre d’expériences exige les plus grandes précautions. J’ai vu quelquefois, quand le dégagement du gaz étoit trop rapide, des cloches pleines de mercure pesant plus de ryo livres, s’enlever par la force de l’explosion le mercure jaillissoit au loin , & la cloche étoit brisée en un grand nombre d’éclats. Lorsque l’expérience a réussi Sc que le gaz est rassemblé sous la cloche , on en détermine le volume comme je l’ai indiqué pages 361 6 362. On y introduit ensuite un peu d’eau, de puis la potasse dissoute dans l’eau & dépouillée d’acide carbonique, Sc on parvient à en faire une analyse rigoureuse, comme je l’ai enseigné pages 3Sc suivantes. II me tarde d’avoir mis la dernière main Lux expériences que j’ai commencées fur les détonations , parce qu’elles ont un rapport Détonation du Salpêtre. immédiat avec les objets dont je fuis chargé, & qu’elles jetteront, à ce que j'espère, quelques lumières fur les opérations relatives à la fabrication de la poudre. Fes Injlrumens nécessaires pour opérer fur JeSr corps à de très-hautes températures. ?. P R E M I E R. De la Fusion. X-4oksqu’on écarte les unes des autres^ par le moyen de l’eau , les. molécules d’un sel 3 çette opération , comme nous Pavons vu plus, haut, se nomme, solution. Ni le dissolvant, ni, le corps tenu en dissolution ne sont décomposés dans çette opération ; ausii dès l’instant que la, cause qui tenoit les molécules écartées cesse, elles se réunissent, la substance saline reparoîi íelle qu’elle étoit avant la solution. On opère auiïi de véritables solutions par le feu , c’est-à-dire , en introduisant & en accumulant entre les molécules d’un corps une grande quantité de calorique. Cette solution des corpst par le feu se nomme fufion. Les fusions en général se font dans des vases, qu'e l’on nomme creusets , & Pu ne des premières conditions est qu’ils soient moins fusibles que De la Fusion. la substance qu’ils doivent contenir. Les Chimistes de tous les âges ont en conséquence attaché une grande importance à se procurer des creusets de matières très-réfractaires, c’est- à-dire , qui eussent la propriété de résister à un très-grand degré de feu. Les meilleurs font ceux qui font faits avec de l’argile très - pure ou de la terre à porcelaine. On doit éviter d’em- ployer pour cet usage les argiles mélangées de silice ou de terre calcaire, parce qu’eîles font trop fusibles. Toutes celles qu’on. tire aux environs de Paris font dans ce cas; aussi les creusets qu’on fabrique dans cette ville fondent-ils à une chaleur assez médiocre , & ne peuvent- ils servir que dans un trcs-petit nombre d’o- pérations chimiques. Ceux qui viennent de Hesse font assez bons , mais on doit préférer ceux de terre de Limoges qui paroissent être absolument infusibles. 11 existe en France un grand nombre d’argiles propres à faire des creusets; telle est celle, par exemple, dont on se sert pour les creusets de la glacerie de Saint- Gobin. On donne aux creusets différentes formes, suivant les opérations auxquelles on se propose de les employer. On a représenté celles qui font le plus usitées dans les fig. j , 8 , A & 10 de ìa planche VIL Ceux représentés 9 > T 1 * L1 iv P3 6 Des Creusets, sont presque fermés par en haut, fe nomment tûtes. Quoique la fusion puiste souvent avoir lieu sans que le corps qui y est soumis change de nature & se décompose , cette opération est cependant austì un des moyens de décomposition & de recomposition que la Chimie emploie. C’est par la fusion qu’on extrait tous les. métaux de leurs mines , qu’on les revivifie * qu’on les moule, qu’on les allie les uns aux ; c’est par elle que l’on combine l’alkalí, & le fable pour former du verre , que fe fabriquent les pierres colorées, les émaux, &c. Les anciens. Chimistes employoient beau-, çoup plus fréquemment faction d’un feu violent , que nous ne le faisons aujourd’hui. Depuis qn’oii a introduit plus de rigueur dans la marbre de faire des expériences, on préfère !a voie humide à la voie sèche , & on n’a recours à la fqfion que lorfqu’on a épuisé tous les aqtres, moyens d’analyse. Pour appliquer gux corps Faction du feu, on, fe sert de fourneaux , & il me reste à décrire ceux qu’on emploie pour les différentes opéra-, pons de la Chimie., Des Fourneaux. J37 §. I I. Des Fourneaux , Les fourneaux font les instrumens dont on fait le plus d’ufage en Chimie c’est de leur bonne ou de leur mauvaise construction que dépend le fort d’un grand nombre d’opérations ; en forte qu’il est d’une extrême importance de bien monter un laboratoire en ce genre. Un fourneau est une espèce de-tour cylindrique creuse A B C D , quelquefois un peu évasée par le haut, planche XIII, fig. 1. Elle doit avoir au moins deux ouvertures latérales, une supérieure F qui est la porte du foyer , une inférieure G qui est la porte du cendrier. Dans l’intervalle' de ces deux portes le fourneau est partagé en deux par une grille placée horifontalement, qui forme une efpcce de diaphragme & qui est destinée à soutenir le charbon. Qn a indiqué la place de cette grille par la ligne H I. La capacité qui est au-dessus de la grille , c’est-à dire au-dessus de la ligne HI, fe nomme foyer , parce qu’en effet c’est dans cette partie que l’on entretient le feu ; la capacité qui est au-dessous porte le qom de cendrier , par la raison que c’est dans cette partie que fe rassemblent les cendres à mesure qu’elles fe forment* f ]8 Du Fourneau simple. Le fourneau représenté planche Xlll, fig. r » est le moins compliqué de tous ceux dont on se sert en Chimie , & il peut être employé cependant à un grand nombre d’usages. On peut y placer des creusets, y fondre du plomb, de l’étain, du bismuth , 8c en général toutes les matières qui n'exige n t pas pour être fondues» un degré de feu très - considérable. On peut y faire des calcinations métalliques, placer dessus, des bassines, des vaisseaux évaporatoires, des capsules de fer pour former des bains de fable, comme on le voit représenté pi. III, fig. i & L. C’est pour le rendre applicable à ces différentes opérations, qu’on a ménagé dans le haut des échancrures mmmm-, autrement la bassine qu’on auroit posée sur le fourneau auroit intercepté tout passage à Pair, & Je charbon se seroit éteint. Si ce fourneau ne produit qu’un degré de chaleur médiocre , c’est que la quantité de- charbon qu’il peut consommer est limitée par la quantité d’air qui peut passer par l’ouver-' turc G du cendrier. On augmenteroit beaucoup son effet, en aggrandiísant cette ouverture ; mais le grand courant d’air qui conviendroit dans quelques expériences, auroit de l’incon- vénient dans beaucoup d’autres, 8c c’est ce qui oblige de garnir un laboratoire de fourneaux de différentes formes & construits fous différens Du Fourneau de réverbère. points de vue. II en faut íur-tout plusieurs semblables à celui que je viens de décrire, & de, différentes grandeurs. Une autre espèce de fourneau, peut - être çncore plus nécessaire, est le fourneau de réverbère représenté planche XIII , figure a. Il est composé , comme le fourneau simple , d’un cendrier HIKL dans fa partie inférieure, d’un foyer KLMN , d’un laboratoire MNOP , d’un dôme RSRS ; enfin le dôme est surmonté d’un tuyau TTVV, auquel on peut en ajouter plusieurs autres, suivant le genre des expériences. C’est dans la partie MNOP nommée le laboratoire , que fe place la cornue A qu’on a indiquée par une ligne ponctuée; elle y est soutenue fur deux barres de fer qui traversent le fourneau. Son col sort par une échancrure latérale faite partie dans la picce qui forme le laboratoire , partie dans celle qui forme le dôme. A cette cornue s’adapte un récipient B, Dans la plupart des fourneaux de réverbère qui fe trouvent tout faits chez les potiers de terre à Paris , les ouvertures tant inférieures que supérieures font beaucoup trop petites ; elles ne donnent point passage à un volume d’air aífez considérable ; & comme la quantité de çharbon consommée, ou , ce qui revient au même, comme la quantité de calorique déga- 5-1-0 Du Fourneau i>e réverbère. gée est à peu près proportionnelle à la quantité d’air qui passe par le fourneau , il en résulte que ces fourneaux ne produisent pas tout l’eflet qu’on pourroit deíìrer dans un grand nombre d’opérations. Pour admettre d’abord par le bas un volume d’air suffisant, il faut, au lieu d’une ouverture G au cendrier, en avoir deux GG r on en condamne une lorsqu’on le juge à propos , & alors on n’obtient plus qu’un degré de feu modéré ; on les ouvre au contraire l’une & Pautre, quand on veut donner le plus grand coup de feu que le fourneau puisse produire. L’ouverture supérieure 88 du dôme, ainsi que celle des tuyaux VVXX, doit être aussi beaucoup plus grande qu’on n’a coutume de la faire. II est important de ne point employer des cornues trop grosses relativement à la grandeur du fourneau. II faut qu’il y ait toujours un espace suffisant pour le passage de Pair entre les parois du fourneau & celles du vaisseau qui y est contenu. La cornue A dans la figure z ^ un peu trop petite pour ce fourneau, & je trouve plus facile d’en avertir, que de faire rectifier la figure. Le dôme a pour objet d’obliger la flamme & la chaleur à environner de toutes parts la. cornue & de la réverbérer ; c’est de-là quesl. Des Luts appliqués aúx Cornues» yqi venu ie nom de fourneau de réverbère. Sans cette réverbération de la chaleur , la cornue ne seroit échauffée que par son fond ; les vapeurs qui s'en élèveroient se condenseroient dans la partie supérieure, elles se recohobe- roient continuellement sans paffer dans le récipient niais au moyen du dôme j la cornue se trouve échauffée de toutes parts ; les vapeurs ne peuvent donc se condenser que dans le col & dans le récipient , & elles font forcées dé sortir de la cornue. Quelquefois , pour empêcher que le fond dé la cornue ne soit échauffé ou refroidi trop brusquement, & pour évirer que ces alternatives de chaud & de froid n’en occasionnent la fracture , on place fur les barres une petite capsule de terre cuite dans laquelle on met un peu de-fable, & on pose fur ce fable le fond de la cornue. Dans beaucoup d’opérations on enduit lesì cornues de différons luts. Quelques-uns de ces luts n’ont pour objet que de les défendre des alternatives de chaud & de froid ; quelquefois ils ont pour objet de contenir le verre , ou plutôt de former une double cornue qui fu;- plée à celle de verre dans les opérations où le degré de feu est assez fort pour le ramolli'» Le premier de ces luts fe fait avec de là y42 Des Luts afptiqués aux Cornues. terre a four à laquelle on joint un peu de bourre ou poil de vache on fait une pâte de ces matières , & on I’étend fur les cornues de verre ou de grès. Si au lieu de terre à four qui est déjà mélangée , on n’avoit que dé l’argile ou de la glaise pure , il faudroit y ajouter du fable. A l’égard de la bourre, elle est utile pour mieux lier ensemble la terre elle brûle à la première impression du feu ; mais les interstices qu’elle laisse empêchent que l’eau qui est contenue dans la terre , en fe vaporisant, ne rompe la continuité du lut & qu’il né tombe en poussière. Le second lut est composé d’argile & de frag- ínens dé poteries de grès grossièrement pilés. On en fait une pâte afi'ez ferme , qu’on étend fur les cornues. Ce lut fe dessèche & fe durcit par le feu, & forme lui-même une véritable cornue supplémentaire, qui contient les matières quand la cornue de verre vient à fe ramollir; Mais ce lut n’est d’aucune utilité dans les expériences où on a pour objet de recueillir les gaz, parce qu’il est toujours poreux & que les fluides áériformes passent au travers. Dans un grand nombre d’opérations , & eri général toutes les fois qu’on n’a pas besoin de donner aux corps qu’on traite un degré de chaleur très-violent j le fourneau de réverbère Dú Fourneau dè fusion. £43 peut servir de fourneau de fusion. On supprime alors le laboratoire MNOP z & on établit à la place le dôme , comme on le voit représenté planche XIII , fig. Z. Un fourneau de fusion très - commode est celui représenté figure, 4. II est composé d’un foyer ABC D , d’un cendrier sans porte & d’un dôme ABGH. II est troué en E pdur recevoir le bout d’un soufflet qu’on y jute solidement. Ï1 doit être proportionnellement moins haut qu’il n’est représenté dans la figure. Ce fourneau ne procure pas un degré de feu très - violent ; mais il suffit pour toutes les opérations courantes. II a de plus l’avantage d’être transporté commodément, & de pouvoir être placé dans tel lieu du laboratoire qu’on le juge à propos. Mais ces fourneaux particuliers ne dispensent pas d’avoir dans un laboratoire une forge garnie d’un bon soufflet S & ce qui est encore plus important, un bon fourneau de fusion. Je vais donner la description de celui dont je me sers , & détailler les principes d’après lesquels je l’ai construit, L’air ne circule dans un fourneau que parce qu’il s’échauffe en passant à travers les charbons alors il se dilate ; devenu plus léger que l’air environnant, il est forcé de monter par la pression des colonnes latérales, A il est Du Fourneau de fusion. remplace par de nouvel air qui arrive de toutés parts, principalement par-dessous. Cette circulation de l’air a lieu lorsque l’on brûle du charbon même dans un simple réchaut mais il e!t aisé de concevoir que la malle d’air qui passe par un fourneau ainsi ouvert de toutes parts , ne peut pas être, toutes choses d’ailleurs égales , aussi grande que celle qui eít contrainte de passer par un fourneau formé en tour creuse, comme le sont en général les fourneaux chimiques , & que par conséquent la combuílion ne peut pas y être aussi rapide. Soit supposé, par exemple , un fourneau ABCDEF, planche XIII, figure 5, ouvert par le haut & rempli de charbons àrdeiis ; la force avec laquelle l’air fera obligé de passer à travers les charbons , fera mesurée par la différence de pesanteur spécifique de deux colonnes AC, l’une d’air froid pris en - dehors du fourneau , l’autre d’air chaud pris en-dedansi Ce n’est pas qu’il n’y ait encore de l’air échauffé au-dessus de l’onverture A B du fourneau, 8c il est certain que son excès de légèreté doit entrer aussi pour quelque chose dans le calcul ; mais comme cet air chaud est continuellement refroidi & emporté par l’air extérieur , cette portion ne peut pas faire beaucoup d’esset. Mais si à ce même fourneau on ajoute un grand Du Fourneau de fusion; grand tuyau creux de inêmc diamètre que lui G H A B , qui défende l’air qui a été échauffé par les charbons nrdens, d’être refroidi, dispersé & emporte par l’àir environnant, la différence de pesanteur spéciíìque en vertu de laquelle s’opérera la circulation de l'air, nè fera plus Celle de deux colonnes A C, Tune extérieure, l’autre intérieure; ce fera celle de deux colonnes égales à G C. Or, à chaleur égale, si là colonne GO—ZAO, la circulation de l’air se fera en raison d’une forte triple, il est vrai que je suppose ici que l’air contenu dans la capacité GHCD est autant échauffé que Tétoit l’air contenu dans la capacité ABCD, ce qui n’est pas rigoureusement vrai ; car la chaleur doit décroître de AB à GH mais Comme il est évident que l’áir de la capacité G H A B est beaucoup plus chaud que l’air extérieur, il en résulte toujours que l’addition dé la totìr creuse GHAB augmente la rapidité du courant d’air, qu’íl en passe plus à travers les charbons, & que par conséquent il y aura plus de combustion. Conclurons-nous de ces principes qu’il faille augmenter indéfiniment la longueur du tuyau GHAB ? Non fans doute ; car puisque la chaleur de l’air diminue de AB en GH, ne fut- ce que par le refroidissement causé à cet air M m 546 Du Fourneau de rusfoN. par le contact des parois du tuyau , il en ré* fuite que la pesanteur spécifique de l’air qui le traverse diminue graduellement, & que si le tuyau étoit prolongé à un certain point , on arriveroit à un terme où la pesanteur spécifique de l’air seroit égale en-dedans & en-dehors du tuyau ; & il est évident qu’alors cet air froid qui ne tendroit plus à monter, seroit une masse à déplacer qui apporteroit une résistance à l’as- cension de l’air inférieur. Bien plus , comme cet air est nécessairement mêlé de gaz acide carbonique, & que ce gaz est plus lourd que l’air atmosphérique, il arriveroit, si ce tuyau étoit assez long pour que Fair avant de parvenir à son extrémité pût se rapprocher de la température extérieure, qu’il'tendroit à redescendre ; d’ou il faut conclure que la longueur des tuyaux qu’on ajoute fur les fourneaux est limitée par la nature des choies. Les conséquences auxqueîles nous conduisent ces réflexions, font i°. que le premier pied de tuyau qu’on ajoute fur le dôme d’un fourneau, fait plus d’esset que le sixième, par exemple ; que le sixième en fait plus que le dixième mais aucune expérience ne nous a encore fait connoître à quel terme on doit s’arrêter ; 2 °, que ce terme est d’autant plus éloigné que le tuyau est moins bon conducteur de chaleur , puisque ; Du Fourneau de fusion. 5-47 l’air s’y refroidit d’autant moins ; en forte que la terre cuite est beaucoup préférable à la tôle pour faire des tuyaux de fourneaux, & que si même on les formoit d’une double enveloppe, si on remplissoit l’intervalle de charbon pilé, qui est une des substances la moins propre à transmettre la chaleur , on retarderoit le refroidissement de l’air, & on augmenterait par conséquent la rapidité du courant & la possibilité d’employer un tuyau plus long ; 3 0 . que le foyer du fourneau étant Tendrait le plus chaud & celui par conséquent où l’air qui le traverse' eû le plus dilaté, cette partie du fourneau doit être aussi la plus volumineuse , & qu’il est nécessaire d’y ménager un renflement considérable. II est d’une nécessité d’autant plus indispensable de donner beaucoup de capacité à cette partie du fourneau , qu’elle n’est pas feulement destinée au passage de Tair qui doit favoriser, ou pour mieux dire, opérer la combustion ; elle doit encore contenir le charbon & le creuset; en sorte qu’on ne peut compter pour le passage de Tair que Tintervalle que laissent en- tr’eux les charbons. C’est d’après ces principes que j’ai construit mon fourneau de fusion, 8c je ne crois pas qu’il en existe aucun qui produise un esset plus violent. Cependant je n’ofe pas encore me flatter M mi j 5-48 Du Fourneau de eus ion. d’être arrivé à la plus grande intensité de cha- ^ leur qu’011 puiíTe produire dans les fourneaux chimiques. On n’a point encore déterminé par des expériences exactes l’augmentation de volume que prend l’air en traversant un fourneau de fusion ; en sorte qu’on ne connoît point le rapport qu’on doit observer entre les ouvertures inférieures & supérieures d’un fourneau on connoît encore moins la grandeur absolue qu’il convient de donner à ces ouvertures. Les données manquent donc, & On ne peut encore arriver au but que par tâtonnement. Ce fourneau esi représenté p L XIII fig. S. Je lui ai donné, d’après les principes que je viens d’exposer, la forme d’un sphéroïde elliptique ABCD , dont les deux bouts font coupés par un pian qui paíseroit par chacun des foyers perpendiculairement au grand axe. Au moyen du renflement qui résulte de cette figure, le fourneau peut tenir une masse de charbon considérable , & il relie encore dans l’intervalle assez d’espace. pour le passage du courant d’air. Pour que rien ne s’oppose au libre accès de l'air extérieur , je l’ai laissé entièrement ouvert par-dessous, à l’exemple de M. Macquer, qui avoit déjà pris cette même précaution pour son fourneau de fusion , & je l’ai posé sur un trépied. La grille dont je me sers eíl à claire-voie Du Fourneau de fusion. 749 & en fer méplat ; & pour q,ue les barreaux opposent moins d’obíìacle au passage de l’air, je les ai fait poser non sus leur côté plat, mais fur le côté le plus étroit, comme on le voit figure 7. Enfin j’ai ajouté à la partie supérieure A B un tuyau de 18 pieds de long en terre cu te , & dont le diamètre intérieur est presque de moitié de celui du fourneau. Quoique j’ob- ticnne déjà avec ce fourneau un feu supérieur à celui qu’aucun Chimiste se soit encore procuré jusqu’ici , je le crois susceptible d’être sensiblement augmenté par les moyens simples que j’ai indiqués & dont le principal consiste à rendre le tuyau FGAB le moins bon conducteur de chaleur qu’il soit possible. II me reste à dire un mot du fourneau de coupelle ou fourneau d’estai. Lorsqu’on veut connoître si du plomb contient de l’or ou de l’argent, on le chauffe à grand feu dans de petites capsules faites avec des os calcinés, & qui, en termes d’essai, fe nomment coupelles . Le plomb s’oxide , il devient susceptible de se vitrifier, il s’imbibe & s’incorpore avec la coupelle. On conçoit que le plomb ne peut s’oxi- der qu’avec le contact de l’air ; ce ne peut donc être, ni dans un creuset- où le libre accès de l’air extérieur est interdit , ni même au milieu d’im fourneau à travers les charbons ardens, puisque M m iij yyo Du Fourneau de coupelle. l’air de Pintérieur d’un fourneau altéré par la combustion & réduit pour la plus grande partie à l’état de gaz azote & de gaz acide carbonique, n’est plus propre à la calcination & à l'oxida- tion des métaux. II a donc fallu imaginer un appareil particulier où le métal fût en même tems exposé à la grande violence du feu, 8ç garanti du contact de Pair devenu incombustible par son passage à travers les charbons. Le fourneau destiné à remplir ce double objet, a été nommé, dans les arts, fourneau de coupelle. II est communément de forme quarrée , ainíì qu’il est représenté planche XIII, fig. 8. Voyez aussi fa coupe , fig. i o. Comme tous les fourneaux bien construits, il doit avoir un cendrier A AB B, un foyer BBCC, un laboratoire ÇCDD, un dôme DDEE. C’est dans le laboratoire qu’on place ce qu’on nomme la mousse. C’est une espèce de petit four GH, Jz gares g & io, fait de terre cuite & fermé par le fond. On le pose sur des barres qui traversent le fourneau, il s’ajuste avec l’ou- vérture G de la porte , Sc on l’y lute avec de Pargile délayée avec de Peau. C’est dans cette espèce de four que se placent les coupelles. On met du charbon dessus & dessous la mousse par les portes du dôme & du foyer Pair qui est entré par les ouvertures du cendrier, après avoir Du Fourneau de còupeleb. yyi servi à la combustion , s’échappe par l’ouverture supérieure EE. A Pégard de la mouffle, Pair extérieur y pénètre par la porte G G, & il y entretient la calcination métallique. En réfléchissant sux cette construction, on s’apperçoit aisément combien este est vicieuse. Elle a deux inconvéniens principaux quand la porte G G est fermée, Poxidation se fait lentement & difficilement à défaut d’air pour Peu- tretenir; lorsqu’elle est ouverte, le courant d’air froid qui s’introduit fait figer le métal & suspend l’opéraiion, 11 ne seroit pas difficile de remédier à ces inconvéniens, en construisant la mouffle & le fourneau de manière qu’il y eût un courant d’air extérieur toujours renouvellé qui rasât la surface du métal. On seroit passer cet air à travers un tuyau de terre qui seroit entretenu rouge par le feu même du fourneau , asio que. l’intérieur de la mouffle ne fût jamais, refroidi ; & on seroit en quelques minutes ce qui demande souvent un tems considérable. M. Sage a été conduit par d’autres principes, à de semblables conséquences. U place la coupelle qui contient le plomb allié de fia dans un fourneau ordinaire à travers les charbons ; il la recouvre avec une petite mouffle de porcelaine, & quand le tout est suffisamment chaud, il dirige sur le métal le courant d’air d’un souf- Mm iy y %2 Eaiploi du Gaz oxygène, flet ordinaire, à main la coupellation de cetta manière se fait avec une grande facilité, & à ce qu’il paroît, avec beaucoup d’exactitude. §. III; D&s moyens, d!augmenter considérablement du feu , en fubjlituant le ga^. oxygène q C air, de Vatmosphère. On a obtenu avec les grands verres ardens qui ont été construits jufqu’à ce jour, tels que. çcux de Tchirnaufen & celui de M. de Tru- daine , une intensité de chaleur un peu plus grande que celle qui a lieu dans les fourneaux chimiques , & même dans les fours où l'on cuit la porcelaine, dure. Mais ces instrumens font extrêmement chers , & ils ne vont pas même jufqu’à fondre 1a platine brute ; en forte que leur avantage, relativement à flefìèt qu’ils produisent , n’est presque d’aucune considération, Si qu’il est plus que compensé par k difficulté de se les procurer & même d’en faire usage. Les miroirs concaves à diamètre égal font un peu plus d’esset que les verres ardens ; on en a la preuve par les expériences faites par. MM. Macquer & Baume, avec le miroir 1 de M. l’Abbé Bouriot niais comme k direction des rayons réfléchis est de bas en haut, il faut opérer en flair & fans support; ce qui, rend Emploi du Gaz oxygène. yyy absolument impossible le plus grand nombre des expériences chimiques. Ces considérations m’avoient déterminé d’a-, bord à essayer de remplir de grandes vessies de gaz oxygène, à y adapter un tube susceptible d’être fermé par un robinet , & à m’en servir pour animer avec ce gaz le feu des charbons allumés. L’intensité de chaleur fut telle, même dans mes premières tentatives , que je parvins à fondre une petite quantité de platine brute avec assez de facilité. C’est à ce premier succès que je dois I’idée du gazomètre dont j’ai donné la description , page 34 6 & suivantes. Je l’ai substitué aux vessies ; & comme on peut donner au gaz oxygène le degré de pression qu’on juge à propos, on peut non-seulement s’en procurer un écoulement continu , mais lui donner même un grand degré de vitesse. Le seul appareil dont on ait besoin pour ce genre inexpériences, consiste en une petite table A B C D, pi. XII,fig. i p, percée d’un trou en F, à travers lequel on fait passer un tube de cuivre ou d’argent FG , terminé en G par une très-petite ouverture qu’on peut ouvrir ou fermer par le moyen du robinet H. Ce tube se continue par dessous la table en l m no , & va Adapter au gazomètre avec l’intérieur duquel il Emploi du Gaz oxygène, communique. Lorsqu’on veut opérer , on commence à faire avec le tourne-vis KI un creux de quelques lignes de profondeur dans un gros charbon noir. On place dans ce creux le corps que l’on veut fondre on allume ensuite le charbon avec un chalumeau de verre , à la flamine d’une chandelle ou d'une bougie; après quoi on l’expofe au courant de gaz oxygène qui fort avec rapidité par le bec ou extrémité G du tube F G. Cette manière d*opérer ne peut être employée que pour les corps qui peuvent être mis fans inconvénient en contact avec les charbons , tels que les métaux, les terres simples , &c. A l’égard des corps dont les principes ont de I’affinité avec le charbon & que cette substance décompose , comme les sulfates , les phosphates, & en général presque tous les sels neutres, les verres métalliques, les émaux, &c,. on fe sert de la lampe d’émailleur, à travers de laquelle on fait passer un courant de gaz oxygène. Alors, au lieu de l’ajutage recourbé EG, on fe sert de celui coudé S T , qu’on visse à la place & qui dirige le courant de gaz oxygène à travers la flamme de la lampe» L’intensité de chaleur que donne ce second moyen n’est pas aussi forte que celle qu’on obtient par le premier, & ce n’eil qu’avec beau- Emploi du Gaz oxygène. 55L çoupde peine qu’on parvient à fondre la platine. Les supports dont on se sert dans cette seconde manière d’opérer, sont ou des coupelles d’os calcinés , ou de petites capsules de porcelaine , ou même des capsules ou cuillers métalliques. Pourvu qqe ces dernières ne soient pas trop petites , elles ne fondent pas , attendu que les métaux font bons conducteurs de chaleur , que le calorique se répartit en conséquence promptement & facilement dans toute la masse, & n’en échauffe que médiocrement chacune des parties. On peut voir dans les volumes de l’Acadé- mie , année 1782 , page 476, & 178;, page 573, la fuite d’expériences que j’aí faites avec cet appareil. II en résulte, i°. que le cristal de roche, c’est-à-dire la terre siliceuse pure, est infusible; mais qu’elle devient susceptible de ramollissement & de fusion , dès qu’elle est mélangée. 2 0 . Que la chaux, la magnésie & la baryte ne font fusibles ni seules, ni combinées ensemble; mais qu’elles facilitent, sur-tout la chaux, la fusion de toutes les autres substances. 3 0 . Que l’alumine est complètement fusible feule , A qu’il résulte de sa fusion une substance vitreuse opaque très-dure, qui raye le verre comme les pierres précieuses. Emploi du Gaz oxygène.. 4 °. Que toutes les terres & pierres composées fç fondent avec beaucoup de facilité, & forment un verre brun. 5°. Que toutes les substances salines , mémo l’alkali fixe, fe volatilisent en peu d’inslans. 6°. Que l’or , l’argent, Síc. Sc probablement la platine, fe volatilisent lentement à ce degré de feu, & fe dissipent fans aucune circonstance particulière. 7 °. Que toutes les autres substances métalliques , à f exception du mercure, s’o-xident quoique placées fur un charbon; qu’elles y brûlens avec une flamme plus ou moins grande & diversement colorée, &, finissent par fe dissipes çnticrement. 8°. Que les oxides métalliques brûlent également tous avec flamme; ce-qui semble établir un caractère distinctif de ces substances, Sc ce qui me porte à croire , comme Bergman l’avoit soupçonné, que la baryte est un oxide métallique, quoiqu’on ne soit pas encore parvenu à en obtenir le métal dans son état do pureté, 9 °. Que parmi les pierres précieuses, les unes» çomme le rubis, font fe ramollit Si de fe souder , fans que leur couleur & même que leur poids soient altérés ; que d’autres » çomme l’hyacinthe dont la fixité est presque, Emploi nú Saz oxygéné, jf'f égale à celle da rubis , perdent facilement leur couleur; que la topase de Saxe, la topase & le rubis du Brésil non-seulement se décolorent promptement à ce degré de feu, mais qú’ils perdent même un cinquième de leur poids , & qu’il reste , lorfqu’ils ont subi cette altération, une terre blanche semblable en apparence à dti quartz blanc ou à du biscuit de porcelaine; ensin que l’émeraude , la chrysolite & le grenat fondent presque súr-le-champ en un verre opaque & coloré» io°. Qu’à Fégard du diamant , il présente une propriété qui lui est toute particulière , celle de se brûler à la manière des corps combustibles & de se dissiper entièrement. 11 est un autre moyen dont je n’ai point encqre fait usage , pour augmenter encore davantage l’activité du feu par le moyen du gaz oxygène; c'est de l’employer à souffler un feu de forge. M. Achard en a eu la première idée ; mais les proeédés qu’il a employés & au moven defquels il croyois déphîogiíìiquer Pair de Pat- nrofphère, ne Pont conduit à rien de satisfaisant. L’appareil que je me propose de faire construire, fera très-simple il consistera dans un fourneau ou espèce de forge d’une terre extrêmement réfractaire ; sa ligure sera à peu près semblable à celle du fourneau représenté j-j8 Emploi du Gaz oxygène. planche Xlll , figure /f. ; il sera seulement moins élevé & en général construit fur de plus petites dimensions. II aura deux ouvertures, l’une en E à laquelle s’adaptera le bout d’un soufflet, 8c une seconde toute semblable à laquelle Rajustera un tuyau qui communiquera avec le gazomètre, je pousserai d’abord le feu aussi loin qu’il sera possible par le vent du soufflet; & quand je serai parvenu à ce point, je remplirai entièrement le fourneau de charbons embrasés ; puis interceptant tout à-coup le vent du soufflet, je donnerai par l’ouverture d’un robinet accès au gaz oxygène du gazomètre, & je le ferai arriver avec quatre ou cinq pouces de pression. Je puis réunir ainsi le gaz oxygène de plusieurs gazomètres, de manière à en faire passer jusqu’à huit à neuf pieds cubes à travers le fourneau, 8c je produirai une intensité de chaleur certainement très-supérieure à tout ce que nous connoissons. J’aurai foin de tenir l’ouverture supérieure du fourneau très- grande, afin que le calorique ait une libre issue , & qu’une expansion trop rapide de ce fluide si éminemment élastique ne produise jpoint une explosion. FIN* TABLES t A L’USAGE DES CHIMISTES. TABLES sîiii- 56l TABLES A L’US AGE DES CHIMISTES, N’. I. Table pour convertir les onces , gros & grains en fractions décimales de livre , poids de marc. Tablé pour les grains. Grains poids de marc. Fraciions décimales de Uvre correspondantes. Grains poids de marc. Fraciions décimales de livre correspondantes. 1 livre. 0,0001085-07 13 livre. 6,001410591 2 0,000217014 14 0,001519098 3 0,0003 25" J2I 0,001627605 4 0,000434028 16 0,001736112 S 0,000542535 *7 0,001844619 6 0,000651042 18 0,001953125 7 0,0007551549 19 0,002001633 8 0,000868056 20 0,002170140 9 0,000976563 21 0,002278647 ÏO 0,001085070 22 0,002387154 1 11 0,001193577 2Z 0,002495661 1 12 0,001302084 24 0,002 04168 N n T A H I S, 562 Grains poids de marc. Fradiions décimales de Uvre correspondantes . Grains poids de marc. i 7 raclions décimales de livre correspondantes. 2 / 0,002712675' 51 0,00s 5 3 38 57 26 0,002821182 52 0,005642364 27 0,002929685 53 0,005750871 28 0,003038196 54 0,005859378 29 0,003146703 55 0,005967885 30 0,0032/7210 56 0,006076372 3 1 0,0033637x7 57 0,006184899 32 0,003472224 58 0,006293406 - 33 0,0035-8073 I 59 0,006401913 34 0,003689238 60 0,006510420 35 o,003797745 61 °, 006618927 36 0,003906252 62 0,006727434 37 0,004014759 63 0,006835941 38 0,004123266 64 0,006944448 39 0,004251773 65 0,007052955 40 0,004340280 66 0,007161462 41 0,004448787 67 0,007269969 42 0,004557294 68 • 0,007378456 43 0,004665 8oi 69 0,007486983 44 0,004774308 70 0,007595490 45 0,004882815 7 0,00770997 46 0,004591322 72 0,007812504 47 0,005099829 73 0,007921011 48 0,005208336 74 0,008029518 49 0,005316843 75 0,008138025 50 0,005425350 76 0,008246532 T A B L K S. stj Grains pouls de marc. Fractions décimales de livre correspon dames. Grains poids de marc. 4 Fractions décimales de livre correspondantes. 77 0,008355039 89 0,009657123 78 0,008463546 90 0,009765630 19 0,008572053 PI 0,0 9274137 80 0,608680560 92 0,005902644 81 0,008789067 93 0,010091151 82 0,008897574 94 0,010199658 83 0,009006081 95 0,010308165 84 0,005114588 96 0,0 672 85 0,00Ç 22 ^09 5 97 0,010525179 86 0,009 3 3 U 02 98 0,010633686 87 OÌOO944OIO9 99 0,010742153 88 0,009548616 100 0 .0 b" co O O 6 Pour les Gros. Pour les Onces. gros. livre. livre. í 0,0078125 1 0,ot25000 2 0,0156250 0,1250000 3 0,0234375 3 0,1875000 4 0,0312500 4 0,2500000 5 0,0390625 5 0, 125000 6 0,0468750 6 > 0,3-750 000 7 0,0546875 7 0,4375000 8 0,0625000 8 0,5000000 9 0,070 3 i 25 9 0,5025000 10 0,0781250 10 0,625 0000 11 0,0859375 u 0,6875000 12 0,0937500 12 0,7500000 lZ 0,1015625 J 3 0,8125000 x 4 0,1093750 14 0,8750000 r 5 0,1171875 *5 0,9375000 16 0,1250000 16 1,0000000 ì\ II ij 564 Tables, N°. II. Table pour convertir les fractions décimales de livre en f radions vulgaires. Pour les dixiemes Pour les millièmes DE LIVRE. DE LIVRE. Fractions décimales de livre. . Fractions vulgaires de Uvre correspondantes. Fraisions décimales de livre. Fractions vulgaires de Livre cor rejpondantes. livre. onces. gros. grains. livre. gros. grains J 1 . .4..57,60 0,001 33 . , 33 % • • r 0,2 3.. 1 . .43,20 0,002 33 • .» . . .18,43 j o,Z 4.. 6 . .28,80 0,003 33 . . .» . . .27,65 0,4 . 14,40 0,004 33 . , .». » .36,86 o,5 8..8. .0 0,005 33 . , .» . . .46,08 0,6 9 - - 4 - - 51 f 0 0,006 33 . ,33 , • o .7 I X • * I • • 5 3 0,07 1. . 0. . 69,12 0,0007 6,45 0,08 1. .2. . 17,28 0,0008 7,37 0,09 * • • 3 • • Z 7,14 0,0009 8,29 0,10 1. .4. . 57,60 0,0010 9,22 T A I t E S, 565 POLTR LES CENT MILLIEMES POUR LÏS MILLIONIEMES DE LIVRE. DE LIVRE. Fractions iléci - Fractions vul - Fractions vul- - gaires de li- gaires de li- malts de livre. vre cor r es- vre correspon- pondantes. vre dantes. lìurp. grain?. livte. grains. 0,00201 0,09 0,000001 0,01 0,00002 0,18 0,000002 0,02 0,00003 0,28 0,000003 0,03 ojoooo4 o ,37 0,000004 0,04 0,0000$ 0,46 0,00000$ 0,0$ 0,00006 0,55 O',000006 0,06 0,00007 0,64 0,000007 0,07 0,00008 o ,74 0,000008 0,08 0,00009 0,8 z 0,000009 0,09 0,00010 0,92 0,000010 0,10 S 66 Tables. N°. IIL TàBLE du nombre de Pouces cubes correspondons à un poids déterminé d?eau. Table pour les Grains, Grains d'eau. poids de marc Nombre de pouces cubes correspondons. Grains seau, poids de marc. Nombre de pouces cubes correspondons. I 0,003 2? 0,062 2 0,005 24 0,065 3 0,008 25 0,067 4 0,011 26 0,070 5 . 0,01 Z 2? 0,073 6 0,016 28 0,076 7 0,019 29 0,078 8 0,022 ZO 0,081 9 0,024 3 1 0,084 IO 0,027 32 0,086 il 0,030 33 0,089 12 0,032 54 0,092 13 ' 35 14 0,038 36 0,097 0,040 37 0,100 l6 0,043 38 0,103 17 0,046 39 0,105 18 0,049 40 0,108 19 0,051 41 0,111 1 20 0,054 42 0,113 1 21 0,057 43 0,116 22 0,059 44 0,119 Tables. 567 1 Grains d’eau, Nombre des Grains d'eau, Nombre des I poids pouces cubes corref- poids pouces cu -. corref- j de marc- pondans. de marc , pondans. 4 5 0,12 ï 59 0,159 46 0,124 60 0,162 47 0,127 61. 0,165 48 0,130 62 0,167 49 0,132 63 0,170 50 o,rZ 5 64 0,173 5i 0,138 0,175 52 0,140 66 0,178 53 0,143 67 0 ,l 8 l 54 0,146 68 0,184 55 0,148 69 o,i 8 6 56 0,151 70 0,189 57 0,154 7i 0,152 58 o,i 57 72 0,194 Table pour les Gros. Table pour les Onces. pou. cub. 1 0,193 i, i ,543 2 0,386 2 3,086 3 0,579 3 4,629 4 5 0,772 0,965 4 5 6 6,172 7 , 7'5 9,258 6 1,158 7 10,801 7 i ,3 51 8 12,344 13,887 8 i ,543 9 10 15,430 u 16,973 12 18,516 r; 20,059 14 21,602 »5 23,145 16 24,687 Tables. Table pour les Livre?. 568 Livres d.’eau., poids de marc. Nombre de pouces cubes correspondant. r pou. cub. 24,087 2 49 -Z 74 3 74,061 4 98,748 5 125,420 6 148,122 7 172,809 8 197,496 9 222,180 10 246,870 11 271,557 12 296,244 13 320,931 I 4 345,618 15 370,305 16 394,992 17 419,676 18 444» 360 19 469,050 Livres d'eau , poids de marc. Nombre de pouces cubes corres- pondans. 20 pou. cub. 493 , 74 ° 21 518,427 22 543,”4 23 567,801 24 592,448 25 617,175 26 641,862 27 666,549 28 691,236 29 715-923 30 740,610 40 987,480 50 1234,200 60 1481,220 70 1728,000 80 1974,960 90 2221,800 IOO 2328,700 I T A B L E S, N°. IV. 569 T A s L E pour convertir les lignes & f raclions de lignes en fractions décimales de ponce. Table POUR LES FRACTIONS TABLE DE LIGNE. POUR LES LIGNES. Douzièmes de lignes. Fractions décinfales de pouce correspondantes. X pouces. 0,00694 2 0,01389 3 0,02083 4 0,02778 S 0,03472 6 0,04167 7 0,04861 8 0,05556 9 0,062 sO 10 0,06944 11 0,07639 12 0,08333 Lignes. Fractions décimales de pouce correspondantes. pouces. I 0,08333 2 0,16667 3 0,25000 4 o ,33333 5 0,41667 6 0,50000 7 0,78333 8 0,66667 9 0,75000 10 0,83333 11 0,91667 12 1,00000 Tables. N°. V. 57° Table pour convertir les hauteurs d'eau observées dans les cloches-ou jarres , ère hauteurs correspondantes de mercure exprimées en fractions décimales de pouce. Hauteur de l’eau exprimée en Lignes. Hauteur correspondante du mercure exprimée en fractions décimales de pouce. Hauteurs de ì’eau exprimée en lignes. Hauteur correspondante du mercure exprimée en fractions décimales de pouce. lignes. pouce». POU- „ liR- pouces. i 0,00614, 20 0,12284 2 0,01228 21 0,12898 Z 0,01845 22 0,13512 4 0,0245-7 28 0,14126 5 0,03071 2 0,14741 6 0,03687 3 0,22m 7 0,04299 4 0,29481 8 0,04914 r 0,36872 9 0,05728 6 0,44222 IO 0,06142 7 0,71595 j ii 0,06776 8 0,78963 j 12 0,07370 9 0,66333 I 3 0,07987 10 0,73704 *4 0,08799 11 0,81074 i; . 0,09213 12 0,88444 16 0,09827 rZ 0,97815 n 0,10441 14 18 0,11077 1 ; 1,10776 19 0,11670 16 1,17926 Tables, N°. VI. 5?r Table des quantités de pouces cubiques françois correspondons à une once , mesure de M. PriesUey. Onces , mesure de M. Priejllej. Pouces cubiques françois correspondons. pou. cub. 1 1,567 2 Z,iZ 4 3 4,701 4 6,268 ! 7,835 9,402 7 10,969 L 12,536 *9 14,103 IO 15,670 ii 17,237 12 18,804 rZ 20,371 14 21,938 ïy 23-505 16 27,072 17 26,639 18 28,206 -9 29,773 Onces, mesure de M. Priesley. Pouces cubiques françois correspondons. 20 31,34° 3 ° 47,010 40 62,680 JO po 0 60 94,020 70 100,690 80 127,360 90 141,030 IOO 176,700 200 313,400 ZOO 470,100 4CO 626,800 700 783,500 600 940,200 700 1096,900 800 1273,600 900 1410,300 IOOO 1767,000 51 2 Tables. N°. VII. Tas le des pesanteurs des différons ga ^ à pouces de pression & à 10 degrés du thermomètre. Noms des airs ou gai. Poids du pouce cube. Poids du pied cube. 0 BS ERVAT ION S. Air atmosphérique.... 0,46005 on. gro. gta. 1..;.. 3 > 00 D’après mes expér. Gaz azote..... i. .r. .48,00 D’après mes expér. Gaz oxigène.... 0,50694 I . .4. 12,00 D’après mes expér. Gaz hydrogène.. 0,03539 6 1,1 5 D’après mes expér. Gaz acide carbonique. 0,68985 2. .40,00 D’après mes expér. Gaz 0,54690 1..;.. .9,04 D’après M. Kirwan. Gaz ammoniaque.... 0,2,7488 » * • 6 • • 43,00 D’après M. Kirwan. Gaz acide sulfureux... 1,03810 3..». .66,00 D’après M. Kirwan.! Tables, 573 N°. VIII. Tas LE des Pesanteurs spécifiques des /absences minérales , extraite de Vouvrage de M. B ri s s on. Substances métalliques. IVothx des 1 subfian- I c ex mí- 1 talliques. V A R I Ê T É S. Pesanteur spécifique. Poids du pouce cube. Po'ds du pied cube . ,0r à 14 karats, fondu & non forgé. 191581 onc. g. gra. livres, on. g, gr. 1348. Le même fondu St forgé* 193617 1355. Or au titre de Paris, ou à 2i karats , fondu & nsnforgé. 17486*, 1114. Ot . > Le même fondu & j forgé. 175894 il-z-15 I1ZI. - 'Or au titre de la mo- noie de France , ou à ir îì karats, fondu & non forgé. I74OZZ 1118. Le même monoyé. 176474 1135. Orau titre des bijoux, ou à 10 karats , fondu & non forgé. 157290 l Le même, fondu & forgé. 157746 1104. Argent,... Argent à iz deniers t fondu & non forgé. 104743 6 . 6 . 11 733 - 3 - 1 . 5 - .Le même fondu & for gé. 105107 S 7i Tables. Substances métalliques. j/V owí des E subjlar- ces métalliques. V AR I ÉTÉS. Pesanteur spécifique. Poids du pouce cube. Poids du pied cube. 1 ì Argent au titre de Paris, oU á 1 1 de- l niers r o grains 35 27821 26913 35489 27227 8 188. I 248. 190. O o T A B I E S, Pierres siliceuses, * 7 * 1 Noms Pefíirt- Poids Poids ’.des pierres Va ri ét é sì teur fpé- du pouce du ! JiliceuJ'es. cifique. cube. pied cube. 'Cristal de Roche iim- 1 . pide de Madagas- on. g. gr. livres, on. g. gr. Cristal 1 car. 26530 /Cristal de Roche du tíe Rocks? \ Brésil. jCrislal de Roche gé- 26526 i ' latineux ou d’Eu- rope. 2,6548 1 Quarte. . Quarte cristallisé. 26546 1 -, 5 • 5 5 Quartz en niaise. 16471 185. 1 Grès des Paveurs. 24158 Z8 169. Grès des Rémouleurs. 21429 8 150. iGrès des Couteliers. Grès luisant de Fon- 1111$ Grès. .. .^ ' tainebleau. .Pierre à faux à grain 25616 179. j , moyen d'Auver- ! Zne. 25638 179. 'Pierre à faux de Lor- raine. 25298 8 177. 1 Agathe, . Agathe Orientale. 25901 181. Agathe Onix. 26375 0 Calccdoi. Calcédoine limpide. 26640 1 . 5 - 5 S 186. Cornaline 26137 26023 181. Sardoine. Sardoine pure. Prasê.... 25805 25941 1 - 5-17 Pierre. 1 Pierre à fusil blonde. 181. à fusil. ^Pierre à fusil noirâtre. 1 579 Tables. Pierres siliceuses. Noms des pierres Jíiiceuses. Va m ïi í r. Pesan- teurspé- cifique. Poids du pouce cube. Poids du pied cube. Caillou. . Caillou Onîx. 16644 oh. g. gr. 1 -US 9 livres, on. g. gr. 186. 1 Caillou de Rennes. 16538 r-5-55 ; Pierre meuliers. . I7Z-1Z -4-" Jade.. ,.P ade blanc - L 9502 . L. 106. l Jade verd. 19660 1 - 7 . 1-7 107. 'Jaspe rouge. 166 11 186. jaspe brun l íSp í I 1 8 S . Jaípe., . grasses. JHuile de pavot. t Huile de faîne, v Huile de baleine. Liqueurs animales. 'Lait de femme, t Lait de jument. vLait d’ânesse. JLait de chèvre. ^Lait de brebis. ILait de vache, etit - lait de va clarifié. • Urine humaine. Pesanteur spécifique. Poids iu pouce cube. Poids iu pied cube. 8697 on. g. gr. 0.. liv. on. g. gr. 7 99 10 0.. 5 . 10 49. 8938 0. . 4 r. 10363 0.. 72. 0.. 73. 9 i;Z 0 .. 4-54 4 4. 4 9170 0.. 64. 3-0-23 9403 0.. 4 9188 0. . 9176 0.. 44- ;., 214. - Dans la décomposition des végétaux & des matières animales, il s’unit à Phydrogène pour former Pammoniaque, 136, 1;;. C’est un des principes cons, -tituans de l’acide prussique , 21;.-Ses combinaisons avee les substances simples font peu connues. Elles portent fe nom d’azotures ,214. B alances. Instrumens dont l’objet est de déterminer le poids absolu des bien il en faut dans un laboratoire. - De leur précautions pour les conserver, 333 & fiuiv , —Hydrostatique. Moyen de s’en servir. - Ses usages, ZZ6 , 337. Baromètre. Corrections barométriques du volume des gaz, relativement à la différence de prestìon de l’at-ï mosphère , 371 &* fiuiv . Modèle de calcul pour ces corrections, 380 & fiuiv. Bases salifìables. II en excite 24 ; savoir , 3 alkalis, 4 terres, & 17 substances métalliques, 182. Baryte. La composition de cette terre est encore inconnue , 172. - II est probable que c’est un oxide métalU- des Ma que , 174. - Mais qui n’est pas réductible vìr les moyens que nous employons, ìbid. Elle est peu abondante ; on ne la trouve que dans le règne minéral, 173. - Ester que produit fur elle le feu le plus violent, alimenté par le gaz oxigcne. Borax. Sel concret avec excès de baie qui est la soude. Son origine est inconnue. Sa purification est encore un mystère , 2,65 , 2 66 . Bougie. Sa combustion, 112. C alcul de la vessie fournit l'acide lithique , z 19. Calorimètre. Sa description ,387 &• suiv. - Principes de fa construction, ìbid. Manière de s’en servir, 396 bsuiv. Calorique. Cause de la chaleur , 5. - Peut être considéré d’une manière abstraite, 6 . - Comment il agit sur les corps, 6 , 7. Paroit être le plus élastique de la nature , - Tous les corps y sont plongés , & il remplit les intervalles que laissent en- tr’elles leurs molécules. - II se fixe quelquefois de manière à constituer leurs parties solides. - C’est de son accumulation que dépend l’état aériforme , 200. - II fait Poffice de dissolvant dans toute espèce de gaz , 17. On appelle du nom généri- I È R E S. 60 1 que de gaz toute substance portée à i'état aériforme par une addition suffisante de calorique , 200. - Le soufre & le charbon en brûlant lui enlèvent Poxigène, 66 . - II en est de même du gaz hydrogène , 95. - Moyen de melurer la quantité quis’en dégage des corps pendant leur combustion, 23, 103 & suiv. - Appareil imaginé pour remplir cet objet , 387. - Plan d’expériences pour déterminer la quantité que la plupart des corps en contiennent, 115. - Son dégagement dans la combustion du fer, la combinaison des métaux avec la base du gazoxigène, la combustion du charbon , 66 & 108. Dans la combustion du phosphore , la combustion de la cire , u;. Dans la combustion de l’huile d’olives, ibid. -Dans la combustion du gaz hydrogène , 109. - 11 reste uni à Poxigène , dans la formation de l’acide nitrique, 110. II entre dans la composition des nitrates & des muriates, en quantité prefqu’égale à celle qui est néceífoire pour constituer le gaz oxigène, 207. - II se dégage avec une telle abondance dans la combinaison de Poxigène avec les corps combustibles, que rien ne peut résister à son expansion , 207. - S 602 T a b décompose îes substances végétales & animales, 132, Calorique combiné. Tient aux corps par l’attraction & constitue une partie de leur substance, 21. -— Libre. Test celui qui n’est engagé dans aucune combinaison, 21. .— Spécifique des corps. Test le rapport des quantités de calorique, nécessaires pour élever d’un même nombre de degrés , la température de plusieurs corps cgaux en poids, 21. Camphre. Espèce d'huileconcrète qu’on retire par sublimation d’un laurier du japon, 305. Catsules de porcelaine, fervent de support aux substances dans la fusion par le gai oxigène, 555. Carbone ou charbon pur. Substance simple combustible , 67 & 227. - Manière d’opérer fa combustion, 67. Décompose le gaz. oxigène à une certaine température, 67 , 153 , 227 & 228 ; appareil pour sa combustion, 483 & fdv. - Quantité de calorique qui se dcgage dans cette opération, 67, ic 3 . -Enlève fa base au calorique, 67. - Décompose i’eau à une chaleur rouge & enlève l’oxigène à l’hy- drogène, pi , 218. - II s’en dissout une portion dans le gaz hydrogène , 92 & 118. II est contenu dans le íer L E & dans Parier- , 48. - II existe dans ies végétaux antérieurement à la combustion, & forme avec le phosphore , l’hydrogène & l’azote, des radicaux composés, 227. - Moyens d’ob- tenir celui qui est contenu dans les matières végétales & animales , 227 & 228. Ses combinaisons avec les substances simples, a très-peu d’attìnité avec le calorique, 133. — II forme une des parties constituantes des huiles, 119. - Et en général de tous les acides végétaux , 124. - 11 tient trcs-peu aux huiles volatiles animales , 136. - II fait partie du radical des gommes , du sucre & de l'amidon, 125. - II est combiné dans ces substances avec l’hydrogène , de manière à ne former qu’une feule base portée à i’état d’oxide par une portion d’oxigène, 12 6. Quantité qu’en contient le sucre, 142. Carbures , nom donné aux combinaisons du carbone avec les métaux, 118. Cendres, elles forment ordi-. nairement la vingtième portion du poids d’un végétal brûlé , 1 66 . - il paroît qu’elles existent dans les végétaux avant leur incinération. C’est la terre qui forme la partie osseuse ou la carcasse des végétaux, 168. Chaleur dilate les corps, 1* des Ma Ses causes. - Nécessaire à l’oxigénation. - Différente pour l’oxigénation des diffère n s corps , 2,03 & suiv. Ce qu’on entend par cette expression, 133, Voy. Calorique. Chaleur sensible. N’est que l’eflet produit sur nos organes par le dégagement du calorique des corps envi-, ronnans, 11. Charbon de bois. L’on croît qu’il contient du phosphore, Sert de support aux substances simples tondues au feu alimenté par le gaz oxigène , 334 - Chaux. C’est de toutes les bases fâlifiables la plus abondamment répandue dans la • rature , 172. - Sa composition est absolument inconnue, il'ìd. - Elle est presque toujours saturée d’acide carbonique, & forme alors la craie, les spaths calcaires & une partie des marbres, ìbui. - Les anciens ont appelé de ce nom générique, toutes les substances long- tcms exposées au feu fans se fondre, 83. - Effet que produit sur elle le feu le plus violent alimenté par le gaz oxigène, 5 3 3* Chr ysolyte. Se fond presque sur le champ au feu ali_ mente par le gaz oxigène 337 . Ci re. Quantité de calorique qui se dégage pendant íà combustion, 113. T I È R E S, 6vZ Clarification. Moyen pour mettre une liqueur en état d’ètre filtrée, 417. Cloches. Maniéré de les graduer , 362, 363. Combustion du fer, 41 & suiv. - Du phosphore, 37 & síiv. - Du soufre. - Du charbon, 67 & suiv. - Du gaz hydrogène , 97 & suiv. Voyez ces mots, - Théorie de la combustion des végétaux , 165. - La plus grande portion du végétal est réduite en eau 8r en acide carbonique, relatives à la combustion , 478 & suiv. - Conditions nécessaires pour l’opé- rer, 480 L- suiv. Creusets , tnstrumens propres à la fusion ,333. Cristal de roche. Effet que produit fur lui le feu le plus violent alimenté par le gaz oxigène ,533. Cristallisation. Opération par laquelle les parties intégrantes d’un corps qui étoient séparées par un fluide , font réunies par la force d’attraction , 437. - Calorique qui se dégage pendant cette opération, ibid. Vaisseaux dans lesquels on l’opère , 441 & 442. D Écantation, Peut suppléer à la filtration , 419. Elle est préférable dans les opérations qui exigent une Table 604 précision rigoureuse, 410. Détonnation. Explication de ses phénomènes , z & 98. - Oxide de fer qui en résulte, 93. Phénomènes de la fermentation spiritueuse & de la putréfaction dus à la décomposition de l’eau, décomposition s’opére continuellement dans la nature, 100. - Les principes qui la constituent séparés Pun de Pautre ne peuvent exister que fous forme de gaz, ibid. Sa récomposition , 96 & suiv. 506 & suiv. - 8f Parties en poids d’oxigène & 1; en poids d’hydrogène, composent 100 parties d’eau , 100. - Se combine avec le gaz acide carbonique, 67. - Se combine en toutes proportions avec Pa- cide sulfurique, Avec Pacide muriatique ttès-facilement , 75. - N’est pas toute formée dans le sucre , 150. Eau régale. Nom ancien donné à un acide composé qui dissout Por, 114. Voy. jlvìdi nitro-m uriatique. Ebullition , n’esl autre chose que la vaporisation d’un fluide ou sa combinaison c iì s Ma avec le calorique , iz. Effervescence, est produite par le pastàge rapide d’un corps solide ou liquide à sérac gazeux, 177. Elasticité. Comment on doit la concevoir, & suiv. Emeraude , fond sur le champ en un verre opaque au feu alimenté par le gaz oxigène, 557 - Ether , í^roit habituellement dans l’etat aérifcrme fans la pression de l’atmosphère, p. - Se vaporise à 33 degrés , 13 & suiv. - Appareil pour íâ combustion, 3 & suiv. Evaporation. Opération pour séparer deux substances qui ont un degré de volatilisé distérent, 431 & suiv. Action du calorique dans cette opération, 433. F Fer. II décompose l’air atmosphérique , augmente de poids dans la cal- cination d’une quantité égale à celle que l’air a perdue, 47. - Appareil pour son oxi- dation , 5 ip. - Sa combustion dans le gaz oxigcne, 41. - II décompose l’eau Sc s’oxide à un degré de chaleur rouge, pi, p3 & iì 8. II est moins attirable à satinant après qu’il a décomposé seau; c’est de soxidenoir de fer, 41 & § Ce métal T I E R E S. —Nitro-murintique. Se dégage pendant la dissolution de l'or dans l’acide nitro- nmriatique -N’a pas encore été décrit. - Son odeur est ^plàgréable. - 11 est funeste aux animaux qui le respirent. - L'eau en absorbe une grande quantité, 1,59. —Nitreux. Premier degré de combinaison de l’azote avec l’oxigène , 80. - C’est une elpece d’oxidc d’azote, 81- Preportions d'azote & d’oxí- gène qui le constituent, 80. Surchargé d’oxi^ène , compose un acide tres-puissant, l’acide nitrique, ibid. - Enlevé l’oxigène à Pair del’at- mofphère, ibid. - Sert d’eu- diomètre pour connoître la quantité d’oxigène contenue dans Pair atmosphérique , ibid. - Il est immiscible à Peau , ibid. —Oxigène. Combinaison de l’oxigène avec le calorique, 6o8 T a 5y. - Moyen de s’afsurer s’il ne contient point d’acide carbonique , 98. - Le calorique & la lumière qui se dégagent dans la combustion ion t—ils fournis par le corps qui brûle, ou par le gaz oxigène qui se fixe dans les opérations? 219. - Est décomposé par le charbon, 67. Par le phosphore, 58 ífsuiv. Perd son calorique dans cette combinaison, 5 a décomposition par les métaux , 8s. - Par le fer 41. Par le soufre, 66 . - Entre dans la décomposition de Pair atmosphérique, ^ de l’oxide de mercure, 523. - Retiré de l’oxide de manganèse ou du nitrate de potasse, de nature par la détonnaèsh avec le charbon, & se convertit en acide carbonique, 525. - Moyen de s’en servir pour augmenter Pintensité du feu, 552. - Son emploi dans les fusions , ibid. Gazomètre. Instrument propre à mesurer le volume des substances aériformes, description, 346 ó-suiv. Sa graduation, 3y8 suiv. - Expériences qui ont donné l’idée de à construction , y y z. - On peut avec cet instrument donner un grand degré de vitesse an gaz oxigène , yyz ; & Remployer à augmenter Faction du feu, yyz & suiv. Gazomètrie. C’est Part de BLE mesurer le poids & le volume des substances aériformes , 342. Gommes. Oxides végétaux à deux bases, 11 y. - Réunies sous le nom générique de muqueux, ibid. Graisse animale. Formée par la partie musculaire de cadavres enterrés à une certaine profondeur & privés du contact de Pair, 137. Le suif fournit l’acide sé- bacique, 317. Grlnat. Fond presque sur le champ au feu alimenté par le gaz oxigène , yyy H VUES. Elles sont composées de carbone & d'hydrogène , sont de véritables radicaux carbone- hdreux, 198. - Proportion des principes qui les constituent , 120. - Sont-elles base ou radical des acides végétaux & qui font pencher pour la négative , 211. - Appareil pour leur combustion, 493 St xo. Puzvhrisatiok. Instrumens propres à P opérer , 403. Putréfaction. Ses phénomènes sent dus en partie à la décomposition de Peau, roi. - Est très-lente lorsque le corps qui P'éprouve nç contient pas d’azote, BLE 155. - C’est dans le mélange des substances végétales & animales que consiste toute la science des amendemens & des fumiers, , . — Des végétaux , n’est autre choie que l’analyse des se b f tances végétales dans laquelle la totalité de leurs principes íè dégage fous U forme de gaz, 154. Pyrites, nom que les anciens donnoient à la combinaison du soufre St des nié tau x , 117. R adical acéteux, Tableau de ses combinaisons, 294, Acide à deux bases. - C’est le plus oxigéné des acides végétaux. -Contient un peu d’azote. - Moyens de l’obte- nir & de i’avoir pur. - Libre de toute combinaison , il est dans Pétât de gaz au degrc de température dans lequel nous vivom. - La plupart des sels qu’ii forme avec les bases salifiables ne sont pas cristaliíables, tpy fy suiv. t Boracique. Sa nature est inconnue, 219. — Fluorique. Sa nature est inconnue , 229. -7 Se s com» binaisons avec Poxigène , ibid. Radical malique, Tableau de ses combinaisons, 281. -— Muriatique. Sa nature est encore inconnue, 229. íd e s Ma — Tartareux. Tableau de ses combinaisons, ti 7. Radicaux des acides , leur tableau, 1 96. - Combinaisons des radicaux simples avec roxigcne,ioj Ifjuiv. Combinaison des radicaux composés avec l’oxigcfie , z 08 & fuiv. -— & Car- bone-hydreux, 198. -— Oxidabies Sc Acidifiables. Sont simples dans le règne minéral. - Sont composés dans les deux autres, ros. Râpe. Sert à diviser les substances pulpeuses, 405. Réductions métalliques. Ne sont autre chose que des oxigcnations du charbon par l’oxigène contenu dans les oxides métalliques, zc>6. Respiration. Raisons qui ont empêché d’en parler dans cet ouvrage, roz. Rubis. Se ramollit, se soude & se fond fans altération de fa couleur, par faction du feu alimenté par le gaz oxigène , 556. — du Brésil. Se décolore & perd un cinquième de son poids au feu alimenté par le gaz oxigène, §57. Salpêtre. Combinaisons de l’acide nitrique & de la potasse, Moyens d’ob- tenir ce sel, ilnd. - Son rafinage fondé fur la différente solubilise des sels » 439 , 440. Sang. La partie rouge est u» oxide animal, 130. T I È R E S. 615 Sécrétions animales. Sont de véritables oxides, 130. Sel marin. Combinaison de i’acide muriatique & de la soude, —Muriatique oxigéné de potasse. Fournit un gaz oxigène absolument pur, 507. —Sédatif. Voy. Acide Bora- cìque , 16 y. >—Neutres. Leur formation, 1 61 & 189. - Ils résultent de la réunion, d’une substance simple exigence avec une base quelconque, 164. Ou, ce qui est la raeme chose, de l’union des acides avec les substances métalliques terreuses & alkaiines, 16r. -Quelles font les bases salifiables susceptibles de se combiner avec les acides , 1& 164. - Le nombre des sels connus a augmenté en raison des acides qui ont été découverts, Dans Fêtât actuel de nos comtoise sances, il est de nyz, i8r. Mais il est probable que toutes ces combinaisons salines ne sont pas possibles, 183. - Combinaisons salines présentées sous la forme de tableaux. - On a suivi pout les. classer les mémes principes que pour les substances simples, 183 & s uiv Leur nomenclature, 183. On les- distingue par le nom de leur base íalifiable, 184 &suiv. - Plan d’expé- riences fur les sels neutres , 187. - De leur. solution , Q q iy í 5 ïsi T a 403. - Par le calorique, 414 & 438. - On confondoit autrefois la solution & la dissolution , 413 & 42,4. Des difierens degrés de íolubilité des sels , 4 í6 & suiv. - Travail à faire fur les sels neutres , 418. Siphon. Sa description, 412. Soufre. Substance combustible qui est dans l’état concret à la température de l'atmosphère , & qui se liquéfie à une chaleur supérieure à l'eau bouillante, 221. -Sa combinaison avec les substances simples, ibid. - Avec le gaz hydrogène , 118. Avec différens autres gaz , $6. - Avec le charbon, 6 7. II décompose l’air, 66. - Enlevé l’oxigène au calorique, ibid. - II est susceptible de plusieurs degrés de saturation en sc combinant avec l’oxigène, -/ citer la combustion pour la formation de l’acide solfuri- que , 141. Sublimation. - Distillation des matières qui sc condensent fous forme concrète , 448. SuESTANCESanimales son t composées d’hydrogène, de carbone , de phosphore, d’azote & de soufre, le tout porté à l'état d’oxide par une portion dsoxigène, distillation donne les mêmes résultats que les plantes crucifères , donnent feulement plus d’huil* B L E & plus d’ammoniaque, en raison de l'azote Sc de í’hy- drogène qu’elles contiennent dans une plus. grande proportion, 13 g. - Eiles favorisent la putréfaélion , parce qu’elles contiennent de l’azote, 155. -Elles peuvent varier en raison de la proportion de leurs principes constituans & de leur degré d’oxigénation ,213. Sont décomposées par le feu 5 132. Subtances combustibles. Ce font celles qui ont une grande appétence pour l’oxigène, 1 16. Peuvent s’oxï- géner par leur combinaison avec les nitrates & les mûri a tes oxigénés , 206 & 207. r—Métalliques. A l’exception de I’of Sc quelquefois de Pargent, elles se présentent rarement dans la nature sous la forme métallique, 173. Celles que nous pouvons réduire fous forme métallique sont au nombre de 17 , 174. Celles qui ont plus d’aflinitc avec l’oxigène qu’avec le carbone ne sont pas susceptibles d’être amenées à cet état, 174. Considérées comme bases selifiables , 173. Ne peuvent sc dissoudre que lorsqu’elles s’oxident, 176 & 177. E'effervescence qui a lieu pendant leur dissolution dans les acides prouve qu’elles s’oxident, ibid. Se dissolvent sens effervescence danç les acides lai C- des Matières. qu’elles ont été préalablement oxidées , 178. - Se dissolvent íàns effervescence dans Pacide muriatique oxi- géné , ìbid. - Dans í’açide sulfureux, 24y. - Celles qui font trop oxigénées s’y dissolvent & forment des sulfates métalliques , Décomposent toutes le gaz oxigène, excepté For & l’ar- gent , 81 , 203 & suiv. Elles s’oxident & perdent leur éclat métallique, 8. Pendant cette opération elles augmentent de poids à proportion de l’oxigènequ’elíes absorbent, ìbid. - Les anciens donnoient improprement le nom de chaux aux métaux calcinés ou oxides métalliques, 83. - Appareils pour accélérer Foxidation , y 14 & suiv. - N’ont pas toutes le mëme degré d'áffi- nité pour l’oxigène , f 13. Loríqu’on ne peut en séparer l’oxigène , elles demeurent constamment dans l’état d’oxides & se confondent pour nous avec les terres , 174. - Décomposent l’acide íulfurique en lui enlevant une portion de son oxigène, & alors elles s’y dissolvent, 2,41. - Leurs combinaisons les unes avec lesautres, 230. Les alliages qui en résultent sont plus cafians que les métaux alliés, iiít. - C’est à leurs diflérens degrés de fusibilité que sont dus une parité des phénomènes que pré- 6l 7 sentent' ces combinaisons , 117. - Brûlent avec flamme colorée & se dissipent entièrement au feu alimenté par le gaz oxigène. yyí. - Toutes , excepté le mercure, s’y oxidentsurun charbon, ìb'ul. Subtances salines se volatilisent au feu alimenté par le gaz oxigène, yyr ; _ —Simples. Leur définition. Ce sont celles que la chimie n’a pas encore pu parvenir à décomposer, 193 & suiv. Leur tableau , 192. - Leurs combinaisons avec le soufre, le phosphore, 223. - Avec le carbone , 227. - Avec Fhydrogène , 2 17. - Avec Fazote , 213. —Végétales, Leurs principes constitutifs sont Fhydrogène & le carbone, 132. - Contiennent quelquefois dn phosphore & de Fazote, i 3 S. Manière d’envisager leur composition & leur décomposition , 132. - Leur décomposition se fait en vertu d’afsinitésdoubles & triples, 13 y. Tous les principes qui les composent sont en équilibre entr’eux au degré de température dans lequel nous vivons, 133. - Leur distillation fournit la preuve de cette théorie, 13y. A un degré peu supérieur à Feau bouillante , une partie du carbone devient libre , 1 34. - L’hydrogène & l’oxi- gène e réunifient pour former de l’eau , ib id, - Une 6i8 Ta portion d’hydrogène & de carbbne s’unitìcnt & for- > ment de l’huiie volatiie , ibid. - A une chaleur rouge l’huile formée scroit décomposée , i;y. - D'oxigène alors s’unitau carbone avec lequel il a plus d’affinité à ce degré, 134. - L’hydro- gène s’échappe softis la forme de gai en s’uniíï'ant au calorique, ib id. Sucre. Oxide végétal à deux bases, analyse, 142 &• suiv. - En l’oxigé- nant on forme de l'acide oxalique, de l’acide inali- que , de l’acide acéteux , ielon la proportion d’oxigè- ne , 294. - Moyens de rompre l’équilibre de ses principes par la fermentation, 142. - Récapitulation des résultats obtenus par la fermentation , 148. - Contient les substances propres à former de l’eau, mais non de l’eau toute formée , 1 y 1. —de lait oxigéné forme l’acide saccholactique, ; 11. Sulfates. Combinaisons de l’acide sulfurique avec les distérentes bases, 245. — Métalliques. Combinaisons des métaux avec l’acide sulfurique , 245. Sulfites. Combinaisons de l’acide sulfureux avec les différentes bases, 24y. —Métalliques pourroientbien ne pas exister , 24y. Sulfures. Combinaisons du soufre avec les métaux, 118. L L T ableau des acides & de leurs bases salisianles, 180 ù" suiv. - Des substances simples, radicaux composés, Des combinaisons de l’oxigcne, 203 , 208. - Des combinaisons de l'azote , l'hydrogène, 216. Du soufre, 220. - Du phosphore , 222. - Du carbone, 22 6. De l’acide nitrique, 232. De l’acide sulfurique, 238. De l’acide sulfureux , 243. De l’acide phosphoreux , 246". De l’acide phosphorique , 247. - De l’acide carbonique , 2 y o. - De l’acide muriatique, l’acide muriatique oxigéné, 234. De l’acide nitro-muriatique, 2y De l’acide fluorique, 261. De l’acide boracique, l’acide arsenique , 268. - De l’acide molybdi- que, 272. De l’acide tunsti- que , l’acide tarta- reux, 277,-De l’acide mali- que, De l’ citrique, pyro- ligneux , 286. - De l’acide pyro- tartareux, 288. - De l’acide pyro-muqueux, 290. De l’acide oxalique, 292. De l’acide acétique , 298. De l’acide succitiique, 300. De l’acide benzoique , 302. De l’acide' camphorique , l’acide gallique, 3otí>De l’acide lactique, 308 -De l’acide saccholaétt» des Ma que,$ l’acide formi- que, j que,j que , j l’acide lithi- que, j prusli- que,jio. Tamisage. Moyen de séparer les corps en molécules de grosseurs à-peu-près uniformes , Tartre elì composé de l’acide appelé tanarum , & de potasse. - Mo en de le décomposer pour en obtenir l’acide pur, 378 , z79. Tartrite acidule de potasse. Combinaison de la potasse & de l’acide tarta- reux , avec excès d’acide, 2S0. —de potasse. Sel parfaitement neutre, résultant de la combinaison de l’acide tartareux & de la potasse, i8o. Tfrre ou terreau. Principe fixe qui reste après l’analyse des substances végétales segmentées, t 54. —On les regarde comme des êtres impies , 171. - 11 y a quelques raisons de penser qu’elles contiennent de l’o- xigcne, 180, peut- étre qu’elles font des métaux oxidés, ib 'ul. - Elles ont une grande tendance à la combinaison ,171. Terres composées. Se fondent au feu alimenté par le T I È R E S. 619 gaz oxigène sous la forme d’un verre blanc, 55 Thermomètre. Corrections du volume des gaz relatives aux différens degrcs du thermomètre. - Modèle de calv cul pour ces corrections , j80 Ep su 'iv. Topaze de Saxe. Se décolore & perd un cinquième de son poids au feu alimenté par le gaz oxigène, 757. Trituration. Instrumens propres à l’opérer, 40$, Tunstène. Métal particulier souvent confondu avec Pétai n. - Sa pesanteur spécifique. - II se trouve naturellement dans Pétât d’oxide. - 11 fait fonction d’acide. - II y est uni à la chaux, 177, V aisseaux évaporatoires» Leur forme, 454 Ep suiv. Vaporisation. Passage d’un fluide liquide à l’état aéri- forme , j z, VERRES ardens. Ne produisent pas d’ausii grands esters qu’on avoit lieu de l’atten- dre, *51. Vers à soie. Sa c r sali de , fournit l’acide bombique, 3 ' 5 - , Wolfram. Substance mctallt- que. - Véritable tunstène , 175- Fin de la Table des Matières , EXTRAIT des Registres de t Académie Royale des Sciences. Du 4 Février 1789, Ij’Académie notis a chargés, M. d’Arcet & moi, de lui rendre compte d’un Traité élémentaire de Chimie, que lui a présenté M. Lavoisier. Ce Traité est divisé en trois parties la première a principalement pour objet, la formation des fluides aéri- formes & leur décomposition , la combustion des corps simples , & la formation des acides. Les molécules des corps peuvent erre considérées comme obéissant à deux forces, f une répulsive, l’autre attractive. Pendant que la derniere de ces forces l’emporte, le corps demeure dans Pétai solide ; si, au contraire, Pattraction est plus foible, Les parties du corps perdent l’adhérence quelles avoient entr’elles, & il cesse d’être un solide. La force répulsive est due au fluide très-fubtil qui s’in- à travers les molécules de tous les corps, & qui les écarte ; cette substance, quelle qu'elle soit > étant la cause de la chaleur , ou , en d'autres termes , la sensation que nous appelons chaleur, étant l’eftet de Pac- cumnlation de cette substance , on ne peut pas , dans un langage rigoureux , la désigner par le nom de chaleur, parce que la méme dénomination ne peut pas exprimer la cause & l’effet; c’est ce qui a déterminé M. Lavoisier, avec les autres Auteurs de la Nomenclature chimique, à la désigner fous le nom de calorique. Nous nous contenterons , dans ce rapport , d’em- ployer la nomenclature adoptée par M. Lavoisier ; mais dans le cours de son ouvrage, après avoir établi, par les expériences les plus exactes, les faits qu doivent servir de base aux connoissances chimiques, il a toujours foin de justifier la nomenclature dont il fait usage, & de suivre les rapports qui doivent fe trouver entre les idées & les mots qui les représentent. 621 S’il n’exiíloit que la force attractive des molécules de la matière, & la force répulsive d u calorique,, les corps passeroient brusquement de Tétât de solide à celui de fluide aëriforme ; mais une troisième force , la pression de Tatmofphère, met obstacle à cet écartement, ct c'est à cet obstacle qui est due l’existence des fluides. M. La- voisier établit, par plusieurs expériences, quel est le degvé de pression qui est nécessaire pour contenir différentes substances dans Tétât liquide, & quel est le degré d chaleur nécessaire pour vaincre cette résistance. Mais il y a un certain nombre de substances qui , à la pression de notre atmosphère & au degré de froid connu, n’abandonnent jamais T état de fluide aëriforme s ce font celles - là qu on désigne fous le nom de gaz. Puisque les molécules de tous les corps de la nature ont dans un état d’équilibre entre Tattraction , qui tend à les rapprocher ct à les réunir , & les efforts du calorique, qui tend à les écarter, non-feulement le calorique environne de toutes parts les corps , mais encore il remplie les intervalles que leurs molécules laissent entr’elles , & comme c’est un fluide extrêmement compressible , il s’y accumule , il s’y resserre & s’y combine en partie. De ces considérations, M. Lavoisier déduit Texplication de ce qu’cn doit entendre par le calorique libre , le calorique combiné, la capacité de calorique, la chaleur absolue , la chaleur latente , la chaleur sensible. On pourroit lui reprocher d’avoir insisté trop peu sur la propriété élastique ct compressible du calorique , & de-là résulte une différence entte ses principes & la théorie de M. Black, fur la capacité de chaleur , mais en écartant cette considération , Les idées de M. Lavoisier ont acquis Tavantagc d’avoir plus de clarté. Après ces principes généraux, M. Lavoisier décrit le moyen qu’a imaginé M. de la Place pour déterminer par la quantité de glace fondue > celle du calorique qui s’est dégagé au milieu de cette glace, d’un corps qui étoit élevé à une certaine température , ou d’une combinaison qui s’y est formée. II passe ensuite à des vues générales fur la formation ct la constitution de 622 l’atmosphère de la terre, non-feulement en la considérant dans l’état où elle se trouve, mais encore dans différons états hypothétiques. Notre atmosphère es formée de toutes les substances susceptibles de démonter dans fêtât aëriforme au degré habituel de température & de pression que nous éprouvons. 11 étoit bien important de déterminer quel est le nombre & quelle est la nature des fluides élastiques qui composent cette couche inférieure que nous habitons. On fait que les connoissances que nous avons acquises fur cet objet, font la gloire de la Chimie modernes que non-feulement on a analysé ces fluides , mais qu on a encore appris à connoitre une foule de combinaisons qu ils formoient avec les substances terrestres, & que par-là le vide immense que les anciens Chimistes cher- choient à déguiser par quelques suppositions, a été comblé pour la plus grande partie. II est bien intéressant de voir celui qui a le plus contribué à nous procurer ces connoissances nouvelles, en tracer lui-même le tableau , rapprocher les résultats des expériences qui ont fait l’objet d’un grand nombre de ses Mémoires , perfectionner ces expériences & tous les appareils qu il a fallu imaginer ; mais il n’est pas possible de suivre dans un extrait les descriptions que M. Lavoi- sier présente avec beaucoup de concision , sur l’ana- lyse de l’air de l’atmosphère, la décomposition du gaz oxigène par le soufre, le phosphore Sz le charbon , sur la formation des acides en général, la décomposition du gaz oxigène par les métaux, la formation des oxides métalliques, le principe radical de seau, fa décomposition par le charbon & par le fer, la quantité de calorique qui se dégage des différentes especes de combustion, & la formation de l’acide nitrique. Après tous ces objets, M. Lavoisier examine la combinaison des substances combustibles les unes avec les autres. Le soufre , le phosphore, le charbon ont la propriété de s’unir avec les métaux, & de-lù naissent les combs valsons que M. Lavoisier désigne sous le nom de sulfures, phofphures Sc carbures. ì 62Z L’hydrogène peut aussi se combiner avec un grand nombre de substances combustibles ; dans sérac de gaz, il dissout le carbone ou charbon pur, le soufre, le phoss phore , & de-là viennent les différentes espèces de gaz inflammable. Lorsque shydrogène & le carbone s’unissent ensemble, sans que shydrogène ait été porté à sétat de gaz par le calorique, il en reluire, selon M. Lavoisier , cette combinaison particulière qui est connue sous le nom d’huile, & cette huile est fixe ou volatile , selon les proportions de shydrogène & du carbone. 11 a exposé dans les Mémoires de 1784 , les expériences qui font conduit à cette opinion. Cependant il nous paroît que cette opinion n’est pas à sabri des objections , nous nous contenterons d’en proposer une. Toutes les huiles donnent un peu d’eau Le un peu d’acide lorsqu'on les distille, &• en réitérant les distillations, on peut les réduire entièrement en eau, en acide, en charbon , en gaz carbonique & en gaz hydrogène carboné. Cet acide & cette eau qu’on retire dans chaque opération, n’annoncent-ils pas qu il entroit de l’oxigène dans la composition de shuilej car il est facile de prouver que sair qui est contenu dans les vaisseaux qui fervent à la distillation , n’a pas pu contribuer d’une manière sensible à leur production ? II falloit d’abord examiner les phénomènes que présente soxigénation des quatre substances combustibles simples, le phosphore, le soufre , le carbone & shydrogène ; mais ces substances , en se combinant, les unes avec les autres, ont formé des corps combustibles composés , tels que les huiles, dont soxigénation doit présenter d’autres résultats. Selon M. Lavoisier , il existe des acides & des oxides à base double & triple il donne en général le nom d'oxide à toutes les substances qui rre font pas assez oxigénées pour prendre le caractère acide. Tous les acides du règne végétal ont pour base shydrogène & le carbone , quelquefois shydrogène, le carbone & le phosphore. Les acides & oxides du règne animal fûnt encore plus composés ; il entre dans la compo- 624 fiûon de la plupart quatre bases acidisiables, l’hydrogèue, le carbone , le phosphore & l’azore. M. Lavoisier tâche de rendre raison par ces principes très-simples, de la nature & de la différence des acides végétaux & des autres substances d’une nature végécale & d’une nature animale ; il ne serciit pas juste dans ce moment dé juger avec sévérité ces apperçus ingénieux, pafee qUe l’Auteur se propose de les' développer dans des Mémoifes particuliers. L’hydrogène , l’oxigòne & le carbone, font des principes communs à tous les végétaux, & pour cetse raison , M. Lavoisier les appelle primitifs. Cës principes, en raison de la quantité de calorique avec lequel ils se trouvent combinés dans les végétaux j font tous à-peu-prèá cn équilibre à la température dans laquelle nous vivons; ainsi les végétaux ne contiennent ni huile, ni eaU, ni acide carbonique, & feulement les élémens de tdutes ces substances ; mais un changement léger dans la température suffit pour renverser cet ordre de combinaison. L’hydrogène & l’oxigène s’unifferit plus intimément & forment de l’eau qui passe dans la distillation ; une portion de f hydrogène & une portion du carbone' se réunissent ensemble pour former de l’huile volatile, une autre partie dú carbone devient libre & reste dans la cornue. Dans les substances animales , l’azote , qui est un de leurs principes primitifs, s’unit à une portion d’hy- drogène pour former l’alkali volatil. M. Lavoisier donne des explications analogues à celles que nous venons d’indiquer, des phénomènes & des produits de la fermentation vineuse , & de la putréfaction. II y a un grand rapport entre ces dernieres idées de M. Lavoisier & celles que M. Higgins a exposées dans un traité fur l’acide acéteux , la distillation , la fermentation , &c. qu il a publié en 1786, 8 c dans lequel il admet' la formation de l’eau 8 c des huiles par faction de lu chaleur ; mâis n’ayant pas distingué le gaz hydrogène qu il appelle phlógistique ce qui est toUt-à-fait indifférent , du charbon & de leur combinaison, il n’á piì déterminer les effets de la chaleur & de la fermentatioíí avec autant d’exactitude que M. Lavoisier» Lis í 625 y Les substances acidisiables > en s’unissant avec . l'oxi- gène & cn se convertissant en acides , acquièrent une- grande tendance à la combinaison estes deviennent propres à s unir avec des substances terreules & métalliques. Mais une circonstance remarquable distingue ces deux; espèces de combinaison ; c’est que les métaux rfe peuvent contracter d’union avec les acides que par l’inter- mòde de l’oxigène, de manière qu il faut qu’ils scient réduits en oxides , ou qu’ils décomposent seau dont ils dégagent alors le gaz hydrogène, ou qu’ils trouvent de l’oxigène dans l’acide , & c’est ainsi qu’ils forment du gaz nitreux avec l’acide nitrique. La considération des phénomènes qui accompagnent les dissolutions, conduit M; Lavoisier à celle des bases alkalines, des terres & des métaux, &r à déterminer le nombre des sels qui peuvent résulter de la combinaison de ces différentes bases avec tous les acides connus. Dans la seconde partie de son ouvrage , M. Lavoisier présente successivement le tableau des substances simples,' ou plutôt de celles que l’état actuel de nos connaissances nous oblige à considérer comme telles, celui des radicaux ou bases oxidables & acidisiables , composées de la réunion de plusieurs substances simples , ceux des combinaisons de l’azote , de l’bydrogène , du carbone . du soufre & du phosphore-, avec des substances simples , & enfin ceux des combinaisons de tous les acides connus, avec les différentes bases. Chaque tableau est accompagné d’une explication fur la nature & les préparations de la substance qui en est l'objet, & sur ses principales combinaisons. M. Lavoisier a réuni, dans la troisième partie de son ouvrage , la description sommaire de tous les appareils & de toutes les opérations manuelles qui ont rapport à la Chimie élémentaire. Les détails indispensables danç lesquels il faut entrer, auroient interrompu la marche des idées rapides qu’il a présentées dans les deux premières parties, & en auroient rendu la lecture fatigante. Cette description est d’autant plus précieuse, que non- seulement elle est faite avec beaucoup de méthode & R-r 626 de clarté, mais encore qu’elle a particulièrement pour objet les appareils relatifs à la Chimie moderne, dont plusieurs font dûs à M. Lavoisier lui-même , &quì, en général , sont encore peu connus , même de ceux qui font une étude particulière de la Chimie ; mais il eít impossible de tracer une esquisse de ces descriptions , & nous sommes obligés de nous borner à l’énumération des chapitres dans lesquels elles sont classées. Le chapitre premier traite des instrumens propres à déterminer le poids absolu & la pesanteur spécifique des corps solides 8e liquides. Le second est destiné à la gazométrie, ou à la mesure du poids Le du volume des substances aériformes. Le chapitre troisième contient la description des opérations purement mécaniques , qui ont pour objet de diviser les corps, telles que la trituration, la porphirisation, le tamisage , la filtration , &c. U. Lavoisier décrit, dans le chapitre cinquième, les moyens que la Chimie emploie pour écarter les unes des autres les molécules des corps fans les décomposer, & réciproquement pour les réunir, ce qui comprend la solution des sels , leur lexiviation, leur évaporation, leur cristallisation , & les appareils distillatoires. Les distillations pneumato-chimiques , les dissolutions métalliques , & quelques autres opérations qui exigent des appareils très-compliqués , sont l’objet du sixième chapitre. Le chapitre septième contient la description des opérations relatives à la combustion & à la déronnatiou. Les appareils qui sont décrits dans ce chapitre font entièrement nouveaux. Enfin le chapitre huitième est destiné aux instrumens nécessaires pour opérer fur les corps à de très-hautes températures. Toutes ces descriptions sont rendues sensibles pat un grand nombre de planches qui présentent tous les détails qu’on peut desirer, & qui sont gravées avec beaucoup de soin. Nous ne devons pas laisser ignorer à la reconuoiiîance. des Chimistes, quelles ne sont point Cjtj fouvrage d’un burin mercenaire, mais quelles sont ducs au zèle &\.aux talens variés du traducteur de l’ouvragc de M. Kirwan fur le phlogistique. Ces nouveaux élémens iont terminés par quatre tables ; la première donne le . nombre des pouces cubiques correfpondans à un poids déterminé d'eau ; la seconde est destinée à convertir les fractions vulgaires en fractions décimales , & réciproquement ; la troisième présente le poids des différens gaz , & la quatrième , la pesanteur ípécisique des différentes substances. Ainsi M. Lavoisier , en partant des notions les plus simples & des objets les plus élémentaires , conduit successivement aux combinaisons plus composées. Les raisonnemens font presque toujours fondés fur des expériences rigoureuses , ou plutôt ils n’en font que le réfultatj & il finit par donner les élémens de fart des expériences qui doit servir de guide aux Chimistes qui, au lieu de fe livrer à de vaines hypothèses, veulent établir leurs opinions la balance à la main. L ouvrage est précédé d’un discours dans lequel M; Lavoisier rend compte des motifs qui font engagé à f entreprendre, & de la marche qu’il a suivie dans son exécution. S’étant imposé la loi de ne rien conclure au-delà de ce que les expériences présentent 8c de ne jamais suppléer au silence des faits , il n’a point compris dans ses élémens la partie de la Chimie la plus susceptible peut-être de devenir un jour une science exacte, c’cst celle qui traite des affinités ou attractions chimiques ; mais les données principales manquent, ou du moins celles que nous avons ne font encore ni assez précises, ni assez certaines pour devenir la base fur laquelle doit porter une partie auffi importante de la Chimie. M. Lavoisier a la modestie d’avouer qu’une considération secrète a peut-être donné du poids aux raisons qu’il pouvoit avoir de fe taire fur les affinités ; c’est que Rî. de Morveau est au moment de publier f article affìniié de l’Encyclopédie méthodique , & qu’il a redouté de traiter en concurrence avec lui, un objet qui exige des discussions très-délicates. R r ij 628 Quoique les Savans s’empressent de toutes parts c-, tendre justice aux connoissances profondes de M. dé Morveau , il doit néanmoins être flatté d’un aveu qui honore également celui qui l’a fait. Si M. Lavoisier ne parle point, dans ce Traité, des parties constituantes & élémentaires des corps, c’est qu’il regarde comme hypothétique tout ce qu on a dit fur les quatre élémens il est probable que nous ne connoiíìons pas les molécules simples & indivisibles qui composent les corps ; mais il est un terme auquel nous conduisent nos analyses , & ce font les derniers résultats que nous en obtenons, qui font pour nous des substances simples, ou, si l’on veut, des élémens. Mais l’objet principal de ce discours est de faire sentir la liaison qui fe trouve entre f abus des mots & les idées fausses, & entre la précision du langage Lc les progrès des sciences. Nous pensons que ces nouveaux Elémens font très- dignes dette imprimés fous le privilège de f Académie. Fait à f Académie , le 4 Février 1789. Signé , d’Arceí & BerthoiïT. Je certifie le présent extrait conforme à l’original, & au jugement de l’Académie. A Paris , ce 7 Février 1789c Signé, le Marquis ek Cosdorcet. / a peine M. Black, fait connoître ,.il y. a bientôt vingt ans,, l’étre fugace qui adoucit la chaux & les alkalis , & qui avoir jufquesrlà échappé aux recherches des Chimistes; à peine M. Priestley qut-il donné ses premières expériences fur l.’air fixe & ce qu’il appeloit les différentes, espèces d'air, que M, Lavoisier, qui ne s’.étoit encore appliqué qu’.à, mettre dans les opérations de Chimie de l’exactitude & de la, précision ,. conçut le. vaste projet de répéter & de varier toutes les expériences des, deux célèbres Physiciens Anglois ,. dc poursuivre avec une ardeur infatigable une carrière nouvelle , dont il prévoyoit Pétendue, H sentit nr-tont que l’art de faire des expériences vraiment utiles , & de contribuer aux progrès de la science de Par-alyse , consistoit à ne rien laisser échapper , à tout recueillir, à tout peser. Cette idée ingénieuse,, à laquelle sont dues toutes les découvertes modernes , Pe n gagea à imaginer, pour les. effervescences, pour les combustions, 6zo pour la calciuation des métaux, Sec. des appareils capables de porter la lumière la plus vive fur la cause & les résultats de ces opérations; On connoît trop généralement aujourd’hui la plupart des faits & des découvertes que cette route expérimentale nouvelle a fait naître, pour que nous ayons besoin d’en suivre ici les détails ; nous nous contenterons de rappeler que c’est à l’aide de ces procédés, à l’aide de ce nouveau sens, ajouté, pour ainsi dire, à câx que le Physicien poslédoit déjà, que M. Lavoisier est parvenu à établir des vérités & une doctrine nouvelles fur la combustion, fur la calciuation des métaux , sijr la nature de l’eau, fur la formation des acides , fut la dissolution des métaux , fur la fe» mentation Le fut les principaux phénomènes de la nature. Ces instrumens si ingénieux , cette méthode expérimentale si exacte & si différente des procédés employés autrefois parles Chimistes, n’ont cessé, depuis 1772, de devenir entre les mains de M, Lavoisier Sc des Physiciens qui ont suivi la même route, une source féconde de découvertes. Les Mémoires de l’Académie des Sciences offrent, depuis 1771 jufqu’en 1786 , une fuite non interrompue de travaux , d’expériences, d’analyfes faites par ce Physicien fur le même plan. Ce qu’il y a de plus frappant pour ceux qui aiment à suivre les progrès de l’efprit humain dans ce genre de recherches , dont on n'avoir aucune idée il y a vingt ans, c’est que toutes les découvertes qui fe font succédées depuis cette époque , n’ont fait que confirmer les premiers résultats trouvés par M. Lavoisier, 8e donner plus de force 8e plus de solidité à la doctrine qu’il a proposée. Une autre considération , qui nous paroît également importante > c’est que les expériences de Bergman, de Schéele , de M M. Cavendish, Priestley, 8e d’un grand nombre d’autres Chimistes dans différences parties de l’Europe, quoique faites fous des points de vue 8e avec des moyens diffé- rens en apparence , fe font tellement accordées avec les résultats généraux dont nous parlions plus haut, que cc-t accord, bien propre à convaincre les Physiciens q ri cherchent la vérité fans prévention , Sc avec Ic cou- 6zi rage nécessaire pour résister aux préjugés, n’a fait que rendre plus solides Sc plus inébranlables les íondemens sor lesquels repose la nouvelle doctrine chimique. C’est dans cet état de la science, c’est à fépoque ost les faits nouveaux , généralement reconnus, n’excitent encore des discussions entre les Physiciens, que relativement à leur explication , que M. Lavoisier, auteur de la plus grande partie de ces découvertes, Sc de la théorie simple Sc lumineuse qu elles ont créée , s’efr proposé d’enchaînet dans un nouvel ordre les vérités nouvelles , Sc d’offrir aux Savans , ainsi qu’à ceux qui veulent le devenir, l’ensemble de ses travaux. Ceux qui ont suivi avec soin les progrès successifs de la Chimie, ne trouveront dans TOuvrage dont nous nous occupons, que les faits qu’ils connoissent déjà ; mais ils sc présenteront à eux dans un ordre qui les frappera par fa clarté & fa précision. Ce sera donc spécialement sur la marche des faits, des idées & des raisonnemens tracés par M. Lavoisier, que nous insisterons dans ce rapport. Ce Traité est divisé en trois parties. Dans la première, M. Lavoisier expose les élémens de la science & les bases sor lesquelles elle est fondée, C’est fur les corps les plus simples , Sc sor le premier ordre de leurs combinaisons , que roule ette première partie, comme nous le dirons tout-à-l’heure. La seconde partie présente les tableaux de toutes les combinaisons de ces corps simples entr’eux, & des mixtes qn’íls forment les uns avec les autres. Les composés salins neutres en sont particulièrement le sujet. Dans la troisième partie, M. Lavoisier décrit les appareils nouveaux, dont il a imaginé la plus grande partie, & à l’aide desquels il a établi les vérités exposées dans la première partie. Considérons chacune de ces parties plus en détail, Sc suivons f Auteur jusqu à ses dernières divisions , pour faire connoître futilité Sc l’importance de son Ouvrage. R r iy C 6Z2 Premiere Partie. En exposant, dans un Discours préliminaire, les motifs qui font engagé à écrire son Ouvrage, M. Lavoisier annonce que c’est en s’occupant de la nomenclature & en développant ses idées fur les avantages & la nécessité de lier les mots aux faits, qu'il a été entraîné comme malgré lui à faire un Traité élémentaire de Chimie ; que cette nomenclature méthodique l’ayant conduit du connu à l’inconnu, cette marche qn’il s’est trouvf forcé de suivre, lui a paru propre à guider les pas de ceux qui veulent étudier la Chimie; il'pense que, quoique cette science ait encore beaucoup de lacunes & ne soit pas com- piette comme la Géométrie élémentaire , les faits qui la composent s'arrangent cependant d’une manière si heureuse dans la doctrine moderne , qu’il est permis de la comparer à cette dernière, & qu’on peut espérer de la voir s’approcher , de nos jours, du degré de perfection quelle est susceptible d’atteindre. Son but a été de ne rien conclure au-delà de l’expérience, de ne jamais suppléer au silence des faits. C’est pour cela qu’il n’a point parlé des principes des corps, fur lesquels' on a depuis si Iong-temps donné des idées vagues , dans les écoles & dans les Ouvrages élémentaires ; qu’il n’a rien dit des attractions ou affinités chimiques , qui ne font point encore connues, suivant lui, avec l’exactitude nécessaire pour en exposer les généralités dans des élémens. 11 termine ce discours en retraçant les raisons & les motifs qui ont guidé les Chimistes dans le travail de la nouvelle nomenclature, & en faisant voir quelle influence les noms exacts proposés dans ce travail , peuvent avoir fur les progrès & l’étude de la science. La première partie qui suit immédiatement ce Discours préliminaire , comprend dix-sept chapitres. M. Lavoisier annonce qu’il traite, dans cette première Partie, de la formation des suides aëtiformes & de leur. décomposition ; de la combustion des corps simples, & de la formation des acides. Ce titre, qui n’auroit cer- , 633 sainement pas rappelé aux anciens Chimistes {'ensemble de leur science , le comprend cependant tout entier pour ceux qui la possèdent, & en elfe t, l’un de nous en traçant la marché & l'état de toutes les connoissances chimiques modernes dans quelques séances fur les fluides, élastiques, a voir que toute la ícìence est comprise dans l’histoire de leur développement & de leur fixation. 11 est donc vrai de dire, que quoique le domaine de la Chimie ait été singulièrement agrandi par le nombre considérable de faits nos veaux qu’elle a acquis depuis quelques années, le rapprochement, la liaison &la cohérence de ces faits , peuvent en resserrer les élémens dans l'esprit de ceux qui les poísèdent, & de ceux qu'une méthode exacte guide dans leurs études 5 si les expériences semblent effrayer {'Imagination par leur nombre , les résultats simples qu’on en tire , & les données générales quelles fournissent , font évanouir les difficultés , & rendent le travail de la mémoire plus facile. Cette vérité fera mise dans tout son jour, par l’exposé des. divers objets compris dans cette première partie de {'ouvrage de M. Lavoiíìer. La premier Chapitre traite de la combinaison des corps avec ìe calorique ou la matière de la chaleur, & de la formation des fluides élastiques. Le calorique dilate tous les corps en écartant leurs molécules , qui tendent à fe rapprocher par ia force d’aitraction. On peut donc considérer son effet comme celui d'une force répulsive tu opposée à {'attraction. Lorsque l'attraction des molécules est plus forte, que l’écartement ouia force répulsive communiquée par le calorique , le corps est solide ; si ia orce répulsive l’emporte fur l’attraction , les molécules 'écartent jusqu à un certain point, la fusion, & enfin .a fluidité élastique naissent de cet effet. Comme la diminution ou soulèvement du calorique permet le rapprochement des molécules des corps dont l’attraction agit alors '.ibï-ement, & comme on peut concevoir un refroidissement toujours croissant, beaucoup plus fort que celui que mus connoiífons , & conséquemment un rapprochement v roportionné dans les molécules des corps, il s’ensuit que ces molécules ne se touchent existe c!es intervalles entr’elses ; ccs intervalles font remplis par ie calorique. On peut l’y accumuler; c’est cette accumulation qui détruit l’attraction de ces molécules , Sc qui donne enfin naissance à un fluide élastique. Tous les corps liquides prendroient, à la surface du globe, cette tonne de fluides élastiques , si la preflïon de l’air atmosphérique ne s’y opposoit pas ; c’est en raison de cette pression qu’il faut que la température de seau soit élevée, à 80 degrés pour qu’elle se réduise en vapeur ; l’éther à 30 ou 33 degrés, l’alkool à 67. Mais les fluides supposés réduits eu vapeurs par la suppression du poids de l’at- mofphère , se sormeroient bientôt un obstacle à eux- mêmes par leur pression. On voit d’après cela qu’un fluide élastique ou un gaz n’est qu’une combinaison d’un corps quelconque ou d une base avec le calorique. On voit encore que, suivant les espaces ou les intervalles compris entre les molécules des dissérens corps, il faudra plus ou moins dc calorique pour les dilater au même point; c’est cette difFé-s rence qn’on nomme capacité de chaleur, Sc la quantité de calorique nécessaire pour élever chaque corps à la merne température , fe nomme chaleur ou calorique spécifique. Comme les corps , en fe combinant au calorique, deviennent des fluides élastiques, l’élasticité paroît erre due à la répulsion des molécules du calorique , ou plutôt à une attraction plus forte entre ces dernières , qu entre celles des corps fluides élastiques , qui font alors repousiées par l’esset du premier. Ces idées simples & fondées fur des expériences exactes, conduisent l’Auteur à donner, dans le second chapitre , des vues fur la formation Sc la constitution de 1 atmosphère de la terre; elle doit être formée des insistances susceptibles de se volatiliser au degré ordinaire de chaleur qui existe set le globe , & à la pression moyenne qui soutient ìe mercure à 2,8 pouces. La terre étant supposée à la place d’une planète beaucoup plus rapprochée du soleil, comme l’est Mercure, l’eau, se mercure même enweroient en expansion, S c sc mêleroient 6?5 à l’air julqu’â ce que cette expansion fût limitée par la preslîon exercée par ces nouveaux fluides élalliques. Si Je globe étoit, au contraire , transporté à une distance beaucoup plus éloignée du soleil qu’il ne Test , seau seroit solide Sc comme une pierre dure Sc transparente. La solidité, la liquidité , la fluidité élastique sont donc des modifications aes corps dues au calorique. Les fluides habituellement vaporeux qui forment notre atmosphère , doivent, ou se mêler lorsqu’ils ont de Taffinité, ou se séparer suivant Tordre de leurs pesanteurs spécifiques , s’ils ne font pas susceptibles de s’unir. M. Lavoifier pense que la couche supérieure de Tatmosphère est surmontée des gaz inflammables légers qu’il regarde comme la matière Sc le foyer des météores lumineux. II étoit très’-naturel que ces considérations générales fur Tatmosphère de la terre sussent suivies de Tanalyfe de Tair qui la compose ; cette analyse fait !e sujet du troisième chapitre , dans lequel est consignée une des plus belles découvertes du siècle & de la Chimie moderne. La combustion du mercure dans un ballon, la perte de poids d’un sixième de Tair, Taugmcnration correspondante du poids du mercure , la qualité délétère des cinq sixièmes d’air restant ; la séparation de Tair de la chaux de mercure fortement échauffée, la pureté de celui-ci, la récomposition de Tair semblable à celui de Tatmosphère par Taddirion de cette partie tirée du mercure à celle restée dans le ballon ; la chaleur vive Sc la flamine brillante dégagée de Tair par le fer qu’on y brûle , suffisent à M. Lavoisier pour prouver que Tair atmosphérique est un composé de deux fluides élastiques diiférens, Tun respirable, Tautre non respirable, que le premier forme o,z/ , Sc le second o, y;. Dans le quatrième chapitre, ce Savant expose les noms donnés à ces deux gaz qui composent Tair atmosphérique, & les raisons qui les ont fait proposer; le premier porte , comme on sait, le nom à’air vital Sc de ga\ oxigène , & le second celui de ga\ a^ote. La quantité des deux principes de Tatmosphère étant connue , la nature du gaz oxigène occupe ensuite M. §Z6 J,-voiíïcr. Ee cinquième chapitre est destiné à f examen tic• Va décomposition du gaz oxigène ou air vital par le soufre, 1c phosphore, le charbon , & de la formation des acides. Cent grains de phosphore brûlé dans un ballon, bien plein d’air vital,, absorbent 154 grains dc cet air ou de fa base, & sonnent 254 grains d’acide phosphorique concret. Vingt-huit grains de charbon absorbent 72 grains, d’air vital, §í forment j op grains d’acide carbonique. Lc soufre en absorbe plus que son poids & devient acide sulfurique-, La base de cet air a donc la propriété, en fe combinant avec ces trois corps combustibles, de les convertir en acides ; de-là le ,.pom d’oxigène donné à cette base de- fait vital , & celui d’oxjgénation donné à l'opétation. par laquelle cette base fe fixe. La nomenclature des, dift’érens acides forme le sujet du sixième chapitre ; le nom général d’acide désigne la combinaison avec l’oxigène ; les, noms particuliers appartiennent aux bases différentes unies à l’oxigène. Le soufre forme lucide -sulfurique , le phosphore l’acide phosphorique , le carbone ou charbon pur l’acide carbonique. La terminaison variée dans ces mots exprime la proportion d’oxigène t ainsi le soufre combiné avec peu d’oxigène & dans l état; d’un acide foible , donne l.’acide sulfureux, tandis qu’uue plus grande proportion de ce principe acidifiant, forme l’acide sulfurique. Nous n’in,- sifíerons pas davantage fur les principes de cette nomenclature , qui font déjà bien connus de la Société. M. donne, à la lin de ce chapitre, les proportions áb 7 .ote & d’oxigène qui constituent l’acide du nitre ea diftérens états , comme l’a découvert M. Cavendish. 11 parle, dans le septième chapitre, de la décomposition du gaz oxigène- par les métaux. Ou fait que ces corps combustibles absorbent la base de l’air vital plus ou moins facilement, & à des températures plus. ou moins élevées ; mais comme l’affinité de ces corps pour l’oxigène est en général rarement plus forte- que celle de celui-ci pour le calorique, les métaux s’y combinent plus ou moins difficilement. Les composés des métaux Se d’oxi' o-? gène itérant pas des acides, on a proposé le nom d’oxides. pour les désigner, au lieu de celui de chaux, qui étoit équivoque, & fondé fur une fausse analogie. M. Luvoisicr donne les détails de cette nomenclature à la lin de ce chapitre. íl traite, dans le huitième, du principe radical de l’eau , & de la décomposition de ce fluide par le char-, bon & le fer. L’eau que l’on fait palier à travers un tube de verre on de porcelaine rougi au feu, se réduit seulement en vapeur, sans. éprouver d’altération; En passant à travers le même tube chargé de vingt-haic grains de charbon , il y a 8/ grains d’eau changée de nature, & le charbon disparoît. On obtient ioo gisins ou 144 pouces d’aciie carbonique, qui contiennent, outre les z8 grains de carbone , 71 grains d’oxigènc, provenant nécessairement de l’eau , puisqu’aucun ancre corps n’a pu le lui fournir; ce gaz acide carbonique eíl mêlé de 13 grains ou z 80 pouces cubes de gaz inflammable ; ces 1 ; grains ajoutés aux 71 grains d’oxí- gène enlevé par le carbone, font les 87 grains d’eau qui manquent ; & en effet, en brûlant dans un appareil fermé 85 grains d’air vital & 15 de guz inflammable, 011 a 100 grains d’eau. L’eau est donc compolée de ces deux principes. L’oxìgène est déjà connu par les détails précédens ; la baie du gaz inflammable a été nommée hydrogène , ou principe radical de l’eau ; M. Lavoisier en décrit les propriétés & lur-tout celles qu’il L dans l’état de gaz. Le neuvième chapitre contient des détails absolument neufs fur la quantité de calorique qui se dégage dans la combustion de différens corps combustibles, ou, ce qui est la même chose en d’auttes termes, pendant la fixation de l’air vital ou gaz oxigène. Pour bien concevoir l’objet de cet article important, rappelons que l’air vital est, comme tous les autres fluides élastiques, une base folidifiable unie à du calorique ; que ce gaz ne peut se fixer , cu sa base devenir solide dans les combinaisons où elle entre, qu’en perdant le calorique qui la tenoit écartée &c divisée en fluide élastique. Cela posé, 6Z8 ÏÌ est clair qu’en partant d’une expérience où l'air vital paroît laisser déposer sa base la plus solide possible eh perdant tout le calorique qu’il contient , on aura une mesure à peu de chose près exacte de la quantité absolue de calorique contenu dans une quantité donnée de gaz oxigène. Mais comment mesurer cette chaleur. M. Lavoisier s’est servi, pour cela, d’un appareil ingénieux, dont la première idée est due à M, \Vilcke, Physicien Anglois , mais qui a été changé & bien perfectionné par M. de la Place. Ce font des enveloppes de tôle garnies de glace , & laissant un espace vide dans lequel on fait les expériences de combustion, absolument comme dans une sphère de glace assez épaisse pour que la température extérieure ninflue en aucune manière fur fa cavité intérieure. Le calorique se sépare pendant la fixation de l’oxigène , fond une partie de cette glace, proportionnelle à la quantité qui s en dégage. En opérant ainsi la combustion du phosphore- M. Lavoisier a vu qu’tme livre de ce combustible fond ioo livres de glace, en absorbant une livre 8 onces d’air vital ; & comme l’acide- phosphorique concret qui résulte de cette combustion paroît contenir l’oxigène le plus solide & le plus séparé de calorique , il en conclut que , dans l’état d’air vital, une livre d’oxigène contient une quantité de calorique suffisance pour fondre 66 livres io onces p gros 24 grains de glace à zero. En partant de cette expérience , M. Lavoisier a trouvé qu’une livre de charbon absorbant % livres 9 onces 1 gros 10 grains d’oxigène, Sc ne faisant fondre que 96 livres 8 onces de glace, tout le calorique contenu dans cette quantité d’air vital n’est pas dégagé, puisqu’il se seroit fondu 171 livres 6 onces y gros de glace ; la dissérence de cette quantité de calorique , c’est- à-dire , une quantité capable de fondre 74 livres 14 onces y gros de glace, est employée à tenir fous forme de gaz 3 livres 9 onces 1 gros 10 grains d’acide carbonique , produit dans cette opération. La combustion du gaz hydrogène brûlé dans l’appareil de glace , lui a présenté le résultat suivant relativement au dégagement du calorique. Une livre de ce gaz absorbe y livres 10 onces 659 5 gros 14 grains d’air vital en brûlant j il fe dégage dans cette combustion une quantité de calorique capable de faire fondre 295 livres 9 onces z gros & demi de glace; or, comme cette dose d'air vital auroit donné, si on l’avoit fait servir à la combustion du phosphore, où l'oxigène paroît être le plus solide possible , une quantité de calorique suffisante pour fondre 377 livres u onces ; gros de glace , il s enfuir que la différence de ces deux quantités de calorique , qui est exprimée pur celle de 82 livres 9 onces 7 gros & demi de glace fondue, reste dans l’eau à o de température, & que chaque livre de ce liquide à cette température, contient dans la portion d’oxigène qui fait un de ses principes, une quantité .de calorique capable de fondre 12 livres j onces 2 gos 48 grains de glace. M. Lavoííìer a trouvé, par les mêmes expériences, la quantité de calorique contenu dans l’cxi- gène de l’acide nitrique, & celle qui fe dégage dans la combustion de la cire & de l’huile ; & si ces recherches avoient été suivies avec un foin égal fur la quantité de calorique que chaque métal dégage de Pair vital en absorbant l’oxigcne , ou en se calcinant , cette appréciation seroit, comme le dit M. Lavoisier à la fin de ce chapitre, dune grande utilité pour f explication de beaucoup de phénomènes chimiques. L’Auteur décrit dans le dìxieme chapitre la nature générale des combinaisons des substances combustibles déja examinées dans les chapitres précédens, les unes avec les autres. Les alliages des métaux, les dissolutions du soufre, du phosphore , du charbon dans le gaz hydrogène, l’union du carbone & de l’hydrogène qui constitue les huiles en général, font indiqués successivement. Dans ce chapitre comme dans tous les précédens, on trouve des vues neuves iur l’uníon encore inconnue de plusieurs lubstances combustibles entrielles. Dans tous les chapitres précédens qui ont pour objet la .décomposition de l’air vital, i’abforption de l'oxigòne par les corps combustibles & les phénomènes de leur combustion & de leurs produits, il n est question que des substances combinées , une à une avec Toxigène. Le s ''p deuxième chapitre'présente les combinaisons Je ce principe acidifiant avec plufieurs bases à la fois , conséquemment des oxides & des acides à plusieurs bases, Sc de la composition des matières végétales & animales. On reconnoit par la lecture de ce chapitre la clarté des principes dé la Chimie moderne, & en même te m s la richesse de la nature dans la variété des composés qu’elle forme avec très-peu d’élémfens. L’analyfe la plus exacte prouve que l’hydrogène & lé carbone privés de la pins grande quantité de leur calorique & unis ensemble dans des proportions différentes, à des quantités diverses d’oxí- gène constituent les matières végétales. M. Lavoisicr range ces matières parmi les oxides lorsque la quantité d'oxigène est trop peu abondante pour leur donner le caractère acide, ou parmi les acides lorsque ce principe y est plus abondant. Le phosphore & Tazoté font quelquefois partie de ces composés; & alors ils fe rapprochent des matières animales. Ainsi trois ou quatre corps simples unis en différentes proportions & dans différens états de pression Ou de privation de calorique , fussisent à la Chimie moderne pour rendre raison dé la diversité des matières végétales , oxides & acides ; Sc en y ajoutant l’azote , le phosphore & le soufre, les composés plus compliqués qui en résultent, donnent une idée exacte de la nature des substances animales ; oxides ou acides. M. Lavoisicr fait voir qu’on pourroit suivant les réglés de la nouvelle Nomenclature désigner les principales efpeces des matières végétales composées d’hydrogène, de carbone Sc d'oxi* gène , soit oxides, soit acides ; mais la nécessité d’assotier trop de mots pour désigner ces composés formerait un langage barbare , & l’Auteut préfère ks noms des treize acides végétaux & des six acides animaux, adoptés dans la nouvelle Nomenclature. II termine ce chapitre par le dénombrement de ces acides; Ces principes aussi clairs que simples fur la composition dés substances végétales & animales, conduisent M. La- voisier à faire connoître avec une égale clarté dans le douzième chapitre, la décomposition de ces matières par le feu. Des trois principes les plus abondait; qui les constituent, 641 constituent, shydrogèné & soxigène tendent à prendre Î3 forme de gaz par leur combinaison avec le calorique j Se. troisième ou le carbone n a pas la même propriété. Une chaleur au-dessus de celle où ces principes restent eu équilibre, doit donc détruire cet équilibre. A une température supérieure à celle de seau bouillante , soxigène s’unit à shydrogèné & forme de seau qui se dégage ; une partie du carbone unie séparément à shydrogèné forme de shuile; une autre se précipite seule. Une chaleur beaucoup plus forte , comme celle quon nomme chaleur rouge , sépare ces principes dans un autre ordre , décompose même shuile formee par la premiere chaleur, 8r réduit entiérerrlent les matières végétales à de l’acide carbonique, à de seau Le à une partie de charbon isolée. L’azote , le phosphore & le soufre ajoutés aces premiers principes j dans les matières animales compliquent cet effet du feu j & donnent naissance à l’ammoniaque que ces matières fournissent dans leur distillation. Tous ces phénomènes ne tiennent qu’à des charigemens de proportions dans fanion des principes & à leur diverse affinité pour lé calorique. Des changemëns également simples ont lien dans les fermentations vineuse , putride & acéteuse , dont M. Lavoisier exposé avec soin les phénomènes dans les chapitres 13 , 14 & 1 y. Ces opérations naturelles pa- roissoient autrefois inexplicables aux Chimistes, & il n’y a pas plus dé quinze ans quon désespéroit encore d’en apprécier la cause. M. Lavoisier par des procédés ingénieux est parvenu à prouver que dans la ; fermentation Vineuse, la matière sucrée qu il regarde comme un oxide Le qui est formée suivant ses recherchés, de 8 parties dhydrogène , de carbone , & 64 d’oxigène , fur cent par^ ries de cette matic-re, est séparée en deux portions par le changement & le partage seul de soxigène entre les deux bases oxidables, une grande partie dn carboné prend plus d’oxigène en se séparant de shydrogèné, & se convertit en gaz acide carbonique qui se dégage pendant cette fermentation , tandis que shydrogèné, privé de soxigène & uni à un peu de carbone, & à seau ajourée, S s % 2 constitue l’alkool. Ainsi la nature change par cette fermentation des combinaisons ternaires en combinaisons binaires. Un ester analogue a lieu dans la putréfaction. Les cinq substances simples & combustibles qui forment les bases oxidables & acídilìables des matières animales, l’hydrogène > le carbone , l’azote, le soufre & le phosphore , & qui font unies en différentes proportions à l’oxigène, fe dégagent peu-à-peu en gaz hydrogène sulfuré , carboné , phosphore, en gaz azote , en gaz acide carbonique , & en gaz ammoniaque. La fermentation acéteuse ne consiste que dans f absorption de foxi- gène qui y porte plus de principe acidifiant. II semble que f acide carbonique n’ait besoin que d’hydrogène devenir acide acéteux, puifqu’en estes, ôtez ce dernier principe au vinaigre , il pasie à f état d’acìde carbonique. Quoique cotre théorie de la putréfaction & de î’acétification paroisse presque aussi simple que celle de la fermentation vineuse, M. Lavoisier convient que la Chimie n’est pas aussi avancée dans la connoissance de tes deux phénomènes, que dans celle du premier. Dans le seizième chapitre , fauteur considère la formation des iëls neutres 8e les bases de ces sels. Les acides dorit M. Lavoisier a exposé la nature dans les premiers chapitres , peuvent fe combiner avec quatre bases terreuses, trois bases alkalines 8e dix-fept baies métalliques. II expose succinctement f origine , f extraction & les principales propriétés de la potasse, de la soude , de f ammoniaque, de la chaux, de la magnésie, de la baryte 8e de l'alumine ; ces matières, si l'on en excepte l'am- moniaque , font les moins connues de tous les corps naturels, 8c quoique , d’après quelques expériences, on pense quelles font composées, on n’en a point encore séparé les élémens > aussi M. Lavoisier n'en parle-t-íl que très-brièvement. 11 termine cet exposé en annonçant qu’il est possible que les alkalis fixes fe forment pendant la combustion des substances végétales à l’air. L’u» de nous a déjà fait présumer dans plusieurs mémoires 8 c dans ses leçons, que f azote , qu’il a considéré comme principe des alkalis ou comme alkaîigêne , pourroit bien se précipiter de satmofphère dans les substances végétalás qu’on brûle dans l'atm'ofphère. Alors lait atmofphcuane íeroit un réservoir des principes acidifiant 8e a'ikaliíiáiit où la nature puisercit sans cesse ces principes pour lés fixer dans des bases , & produire les diverses matièrís salines, acides & álKalines. Mais cetre assertion , loin d erre une vérité démontrée ; ne doit être regardée qùc comme une hypothèse, jusqu a ce que les expériences dont on s occupe en ce moment dans plulìeurs laboratoires, aient permis de prononcer. Le chapitre díx-septièmé Be dernier de cette première partie de formage de M. Lavoisier > contient une suite de réflexions fur la formation des sels neutres, i&r fur leurt bases qn il n'omme falifiables. 11 y Fait voir que !cs terres & les alkalis s’uniiíent aux acides fans éprouver 8°aItération j St qu’ii n’en est pas de même des’ métaux. Aucun de ces corps ne peur se Combiner avec les acides- fans s’oxigéner ; ils enlèvent Toxigè-nc soit à seau dotit ils séparent shydrogèiie en gaz, soit áux acides eux* mêmes dont ils volatilisent une portion de la base unie à urié portion doxigène. De ce dégageseent naît l’effervescence qùi accompagne la dissolution desjthétmix dans les acides. On poussoir peut-étre délirer dans ce chapitre dés détails plus étendus fur les dissolutions métalliques ; niais M. Lavcisièr vouloir mettre une grandis précision dans cette partie de son Ouvrage, & celle qu’ìl y à mise eti effet, èn rend la marche plus rapide fans nuire à la clarté des principes qui y sont exposés. Cè chapitre est terminé par un dénombrement des quarame- huir substances simples qui peuvent être oxidées 8c acidifiées dans différais états, en y comprenant les dix- scpt substances métalliques , qu’il croit devoir aussi considérer comme des acides , lorsqu elfes sont portées à im grand degré d’oxigénation. 1Ì résulté de ce dénom* brement que quatante-huit acides qui peuvent ctre unis à vingt-quatre báses terreuses, 8c métalliques} donnent i i $z sels neutres, dont la nature 8e. les propriétés n’auroìent jamais été connues avec précision si, c c, muse Tobserve M; Lavoisier > on avoit continué à leur donnes S fi; 644 des notïis, ou impropres, ou insignifians, comme on lavoir fait à Tépoque des premières découvertes de Chimie , & qui cependant peuvent être placés avec ordre dans la mémoire , à f aide de la nouvelle nomenclature. Tels font les faits, tel est Tordre qui les lie , telles font les conséquences qui en découlent naturellement, consignés dans la première partie de ce Traité élémentaire. Nous les avons fait connoître assez en détail, pour que la Société pût apprécier Tenfemble du travail de M. La- voisier, & le comparer à ce qu étoit encore la science chimique il y a vingt ans. On a pu y voir qu a Taide des expériences modernes, les élémens de cette science sont aujourd’hui beaucoup plus faciles à saisir qu ils n’étoient autrefois, parce que tout se réduit à concevoir les effets généraux du calorique , à distinguer les matières simples, bases de toutes les combinaisons possibles, à considérer leur union avec Toxigène ; c’est presque sur ces trois faits généraux que font fondés les détails contenus dans la première partie. En y ajoutant les attractions de Toxigène pour les différons corps, les décompositions qui résultent des effets de ces attractions , on auroit Tenfemble complet de ces Elémens. Mais M. Lavoisier a omis cet objet à dessein , & nous avons exposé ailleurs les raisons qui l'ont déterminé à prendre ce parti. Seconde Partie. Après avoir rendu un compte exact de la marche nouvelle que M. Lavoisier a suivie dans la première partie, qui constitue feule les élémens de la science, il ne fera pas nécessaire d’entrer dans des détails aussi étendus pour faire connoître les deux autres parties. La seconde est entièrement destinée à présenter dans des tableaux les combinaisons salines neutres , ou les composés de deux mixtes , car on se rappellera facilement que les acides font des mixtes formés de bases unies à Toxigène , les oxides métalliques également formés de Toxigène uni aux métaux, ík enfin les terres Lc les 645 " alkalis vraisemblablement des composés. Mais pour rendre cette seconde partie plus complette, M. Lavoiíîer a mi& avant les tableaux des sels neutres, dix tableaux qui oífreni les combinaisons simples dont il a été parlé dans la première partie , & qui font destinés à servir de résumé à cette première partie. On trouve dans ces io tableaux, i°. les substances simples , ou au moins celles que les. Chimistes ne font pas parvenus à décomposer, au nombre de 3 1 , savoir la lumière j, le calorique, l’oxigène, l’azote, l’hydrogènc, le soufre, le phosphore, le carbone, le radical muriacique , le radical fluorique , le radical bo- racique, les dix-sept substances métalliques, la chaux, la magnésie , la baryte, l’alumine & la silice ; 2°. les bases oxidables & acidifiables, composées au nombre de 20 , qui comprennent le radical nitro-muriatique , les radicaux des douze acides végétaux,& ceux des sept acides animaux ; j°. les combinaisons de l’oxigène avec les substances simples 4 0 . les combinaisons des vingt radicaux composés, avec l’oxigène ; ou les acides nitro- muriatiques, les douze acides végétaux, &'les sept acides animaux ; y°. les combinaisons binaires de l’azote avec les substances simples M. Lavoisier nomme celles de ces combinaisons qui ne sont pas connues, des ajotures ; 6 °. les combinaisons binaires de l’hydrogène avec les mêmes substances simples M. Lavoisier désigne par le nom d ’hydruns celles de ces combinaisons qui n ont point été examinées; 7 0 . les combinaisons binaires du soufre avec les corps simples ; excepté les acides sol torique & sulfureux, toutes ces combinaisons sont des sulfures; 8°. celles du phosphore avec les mêmes corps ; tels sont l'oxide de phosphore, les-acides phosphoreux & phosphorique , & les phosphores ; p°. celles du carbone avec les substances simples, savoir l’oxide de carbone, l’acide carbonique 8c les carbures; io°. ensin celles de quelques autres radicaux avec les substances simples. A ces tableaux sont jointes des observations dans lesquelles M. Lavoisier donne l’explication , & retrace sous de nouveaux points de vue, une partie des faits consignés dans la première partie. S f iij 646 Les tableaux des sels neutres font au nombre de trente-quatre ; on y trouve successivement les nitrites, les nitrates, les sulfates, les sulfites , les phosphites, les phosphates , les carbonates, les muriates , les muriates oxigénés , les nitro-muriates , les fluates, les borates, les aríeniates, les les tuuâates, les tartrites, les malates , les citrates, les , les , les pyromuçices, les oxalates , les acétites , les acétates , les succinates, les henzoates, les camphoratcs , les gal- lates, les lactates , les saçcholates , les for mi a t es , les bombiates., les febates, les lithiates & les pruflîates. Le nombre de chaque classe de ces sels neutres contenus dans ces tableaux, est presque dans tous de viugt-quatre. îvl. Lavoifier a eu foin de disposer ces sels suivant l’ordre connu des affinités de leurs bases pour les acides. Comme la plupart de ces acides font nouvellement découverts, f Auteur a joint à chaque tableau des observations fur la manière de préparer ces sels, fur l’époque de leurs découvertes , fur les Chimistes à qui elles font dues , & souvent morne sur la comparaison de leur nature & dc leurs propriétés. M. Lavoifier n a point eu l’intention d’ofnir, dans cette seconde partie , une histoire des sels neutres ; il n'a rien dit de la forme , de la saveur, de la dissolu- bilité, de. la décomposition des sels neutres, ni Je la proportion & desadhérence de leurs’principes. Ces détails, que l’on trouve dans les Elémens de Chimie de l’un de nous , 11’entroient point dans le plan de M. La- voisier; son but émit de présenter une esquisse rapide de ces combinaisons, & il est très-bien rempli par les tableaux & par les courtes notices qui les accompagnent. Troisième Partie . La troisième partie, oui a pour titre Description des. appareils & des opérations manuelles de la Chimie v , montre ruilli bieji que les deux premières , combien la science a acquis de moyens, & la différence qui existe entre les expériences que l’on fait aujourd’hui & celles'que l’on faiíòit autrefois. M. Lavoifier a rejette ceste C les différons récipiens , le ballon les gaz, la machine construite par les soins de M. Lavoisier, pour mesurer le volume & conuoître la, quantité des gaz suivant la pression & la température qu’ils éprouvent, M. Lavoisier nomme cette ingénieuse machine ga\omitre. Le chapitre III est destiné à la description d’un instrument imaginé par M. de la Place , pour déterminer la chaleur spécifique de; corps 8i la quantité de calorique qui se dégage dans les combustions, dans la respiration des animaux & dans toutes les opérations de la Chimie, Cette utile machine , dont nous avons déjà indiqué les. S f iv C648 avantages dans la première partie, est nommée calorimètre par M. Lavoisier. On trouve exposés, dans le quatrième chapitre, les insirumens dont on se sert dans les simples opérations mécaniques de la Chimie, telles que la trituration , la porphyrisation , le tamisage, le lavage, la filtration & la décantation. Lc cinquième chapitre contient lq description des moyens & des instrumens qu on emploie pour opérer Técartement ou le rapprochement des molécules des corps; tels font les vases destinés à la solution des sels, à la lixiviation , à l’évaporation , à la cristallisation , & ^ la distillation simple , ou évaporation en vaisseaux clos. M. Lavoisier décrit, dans le sixième chapitre, les instrumens qui servent aux distillations composées & pneu- tnato - chimiques , & sur-tout les appareils de Vsoulfe , variés de beaucoup de manières; ceux qu on emploie dans les dissolutions métalliques ; ceux qu’il a imaginés pour recueillir les produits des fermentations vineuse & putride, pour la décomposition de seau. 11 y joint une histoire dissérens’' luis ct áe leurs diverses utilités. Les détails contenus dans le septième chapitre , sont connoître les appareils dont ce Physicien s est servi avec succès pour connoître avec exactitude les phénomènes qui ont lieu dans la combustion du phosphore , du charbon , des huiles, de l’alkool, de l’éther, du gaz hydrogène , & conséquemment dans la recomposition de seau, ainsi que dans soxidation des métaux. Enfin le huitième & dernier chapitre de s Ouvrage traite des instrumens & des procédés propres à exposer les corps à de hautes températures ; il y est question de la fusion, des creusets, des fourneaux , de la théorie de leur construction , du moyen d’augmenter considérablement faction du feu, en substituant à sair atmosphérique sair vital ou gaz oxigène. Quand ces détails ne seroienr que des descriptions simples des machines auxquelles la Chimie doit toutes ses nouvelles connoissances , ils n’en seroient pas moins Utiles, & on n’en auroit pas moins d’obligation à M. t 649 Lavoisier, pour avoir publié des procédés & des appa- reils trop peu connus , même d’une parue de ceux qui professent aujourd’hui la Chimie, comme l’a dit l’Auteur. Mais ce n’est point seulement une, description sèche 8c aride que présente cette troisième partie ;ony Récrit l’ufage des diverses machines, on y fait connoître la manière de s’en servir, & les phénomènes qu elles offrent à l’obser- vateur ; souvent même des points particuliers de la théorie générale exposée dans tout l’ouvrage, portent un jour éclatant fur le résultat des opérations auxquelies servent ces instrumens. On peut considérer cette troisième partie comme une histoire des principaux appareils nécessaires aux opérations de la Chimie moderne , 8e fans lesquels on ne pourroit plus espérer de faire faire des progrès à cette science. Les planches placées à la fin de l’ouvrage, ont été gravées avec soin par la personne qui nous a déjà donné la traduction de Kirwan, 8e qui fait allier la culture des Lettres à Celle des Arts 8c des Sciences, L’ouvrage est terminé par des tables où font exposées la pesanteur du pied cube des differens gaz, la pesanteur spécifique d’un grand nombre de corps naturels , les méthodes pour convertir les fractions vulgaires en fractions décimales 8c réciproquement, des moyens de correction pour la pesanteur des gaz relativement à la hauteur du mercure dans le baromètre 8c dans le thermomètre. Ces tables deviennent aujourd’hui austi nécessaires aux Chimistes pour obtenir des résultats exacts dans leurs expériences , que le sont les tables de logarithmes aux Géomètres & aux Astronomes, pour l’exactitude 8c la rapidité de leurs calculs. Nous pensons que l’Ouvrage de M. Lavoisier mérite l’approbation de la Société, Sc d’être imprimé fous son privilège. Au Louvre, le 6 Février 1789. Signé , de Hoxhe 8c de Fourcroy. La Société Royale de Médecine ayant entendu , dans Fa séance tenue au Louvre le 6 du présent mois , , copeaux lìse\ coupeaux 44 , 9 , figure 14 lis. figure 16 7; , 14, dan? un ballon e lis dans le ballon cb. 77 , pén. mtreux lis. vitreux 78,^ 6 , à mesure que l’acide. ' Te ajoutes une partie fe condense dans le ballon , f autre est absorbée par Teau. 9 4, ri, ajoute £ en note au bas de la page On a critiqué m A me avec assez d’amertume cette expression hydrogène , parce qu’on a prétendu qu’elle signifient fils de Teau, & non pas qui engendre Teau. Mais qu’importe, si '/expression est également juste dans les deux sens; les expériences rapportées dans ce Chapitre , prouvent que Teau , en fe décomposant, donne naissance à l’hydrogcne , & sur-tout l’hydro- gene donne naissance d Teau en se combinant avec Toxigòne. On peut donc dire également que Teau engendre Thydrogcne , & que /hydrogène engendre Teau. 96, antépénul. B c lis. B C Ï18, n O suiv. gaz hydrogène carbonisé, gaz hydrogène sulfurisé, gaz hydrogène phospho- risc lis. carboné , sulfuré , phosphore. La même faute a pu échapper dans d’autres endroits. I33 , pénul. îf dern. ainsi les végétaux ne contiennent ni huile , ni eau, ni acide carbonique , ajoute% la noie suivante au bas de la page. Nota. On conçoit que je suppose ici des végétaux réduits à Tétât de déification parfaite, & qu’à Tégard de l’huile , je n’entends pas parler des végétaux qui en fournissent, soit par expression à froid , soit par une chaleur qui n’excede pas celle de Teau bouillante, 11 n’est ici question que de Thuile empyreumatique qu’on obtient par la distillation à feu núd , à un degré de feu supérieur à Peau bouillante. C’est cette huile seule que j’annonce être un produit de Popéra- tion. On peut voir ce que j’ai publié à cet égard dans le volume de P Académie , année 1786- Page 1 qé , lìg. ié fs 17 , 397 livres 9 onces 2,9 grains lis, 460 livres u onces 6 gros y 3 grains 163 , 7 , dont Us. que 171, 1, ammoniaque Us. ammoniac r?6, " tartarique lis. tartareux Jbid. 11 , pyrolignique Us. pyroligneux n, pyromucique lis. pyromuqueux 13 , pyrotartarique lis. pyrotartareux iy, acétiqut lis. acéteux 1 54> supvrimei du Tableau muriate oxygéné d’ammoniaquc, attendu que cette combinaison ríexise pas. 294 , 14, iy k> 16, effaces & ce même sel saturé dé chaux , oxalate acidule de potasse & de chaux 584 > n, d’un robinet! lis. d’un robinet Im r r .-..'r.; Tì r'-àê "" 7 . - - ; .' O .-. ; ' n* o ’ .t . ».. í^íH,î> áml * •-' • X . ' ^>,^s -s-!. íf&f • - -.. .LDSMd-^^â _ .. . '' v ~ **••• * •- • ' ". 7P»-^r - - , • * M jPàmc/ie J , Frg 4 Fig . jf Fui. i3 Fu; jg. 'V/lîll lHl JJiSlJ -, JPaiifzs ZtTvvìj'nrr » f'cu/psit . JFÙ/ . S ÍIIIÏÏITlfflïïiiïïatimwiiiiiwiiTiïïtm Fui , 10 F{uiiàMt^riNHNMuliu>_ iiiinniuniMrniHn;ii»siniJiisuiiiiininimmniiiii Pizulzc Zavoisie?' Jhilpstt • í T'itinche JU. \ \ - 'A 0 'M H ..- / M i ♦ y ^/í/ S Fy. 6 ' . iç. 10 ^%/i 'CA. ^ L t Flç. - 2y. tP~ / Vy. i 3 Fit/. 20 Fit/. z 3 l7 Í9 Ptiultt / > /nnc/e IV. 19 -A v 9 ?u} xó' \ f \ \t d & JTuj 5 Fnj .8 MsiK Fi n . b 9 'U 7 X 2 m*rnm. Dlfíl /'Vy . j -3 F y v 'Mmm tffsls jMifiiâffr BimffiH l’niilip! illMÌriilLilìlllllj / / J'.\ Lav>oisi^t' ^cuíp . l^/eint/e l^aii/ze Jstvouuer Scu/ . fî-UJ . 3 '“'.'f' J'uj q ...iiiliiiìil •fer™ J"U/ . J J i li ,iii ik ;!íííï;îííííííí?»î5íí2íí£»jîíí-'{ííí. , ííííî£íííí?r'i£!£ , î!ííí£'r!íí’rr i i l »!5î l !í'í iimiií$ZiÌÌ& PfancAc PI. 3 ÍESHIffiS pm ^ 7 > l * U^ ÏÏLjtpT' M ir íKiê 1 hi . 4 L. W 5ÍV}! /Ìtu/z f Ltivouìer Jcti/p MU -A 3 MSW; !!SmHi îurttgrz iig*gguMgi Fla/icAc VJ7 , Jìmlzc hwoùier t scrilp Fig. 2 ir;!í!ì.i ini 1 1 il 1 1 1 i 11 m it i ïTi i Fig. S 111 tu i 1111 li m i n l'ïi if L y ' ' i i' ' 1 " 1 " uluj. liUiiîD'i ìiiMi-iimSiíMiiiiiiì M iimu I n unl 111 ' M " 11 11 11 n i Bg" \ F !7 V F u;. i 5 Fig. j 3 Fy. £\ iff nfiinitiiiim fHKll—PI PlaneAe PHI. Pnulx^e Jjtwoijtrr ssculp "Tfr k ,1Ìì!Í.!ìm ; i H -Á-trîtîi! ì*ZM PI r/if/If r/f 6 J?if f/s •s? .mmimuuiru i hUUIWU ìïtiiillliiuilluìll iíii*i l ;[ii;iiiiimiiit àKW- ^»*3Sîp;^' ^ ';ìMr45îS S DM ^lïïiáSter-r Playic/el X. ", - - - - J l tm/z£-J*avou'ur Jcu/f> SIT-frs-h fh; rÇuîga Fia. z ! ;i í ’ o ? \CTîa. ? 4 jíri FcÁef/e dé S Fie J j' 1 SSWSR 3 » MiWLHP ;>ia;USÉÌisiiiaaii H» ^S 8 SSO»% S%-BKíK» 1111 î SK ; Mi M ^£™B5 !ïtBî! S SSSgBMte M JPmt/zc Juwouztr Jculp PhmcAe XI P M àK 'LMMjà MMW s,Á-/A- Je JìzuAes Xervouier Jcu/p LììKe> lIWMMWsW sWWWW •ÌH ^4 ira mmwl PlajuJi s- XIT Fy. i 3 m 16 Fúj jfi Pau/xj’ Jczilv " i'.lid iteá uumHintminuwum ll.'jK’ibiii iiwamansM. fl/suìr/i c J'CIII XR ÌK5ËHD sy -5 UUINM ''"•lUMlft''' jgjMjaiiîi!iMii5iiS nìïissiÌHïïîsìsiïiìÊîisSissssÊssÊsÈsssi jPauiz•? JMVotner
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Article réservé aux abonnés En tant qu'universitaire et auteur de nombreux travaux sur les femmes, quelles réflexions vous inspire l'affaire Clinton-Paula Jones-Monica Lewinsky ? - Cette affaire est profondément embarrassante pour l'Amérique. Nous avons ici cinq forces en présence la frénésie médiatique, qui ouvre la voie à toutes sortes de rumeurs ; les attitudes contradictoires des Américains sur la sexualité, à la fois salaces et prudes ; la personnalité de notre président, dont les appétits mettent en péril la dignité de la présidence ; un procureur indépendant au lourd bagage politique ; et la complexité du féminisme. - En quoi ce féminisme est-il complexe ? - Si les féministes n'avaient pas obtenu le vote de lois sur le harcèlement sexuel, il n'y aurait pas d'affaire Paula Jones. Il est donc ironique que ce soit un triomphe féministe qui soit utilisé aujourd'hui pour punir, ou même peut-être renverser, un président qui a toujours été à l'écoute des problèmes des femmes, qui a beaucoup fait pour les femmes et pour l'enfance, au point que les femmes peuvent lui être reconnaissantes. » Parallèlement, voir des femmes s'exprimer, prendre position, avoir un rôle public, c'est aussi une victoire du féminisme. Mais évidemment, lorsque les femmes s'expriment, elles disent des choses très différentes. Au début du féminisme, on avait l'habitude de voir les femmes s'exprimer d'une seule voix. Aujourd'hui, Hillary Clinton s'exprime et Paula Jones s'exprime les femmes s'expriment à travers tout l'éventail politique. Du point de vue féministe, il va falloir se poser la question quelles sont les priorités ? - Cette affaire est-elle en train de prouver que la législation américaine sur le harcèlement sexuel, très rigoureuse, est dépassée ? - L'affaire Paula Jones n'est plus une affaire de harcèlement sexuel, c'est devenu une affaire de harcèlement politique. Il serait dommage d'affaiblir la législation sur le harcèlement sexuel, car nous avons travaillé très dur pour y parvenir. Mais il va falloir la réexaminer. Il va falloir reconsidérer jusqu'à quel point on peut passer au crible la vie privée de l'accusé. Il est admis que les victimes de viol ne doivent pas avoir à subir cette épreuve, que l'enquête doit se concentrer sur l'acte du viol lui-même, pas sur la vie de la victime. Il va donc falloir être très prudents, ne pas répéter les mêmes erreurs, ne pas faire en sorte que la vie entière de Bill Clinton soit déballée. » Les femmes vont aussi devoir se dire n'oublions pas que nous avons le pouvoir de dire non. N'utilisons pas le harcèlement sexuel à la légère, parce que l'on veut attirer l'attention sur soi. C'est une bonne loi pour protéger de vraies victimes, et il faut éviter de la voir exploiter par de fausses victimes. Quant à Monica Lewinsky, pour autant que l'on sache, il est difficile de voir là un problème de harcèlement sexuel la différence, ici, se trouve dans le consentement mutuel entre adultes. - Etes-vous déçue par Bill Clinton ? - Nous n'avons pas de roi et, pour les Américains, la présidence doit symboliser la dignité de la démocratie. Certes, nous avons eu des présidents qui se sont révélés des bouffons, mais nous préférons avoir un président qui se comporte d'une manière qui nous fasse nous sentir fiers de l'Amérique, qui fasse preuve d'une certaine hauteur, qui dégage une certaine force. Et je crains que Bill Clinton n'ait mis cela en danger. C'est une bonne personne qui a de mauvaises habitudes. Le problème est de savoir à quel moment les mauvaises habitudes détruisent le bien qu'il peut faire. - Peut-il surmonter cette crise ? - Mme Clinton et lui ont une grande capacité de résistance. Le discours qu'il a prononcé au Congrès sur l'état de l'Union était très fort. Il est possible qu'il s'en sorte. Mais j'espère que cela ne se reproduira jamais il doit cesser une fois pour toutes de prendre des risques. » Un autre facteur joue en sa faveur, celui d'une plus grande sophistication des Américains quant à la sexualité et la vie privée de leurs dirigeants. Les mentalités ont évolué à cet égard. Elles ont évolué déjà depuis quelque temps. Mais Bill Clinton est en fait le premier président dont la vie privée soit exposée dans les médias avec un tel luxe de détails repris partout avec une telle rapidité. C'est une situation nouvelle. » Cela dit, si des révélations accablantes venaient à prouver qu'il y a eu mensonges, cette affaire aurait pour conséquences, à long terme, l'érosion de la dignité de la fonction présidentielle, le réexamen de l'institution du procureur indépendant et le réexamen de notre attitude à l'égard du harcèlement sexuel. - Que pensez-vous du rôle que joue Hillary Clinton dans cette affaire ? - Son intervention à la télévision a été remarquable. Si jamais j'avais un problème sérieux, je rêverais de l'avoir comme avocat... » Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. 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Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.5Infirmière – Sage femme : Le métier d’employée de maison est exercé par 8 7.7% de femmes pour seulement 12.3% d’hommes (476 000 offres étudiées). 6 Secrétaire comptable : Le métier de secrétaire comptable est exercé par 84.6% de femmes pour seulement 15.4% d’hommes (283 000 offres étudiées). 7 Agent administratifGarants de la sécurité et de la transmission efficace des données sur Internet, les protocoles VPN sont essentiels à la stabilité et à la fiabilité du service utilisé. Souvent configuré par défaut au sein des applications VPN grand public, le protocole est une donne à ne surtout pas négliger au regard d’une connexion anonyme et sécurisée. Il en existe aujourd’hui des dizaines, standardisés, open source ou propriétaires, qu’il faut impérativement étudier avant d’utiliser. Car tous n’atteignent pas le même niveau de sécurité et n’offrent pas les mêmes conditions de confidentialité. Choix de la rédac CyberGhost VPN Choix de la rédac Interface graphique fluide Performances et rapport qualité/prix Serveurs optimisés pour streaming et P2P Rapport qualité / prix NordVPN Rapport qualité / prix Streaming et accès TV très efficace Très grand nombre de serveurs Protocole VPN NordLynx novateur Le plus complet ExpressVPN Le plus complet Nombreuses plateformes supportées Interface soignée et extensions navigateur Nombre impressionnant de serveurs Qu’est-ce qu’un protocole VPN ? Commençons par le commencement. Un VPN – ou réseau privé virtuel – est une technologie permettant de générer un tunnel de connexion privé sur un réseau de télécommunication public Internet. Pour mettre en place ce chemin alternatif, le VPN repose sur un protocole de tunneling permettant à la fois de chiffrer et de faire circuler les données émises et reçues par un utilisateur entre son appareil et le serveur VPN. Concrètement, lorsque l’on envoie une requête à un serveur distant – pour accéder à une page sur Internet ou au réseau intranet de son entreprise, par exemple – le trafic est chiffré à la source ordinateur et/ou appareils mobiles et isolé du reste du trafic public en empruntant un canal virtuel qui le conduit au serveur VPN avant d'être redirigé sur le réseau Internet public. En clair, se connecter à un serveur ou à un réseau distant à l’aide d’un VPN génère une connexion privée entre l’appareil source et le serveur VPN, puis une connexion classique entre le serveur VPN et le serveur cible. Le serveur cible ne voit rien du tunnel privé et interprète le trafic reçu comme provenant directement du serveur VPN. Dans cette configuration, le protocole de tunneling, ou protocole VPN, est l’élément qui permet de réaliser le tunnel virtuel, de chiffrer et d’encapsuler les données paquets envoyées, de les transporter, de les décapsuler et de les déchiffrer une fois réceptionnées par le serveur VPN. Comment choisir son protocole VPN ? Dans la mesure du possible, on ne choisit pas un protocole de tunneling par défaut. Toutes les technologies existantes ne se valent pas, certaines étant aujourd’hui considérées comme obsolètes, d’autres comme peu fiables au regard du nombre de paquets non-acheminés. Sans parler des protocoles VPN ne proposant aucun mode de chiffrement. Il convient donc d’identifier les caractéristiques propres à chacun puisqu’elles sont garantes de la sécurité et de l’intégrité des données, mais également de la vitesse des transferts. Un tel prérequis peut effrayer les utilisateurs les moins expérimentés, d’autant plus lorsque les spécifications techniques ressemblent à un charabia indigeste. Point rassurant la plupart des fournisseurs dominant le marché des VPN domestiques font sensiblement appel aux mêmes protocoles de tunneling reconnus comme sécurisés. Néanmoins, parce qu’on n’est jamais mieux informé que par soi-même, connaître les quelques protocoles de tunneling à privilégier, ainsi que ceux à éviter, avant de choisir un VPN ne peut pas faire de mal. Bien au contraire. Les protocoles de tunneling présentés ici peuvent être considérés comme fiables et sécurisés. Tous ne recourent pas aux mêmes algorithmes de chiffrement ni ne conviennent à tous les appareils connectés. Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle regroupe les protocoles VPN les plus couramment utilisés. OpenVPN Libre et gratuit, OpenVPN est considéré comme le protocole VPN à prioriser car fiable et hautement sécurisé. Dans le détail, il fait massivement appel à OpenSSL et fournit donc l’ensemble des algorithmes de chiffrement que contient la bibliothèque. Parmi les standards disponibles, on ne saurait que trop recommander le recours à l’AES qui, couplé à une clé 128 ou 256 bits, garantit un mode de cryptage inviolable, et donc une excellente sécurité des données. En termes de protocoles de transmission, OpenVPN utilise au choix TCP et UDP. Pour rappel, dans une configuration TCP, la machine envoie les paquets un à un et attend confirmation de leur réception avant d’envoyer le suivant. La méthode est fiable mais peut ralentir la connexion réseau. A contrario, UDP transmet les paquets sans attendre de confirmation de bonne réception. La connexion est plus rapide, mais moins fiable des paquets peuvent se perdre en chemin et le handshaking n'a pas lieu authentification mutuelle expéditeur/destinataire. OpenVPN utilise également un troisième protocole personnalisé basé sur SSL/TLS fournissant un chiffrement des données allant jusqu’à 256 bits. Un autre avantage d’OpenVPN réside la possibilité de le configurer sur n’importe quel port. Sur le port TCP HTTPS 443, il masque le trafic, le rendant presque impossible à distinguer du HTTPS standard, et donc très difficile à bloquer. De fait, OpenVPN contourne aisément les pare-feux et les proxys. Quelle que soit la méthode de transmission et de chiffrement choisie, OpenVPN n’a jamais été compromis. Compatible avec tous les OS existants Windows, macOS, Linux, Android, iOS, il n’est cependant pas intégré nativement aux systèmes et nécessite l’installation d’un client ou d'un fichier de configuration spécifique pour fonctionner. WireGuard WireGuard est un protocole VPN libre très récent et prometteur. Plus rapide, léger et plus facile à configurer qu’OpenVPN, il utilise les technologies de chiffrement robustes que sont Curve25519, ChaCha20, Poly1305, BLAKE2, SipHash24, HKDF et le framework Noise. Concernant les protocoles de transmission, WireGuard délaisse TCP pour ses performances peu glorieuses, et se concentre sur UDP. Son code très court est un autre gage de sa fiabilité moins de lignes entraînent moins de bugs. Il est par ailleurs plus facile de traquer et corriger des failles sur quelques milliers de lignes que sur des centaines de milliers. Différences de codes et degré de sécurité Nombreuses ont été les comparaisons entre OpenVPN et WireGuard. Le premier engloberait près de 600 000 lignes quand le second se satisferait de 4 000 lignes. Le raccourci est tentant mais grossier, et il convient de faire une mise au point sur la densité du code d’OpenVPN vis-à-vis de celui de WireGuard. En réalité, la version open source d’OpenVPN ne comporte que 70 000 lignes de code environ. Le chiffre reste élevé, mais il faut comprendre qu’il inclut le support pour deux bibliothèques de chiffrement différentes. Par conséquent, on y trouve un nombre important de possibilités d’identification avancée id/mot de passe, authentification à double facteur, certificats, etc.. WireGuard, de son côté, embarque une palette de méthodes d’identification restreinte, certes suffisante pour un utilisateur standard, mais trop succincte pour un utilisateur en quête d’une solution plus avancée. Depuis 2020, Wireguard est intégré au noyau Linux. Il est par ailleurs compatible avec tous les autres systèmes d’exploitation et propose des optimisations pour les appareils mobiles mise en veille du protocole lorsque le tunnel n’est pas utilisé, support de l’itinérance et les objets connectés. SSTP SSTP est un protocole propriétaire de Microsoft, nativement intégré aux systèmes Windows depuis Vista SP1. Il est également disponible sur Linux. Souvent couplé à l’AES 128 ou 256, SSTP est un protocole VPN sécurisé. Par là même, parce qu’il utilise le protocole de transmission SSL/TLS, il est facile de le configurer sur le port TCP 443, et ainsi de contourner pare-feux et proxys. Néanmoins, le recours exclusif à TCP présente également des inconvénients. Outre une vitesse de connexion revue à la baisse, TCP peut souffrir d’un meltdown » en cas de délai de transmission dépassé. Une défaillance technique qui conduit à la chute drastique des performances réseau et à la dégradation de la transmission des paquets de données. En définitive, SSTP est un protocole clairement sécurisé mais soumis aux caprices de la bande passante. Par ailleurs, son statut de protocole VPN propriétaire l’empêche d’être audité en parfaite indépendance. Il s’agira alors de faire aveuglément confiance à Microsoft. IKEv2/IPSec À l’origine, IKE sert à configurer les informations de sécurité chiffrement et clé de chiffrement pour les données qui circulent avec IPSec. Dans sa deuxième version, il devient IKEv2 et se sert d’IPSec pour transporter les paquets UDP. Souvent associé à l’AES 128 ou 256, il propose un bon niveau de sécurité. Dans la mesure où il utilise le port 500, il contourne difficilement les pare-feux. Le grand avantage d’IKEv2 réside dans sa rapidité. Son mode de fonctionnement lui permet de gérer parfaitement l’itinérance des appareils connexion/déconnexion, changement de type de réseau, ce qui en fait une technologie adaptée aux smartphones et tablettes. Légère ombre au tableau IKEv2 est issu de l’association entre Microsoft et Cisco. Se pose une nouvelle fois la question de la transparence et de l’indépendance au regard d’un protocole VPN plus difficile à auditer de manière impartiale qu’un pair open source. L2TP/IPSec à condition de rester vigilant L2TP a la particularité de ne proposer aucun chiffrement, d’où son association récurrente à IPSec L2TP encapsule les paquets et IPSec les chiffre HMAC, AES-CBC, AES-GCM, Triple DES-CBC, ChaCha20/Poly1305, leur offrant une seconde encapsulation lorsqu’ils empruntent le tunnel virtuel. Le niveau de sécurité est donc élevé, mais cette double encapsulation génère régulièrement des ralentissements à l’émission et à la réception des paquets. Il faudra également s’assurer que tous les équipements du VPN serveurs distants, notamment implémentent le protocole IPSec. Dans le cas contraire, L2TP pourrait utiliser un autre protocole et la sécurité des données pourrait être compromise. L2TP/IPSec utilise le port UDP 500. Il est facile à bloquer et contourne difficilement les pare-feux. PPTP le protocole à éviter Bien qu’il ait été un modèle pour de nombreux protocoles VPN actuels, PPTP est aujourd’hui trop vieux et vulnérable pour aspirer à sécuriser quoi que ce soit. Mis au point par Microsoft et implémenté à Windows depuis Windows 95, PPTP peut être associé aux algorithmes MS-CHAPv2 authentification et MPPE chiffrement de bout en bout avec une clé de chiffrement 128 bits. Au regard de ce que propose la concurrence, c’est vraiment peu. Par ailleurs, les clés de session sont générées à partir d’un hachage du mot de passe utilisateur alors qu’elles devraient être générées aléatoirement pour garantir un niveau de sécurité plus élevé. De cette méthode de cryptage découle une faiblesse identifiée dès 1999 dans MS-CHAP qui résiste très mal aux attaques de force brute. Microsoft a évidemment tenté de corriger cette vulnérabilité avec un patch MS-CHAPv2, mais aucun audit indépendant n’a permis de confirmer l’efficacité des corrections apportées. Aujourd’hui, il est toujours aussi facile de casser un tunnel PPTP et de déchiffrer les données qui y circulent. En conséquence de quoi, établir une connexion VPN avec PPTP reviendrait à ne rien faire du tout, mis à part créer un tunnel virtuel. C’est acceptable si le VPN sert uniquement à accéder à un réseau externe et encore sa configuration sur le port TCP 1723 ne lui permet pas de contourner tous les pare-feux, mais inenvisageable si l’on souhaite rester anonyme et protéger des données confidentielles. Configuré sur PPTP, un VPN ne protègera pas ses utilisateurs d'un piratage. Tous ces inconvénients auront néanmoins l’avantage de faire émerger quelques atouts de PPTP dans le cas où aucune alternative ne serait possible. En raison de son niveau faible niveau de sécurité, ce protocole est très rapide. Il est également facile à configurer, disponible sur toutes les plateformes et ne nécessite pas d’application tierce pour être déployé. Le cas particulier des protocoles maison Certains fournisseurs de VPN domestiques jouent la carte du protocole maison, arguant un meilleur anonymat et une meilleure sécurité grâce à des méthodes de chiffrement toutes plus robustes les unes que les autres. Aujourd’hui, les meilleurs services VPN utilisent une clé 256 bits et recourent à OpenVPN et WireGuard. C’est notamment le cas de NordVPN, ExpressVPN, CyberGhost, HMA, ProtonVPN, VyprVPN, Astrill, etc. Parce qu’ils sont libres, OpenVPN et WireGuard sont également souvent utilisés dans le développement de protocoles VPN propriétaires. On pense à NordLynx NordVPN, Chameleon VyprVPN ou StealthVPN Astrill. Dans le cas de NordLynx basé sur WireGuard, il s’agit certes de renforcer la sécurité des connexions, mais surtout d’accélérer encore davantage la vitesse de navigation. Concernant Chameleon et StealthVPN, il s’agit surtout de contourner la censure dans des pays comme la Chine ces deux protocoles brouillent les paquets OpenVPN, agissant comme une seconde couche de sécurité et contournant les mesures anti-VPN. Mais comme toute solution propriétaire, difficile de savoir exactement ce qui se cache réellement derrière ces protocoles. Prudence, donc. D’autres services VPN vont même jusqu’à développer et implémenter des protocoles presque entièrement neufs. C’est le cas d’ExpressVPN et de sa solution Lightway dont on sait qu’elle fait appel à la bibliothèque de chiffrement wolfSSL et dont les sources sont publiées sur GitHub. Au final, l’usage déterminera le choix du protocole VPN. Mais, dans la mesure du possible, mieux vaut toujours se tourner vers des solutions libres maintes fois éprouvées. 9 CyberGhost VPN Interface graphique fluide Performances et rapport qualité/prix Serveurs optimisés pour streaming et P2P Couverture multiplateforme Tarif du forfait mensuel élevé Client iOS un peu pauvre en fonctionnalités Pas de version d’essai gratuite Si vous souhaitez en savoir plus sur les différents termes associés aux VPN, consultez notre dossier sur le réseau Tor et l'intérêt de son utilisation Chloé Claessens Je démonte, je remonte, je répare, je bidouille, j’expérimente, je détourne, je façonne, je recommence. Acharnée, rien ne m’électrise plus que de passer des heures à essayer de comprendre le pourquoi... Lire d'autres articles Je démonte, je remonte, je répare, je bidouille, j’expérimente, je détourne, je façonne, je recommence. Acharnée, rien ne m’électrise plus que de passer des heures à essayer de comprendre le pourquoi du comment, jusqu’à ce que ça fonctionne. Si je ne suis pas derrière mon écran à tester des softs ou à écrire sur la Silicon Valley, vous me trouverez au potager à configurer un circuit d’irrigation connecté, alimenté en énergie solaire. Lire d'autres articles